Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs représentant les diverses montagnes du monde,
Je suis particulièrement heureux, ce matin, d'être ici avec vous à Chambéry pour ouvrir les débats sur la place de la montagne dans le développement économique national et international.
Tantôt considérée comme un obstacle ou comme un refuge, voire un lieu de résistance ou de rassemblement des luttes contre l'oppression, la montagne est fréquemment présentée comme une entité abstraite mais nous savons tous ici qu'il y a non pas une, mais des montagnes.
La montagne présente sur ses flancs une gamme très variée de climats et de contrastes. Véritables barrières des vents, les montagnes attirent, provoquent les pluies et constituent d'immenses réservoirs d'eau douce qui irriguent les plaines en contrebas.
Les conditions de vie, de plus en plus draconiennes au fur et à mesure que l'on s'élève, favorisent les similitudes.
Sur toutes les montagnes de la terre, les hommes sont confrontés à des problèmes de même nature liés à la pente , au climat et à l'isolement, qui, sous mille formes, s'opposent à leur travail.
Au-delà des caractères physiques de pente, d'altitude et de climat à l'origine d'un certain nombre de handicaps, la spécificité des zones de montagne réside aussi dans leur richesse patrimoniale : l'eau, l'énergie, les espaces naturels, les paysages façonnés de longue date par l'activité humaine mais aussi leur patrimoine culturel. C'est d'ailleurs, pour cette raison que la montagne a fait l'objet d'un chapitre spécial dans l'agenda 21 issu de la conférence de Rio.
Partant du constat de la richesse et de la fragilité des écosystèmes montagnards, sources importantes d'eau, d'énergie et de diversité biologique, le chapitre 13 affirme que leur développement durable doit être un objectif fondamental, urgent à mettre en uvre dans les politiques publiques.
La question qui nous intéresse est bien celle de l'articulation entre la préservation des spécificités et le développement diversifié : comment concilier les enjeux économiques, environnementaux et sociaux liés au développement des territoires montagnards ?
C'est une question qui se pose dans l'Union Européenne et en France, bien évidemment, puisque le territoire montagnard, représente dans l'une comme dans l'autre, le quart de sa superficie.
Nous sommes face, tout d'abord, à des enjeux politiques
Le développement durable des zones de montagne ne peut se concevoir sans un engagement fort des individus et des collectivités.
Cet engagement repose sur le renforcement du pouvoir des collectivités de montagne dans le processus de prise de décision. Trop souvent minoritaires, celles-ci n'ont qu'une faible voix dans le concert international.
Les réponses politiques doivent trouver le juste équilibre entre la reconnaissance de la spécificité des populations et des territoires montagnards et la nécessité pour l'Etat de conserver certaines responsabilités régaliennes, tant en ce qui concerne la prévention des risques, la préservation des richesses environnementales et culturelles que l'accessibilité à un certain nombre de services pour les hommes et les entreprises.
Car les services publics, l'accès aux ressources, l'éducation, les services médicaux, les télécommunications et des opportunités économiques au moins équivalentes à celles des plaines sont nécessaires si l'on veut maintenir le renouvellement des populations.
Ceci a un coût qui, du fait des handicaps de pente et d'altitude, excède la capacité financière des collectivités de montagne.
C'est donc la solidarité nationale qui doit s'exercer compte tenu de l'importance vitale de ces zones, pour que celles-ci puissent bénéficier des infrastructures et des services de base nécessaires.
En France, la politique en faveur de la montagne comme la politique d'aménagement du territoire en général évolue d'une logique de guichet vers une logique de projet et cherche à privilégier la valorisation des atouts plutôt que la compensation des handicaps.
La politique de massif illustre cette prise en compte, le massif étant reconnu comme le niveau pertinent pour un aménagement concerté avec les acteurs locaux, les collectivités territoriales concernées et l'Etat. La loi "montagne" de 1985, quant à elle, a marqué la reconnaissance légale de la montagne en tant que territoire spécifique nécessitant une action publique adaptée et globale ; elle a tenté de mettre en cohérence les différentes politiques sectorielles "empilées" depuis la fin du XIXème siècle.
