Conférence de presse de M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, sur la réforme des retraites, notamment l'allongement de la durée de cotisation, Paris le 22 avril 2004.

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Circonstance : Rencontre entre M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité, et M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, dans le cadre de la concertation sur la réforme des retraites, à Paris le 22 avril 2003

Texte intégral

Nous avons été reçus par le Ministre des affaires sociales dans le cadre de ce long processus de concertations auquel le gouvernement a tenu. Processus auquel nous avons quant à nous totalement contribué.
Cette réforme des retraites est vraiment l'affaire des Français. Tous les Français sont ou partiront à la retraite. Ce n'est pas une affaire entre le MEDEF et le gouvernement ou les syndicats et le gouvernement, c'est une affaire nationale. Comme c'est une affaire nationale de très grande importance, nous comptons que le gouvernement, après avoir longtemps tardé, s'engage vraiment dans cette réforme. Nous sentons qu'il y est maintenant prêt. C'est une différence fondamentale par rapport au gouvernement précédent.
L'Etat étant employeur, il y a une réforme de la fonction publique en préparation. Les représentants des entrepreneurs n'ont pas de commentaires à faire autres que :
Oui " à l'équité et " oui ", bien entendu à un allègement de la charge de la retraite de la fonction publique sur le budget, c'est à dire sur les contribuables. Sur ce deuxième point nous ne savons pas. Il n'y a pas eu de chiffrage des suggestions actuelles du gouvernement. A propos de l'équité, nous pensons que de grands pas en avant sont faits, mais qu'il subsiste des inégalités fortes, notamment le fait que dans la fonction publique, la retraite correspond à 75 % du traitement des six derniers mois. C'est un avantage considérable par rapport au régime du privé dans ce domaine.
Concernant les 16 millions de salariés des entreprises, nous disons très clairement qu'il n'y a pas de réforme s'il n'y a pas de réponse à deux questions simples :
L'allongement de la durée de cotisation, nécessaire et mise en oeuvre dans tous les pays qui nous entourent :
- C'est quand ?
- Et c'est combien ?
C'est combien de trimestres, à partir de quelle année ? Nous avons besoin d'une décision dans ce domaine à partir de laquelle nous pourrons négocier dans les entreprises, dans les branches, pour la retraite complémentaire, les adaptations souhaitables en termes de pénibilité des professions, en termes également de carrières longues.
Toutes ces négociations, ces adaptations, que nous jugeons nécessaires, sont la contrepartie d'un allongement de la durée de cotisation daté, décrit et précis. S'il n'y avait pas cette précision, alors nous serions dans l'expression d'une intention de réformes avec report à plus tard. Ce serait n'avoir pas osé. "
Ernest-Antoine Seillière a ensuite répondu aux questions de la presse :
Avez vous eu des indications aujourd'hui sur ce plan ?
" Le ministre nous a entendus. Nous n'avons pas, aujourd'hui, de certitudes sur le fait qu'il nous ait écoutés au point de décider ".
Par rapport au texte actuel, vous êtes déçus ? Satisfaits ?
" Il y un certain nombre d'éléments favorables et aussi de grandes insatisfactions, notamment par le fait que nous n'avons qu'une précision sur l'allongement de la durée de cotisation qui est le centre de la réforme. Nous attendons le Conseil des ministres du 7 mai et peut-être des explications supplémentaires données par le ministre qui va consacrer un long moment pour informer les Français à la télévision. "
Que vous inspirent les réactions des syndicats ?
" Les syndicats sont responsables de leur position, je crois qu'ils connaissent comme nous l'absolue nécessité de la réforme pour sauver le système par répartition. Ils savent qu'il y aura une réforme et se positionnent vis-à-vis de celle-ci actuellement. La réforme est inévitable, et si elle ne se produit pas, je pense que les Français peuvent être inquiets pour leur retraite. "
(Source http://www.medef.fr, le 24 avril 2003)