Interview de M. Jean-François Copé, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, à Europe 1 le 25 février 2003, sur la gestion du déficit budgétaire et la réforme des retraites.

Prononcé le

Média : Europe 1

Texte intégral

JEAN-PIERRE ELKABBACH.- Nous sommes ensemble jusqu'à 19 heures. Nous allons parler de l'Irak, de l'Afrique, de l'Europe, et encore de deux ou trois thèmes liés à ce que l'on vit aujourd'hui en France. Vous disiez tout à l'heure, Jean-François COPE, que la France voulait équilibrer ses finances ; or aujourd'hui, elle est endettée, alourdie par le poids financier de la dette. Vous qui êtes un spécialiste des questions budgétaires, financières, etc., combien d'années faudrait-il ou faudra-t-il pour atteindre l'équilibre ?
JEAN-FRANÇOIS COPE - Nous avons, nous, pris des engagements précis vis-à-vis de nos partenaires européens. Il s'agit de revenir ou de tendre vers l'équilibre d'ici la fin de ce quinquennat présidentiel, nous y allons
JEAN-PIERRE ELKABBACH - Rendez-vous 2007, au plus tard
JEAN-FRANÇOIS COPE - Absolument.
JEAN-PIERRE ELKABBACH - A ce rythme.
JEAN-FRANÇOIS COPE - Donc nous allons nous avons commencé d'y travailler, vous savez le budget 2003, c'est un budget de transition, c'est important pour nous, à la fois de finir d'assumer les promesses faites par d'autres non financées, et en même temps d'assumer nos propres engagements. En même temps, là-dessus les choses sont claires, nous devons tenir à la fois - et c'est ça tout l'enjeu de notre mandat - à la fois tenir nos engagements vis-à-vis des Français, et vis-à-vis de nos partenaires européens.
JEAN-PIERRE ELKABBACH - L'équilibre, vous dites 2007 ou plus tôt ?
JEAN-FRANÇOIS COPE - En tout cas, tendre vers cet équilibre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH - Tendre vers cet équilibre
JEAN-FRANÇOIS COPE - Bien sûr
JEAN-PIERRE ELKABBACH - Au plus tôt 2007.
JEAN-FRANÇOIS COPE - Oui. Ce qui est important, si vous voulez, ce qui est important, c'est que nous soyons, nous, en situation de montrer à nos partenaires européens qu'une politique économique européenne convergente exige de travailler ensemble, de travailler ensemble à la maîtrise de nos déficits, conformément aux engagements qui ont été pris.
DOMINIQUE DE MONTVALON - Jean-François COPE, est-ce qu'il est concevable et souhaitable de renégocier avec Bruxelles les marges d'action très étroites que Bruxelles imposent à Paris depuis, en gros, Maastricht ? Est-ce que c'est concevable, est-ce que c'est souhaitable ?
JEAN-FRANÇOIS COPE - Si vous voulez, il y a un pacte qui a été décidé entre tous les partenaires, ce qu'on appelle le pacte de stabilité et de croissance. Ce pacte repose sur un certain nombre de critères qui correspondent, en gros, au traité de Maastricht et qui vise, effectivement, à dire si on veut avoir un euro stable, une monnaie unique qui soit une référence mondiale, cela exige de vraies convergences dans les politiques économiques. Alors c'est bien entendu à cela que nous travaillons ensemble, dans le respect de ces critères et sur la base de ce que je vous ai dit. Que, ensuite, il y a une réflexion sur la possibilité
DOMINIQUE DE MONTVALON - D'assouplir, de souplesse, oui
JEAN-FRANÇOIS COPE - Oui, je ne sais pas si c'est le bon mot, le mot souplesse, je préférerais celui d'adaptation à certaines réalités. Est-ce qu'on peut, par exemple, mettre sur le même plan un pays qui réforme son système de retraite, et un pays qui ne le fait pas ? C'est une question. Est-ce que, dans un certain nombre d'autres domaines
JEAN-PIERRE ELKABBACH - Quand d'autres pays l'ont fait avant nous, ils ne nous ont pas demandé d'assouplir ou d'adapter.
JEAN-FRANÇOIS COPE - Vous avez raison, vous avez raison. Mais en même temps, peut-être aussi doit-on tenir compte de la continuité de l'Etat. Chacun n'est pas dans la même situation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH - Et j'ajoute ce que vous disiez, tout à l'heure, les incertitudes.
JEAN-FRANÇOIS COPE - Eh oui, absolument. C'est bien pour cela que l'idée de réfléchir à la possibilité d'adapter les choses est sans doute une idée pertinente, mais tant que ça n'est pas décidé, nous nous en tenons aux engagements européens qui ont été pris.
(Source http://www.retraite.gouv.fr, le 25 mars 2003)