Texte intégral
Monsieur le Maire, cher Jean-Marie, qui nous faîtes l'honneur d'accueillir à Arras,
les Assises Nord-Pas-de-Calais-Picardie de la Charte de l'Environnement,
Messieurs les membres de la Commission COPPENS qui avez la lourde charge
d'élaborer cette charte,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Messieurs les Présidents de Conseil régional et de Conseil général,
Mesdames et Messieurs les Maires et les élus,
Messieurs les Préfets et Mesdames et Messieurs des services de l'État qui avez
contribué à l'organisation de ces Assises régionales et surtout, chers amis de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, qui au quotidien, dans votre travail ou dans vos engagements citoyens, oeuvrez pour l'environnement, je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour conclure, au nom du gouvernement, ces Assises régionales.
J'en suis heureux comme "régional de l'étape" tout comme Jean-Paul DELEVOYE qui a ouvert ces assises.
Je crois, en effet, que la qualité de l'environnement est un atout de nos régions. Et si certains secteurs de nos territoires, ont été, plus que d'autres, marqués par l'action de l'homme, nous devons les aider à reconquérir leur environnement. L'environnement, c'est l'avenir. Et nos terres sont des terres d'avenir.
Je suis également heureux d'être parmi vous comme ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. Ce ministère est, en effet, particulièrement concerné par le développement durable : les transports et le logement sont responsables des trois quarts de la consommation d'énergie de notre pays.
Certains me considèrent d'ailleurs comme le premier pollueur du gouvernement. Ce qui bien sûr ne me fait pas très plaisir. Mais surtout, ce qui me donne une responsabilité dont je suis conscient.
C'est pourquoi, avec Roselyne BACHELOT-NARQUIN qui en a la charge au sein du gouvernement, nous essayons de montrer qu'on peut concilier la protection de l'environnement et l'investissement pour l'avenir et pour l'emploi. Je ne citerai que trois exemples qui, je crois, illustreront un point important. L'environnement doit irriguer toutes les politiques publiques qu'il s'agisse des transports, du logement, de l'agriculture, etc et non être une politique "à part" réservée aux spécialistes.
Je crois que Jean-Paul DELEVOYE, en introduction, a évoqué "l'audit" des grandes infrastructures.
N'est-ce pas très exactement une question qui relève du développement durable : "Comment concilier la protection de l'environnement et l'investissement dans de grandes infrastructures nécessaires au développement économique et à l'épanouissement de chacun ?"
Dans le domaine du logement : comment tenir compte de l'aspiration légitime de chacun à plus de confort : des pièces plus grandes, mieux chauffées, la démocratisation de l'électroménager, qui sont des progrès extraordinaires de notre génération, sans que notre consommation énergétique ne mette en danger l'avenir de nos enfants ?
Enfin, l'environnement c'est aussi l'esthétique, la qualité paysagère, urbaine et architecturale. Avec Jean-Jacques AILLAGON qui a la responsabilité de l'architecture, nous y travaillons conjointement.
Je ne sais pas si la charte pourra prévoir un "droit à la beauté" ? C'est sans doute un peu vague. Mais pourquoi pas ?
Mais j'en viens plus particulièrement aux thèmes traités dans ces assises.
La reconversion du bassin minier illustre bien la question de l'avenir des bassins industriels.
Il me semble indispensable, et l'actualité régionale l'illustre tristement, que nous nous donnions les moyens d'une application réelle du principe "pollueur payeur" concernant les sols pollués.
J'ai lu le compte-rendu de l'atelier préparatoire. Il y était dit, fort justement, que lesdétenteurs de terrains pollués ont parfois "intérêt" à ne rien faire plutôt qu'à dépolluer.
Nous devons, je crois, tout faire, par l'incitation mais aussi, si nécessaire, par la contrainte, pour que nous ne léguions pas à nos enfants, des terres -comment dire- inutilisables, "interdites", à cause d'une activité industrielle passée.
La question de la chasse me semble illustrer deux principes : le principe de solidarité et le respect de la diversité.
Le principe de solidarité tout d'abord. Je crois que sur ce dossier très difficile, nous avons passé peut-être un peu trop de temps à expliquer que les passions des uns étaient incompatibles avec les attentes des autres.
