Interview de Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes, à France Culture le 3 septembre 2003, sur la Convention sur l'avenir de l'Europe et les prochaines élections européennes.

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Texte intégral

Q - (A propos des futurs pays entrants)
R - Nous savons qu'ils ont des appréhensions sur certains points : le calcul de la majorité qualifiée est ressenti par certains comme une diminution de leur poids politique, compte tenu du rapport démographique qui sera pris en compte. Ils souhaiteraient aussi, même après 2009, conserver, chacun, un commissaire européen et qu'il y ait autour de la table 27 commissaires - un par Etat - puisqu'il y aura vraisemblablement 27 pays. Ceci signifierait un commissaire pour Malte - 380.000 habitants - aussi bien qu'un commissaire pour l'Allemagne - 80 millions d'habitants.
Tout ce qui pourra être fait par la France pour préserver l'équilibre de la Convention sera fait mais, bien entendu, la discussion n'est pas interdite. L'équilibre qui a été obtenu par consensus, à la Convention, est tout à fait favorable au projet européen. La reconnaissance de la souveraineté des Etats, une souveraineté partagée, au sein d'un Conseil européen qui aura un président stable, répond au souhait de la France. La citoyenneté sera mieux prise en compte. Il y aura notamment un système d'initiative populaire. En France, les élections européennes vont, par ailleurs, être mieux organisées. Enfin, le Parlement européen, il faut le souligner, tire très bien son épingle du jeu en devenant un véritable co-législateur.
Q - Les élections européennes auront lieu en juin 2004 : vous souhaitez les préparer à l'avance, de quelle manière ?
R - Je souhaite, en liaison avec mes collègues, notamment Nicolas Sarkozy, que l'on puisse mobiliser les Français : qu'ils se sentent vraiment citoyens européens, qu'ils prennent conscience de l'importance capitale pour nous, Français, de participer massivement à ces élections parce que nous avons un devoir : celui de continuer à peser sur les décisions à Bruxelles et à Strasbourg.
Il faut lutter de manière générale contre l'abstentionnisme. Il faut que chacun prenne conscience de ses responsabilités d'électeur.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 05 septembre 2003)