Au niveau de l'Union européenne, même si les positionnements peuvent varier d'un Etat-membre à l'autre, il y a une volonté politique marquée pour que les problèmes spécifiques des zones de montagne soient pris en compte en matière agricole depuis 1975, date d'instauration de l'indemnité Compensatrice de Handicaps Naturels.
Nous sommes face, ensuite, à des enjeux économiques
Les ressources naturelles sont le fondement de nombreuses économies montagnardes.
Ces ressources et leur gestion sont aussi d'une importance vitale pour ceux qui vivent en aval. Les forêts de montagne ont un rôle important pour la conservation des sols, les régimes hydrologiques et la protection contre les catastrophes naturelles.
L'eau est une ressource précieuse de la montagne, qui doit être gérée aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
Les problèmes économiques des régions de montagne sont très variables d'une zone à l'autre, y compris à l'intérieur d'un même pays. Les économies basées traditionnellement sur l'agriculture doivent trouver des voies de diversification leur permettant de faire valoir leurs atouts spécifiques par rapport aux filières et terroirs plus compétitifs.
Mais l'agriculture des zones de montagne doit aussi pouvoir se faire rémunérer les services particuliers qu'elle fournit au reste de la société, au-delà de la seule production de biens agricoles, qu'il s'agisse de paysage, d'entretien de l'espace ou de prévention des risques.
La France a initié l'an dernier, dans le cadre de la loi d'orientation agricole, un nouveau processus de contractualisation entre l'agriculteur et l'Etat, au travers du contrat territorial d'exploitation.
Outil d'orientation et de développement, il doit permettre à l'agriculture de s'adapter aux nouvelles attentes de la société. Ce contrat territorial d'exploitation est sûrement un outil un peu complexe puisqu'il est nouveau et qu'il fait appel à l'intelligence et à la construction d'un projet. Mais je le dis ici avec force, c'est un outil parfaitement adapté à l'agriculture de montagne.
Le pastoralisme constitue également une forme traditionnelle d'élevage, vitale pour la préservation de l'espace montagnard, qu'il me paraît essentiel de sauvegarder face aux contraintes environnementales voire d'encourager financièrement. J'ai dit, et je répète ici, que s'il y a une espèce en voie de disparition dans nos montagnes, c'est le berger et que c'est lui qu'il nous faut d'abord protéger, pas seulement en tant que tel, mais que parce qu'il rend des services considérables à la société.
En matière d'économie touristique, les problèmes concernent, soit la maîtrise du développement vis-à-vis notamment des problèmes environnementaux, soit la diversification, pour les stations de moyenne montagne en particulier.
Là encore, il n'y a pas un modèle unique de développement mais une grande vigilance doit être maintenue pour que l'activité touristique ne s'autodétruise pas elle-même, par une surexploitation de la ressource. Parallèlement, des formes de diversification innovantes doivent être recherchées pour sortir de la mono industrie du ski alpin et tirer parti d'une demande urbaine croissante de loisirs, répartie sur toute l'année. Là encore, comme sur tous les autres secteurs économiques, les zones de montagne doivent s'appuyer sur leurs immenses richesses environnementales et l'image positive qu'en a la société. La valeur ajoutée se créé au niveau de la qualité des produits.
Enfin, nous sommes face à des enjeux environnementaux
Les défis que doivent relever les régions de montagne sont multiples.
comment gérer et préserver le patrimoine naturel ?
comment maintenir et valoriser la biodiversité ?
comment concilier développement économique et environnement ?
Des conflits opposent souvent les partisans de la protection de la nature et les développeurs.
La résolution de ces conflits, qui passe par la recherche des équilibres, est un élément essentiel du développement durable mais je reste convaincu que l'homme doit rester une priorité au cur de ce dispositif.
Il faut reconnaître le rôle positif joué par l'agriculture et la sylviculture pour le maintien des paysages de montagne et la diversité biologique.
Ce forum sera, je n'en doute pas, l'occasion de confronter les différents outils utilisés pour tenter cette conciliation dans des zones où les ressources sont à la fois très fragiles et très convoitées : zonages environnementaux, règles d'urbanisme plus ou moins strictes ou instances de concertation diverses.
La démarche menée en matière forestière au niveau européen est intéressante à cet égard.