Nous aurions mieux fait de cultiver la solidarité entre les chasseurs et les amoureux de la nature. Tout simplement parce que les chasseurs sont des amoureux de la nature.
Le principe de diversité ensuite, parce que la chasse est, dans nos régions, un élément de patrimoine et de culture qui doit être respecté comme tel. Bien sûr, iI faut, tout le monde le reconnaît, des textes qui limitent d'éventuels abus. Mais nous devons veiller au respect de la diversité.
J'en viens aux inondations.
L'élu d'Amiens et de la Somme est, je crois, assez bien placé pour témoigner du traumatisme qu'elles peuvent représenter.
Le principe de solidarité me semble, là encore au coeur du sujet :
-La solidarité de l'amont à l'aval pour la gestion d'une rivière,
- La solidarité au plus près du terrain quand, malgré tout, l'inondation survient.
Mais quand on parle inondations, c'est surtout de prévention qu'il s'agit.
Nous devons, sans croire que le risque peut être définitivement conjuré, nous tenir prêts et réduire autant que possible notre vulnérabilité. Je tiens, à ce titre, à saluer, le travail mené par le Conseil général de la Somme sous la houlette d'Alain GEST, et par les services de l'État, pour éviter que des inondations se reproduisent ou, à tout le moins, pour que nous soyons prêts si elles surviennent.
Principe pollueur payeur, principe de solidarité, principe de prévention : les sujets que vous avez traités donnent, je crois des éclairages précieux pour l'élaboration de la charte.
Vous me permettrez de conclure par un principe qui n'y figurera pas mais qui me semble crucial, le principe d'optimisme.
Quelles que soient les difficultés, et elles ne sont pas minces, la lutte pour l'environnement doit être une lutte enthousiaste. Vous savez que les enthousiastes, au sens étymologique du terme, ce sont ceux qui sont "habités de dieu".
Dans une république laïque, je ne me référerai qu'aux Dieux grecs. Je voudrais que le jour de la signature de la charte ne soit pas un jour de lamentations sur les désordres environnementaux, mais un jour de célébration de la déesse de la nature.
Et, vous me permettrez de terminer par un clin d'oeil en vous disant que la déesse
grecque de la nature n'est autre qu'Artémis, déesse de la chasse.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 4 mars 2003)
les Assises Nord-Pas-de-Calais-Picardie de la Charte de l'Environnement,
Messieurs les membres de la Commission COPPENS qui avez la lourde charge
d'élaborer cette charte,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Messieurs les Présidents de Conseil régional et de Conseil général,
Mesdames et Messieurs les Maires et les élus,
Messieurs les Préfets et Mesdames et Messieurs des services de l'État qui avez
contribué à l'organisation de ces Assises régionales et surtout, chers amis de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, qui au quotidien, dans votre travail ou dans vos engagements citoyens, oeuvrez pour l'environnement, je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour conclure, au nom du gouvernement, ces Assises régionales.
J'en suis heureux comme "régional de l'étape" tout comme Jean-Paul DELEVOYE qui a ouvert ces assises.
Je crois, en effet, que la qualité de l'environnement est un atout de nos régions. Et si certains secteurs de nos territoires, ont été, plus que d'autres, marqués par l'action de l'homme, nous devons les aider à reconquérir leur environnement. L'environnement, c'est l'avenir. Et nos terres sont des terres d'avenir.
Je suis également heureux d'être parmi vous comme ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. Ce ministère est, en effet, particulièrement concerné par le développement durable : les transports et le logement sont responsables des trois quarts de la consommation d'énergie de notre pays.
Certains me considèrent d'ailleurs comme le premier pollueur du gouvernement. Ce qui bien sûr ne me fait pas très plaisir. Mais surtout, ce qui me donne une responsabilité dont je suis conscient.
C'est pourquoi, avec Roselyne BACHELOT-NARQUIN qui en a la charge au sein du gouvernement, nous essayons de montrer qu'on peut concilier la protection de l'environnement et l'investissement pour l'avenir et pour l'emploi. Je ne citerai que trois exemples qui, je crois, illustreront un point important. L'environnement doit irriguer toutes les politiques publiques qu'il s'agisse des transports, du logement, de l'agriculture, etc et non être une politique "à part" réservée aux spécialistes.
Je crois que Jean-Paul DELEVOYE, en introduction, a évoqué "l'audit" des grandes infrastructures.
