Déclaration de M. Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au tourisme, sur la volonté gouvernementale de concevoir une politique touristique cohérente conciliant à la fois le développement économique, à un niveau de prestations compétitif, et l'emploi et la formation, Parc Astérix, le 7 mars 2003.

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Circonstance : Forum des métiers du tourisme au Parc Astérix, le 7 mars 2003

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
J'avais la certitude, en prenant mes fonctions au secrétariat d'Etat au tourisme, que j'allais oeuvrer dans un secteur dynamique composé d'entreprises ambitieuses et d'individus volontaires.
Ce que j'ai vu aujourd'hui me confirme dans mon opinion et j'ajouterai, me conforte dans l'action que j'ai entreprise.
J'ai répondu avec joie à votre invitation, Monsieur le Président, de visiter le Forum des Métiers que vous organisez pour la 3ème année consécutive au Parc Astérix pour une raison essentielle à mes yeux :
Vous présidez une entreprise citoyenne et responsable, car elle s'occupe avec énergie de l'emploi et de la formation.
Ces deux pôles stratégiques de notre industrie touristique sont au coeur de mon action ministérielle.
L'économie touristique en France représente deux millions de salariés, dont plus d'un million d'emplois directs.
Or, la pénurie de main d'oeuvre dans notre secteur d'activité est un problème inquiétant pour l'avenir. Cette désaffection s'amplifie. Pour mémoire, l'ANPE a dénombré en 2001 près de 54 000 offres d'emplois non pourvues.
Le forum des métiers aujourd'hui au Parc Astérix est en soi un élément de réponse.
Cette année, vous proposez 200 emplois très diversifiés et adaptés à différents profils.
Je souhaite qu'ils soient tous pourvus à la fin de la journée.
La diversité des produits touristiques induit de nouvelles activités qui doivent être valorisées pour intéresser les jeunes, notamment débutants et non qualifiés.
L'emploi saisonnier est souvent vécu comme une situation d'instabilité et de précarité, et j'y suis particulièrement sensible.
Or, l'emploi saisonnier, c'est aussi un tremplin vers un métier et une carrière.
Car, vous le savez, et vous l'avez expérimenté, certaines formations n'offrent pas suffisamment de débouchés aux étudiants, d'autres ne sont pas adaptés aux besoins du secteur.
Les professionnels doivent s'impliquer d'avantage pour mieux faire connaître leurs métiers, motiver les jeunes, et susciter des vocations.
Il y a du travail dans l'industrie touristique, et il faut aller le chercher.
Lorsqu'il est accompagné d'une formation reconnue et de qualité en adéquation avec la réalité du travail, l'emploi saisonnier peut n'être qu'une étape dans un parcours professionnel réussi.
La question de la formation des salariés est une de mes préoccupations principales.
C'est aussi l'une des vôtres et j'ai noté l'implication de votre entreprise par la création en 2001 de la formation "d'agent de loisirs" homologué par l'Etat.
Le Premier Ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, a nommé, à ma demande, Arlette FRANCO, parlementaire en mission pour faire un état des lieux des formations initiales et continues et me faire des propositions avant l'été prochain. Elle procède actuellement à l'audition des professionnels, des organismes de formation et des anciens élèves, et ne manquera pas de recueillir votre avis, vos remarques et vos suggestions.
Ces mesures permettront aux entreprises et aux professionnels d'être plus performants et de mieux répondre aux attentes de la clientèle.
Les filières professionnelles, ainsi que vous le faites, doivent être valorisées pour fidéliser les salariés et leur offrir de véritables plans de carrière. Une concertation permanente avec les professionnels, notre département ministériel et l'éducation nationale doit conduire à l'élaboration de nouvelles formations sanctionnées par des diplômes reconnus par les pouvoirs publics.
Car nous savons que dans le secteur du tourisme, à forte intensité de main d'oeuvre, la qualité se décline prioritairement en terme de qualification professionnelle.
La qualité est une nécessité absolue que nous devons partager pour assurer le développement durable des activités et des métiers du tourisme.
Il s'agit donc aujourd'hui de concevoir une politique touristique cohérente conciliant le développement économique à un niveau de prestations compétitif, tout en veillant aux exigences de la clientèle.
C'est le choix que doivent faire les parcs de loisirs conscients de leur grande marge de croissance à venir.
Mesdames et Messieurs,
Le secteur des parcs à thème et de loisirs représente aujourd'hui un pan majeur de l'économie touristique française et contribue de manière significative à l'attractivité du "produit FRANCE".
Disneyland Paris, le parc Astérix et le Futuroscope figurent ainsi dans le palmarès des 10 sites français les plus visités. Les 250 sites récréatifs ouverts au public accueillent chaque année plus de 30 millions de visiteurs.
Les parcs sont devenus une véritable industrie et une destination ludique et familiale à part entière.
La récente étude portant sur ces entreprises, conduite par la direction du tourisme, montre également que, sur le plan des investissements, la contribution économique est majeure.
Elle se traduit naturellement en emplois directs et en retombées indirectes très fortes pour les territoires qui accueillent ce type de projet.
La France doit rester ambitieuse dans sa politique touristique et encourager les entrepreneurs à développer leurs activités et à diversifier leurs offres.
A ce titre, l'Agence Française de l'Industrie Touristique mène avec Grévin et Compagnie une réflexion approfondie sur le projet d'envergure du bioscope en Alsace.
Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, et dans le contexte international incertain que nous connaissons, il est important de savoir que le secteur touristique offre des emplois et des vrais métiers.
C'est pourquoi je salue à nouveau votre initiative et souhaite un plein succès à votre Forum des Métiers.
Merci de votre attention.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 12 mars 2003)