La première des conférences ministérielles pour la protection des forêts en Europe s'est intéressée à cette problématique en décembre 1990 et a adopté une résolution sur l'adaptation de la gestion des forêts de montagne aux nouvelles conditions d'environnement.
Cette résolution (dite 54) vise à améliorer la mise en commun des savoir-faire et des expériences.
Il s'agit, notamment, de travailler à la définition possible d'un seuil minimum de gestion pour assurer durablement la stabilité des écosystèmes forestiers de montagne. Elle vise également à élaborer un programme de recherche sur les forêts de montagne, de façon à promouvoir une connaissance approfondie du milieu dans toutes ses composantes, au travers notamment d'une véritable cartographie écologique et de la constitution d'une base de données internationale.
Il faut aboutir pour la forêt, comme pour l'ensemble des espaces montagnards, à une reconnaissance de la multifonctionnalité et en tirer les conséquences en matière de politiques publiques. Figurez-vous que c'est un des sujets dont nous allons débattre à partir de ce soir, au Parlement, avec la Loi d'Orientation sur la forêt.
En conclusion, je souhaite réaffirmer combien les zones de montagne, sont un élément important du patrimoine mondial. Si ces zones sont aisément identifiables à travers des caractéristiques physiques communes, elles présentent une grande diversité socio-économique y compris à l'échelle d'un même pays.
Cette diversité est une richesse car elle peut nous permettre de tirer profit de diverses expériences pour améliorer notre gestion du patrimoine montagnard.
Je suis persuadé que ce forum sera une bonne occasion d'échanger sur ce sujet et constituera une étape vers un renforcement des transferts d'expérience. La montagne doit continuer à être le laboratoire d'innovation qu'elle a toujours été.
La fragilité des régions de montagne nécessite, en effet, la mise en uvre de politiques spécifiques pour garantir son avenir durable. L'équilibre entre son développement économique et la protection des milieux doit impérativement être sauvegardé.
Ceci suppose également que soit reconnue au niveau des règles du commerce international, la nécessité d'une véritable politique de la montagne.
Merci beaucoup.
(Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 8 juin 2000)
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs représentant les diverses montagnes du monde,
Je suis particulièrement heureux, ce matin, d'être ici avec vous à Chambéry pour ouvrir les débats sur la place de la montagne dans le développement économique national et international.
Tantôt considérée comme un obstacle ou comme un refuge, voire un lieu de résistance ou de rassemblement des luttes contre l'oppression, la montagne est fréquemment présentée comme une entité abstraite mais nous savons tous ici qu'il y a non pas une, mais des montagnes.
La montagne présente sur ses flancs une gamme très variée de climats et de contrastes. Véritables barrières des vents, les montagnes attirent, provoquent les pluies et constituent d'immenses réservoirs d'eau douce qui irriguent les plaines en contrebas.
Les conditions de vie, de plus en plus draconiennes au fur et à mesure que l'on s'élève, favorisent les similitudes.
Sur toutes les montagnes de la terre, les hommes sont confrontés à des problèmes de même nature liés à la pente , au climat et à l'isolement, qui, sous mille formes, s'opposent à leur travail.
Au-delà des caractères physiques de pente, d'altitude et de climat à l'origine d'un certain nombre de handicaps, la spécificité des zones de montagne réside aussi dans leur richesse patrimoniale : l'eau, l'énergie, les espaces naturels, les paysages façonnés de longue date par l'activité humaine mais aussi leur patrimoine culturel. C'est d'ailleurs, pour cette raison que la montagne a fait l'objet d'un chapitre spécial dans l'agenda 21 issu de la conférence de Rio.
Partant du constat de la richesse et de la fragilité des écosystèmes montagnards, sources importantes d'eau, d'énergie et de diversité biologique, le chapitre 13 affirme que leur développement durable doit être un objectif fondamental, urgent à mettre en uvre dans les politiques publiques.
La question qui nous intéresse est bien celle de l'articulation entre la préservation des spécificités et le développement diversifié : comment concilier les enjeux économiques, environnementaux et sociaux liés au développement des territoires montagnards ?
C'est une question qui se pose dans l'Union Européenne et en France, bien évidemment, puisque le territoire montagnard, représente dans l'une comme dans l'autre, le quart de sa superficie.
