Texte intégral
Mes chers amis,
je voudrais commencer par 2 petites confidences.
La première, c'est que, nous vous l'avons dit ce matin de nombreuses fois, nous sommes 28.
Parfois nous sommes un peu seul dans l'hémicycle ; parfois, Charles vient de le faire pendant 3 jours et 3 nuits, nous nous sentons un peu seuls face aux autres.
Je peux vous dire une chose, c'est que désormais, à partir de lundi, quand nous allons être dans le hémicycle, nous saurons que nous ne sommes vraiment pas seuls parce que vous êtes très nombreux ici.
Il y a une deuxième chose qui me fait vraiment plaisir, c'est ou c'était la présence de trois de nos anciens collègues.
Le premier a payé la loyauté, la fidélité, le courage, c'est Jean-Jacques Jégou mais si le soleil tombe tous les soirs il se lève aussi tous les matins et je suis certain qu'il se lèvera demain à nouveau pour toi.
Et puis, il y en a deux autres qui eux ont considéré qu'il était temps d'arrêter, mais qui étaient là aujourd'hui :Maurice Ligot et Germain Gengenwin.
J'ai été content de les voir parce que s'ils étaient là, c'est parce qu'ils se disaient : nous ne sommes plus députés, nous avons cessé toute activité politique, mais nous souhaitons être la aujourd'hui parce que nous savons que le message que vous portez, vous le porterez demain.
Mes chers amis, je voudrais simplement vous faire un peu un bilan très court de l'activité législative du groupe. Non pas pour que nous regardions derrière, je n'ai aucune envie de regarder dans le rétroviseur, je n'ai aucune envie de parler de ceux qui nous ont dit au revoir, peut-être à bientôt, qui nous ont trahi je ne les ai pas oublié, mais tout cela ne m'intéresse pas.
Je souhaite plutôt m'intéresser à l'avenir et vous dire à quel point j'ai beaucoup aimé hier soir une des militantes qui nous disait : il ne faut pas être par rapport aux autres, nous comparer aux autres, il faut être nous-mêmes et nous avons notre propre message. C'est le nôtre, nous n'avons pas en permanence besoin de le comparer, aux autres ou à l'autre.
Vous avez été un certain nombre à me dire depuis ce matin: " c'est bien Hervé, parfois tu cognes, etc. ". Ce n'est pas le sujet.
Au contraire, notre message a toujours été un message constructif car nous avons en permanence eu ce souci de faire des propositions tout en étant dans la majorité.
Nous n'avons jamais eu, même si c'est ce qui parfois a été retenu, la volonté de critiquer, ces espèces de tristes larrons, de personnes malheureuses, parce que pas tout à fait dedans, ou de personnes qui avaient des tas rancoeurs, d'animosités. Jamais nous n'avons été comme cela.
Nous avons été en permanence une force de proposition depuis le début de la session extraordinaire, c'est-à-dire depuis le mois de juillet.
Je voudrais vous donner quelques exemples.
Au mois de juillet, nous avons eu trois textes.
Le premier, ce fut celui sur la sécurité. Il y a d'abord eu l'amnistie, avec Jean Christophe Lagarde qui a défendu notre position et notre cause, qui était de considérer que les temps de droit divin étaient terminés, que les amnisties tous les 5 ans, c'était totalement contraire au message qui était de considérer qu'on devait allers vers l'impunité 0.
Puis nous avons eu le texte sur la sécurité.
Rudy Salles notamment, a porté le message avec deux choses très simples. La première qui était notre projet, puisque nous avions la chance de sortir d'une élection présidentielle. Nous avions notre projet législatif et les propositions de François. Rien de plus simple que d'avoir en permanence nos propositions à l'Assemblée nationale.
Nous avons défendu l'idée qu'il fallait donner plus de pouvoirs aux maires dans le cadre de la police de proximité et nous avons défendu aussi l'idée que la répression ne pouvait pas être unique mais qu'il fallait aussi la prévention.
Pierre Albertini ensuite, sur la justice, a tenu le même discours avec un projet extrêmement précis sur la justice de proximité, pour une justice plus proche de ses concitoyens.
Enfin, Charles Amédée de Courson et Nicolas Perruchot ont défendu, lors du collectif budgétaire, une idée simple :c'est qu'il fallait avant tout récompenser le travail et donc, baisser massivement les charges sociales.
Tout cela, nous l'avons dit, nous l'avons exprimé sereinement, calmement. De temps à autre, quand on avait le sentiment que notre message n'était pas assez entendu, nous l'avons dit un peu plus fort.
Je peux vous promettre une chose.
