Déclaration de M. Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au tourisme, sur la promotion touristique, plus particulièrement sur la relance du tourisme outre-mer et sur la lutte contre l'exploitation sexuelle et commerciale des enfants, Paris le 6 mars 2003.

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Circonstance : Salon mondial du Tourisme au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris le 6 mars 2003

Texte intégral


Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer le Salon Mondial du Tourisme.
Ce Salon, que nous venons de parcourir, présente, cette année encore, une très large et très belle palette de destinations de vacances.
J'ai eu le loisir d'observer que cette année, plus de 500 exposants, représentant des pays, des régions, des tour-opérateurs français et les plus grands réseaux de distribution étaient présents au rendez-vous.
Je les en félicite.
Ce dynamisme est bien à la hauteur de la première industrie de notre pays qu'est le tourisme.
Qu'il me soit d'ailleurs permis ici de saluer et de remercier l'ensemble des participants de cette 28ème édition pour la qualité et la tenue de leurs stands.
Je formule le voeu que ce Salon connaisse le succès qu'il a connu ces dernières années, un succès populaire à la hauteur de l'investissement qui a été le vôtre, Madame la Présidente, et à la hauteur de l'investissement de tous les professionnels réunis ici pendant ces quatre jours.
Je salue avec d'autant plus de force cette implication dans un contexte national et international en ce moment difficile.
Ce début d'année 2003 est marqué, pour le tourisme comme pour l'ensemble des secteurs de notre économie, par de réelles incertitudes, à commencer par les tensions au Moyen Orient, dont je sais qu'elles sont synonymes pour votre activité, ainsi que pour notre pays en général, de grandes difficultés.
Dans ce contexte tendu, il nous faut tous faire preuve d'imagination et de réactivité. Il nous faut aussi devancer les attentes des clientèles.
Notre politique est de faire face aux évènements avec intelligence.
C'est pour répondre à ces exigences de réactivité, de rapidité, et aussi pour mieux anticiper les difficultés, que j'ai récemment décidé la création d'une cellule de veille.
Cet outil, mis en place le 11 février dernier est d'ores et déjà opérationnel.
Composée de professionnels et d'institutionnels, cette cellule nous permettra, Vous permettra, de disposer en temps réel d'informations au niveau mondial.
Il s'agit là d'un instrument d'accompagnement, de gestion, voire d'anticipation des événements majeurs
- qu'ils soient écologiques, économiques ou politiques ? susceptibles de modifier le contexte et les conditions d'exercice des différentes professions touristiques de notre pays.
L'actualité récente, parfois tragique, a clairement mis en évidence la nécessité de disposer d'un tel outil,
C'est chose faite.
Il est aussi du devoir de l'Etat, et de mon devoir de Secrétaire d'Etat au Tourisme, d'accompagner les professionnels du tourisme dans toutes leurs initiatives. Et de renforcer nos moyens de promotion vers l'étranger.
C'est d'ailleurs ce que vient de rappeler le Premier Ministre dans son discours prononcé à Rouen en synthèse des Assises des Libertés Locales, le 28 février dernier.
Je profite également de l'occasion pour vous rappeler que Jean-Pierre RAFFARIN présidera en juin prochain, un comité interministériel sur le tourisme, le premier depuis vingt ans.
Comme je vous l'ai déjà dit, mon action vise à être pleinement "un ministre partenaire".
C'est dans cet esprit que, j'ai mis en oeuvre un certain nombre d'actions et ouvert plusieurs chantiers.
Je ne peux naturellement pas, ici, être exhaustif.
Je souhaite néanmoins citer devant vous un dossier qui vous concerne au premier chef : la réforme de la loi du 13 juillet 1992.
Cette loi qui, vous le savez, fixe les conditions d'exercice des activités relatives à l'organisation et à la vente de voyages ou de séjours, n'est plus adaptée et doit être modifiée.
La réforme de ce texte ?que la plupart d'entre-vous attendent depuis longtemps- s'inscrit dans la démarche gouvernementale de simplification administrative.
Elle a pour but de mieux répondre aux besoins de l'économie touristique tout en assurant la sécurité et la qualité des prestations offertes aux clients.
Comme je l'avais promis à Top Resa, ce dossier est désormais ouvert au ministère. La réforme devrait se traduire par une simplification des quatre régimes actuels d'autorisation pour les regrouper en deux régimes plus clairs.
Mais, surtout, cette réforme permettra de mieux répondre aux enjeux de l'économie touristique tant au plan européen qu'au plan international et ceci dans un contexte de plus en plus concurrentiel.
La qualité du partenariat entre l'Etat et les professionnels sera un élément moteur de cette réforme dont je souhaite qu'elle permette de contribuer à donner un nouvel élan à la profession.
Mesdames et Messieurs,