Nous sommes face, tout d'abord, à des enjeux politiques
Le développement durable des zones de montagne ne peut se concevoir sans un engagement fort des individus et des collectivités.
Cet engagement repose sur le renforcement du pouvoir des collectivités de montagne dans le processus de prise de décision. Trop souvent minoritaires, celles-ci n'ont qu'une faible voix dans le concert international.
Les réponses politiques doivent trouver le juste équilibre entre la reconnaissance de la spécificité des populations et des territoires montagnards et la nécessité pour l'Etat de conserver certaines responsabilités régaliennes, tant en ce qui concerne la prévention des risques, la préservation des richesses environnementales et culturelles que l'accessibilité à un certain nombre de services pour les hommes et les entreprises.
Car les services publics, l'accès aux ressources, l'éducation, les services médicaux, les télécommunications et des opportunités économiques au moins équivalentes à celles des plaines sont nécessaires si l'on veut maintenir le renouvellement des populations.
Ceci a un coût qui, du fait des handicaps de pente et d'altitude, excède la capacité financière des collectivités de montagne.
C'est donc la solidarité nationale qui doit s'exercer compte tenu de l'importance vitale de ces zones, pour que celles-ci puissent bénéficier des infrastructures et des services de base nécessaires.
En France, la politique en faveur de la montagne comme la politique d'aménagement du territoire en général évolue d'une logique de guichet vers une logique de projet et cherche à privilégier la valorisation des atouts plutôt que la compensation des handicaps.
La politique de massif illustre cette prise en compte, le massif étant reconnu comme le niveau pertinent pour un aménagement concerté avec les acteurs locaux, les collectivités territoriales concernées et l'Etat. La loi "montagne" de 1985, quant à elle, a marqué la reconnaissance légale de la montagne en tant que territoire spécifique nécessitant une action publique adaptée et globale ; elle a tenté de mettre en cohérence les différentes politiques sectorielles "empilées" depuis la fin du XIXème siècle.
Au niveau de l'Union européenne, même si les positionnements peuvent varier d'un Etat-membre à l'autre, il y a une volonté politique marquée pour que les problèmes spécifiques des zones de montagne soient pris en compte en matière agricole depuis 1975, date d'instauration de l'indemnité Compensatrice de Handicaps Naturels.
Nous sommes face, ensuite, à des enjeux économiques
Les ressources naturelles sont le fondement de nombreuses économies montagnardes.
Ces ressources et leur gestion sont aussi d'une importance vitale pour ceux qui vivent en aval. Les forêts de montagne ont un rôle important pour la conservation des sols, les régimes hydrologiques et la protection contre les catastrophes naturelles.
L'eau est une ressource précieuse de la montagne, qui doit être gérée aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
Les problèmes économiques des régions de montagne sont très variables d'une zone à l'autre, y compris à l'intérieur d'un même pays. Les économies basées traditionnellement sur l'agriculture doivent trouver des voies de diversification leur permettant de faire valoir leurs atouts spécifiques par rapport aux filières et terroirs plus compétitifs.
Mais l'agriculture des zones de montagne doit aussi pouvoir se faire rémunérer les services particuliers qu'elle fournit au reste de la société, au-delà de la seule production de biens agricoles, qu'il s'agisse de paysage, d'entretien de l'espace ou de prévention des risques.
La France a initié l'an dernier, dans le cadre de la loi d'orientation agricole, un nouveau processus de contractualisation entre l'agriculteur et l'Etat, au travers du contrat territorial d'exploitation.
Outil d'orientation et de développement, il doit permettre à l'agriculture de s'adapter aux nouvelles attentes de la société. Ce contrat territorial d'exploitation est sûrement un outil un peu complexe puisqu'il est nouveau et qu'il fait appel à l'intelligence et à la construction d'un projet. Mais je le dis ici avec force, c'est un outil parfaitement adapté à l'agriculture de montagne.
Le pastoralisme constitue également une forme traditionnelle d'élevage, vitale pour la préservation de l'espace montagnard, qu'il me paraît essentiel de sauvegarder face aux contraintes environnementales voire d'encourager financièrement. J'ai dit, et je répète ici, que s'il y a une espèce en voie de disparition dans nos montagnes, c'est le berger et que c'est lui qu'il nous faut d'abord protéger, pas seulement en tant que tel, mais que parce qu'il rend des services considérables à la société.