En permanence nous avons fait des propositions constructives, nous avons cherché à infléchir la politique du gouvernement en lui proposant nos voix, celle qui fait qu'aujourd'hui vous êtes avec nous.
Je prendrai trois autres exemples.
Le premier sur la loi de finances.
Charles Amédée de Courson a été un défenseur acharné de nos positions. Il a défendu un certain nombre d'amendements sur la déliaison des taux- on le disait pour les collectivités locales parce que nous sommes de vrais décentralisateurs - nous avons aussi défendu des dispositions pour la famille, pour le logement, nous avons défendu aussi des dispositions pour l'actionnariat populaire.
Bref, parfois vous ne l'entendez pas dans vos gazettes locales mais demain grâce à Jean Dionis du Séjour, tout cela vous le verrez, démontrera que nous avons, en permanence, la volonté de construire et de présenter un réel projet alternatif.
Deuxième exemple. Nous avons déposé avant le gouvernement notre proposition de loi sur la décentralisation. Pierre Albertini, Anne-Marie Comparini avec un groupe parlementaires - Gérard Vignoble, J. Dionis du Séjour, Gilles Artigues, Jean-Luc Préel - ont travaillé sur ce texte. Ils l'ont présenté il y a une quinzaine de jours. Nous présenterons dans une quinzaine de jours notre proposition de loi ordinaire.
Cela montre quoi ? Que nous avons aussi voulu apporter notre pierre à l'édifice.
Et si demain, le texte que présente le gouvernement, est conforme où tout du moins semblable, à ce que nous avons proposé, nous nous en féliciterons. Mais si, en revanche, le texte est sensiblement très différent de ce que nous proposerons, bien entendu, on nous entendra, on expliquera à celles et ceux qui veulent bien entendre que ce n'était pas notre vision de la décentralisation.
Mais vous le voyez bien, nous avons cette volonté permanente d'être dans la majorité, mais de rester libre de nos convictions, libres de ce qui fait que nous sommes aujourd'hui à Issy-les-Moulineaux.
Je prendrai 3 exemples pour l'avenir.
Le premier. Claude Leteurtre présentera dans quelques mois une grande proposition de loi en faveur du handicap. Là aussi, nous démontrerons ce que nous souhaitons pour les 4 millions de personnes qui dans notre pays souffrent d'un handicap.
Nous proposerons aussi avec Olivier Jardé, une proposition de loi pour réformer la loi Kouchner sur le droit des malades ; là aussi nous ferons des propositions extrêmement concrètes.
Nous allons aussi, avec Gilles Artigues, faire des propositions pour la nouvelle gouvernance d'entreprise ; là aussi nous allons faire des propositions concrètes.
Mes chers amis, quand celles et ceux qui sont dans vos communes, dans vos départements disent : oh là là, l'UDF ce sont des grincheux. Dites-leur bien que nous ne sommes pas des grincheux, mais au contraire nous sommes celles et ceux qui veulent aller de l'avant et qui veulent que la France, demain, réussisse.
Je voudrais vous dire en conclusion ce message extrêmement simple. Si, parfois, nous sommes un peu malheureux de l'action du gouvernement, parce que nous estimons que cela ne va pas assez loin, c'est parce que j'ai la conviction profonde que le 21 avril - François disait il faut que cela change - c'est un vote révolutionnaire. C'est un vote d'une grande partie de la France qui dit, il faut vraiment que cela change. C'est cela, le message du 21 avril.
On a eu le sentiment que, depuis le 21 avril, cet électrochoc que nous avons tous vécus, on ne l'avait pas forcément transcrit, transmis dans une action politique et dans l'action gouvernementale.
Je suis intimement convaincu que l'on peut profondément changer, réformer le pays, à partir de deux idées simples.
La première : c'est de dire la vérité.
Dire la vérité aux français parce que vous êtes vous aussi conscients que la France va mal, décline, et laisse depuis des années 4 à 5 millions de personnes sur le bord de la route, que la France a un niveau d'activité extrêmement faible, que les délocalisations et que nos jeunes diplômés partent à l'étranger.
Bref, vous aussi vous ressentez confusément ce sentiment que la France va mal.
Je crois qu'il faut dire aux Français ce que disait Charles Amédée ce matin. Sur le budget par exemple, vous dépensez trop, vous vous comportez en égoïstes parce que ce sont les enfants des générations futures qui vont payer et donc il faut que vous mettiez vos dépenses en adéquation avec vos recettes.
Dire ce genre de choses me semble-t-il, peut être compris par 90 % de notre patrie.
La deuxième chose c'est d'avoir le courage.