Une politique du tourisme plus forte et plus ambitieuse, telle que je la défends et telle que je souhaite la voir partagée, s'appuie sur l'engagement et la détermination de tous.
Elle s'appuie aussi sur la mobilisation de toutes les ressources, de tous les moyens qui permettent un essor durable et harmonieux du tourisme français.
A ce titre, je voudrais évoquer devant vous l'Outre-Mer dont vous savez tout l'intérêt que je lui porte, en tant qu'originaire de Guyane.
L'Outre-Mer - plusieurs stands de ce Salon le montrent de manière éclatante ? représente un atout de première importance pour notre pays.
Le tourisme est également fondamental pour l'économie de chacun de ces départements, en terme d'emplois, en terme de ressources financières, et en terme d'image pour la France.
Il doit faire face, vous le savez, à une situation de plus en plus concurrentielle, surtout aux Antilles.
Pour autant, la fréquentation n'a pas toujours été à la hauteur des atouts de ces territoires et l'actualité des derniers mois est venue nous rappeler les difficultés qui pouvaient exister ici et là.
Conscient de ces difficultés, j'ai tenu à me rendre dans chacun des départements pour rencontrer les acteurs touristiques, pour écouter nos concitoyens et les professionnels.
J'ai annoncé un plan de relance pour le tourisme outre-mer, lors de mon premier déplacement en Martinique et en Guadeloupe au mois de décembre dernier.
Il s'applique bien sûr aussi à La Réunion, à Mayotte, à la Guyane et à St Pierre et Miquelon.
Ce plan vise notamment à contribuer au sauvetage, à la rénovation et à la pérennisation des infrastructures touristiques en difficulté, à aider les collectivités à définir leur stratégie en matière de tourisme, à mieux promouvoir encore les destinations et à améliorer l'environnement social du secteur, notamment au travers de la formation.
Je veillerai personnellement à ce que ce plan, dont les premières mesures ont été engagées, porte rapidement ses fruits et que les acteurs du tourisme locaux puissent en percevoir les retombées concrètes.
Je suis personnellement l'évolution des dossiers en cours en me rendant régulièrement sur place. Ce plan de relance sera suivi des effets de la Loi de programme préparée par ma collègue de l'Outre-Mer, Brigitte GIRARDIN. Cette loi proposera des mesures de fond, notamment en terme de fiscalité.
Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, je souhaiterais dire quelques mots du travail formidable réalisé par plusieurs associations dont Mme Annette MASSON a évoqué tout à l'heure les activités.
Au-delà des destinations séduisantes et "sur mesure" qui sont présentées ici, le Salon Mondial du Tourisme permet en effet chaque année à un certain nombre d'associations d'être présentes dans cette enceinte, de faire connaître leur travail et de transmettre au public leur message.
Je voudrais notamment citer l'association "Tourisme et Handicap" qui, en étroite relation avec le secrétariat d'Etat au Tourisme, oeuvre depuis plusieurs années à une meilleure accessibilité des personnes handicapées aux sites et équipements touristiques et sensibilise les professionnels à ce grand et beau chantier.
L'année 2003, année européenne des personnes handicapées, nous permettra de renforcer encore notre travail dans ce domaine.
Je voudrais dire également quelques mots d'un combat qui m'est particulièrement cher, celui de la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants.
C'est pour moi un honneur de remettre dans quelques instants les prix d'un concours de sensibilisation à la lutte contre le "tourisme sexuel" et l'exploitation d'enfants. Trois associations ici réunies ont pour objectif de mobiliser les étudiants en tourisme et en hôtellerie contre la prostitution enfantine. Je les félicite pour leur travail d'information.
C'est aussi l'honneur du Salon Mondial du Tourisme que de donner la parole aux associations qui luttent contre cette forme intolérable et dégradante du tourisme.
Le Secrétariat d'Etat au Tourisme prend - et continuera de prendre ? toute sa part à la lutte contre l'exploitation sexuelle et commerciale des enfants partout dans le monde. J'ai d'ailleurs demandé à mon Directeur de cabinet de me représenter samedi prochain, à Berlin, au séminaire organisé par l'Organisation Mondiale du Tourisme sur ce grave sujet.
Mesdames et Messieurs,
Voilà en quelques mots ce que je souhaitais vous dire à l'occasion de cette inauguration.
Je formule à nouveau le voeu que ce Salon mondial du Tourisme soit couronné de succès.
Vous avez reçu l'an passé plus de 100 000 visiteurs et 6 000 professionnels.
Que cette réussite soit encore plus significative cette année.
Je formule aussi le voeu que, malgré le contexte international que j'évoquais au début de mon propos, vous tous, professionnels demeuriez unis et optimistes.
Laissons nous rêver et ressourcer en découvrant les nouvelles destinations offertes ici.
Très bon salon à vous tous !
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 10 mars 2003)