N'est-ce pas très exactement une question qui relève du développement durable : "Comment concilier la protection de l'environnement et l'investissement dans de grandes infrastructures nécessaires au développement économique et à l'épanouissement de chacun ?"
Dans le domaine du logement : comment tenir compte de l'aspiration légitime de chacun à plus de confort : des pièces plus grandes, mieux chauffées, la démocratisation de l'électroménager, qui sont des progrès extraordinaires de notre génération, sans que notre consommation énergétique ne mette en danger l'avenir de nos enfants ?
Enfin, l'environnement c'est aussi l'esthétique, la qualité paysagère, urbaine et architecturale. Avec Jean-Jacques AILLAGON qui a la responsabilité de l'architecture, nous y travaillons conjointement.
Je ne sais pas si la charte pourra prévoir un "droit à la beauté" ? C'est sans doute un peu vague. Mais pourquoi pas ?
Mais j'en viens plus particulièrement aux thèmes traités dans ces assises.
La reconversion du bassin minier illustre bien la question de l'avenir des bassins industriels.
Il me semble indispensable, et l'actualité régionale l'illustre tristement, que nous nous donnions les moyens d'une application réelle du principe "pollueur payeur" concernant les sols pollués.
J'ai lu le compte-rendu de l'atelier préparatoire. Il y était dit, fort justement, que lesdétenteurs de terrains pollués ont parfois "intérêt" à ne rien faire plutôt qu'à dépolluer.
Nous devons, je crois, tout faire, par l'incitation mais aussi, si nécessaire, par la contrainte, pour que nous ne léguions pas à nos enfants, des terres -comment dire- inutilisables, "interdites", à cause d'une activité industrielle passée.
La question de la chasse me semble illustrer deux principes : le principe de solidarité et le respect de la diversité.
Le principe de solidarité tout d'abord. Je crois que sur ce dossier très difficile, nous avons passé peut-être un peu trop de temps à expliquer que les passions des uns étaient incompatibles avec les attentes des autres.
Nous aurions mieux fait de cultiver la solidarité entre les chasseurs et les amoureux de la nature. Tout simplement parce que les chasseurs sont des amoureux de la nature.
Le principe de diversité ensuite, parce que la chasse est, dans nos régions, un élément de patrimoine et de culture qui doit être respecté comme tel. Bien sûr, iI faut, tout le monde le reconnaît, des textes qui limitent d'éventuels abus. Mais nous devons veiller au respect de la diversité.
J'en viens aux inondations.
L'élu d'Amiens et de la Somme est, je crois, assez bien placé pour témoigner du traumatisme qu'elles peuvent représenter.
Le principe de solidarité me semble, là encore au coeur du sujet :
-La solidarité de l'amont à l'aval pour la gestion d'une rivière,
- La solidarité au plus près du terrain quand, malgré tout, l'inondation survient.
Mais quand on parle inondations, c'est surtout de prévention qu'il s'agit.
Nous devons, sans croire que le risque peut être définitivement conjuré, nous tenir prêts et réduire autant que possible notre vulnérabilité. Je tiens, à ce titre, à saluer, le travail mené par le Conseil général de la Somme sous la houlette d'Alain GEST, et par les services de l'État, pour éviter que des inondations se reproduisent ou, à tout le moins, pour que nous soyons prêts si elles surviennent.
Principe pollueur payeur, principe de solidarité, principe de prévention : les sujets que vous avez traités donnent, je crois des éclairages précieux pour l'élaboration de la charte.
Vous me permettrez de conclure par un principe qui n'y figurera pas mais qui me semble crucial, le principe d'optimisme.
Quelles que soient les difficultés, et elles ne sont pas minces, la lutte pour l'environnement doit être une lutte enthousiaste. Vous savez que les enthousiastes, au sens étymologique du terme, ce sont ceux qui sont "habités de dieu".
Dans une république laïque, je ne me référerai qu'aux Dieux grecs. Je voudrais que le jour de la signature de la charte ne soit pas un jour de lamentations sur les désordres environnementaux, mais un jour de célébration de la déesse de la nature.
Et, vous me permettrez de terminer par un clin d'oeil en vous disant que la déesse
grecque de la nature n'est autre qu'Artémis, déesse de la chasse.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 4 mars 2003)