Le courage, c'est de proposer des choses à partir d'une idée simple qui est l'idée de la justice.
Sur les retraites, je ne peux pas penser un seul instant qu'une partie de nos compatriotes - dont je fais partie d'ailleurs en tant que parlementaire et fonctionnaire - qui vivent sur des situations acquises ne pourraient pas accepter l'idée simple que sur des régimes de retraite, tous les Français doivent être traités de la même façon.
Cela me paraît élémentaire.
Je n'arriverais pas à penser qu'un salarié d'un régime spécial, quel qu'il soit, ne puisse pas comprendre que, pour l'avenir, l'ouvrier du bâtiment, rompu et cassé à 60 ans par 40 ans d'un labeur extrêmement difficile, soit traité moins bien tel ou tel autre fonctionnaire d'un régime spécial.
Si on veut bien dire aux Français des choses aussi simples - François disait toujours pendant la campagne " les yeux dans les yeux " : voilà, on va faire en sorte que vous soyez traités de façon juste, équilibrée et que chacun d'entre vous ait le sentiment que la République est la même pour tous, je suis convaincu que l'on est capable de faire de grandes réformes.
C'est pour cela que moi, vous allez peut-être hurler, mais j'ai été élevé dans le culte du général de Gaulle, et ce que j'aime dans l'histoire du général de Gaulle, c'est qu'il savait tirer le meilleur de nous-mêmes.
Ce que j'aime, c'est qu'il ne flattait pas les français par ce qui éventuellement les satisfont un jour, mais pas le lendemain, mais c'est qu'il savait leur dire les choses pour les hisser, pour leur donner l'envie de se dépasser, pour faire en sorte que les Françaises et les Français se disent : nous sommes dans la première puissance européenne et nous comptons sur la face de l'Europe et sur la planète, par un message qui est le nôtre et parce que nous sommes capables de le défendre.
Je suis convaincu qu'au lendemain du 21 avril ce message était possible et c'est pour cela que, parfois, nous sommes un peu malheureux.
En conclusion, mes chers amis dites-vous bien une chose : je n'existe que parce que François Bayrou l'a voulu. Je vous garantis une chose : nous sommes 28 aujourd'hui ; en 2007, nous ne serons pas 28, mais nous serons 280 parce que nous serons majoritaires.
(source http://www.udf.org, le 25 octobre 2002)
je voudrais commencer par 2 petites confidences.
La première, c'est que, nous vous l'avons dit ce matin de nombreuses fois, nous sommes 28.
Parfois nous sommes un peu seul dans l'hémicycle ; parfois, Charles vient de le faire pendant 3 jours et 3 nuits, nous nous sentons un peu seuls face aux autres.
Je peux vous dire une chose, c'est que désormais, à partir de lundi, quand nous allons être dans le hémicycle, nous saurons que nous ne sommes vraiment pas seuls parce que vous êtes très nombreux ici.
Il y a une deuxième chose qui me fait vraiment plaisir, c'est ou c'était la présence de trois de nos anciens collègues.
Le premier a payé la loyauté, la fidélité, le courage, c'est Jean-Jacques Jégou mais si le soleil tombe tous les soirs il se lève aussi tous les matins et je suis certain qu'il se lèvera demain à nouveau pour toi.
Et puis, il y en a deux autres qui eux ont considéré qu'il était temps d'arrêter, mais qui étaient là aujourd'hui :Maurice Ligot et Germain Gengenwin.
J'ai été content de les voir parce que s'ils étaient là, c'est parce qu'ils se disaient : nous ne sommes plus députés, nous avons cessé toute activité politique, mais nous souhaitons être la aujourd'hui parce que nous savons que le message que vous portez, vous le porterez demain.
Mes chers amis, je voudrais simplement vous faire un peu un bilan très court de l'activité législative du groupe. Non pas pour que nous regardions derrière, je n'ai aucune envie de regarder dans le rétroviseur, je n'ai aucune envie de parler de ceux qui nous ont dit au revoir, peut-être à bientôt, qui nous ont trahi je ne les ai pas oublié, mais tout cela ne m'intéresse pas.
Je souhaite plutôt m'intéresser à l'avenir et vous dire à quel point j'ai beaucoup aimé hier soir une des militantes qui nous disait : il ne faut pas être par rapport aux autres, nous comparer aux autres, il faut être nous-mêmes et nous avons notre propre message. C'est le nôtre, nous n'avons pas en permanence besoin de le comparer, aux autres ou à l'autre.
Vous avez été un certain nombre à me dire depuis ce matin: " c'est bien Hervé, parfois tu cognes, etc. ". Ce n'est pas le sujet.
