Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
C'est vrai, l'Afghanistan est un pays particulièrement malheureux. Cela fait vingt ans qu'une guerre civile et une guerre étrangère dévastaient ce pays et accumulaient les fléaux. D'abord, c'est un pays dans lequel il y a le plus de mines antipersonnel, vous n'avez pas cité ce fait, mais je l'ajoute au tableau qui a été fait. D'autre part, toutes les conditions sociales, toutes les conditions de vie des femmes et des enfants, qui étaient déjà extrêmement difficiles avant la guerre, avant l'engrenage de la guerre russe et de la guerre civile se sont constamment aggravées.
Aujourd'hui, dans toutes les instances où la France a son mot à dire sur ces questions, que ce soit au sein de l'Union européenne, au sein de la Commission des Droits de l'Homme des Nations unies, sur tous les plans, nous prenons position, nous prenons des initiatives et nous condamnons avec une extrême énergie les violations des Droits de l'Homme, non seulement les plus choquantes et les plus révulsantes comme celles que vous citez, mais même des violations des Droits de l'Homme qui ont lieu tous les jours et dont malheureusement on ne parle pas.
Mais, il faut voir que la solution à ce conflit sera politique, c'est-à-dire qu'il faut agir soit directement, soit par l'Europe ou par le biais des Nations unies. Il y a d'ailleurs un représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies qui est chargé de cette tâche. Il faut agir pour convaincre les pays limitrophes de l'Afghanistan, ce pays martyr dont je parlais, d'arrêter de jouer leur jeu intérieur, sur le dos de l'Afghanistan, car l'Iran, le Pakistan, d'autres pays encore se servent de ce territoire. D'autre part, il est discuté pour d'autres enjeux, puisque c'est un des territoires possibles de l'acheminement du gaz et du pétrole de l'Asie centrale. Bref, on n'y arrivera pas simplement par des condamnations qui sont indispensables. Je vous demande de nous faire confiance. Nous serons extrêmement vigilants sur ce plan, mais nous savons qu'il faut aussi un traitement politique et nous cherchons à développer une politique européenne commune sur ce point./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)