Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur l'histoire des relations franco-québécoises, le développement économique et la préparation des assises de la décentralisation et de la coopération décentralisée à Bordeaux, Québec le 23 mai 2003.

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Circonstance : Voyage de M. Raffarin au Canada et au Québec du 21 au 24 mai 2003-Intervention à l'Hôtel de ville de Québec le 23

Texte intégral

Monsieur le maire, au nom du gouvernement français et de toute la délégation que j'ai l'honneur de représenter, je voudrais vous dire toute notre sincère gratitude pour votre accueil, ici, à l'Hôtel de ville de Québec. Nous sommes tous très attachés à Québec et nous apprécions la manière dont vous portez les projets québécois tournés vers l'avenir. Pour nous, Québec, c'est en effet quatre siècles d'implantation, bientôt en 2008, de la présence française, de l'arrivée de Samuel Champlain, ici sur les terres d'Amérique. Donc c'est pour nous une date d'histoire très importante. Cette date fait que nous sommes liés en fraternité. Edgar Morin dit souvent que la fraternité, c'est quand le sang des uns circule dans les veines des autres." Eh bien, nous sommes en fraternité atlantique, et je voudrais vous dire combien nous nous sentons proches des projets que vous pouvez développer. Québec est pour nous une ville originale, une ville de culture, une ville qui sait respecter les dimensions humaines, une ville qui donne une image sociale très importante. Nous croyons quelquefois, sur le continent américain comme sur le continent européen, que nos villes perdent quelquefois leur âme, quand elles ne savent pas donner à cette dimension humaine toute la force nécessaire. Québec a une âme, Québec a une force de caractère, c'est une ville qui a des projets ambitieux - nous venons d'en parler. Je voudrais vous dire combien la France souhaite être partenaire de Québec dans ses projets d'avenir et combien nous apprécions les efforts que vous-mêmes engagez, notamment pour l'école, pour l'éducation, et notamment pour le collège Stanislas. Sachez que ces gestes, ces décisions nous touchent profondément parce qu'elles touchent les jeunes et elles touchent vraiment l'avenir de notre amitié et du développement de votre ville.
En terminant, je voudrais vous dire très sincèrement que pour nous, les développements tels que ceux qui sont en ce moment au programme des activités de notre délégation - je pense au développement économique, je pense à l'emploi -, tout ceci est très important. Nous continuerons à travailler en faisant en sorte que les villes et les régions du Québec soient des réseaux pour les entreprises qui veulent se développer ensemble. Mais nous souhaitons aussi qu'il y ait ce rassemblement en France des amis du Québec. Et nous sommes prêts à nous ranger derrière la belle et grande ville de Bordeaux, ici représentée par plusieurs élus, dont le vice-président du Sénat, J. Valade, cette ville que dirige mon ami A. Juppé, qui peut être un peu une force de fédération de tous ceux qui sont liés au Québec et à des collectivités territoriales du Québec. C'est pour cela qu'en novembre prochain, nous serons nombreux à nous retrouver - régions, départements, villes - à Bordeaux pour des assises de la décentralisation, de la coopération décentralisée, qui nous permettront ainsi de bâtir des projets nouveaux. C'est, je pense, très important, de conjuguer toutes nos forces. Cela fait partie de cette amitié où chacun trouve sa place, et c'est pour cela que je suis très heureux, aujourd'hui, d'être à vos côtés et de dire : vive le Québec et vive Québec !"
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 11 juin 2003)