Au contraire, notre message a toujours été un message constructif car nous avons en permanence eu ce souci de faire des propositions tout en étant dans la majorité.
Nous n'avons jamais eu, même si c'est ce qui parfois a été retenu, la volonté de critiquer, ces espèces de tristes larrons, de personnes malheureuses, parce que pas tout à fait dedans, ou de personnes qui avaient des tas rancoeurs, d'animosités. Jamais nous n'avons été comme cela.
Nous avons été en permanence une force de proposition depuis le début de la session extraordinaire, c'est-à-dire depuis le mois de juillet.
Je voudrais vous donner quelques exemples.
Au mois de juillet, nous avons eu trois textes.
Le premier, ce fut celui sur la sécurité. Il y a d'abord eu l'amnistie, avec Jean Christophe Lagarde qui a défendu notre position et notre cause, qui était de considérer que les temps de droit divin étaient terminés, que les amnisties tous les 5 ans, c'était totalement contraire au message qui était de considérer qu'on devait allers vers l'impunité 0.
Puis nous avons eu le texte sur la sécurité.
Rudy Salles notamment, a porté le message avec deux choses très simples. La première qui était notre projet, puisque nous avions la chance de sortir d'une élection présidentielle. Nous avions notre projet législatif et les propositions de François. Rien de plus simple que d'avoir en permanence nos propositions à l'Assemblée nationale.
Nous avons défendu l'idée qu'il fallait donner plus de pouvoirs aux maires dans le cadre de la police de proximité et nous avons défendu aussi l'idée que la répression ne pouvait pas être unique mais qu'il fallait aussi la prévention.
Pierre Albertini ensuite, sur la justice, a tenu le même discours avec un projet extrêmement précis sur la justice de proximité, pour une justice plus proche de ses concitoyens.
Enfin, Charles Amédée de Courson et Nicolas Perruchot ont défendu, lors du collectif budgétaire, une idée simple :c'est qu'il fallait avant tout récompenser le travail et donc, baisser massivement les charges sociales.
Tout cela, nous l'avons dit, nous l'avons exprimé sereinement, calmement. De temps à autre, quand on avait le sentiment que notre message n'était pas assez entendu, nous l'avons dit un peu plus fort.
Je peux vous promettre une chose.
En permanence nous avons fait des propositions constructives, nous avons cherché à infléchir la politique du gouvernement en lui proposant nos voix, celle qui fait qu'aujourd'hui vous êtes avec nous.
Je prendrai trois autres exemples.
Le premier sur la loi de finances.
Charles Amédée de Courson a été un défenseur acharné de nos positions. Il a défendu un certain nombre d'amendements sur la déliaison des taux- on le disait pour les collectivités locales parce que nous sommes de vrais décentralisateurs - nous avons aussi défendu des dispositions pour la famille, pour le logement, nous avons défendu aussi des dispositions pour l'actionnariat populaire.
Bref, parfois vous ne l'entendez pas dans vos gazettes locales mais demain grâce à Jean Dionis du Séjour, tout cela vous le verrez, démontrera que nous avons, en permanence, la volonté de construire et de présenter un réel projet alternatif.
Deuxième exemple. Nous avons déposé avant le gouvernement notre proposition de loi sur la décentralisation. Pierre Albertini, Anne-Marie Comparini avec un groupe parlementaires - Gérard Vignoble, J. Dionis du Séjour, Gilles Artigues, Jean-Luc Préel - ont travaillé sur ce texte. Ils l'ont présenté il y a une quinzaine de jours. Nous présenterons dans une quinzaine de jours notre proposition de loi ordinaire.
Cela montre quoi ? Que nous avons aussi voulu apporter notre pierre à l'édifice.
Et si demain, le texte que présente le gouvernement, est conforme où tout du moins semblable, à ce que nous avons proposé, nous nous en féliciterons. Mais si, en revanche, le texte est sensiblement très différent de ce que nous proposerons, bien entendu, on nous entendra, on expliquera à celles et ceux qui veulent bien entendre que ce n'était pas notre vision de la décentralisation.
Mais vous le voyez bien, nous avons cette volonté permanente d'être dans la majorité, mais de rester libre de nos convictions, libres de ce qui fait que nous sommes aujourd'hui à Issy-les-Moulineaux.
Je prendrai 3 exemples pour l'avenir.
Le premier. Claude Leteurtre présentera dans quelques mois une grande proposition de loi en faveur du handicap. Là aussi, nous démontrerons ce que nous souhaitons pour les 4 millions de personnes qui dans notre pays souffrent d'un handicap.
