Déclaration de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, sur le développement de l'animation scientifique, notamment les loisirs en direction des jeunes et l'accès aux nouvelles technologies, Bourges octobre 1999.

Prononcé le 1er octobre 1999

Intervenant(s) : 

Circonstance : Cinquièmes rencontres de l'animation scientifique sur le thème "Qu'avons nous fait de ces 20 ans, qu'allons nous faire de ces 20 ans" à Bourges les 18 et 19 novembre 1999

Texte intégral

Les Rencontres de l'Animation scientifique de Bourges se déroulent dans le cadre du "Festival des Passions Technologiques de Bourges". Ce sont les seules rencontres nationales ouvertes à tous : enseignants, animateurs, directeurs de structures culturelles et scientifiques...C'est pourquoi elles sont soutenues depuis cinq ans par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui souhaite que les acteurs de l'animation scientifique puissent échanger sur leurs pratiques, sur des questions de pédagogie, de partenariat...
Les rencontres amèneront chaque participant à réfléchir et à prendre position sur ses actions puisque le thème de cette année est "20 années d'animation scientifique en France", l'objectif étant de dresser un bilan de ces vingt dernières années et d'envisager les orientations pour les années à venir.

Marie-George Buffet apporte sa contribution à cette réflexion :
"Si je ne devais retenir qu'une seule idée, qu'une seule réflexion au sujet des 20 dernières années consacrées au développement de l'animation scientifique, je retiendrais celle-ci : rendre le loisir scientifique et technique accessible à tous. Ainsi, les associations, le ministère de la Jeunesse et des Sports et d'autres acteurs du milieu socio-éducatif ont fait le pari d'intéresser des enfants et des jeunes aux activités scientifiques et techniques, dans le temps des loisirs, grâce à une approche ludique et participative.
A cette fin, ont été créés les clubs scientifiques et techniques, les exposciences, les écomusées, les musées et centres de culture scientifique et technique, les maisons de la nature, etc. Partout des outils pédagogiques ont été réalisés - jeux, malles, vidéo, expositions. Des modules scientifiques et techniques ont complété les formations d'animateurs professionnels ou bénévoles (BEATEP, DEFA, BAFA, BAFD...), afin qu'ils puissent développer, pour les enfants et les jeunes, des animations dans ce domaine. Le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports à la création et à la diffusion d'outils pédagogiques ainsi qu'à la formation des animateurs, notamment pour les centres de vacances et de loisirs, est toujours d'actualité.
Au début des années 1990, le ministère de la Jeunesse et des Sports et ses partenaires associatifs et ministériels ont fait le constat d'une fréquentation trop restreinte de ces lieux de culture scientifique et technique par les jeunes en difficultés. Ce sont pourtant ces derniers qui risquent de subir le plus fortement l'exclusion par l'arrivée dans la vie quotidienne des nouvelles technologies et des mutations scientifiques. Pour pallier cette discrimination de fait, les animateurs vont au devant des populations, sur leurs lieux de vie, plutôt que d'attendre leur venue dans les structures d'animation.
Ainsi, l'Association française d'Astronomie (AFA) a créé son projet "Ciel des Quartiers" : les animations ont lieu dans les sites de la politique de la ville, à la rencontre des publics les plus défavorisés. En outre, l'AFA a décidé d'ouvrir des observatoires à d'autres publics que celui des amateurs astronomes (opération "Stations de Nuit").
Dans le même esprit, le projet "Plaisir des Sciences dans les bases de loisirs" a amené la science sur des lieux de détente : ainsi des ateliers "archéologie, environnement, astronomie, espace" sont proposés aux jeunes, aux enfants et aux familles dans les bases de loisirs d'Ile de France.
Quant à la Fédération nationale des Foyers Ruraux, elle a développé les "Veillées et Villages scientifiques" en milieu rural, là où aucune structure d'animation n'existait ; ainsi, des scientifiques et des animateurs peuvent débattre, avec la population locale, d'un thème scientifique.

Toutes ces initiatives sont, ou ont été soutenues par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui souhaite confirmer cette orientation. Certaines actions, menées en 1999 et prévues pour l'an 2000, le montrent :

  • une grande campagne d'information et de communication autour de l'éclipse totale du soleil a été lancée pendant l'été 1999, et notamment dans les centres de vacances et de loisirs, où des enfants et des jeunes ont pu eux-mêmes transmettre leurs savoirs (Points Éclipse Info Juniors) ; il s'agissait de prévenir les risques oculaires et de favoriser un nouvel intérêt du public pour l'astronomie. Cet intérêt a été effectivement important et a suscité de nouveaux projets en astronomie (ateliers permanents, formations d'animateurs, expositions, etc.) que le ministère de la Jeunesse et des Sports a soutenu dès cet automne ; il souhaite encourager ce nouvel élan en astronomie pour l'année 2000. ;
  • parallèlement, la mise place d'un réseau de "point cyber jeunes" sur tout le territoire français est en cours. Ces points pourront permettre à chaque jeune qui le désire de se familiariser avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Toutes ces actions visent un objectif essentiel : que chacun puisse s'insérer plus facilement dans notre société grâce à une meilleure compréhension du monde et des mutations qu'il subit.

Pour atteindre cet objectif, chacun doit être en "position d'acteur" et non de spectateur ou de consommateur : il faut donc permettre, aux enfants et aux jeunes notamment, de s'exprimer et de valoriser leurs propres savoirs pour s'approprier de nouvelles connaissances ; il est de même essentiel de leur apporter la capacité à faire des choix et à avoir une analyse critique optimale. Il s'agit là d'une démarche active d'éducation populaire tout à fait adaptée aux activités scientifiques et techniques et qui me semble porteuse pour les vingt années à venir."

(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 21 octobre 1999)