En matière d'économie touristique, les problèmes concernent, soit la maîtrise du développement vis-à-vis notamment des problèmes environnementaux, soit la diversification, pour les stations de moyenne montagne en particulier.
Là encore, il n'y a pas un modèle unique de développement mais une grande vigilance doit être maintenue pour que l'activité touristique ne s'autodétruise pas elle-même, par une surexploitation de la ressource. Parallèlement, des formes de diversification innovantes doivent être recherchées pour sortir de la mono industrie du ski alpin et tirer parti d'une demande urbaine croissante de loisirs, répartie sur toute l'année. Là encore, comme sur tous les autres secteurs économiques, les zones de montagne doivent s'appuyer sur leurs immenses richesses environnementales et l'image positive qu'en a la société. La valeur ajoutée se créé au niveau de la qualité des produits.
Enfin, nous sommes face à des enjeux environnementaux
Les défis que doivent relever les régions de montagne sont multiples.
comment gérer et préserver le patrimoine naturel ?
comment maintenir et valoriser la biodiversité ?
comment concilier développement économique et environnement ?
Des conflits opposent souvent les partisans de la protection de la nature et les développeurs.
La résolution de ces conflits, qui passe par la recherche des équilibres, est un élément essentiel du développement durable mais je reste convaincu que l'homme doit rester une priorité au cur de ce dispositif.
Il faut reconnaître le rôle positif joué par l'agriculture et la sylviculture pour le maintien des paysages de montagne et la diversité biologique.
Ce forum sera, je n'en doute pas, l'occasion de confronter les différents outils utilisés pour tenter cette conciliation dans des zones où les ressources sont à la fois très fragiles et très convoitées : zonages environnementaux, règles d'urbanisme plus ou moins strictes ou instances de concertation diverses.
La démarche menée en matière forestière au niveau européen est intéressante à cet égard.
La première des conférences ministérielles pour la protection des forêts en Europe s'est intéressée à cette problématique en décembre 1990 et a adopté une résolution sur l'adaptation de la gestion des forêts de montagne aux nouvelles conditions d'environnement.
Cette résolution (dite 54) vise à améliorer la mise en commun des savoir-faire et des expériences.
Il s'agit, notamment, de travailler à la définition possible d'un seuil minimum de gestion pour assurer durablement la stabilité des écosystèmes forestiers de montagne. Elle vise également à élaborer un programme de recherche sur les forêts de montagne, de façon à promouvoir une connaissance approfondie du milieu dans toutes ses composantes, au travers notamment d'une véritable cartographie écologique et de la constitution d'une base de données internationale.
Il faut aboutir pour la forêt, comme pour l'ensemble des espaces montagnards, à une reconnaissance de la multifonctionnalité et en tirer les conséquences en matière de politiques publiques. Figurez-vous que c'est un des sujets dont nous allons débattre à partir de ce soir, au Parlement, avec la Loi d'Orientation sur la forêt.
En conclusion, je souhaite réaffirmer combien les zones de montagne, sont un élément important du patrimoine mondial. Si ces zones sont aisément identifiables à travers des caractéristiques physiques communes, elles présentent une grande diversité socio-économique y compris à l'échelle d'un même pays.
Cette diversité est une richesse car elle peut nous permettre de tirer profit de diverses expériences pour améliorer notre gestion du patrimoine montagnard.
Je suis persuadé que ce forum sera une bonne occasion d'échanger sur ce sujet et constituera une étape vers un renforcement des transferts d'expérience. La montagne doit continuer à être le laboratoire d'innovation qu'elle a toujours été.
La fragilité des régions de montagne nécessite, en effet, la mise en uvre de politiques spécifiques pour garantir son avenir durable. L'équilibre entre son développement économique et la protection des milieux doit impérativement être sauvegardé.
Ceci suppose également que soit reconnue au niveau des règles du commerce international, la nécessité d'une véritable politique de la montagne.
Merci beaucoup.
(Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 8 juin 2000)