Nous proposerons aussi avec Olivier Jardé, une proposition de loi pour réformer la loi Kouchner sur le droit des malades ; là aussi nous ferons des propositions extrêmement concrètes.
Nous allons aussi, avec Gilles Artigues, faire des propositions pour la nouvelle gouvernance d'entreprise ; là aussi nous allons faire des propositions concrètes.
Mes chers amis, quand celles et ceux qui sont dans vos communes, dans vos départements disent : oh là là, l'UDF ce sont des grincheux. Dites-leur bien que nous ne sommes pas des grincheux, mais au contraire nous sommes celles et ceux qui veulent aller de l'avant et qui veulent que la France, demain, réussisse.
Je voudrais vous dire en conclusion ce message extrêmement simple. Si, parfois, nous sommes un peu malheureux de l'action du gouvernement, parce que nous estimons que cela ne va pas assez loin, c'est parce que j'ai la conviction profonde que le 21 avril - François disait il faut que cela change - c'est un vote révolutionnaire. C'est un vote d'une grande partie de la France qui dit, il faut vraiment que cela change. C'est cela, le message du 21 avril.
On a eu le sentiment que, depuis le 21 avril, cet électrochoc que nous avons tous vécus, on ne l'avait pas forcément transcrit, transmis dans une action politique et dans l'action gouvernementale.
Je suis intimement convaincu que l'on peut profondément changer, réformer le pays, à partir de deux idées simples.
La première : c'est de dire la vérité.
Dire la vérité aux français parce que vous êtes vous aussi conscients que la France va mal, décline, et laisse depuis des années 4 à 5 millions de personnes sur le bord de la route, que la France a un niveau d'activité extrêmement faible, que les délocalisations et que nos jeunes diplômés partent à l'étranger.
Bref, vous aussi vous ressentez confusément ce sentiment que la France va mal.
Je crois qu'il faut dire aux Français ce que disait Charles Amédée ce matin. Sur le budget par exemple, vous dépensez trop, vous vous comportez en égoïstes parce que ce sont les enfants des générations futures qui vont payer et donc il faut que vous mettiez vos dépenses en adéquation avec vos recettes.
Dire ce genre de choses me semble-t-il, peut être compris par 90 % de notre patrie.
La deuxième chose c'est d'avoir le courage.
Le courage, c'est de proposer des choses à partir d'une idée simple qui est l'idée de la justice.
Sur les retraites, je ne peux pas penser un seul instant qu'une partie de nos compatriotes - dont je fais partie d'ailleurs en tant que parlementaire et fonctionnaire - qui vivent sur des situations acquises ne pourraient pas accepter l'idée simple que sur des régimes de retraite, tous les Français doivent être traités de la même façon.
Cela me paraît élémentaire.
Je n'arriverais pas à penser qu'un salarié d'un régime spécial, quel qu'il soit, ne puisse pas comprendre que, pour l'avenir, l'ouvrier du bâtiment, rompu et cassé à 60 ans par 40 ans d'un labeur extrêmement difficile, soit traité moins bien tel ou tel autre fonctionnaire d'un régime spécial.
Si on veut bien dire aux Français des choses aussi simples - François disait toujours pendant la campagne " les yeux dans les yeux " : voilà, on va faire en sorte que vous soyez traités de façon juste, équilibrée et que chacun d'entre vous ait le sentiment que la République est la même pour tous, je suis convaincu que l'on est capable de faire de grandes réformes.
C'est pour cela que moi, vous allez peut-être hurler, mais j'ai été élevé dans le culte du général de Gaulle, et ce que j'aime dans l'histoire du général de Gaulle, c'est qu'il savait tirer le meilleur de nous-mêmes.
Ce que j'aime, c'est qu'il ne flattait pas les français par ce qui éventuellement les satisfont un jour, mais pas le lendemain, mais c'est qu'il savait leur dire les choses pour les hisser, pour leur donner l'envie de se dépasser, pour faire en sorte que les Françaises et les Français se disent : nous sommes dans la première puissance européenne et nous comptons sur la face de l'Europe et sur la planète, par un message qui est le nôtre et parce que nous sommes capables de le défendre.
Je suis convaincu qu'au lendemain du 21 avril ce message était possible et c'est pour cela que, parfois, nous sommes un peu malheureux.
En conclusion, mes chers amis dites-vous bien une chose : je n'existe que parce que François Bayrou l'a voulu. Je vous garantis une chose : nous sommes 28 aujourd'hui ; en 2007, nous ne serons pas 28, mais nous serons 280 parce que nous serons majoritaires.
(source http://www.udf.org, le 25 octobre 2002)