Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur la rémunération du livret A, à l'Assemblée nationale le 6 mars 2003.

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Circonstance : Réponse à une question de Philippe Adnot, du groupe des non-inscrits, lors des questions au gouvernement, au Sénat le 6 mars 2003

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs
Monsieur le sénateur

J'apprécie vos remarques sur la décentralisation, car je connais votre exigence personnelle sur la décentralisation en général et sur le rôle des départements en particulier.
Ce que je voudrais dire, c'est que, sur la question d'actualité que vous posez, il y a de bonnes raisons économiques, aujourd'hui, de baisser la rémunération du livret A. Les raisons économiques sont particulièrement légitimes. Mais il y a de mauvaises raisons sociales, et la politique économique que je défends, c'est une politique qui équilibre toujours l'économique et le social. C'est pour cela que je vous réponds clairement : la baisse de rémunération du livret A n'est pas opportune, elle n'est pas à l'ordre du jour du calendrier du Gouvernement. Je le dis parce que je veux que, dans cette période difficile, l'esprit d'équité, celui d'équilibre soit respecté.
Quand vous regardez les décisions que nous avons prises, nous avons assoupli les 35 heures, mais nous avons relevé le SMIC par harmonisation vers le haut : 11 % d'augmentation, ça c'est une politique sociale ; quand nous avons allégé les impôts, en même temps, nous avons versé la prime pour l'emploi pour ceux qui ne payent pas d'impôt. Et c'est un élément très important de cette dynamique dans laquelle nous sommes attachés à développer cet esprit d'équité. Et quand nous disons qu'il faut développer les entreprises, et que nous soutenons la création d'emplois dans les entreprises, nous n'hésitons pas non plus à condamner les patrons voyous qui ne respectent pas le code du travail et qui ne respectent pas la dignité des salariés et des travailleurs.
C'est une politique d'équité qui veut équilibrer l'économique, dont nous avons besoin mais aussi le social auquel nous sommes fondamentalement attachés. Et comme aujourd'hui, nous sentons bien le pays rassemblé dans cette crise internationale, face au doute, face aux tensions, face aux bruits de la guerre dans le monde, j'appelle à la solidarité nationale aussi sur la bataille pour l'emploi. Cette bataille pour l'emploi ne concerne pas les uns ou les autres, c'est celle de la France. Tout le monde doit se sentir concerné. Nous avons aussi, pour livrer cette bataille contre le chômage et pour l'emploi, besoin de l'unité nationale.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 mars 2003)