Texte intégral
R. Sicard.- On va évidemment parler de la canicule et de ses conséquences, mais je voudrais d'abord que l'on s'arrête sur la situation en Corse. On est en train d'assister à une véritable accélération de la violence. D'après vous, qu'est-ce qui est en train de se passer ?
- "Je pense que dans la mesure où toutes les tentatives institutionnelles ont échoué, on est en train de s'enfoncer dans une impasse, une sorte de cycle infernal de provocation-répression. Je pense que c'est dangereux pour la Corse et dangereux pour la République. Il faut absolument retrouver les moyens de ce dialogue qui avait été initié avec le processus de Matignon qui, à mon avis, est la seule solution et la solution ne peut être que politique."
Cela dit, ceux qui étaient pour le processus de Matignon, ils ont été désavoués, d'une certaine manière, par le référendum ?
- "Oui, mais ce référendum a été préparé dans de très mauvaises conditions, avec une intervention du président de la République qui n'a absolument pas servi la cause du oui, dans la mesure où le Président a finalement placé les Corses devant un choix impossible : vous votez oui et vous dites que vous vous rattachez à la France, ou vous votez non et vous décidez de l'indépendance de la Corse. Ce n'est pas ce que veulent les Corses, ils veulent une autonomie, comme celle qui existe en Sardaigne, en Sicile, aux Baléares et dans bien d'autres îles de la Méditerranée."
Il faudrait prendre une nouvelle initiative institutionnelle, c'est cela que vous proposez ?
- "On ne peut pas se contenter de la répression et de la visite de M. Perben pour protéger à juste titre ceux qui sont menacés. Il faut, au-delà de la répression et de la sacro-sainte sécurité, engager un autre type de sécurité qu'est la sécurité politique."
Venons-en à la canicule et à ses conséquences. On a justement beaucoup parlé des conséquences de la canicule mais on a pas beaucoup parlé de ces causes.
- "Et on ne parle toujours pas des causes, même si aujourd'hui, on est en train d'essayer de mettre en place, encore que je n'ai pas entendu de propositions sérieuses sur la place des personnes âgées du grand âge dans notre société, sur la manière de bien les accompagner, je n'ai rien entendu sur les causes de cette canicule qui n'est pas un accident mais qui est un avant-goût du bouleversement climatique que nous sommes en train de connaître, un bouleversement climatique qui a sans doute des raisons naturelles mais qui a aussi des raisons liées à l'activité humaine, ce n'est pas moi qui le dit, ce sont 2 500 experts du l'organisation des Nations Unies, c'est ce qui s'appelle l'effet de serre. L'effet de serre a trois causes principales : les transports. En France, il faut savoir que 85 % de nos marchandises sont transportées par des camions et que le transport routier est à 40 % de cause de l'effet de serre ; c'est aussi l'agriculture intensive, celle-là même qui a complètement rendu exempte nos rivières et qui les sursaturent de pesticides, alors qu'il y ait des préfets qui ont encore le culot d'accorder des autorisations d'irrigation du maïs. Puis, c'est aussi l'énergie. Je vous rappelle que ce Gouvernement qui n'est pas la seule cause du bouleversement climatique, bien évidemment, a réduit de 40 % le budget de l'Agence pour la maîtrise de l'énergie - ADEME. Or, aujourd'hui, nous sommes dans une situation, vous l'avez vu, on a tout misé sur le nucléaire et le nucléaire, il a montré sa fragilité, parce qu'on a été obligé d'arroser les coeurs de centrale en allant pomper dans la nappe phréatique alors qu'on a plus de réserve d'eau."
Oui, mais le nucléaire, c'est l'énergie qui produit le moins d'effet de serre ?
- "Oui, mais la preuve vient d'être faite que l'on pourrait multiplier par 10 le parc de centrales nucléaires, il faudrait quand même engagé une grande lutte contre l'effet de serre, puisque l'effet de serre, il est produit par les énergies fossiles et principalement par les transports. Si vous continuez le programme autoroutier, si vous ne voulez pas mettre d'argent dans le transport combiné et dans le ferroutage pour transporter les marchandises, si vous éloignez de plus en plus les habitations du coeur des villes et que vous obligez les gens à prendre leurs voitures, de l'effet de serre, vous en aurez, des villes trombosées vous en aurez, et vous aurez encore beaucoup de surmortalité liée à la canicule. Parce que la canicule, c'est effectivement lié à l'effet de serre, les personnes de grand âge qui sont mortes de manière massive durant cet été, c'est aussi les personnes qui consomment beaucoup de psychotropes, je vous rappelle que la France est le pays du monde où l'on consomme le plus de psychotropes et les personnes qui avaient d'autres problèmes de santé liés à la canicule."
Mais le développement écologique, tout le monde est d'accord pour le développement écologique mais finalement personne ne le fait, car personne ne veut laisser sa voiture au garage.
- "Non, tout le monde n'est pas d'accord pour le développement écologique, comme vous dites. On parle beaucoup du développement durable mais un certain nombre de politiques mettent en place des dispositifs qui vont à l'encontre du développement durable. Quand, par exemple, le président de la République vous dit à Johannesburg que la maison brûle et qu'il réduit de 40% le budget de l'Ademe, qu'il relance le programme autoroutier, qu'il casse la loi Voynet-Cochet, la loi sur l'eau, alors que l'eau est une des ressources principales dans ce monde, qu'il faut absolument protéger et qui ne peut pas être livré aux marchands, quand, par exemple, il dit : "les OGM, je doute", mais il laisse aller sur le marché alors que leurs effets peut être irréversible sur la santé et sur l'environnement et que l'on ne connaît encore pas l'impact, toutes ces politiques-là sont des politiques dites libérales, qui cherchent le profit à court terme sans se soucier de notre vie, sans se soucier de notre santé et sans se soucier de la dégradation de l'environnement. C'est ce qu'on appelle l'ultra-libéralisme qui a des conséquences écologiques, économiques et sociales. Et c'est cela qu'il faut qu'on arrive à faire comprendre aux Français et c'est cela le message que doivent faire passer les Verts. Alors qu'aujourd'hui, les Verts font passer un message totalement brouillé".
Oui, justement les Verts on ne les a pas entendu dans cette affaire.
- "Si on nous a entendu, mais mal."
On ne vous a pas entendu sur ce terrain-là, en tout cas.
- "Mais bien sûr que si, j'ai même écrit des tribunes dans Libération, mais c'est que le problème n'est pas là. Si vous dites qu'on ne nous a pas entendu, c'est qu'on ne s'exprime pas assez bien et c'est que notre parole est couverte par d'autres paroles qui viennent brouiller notre message. Franchement, plutôt que d'inviter A. Waechter aux universités d'été des Verts dont on a fait une vedette, qui plaide le ni-droite ni-gauche qui, à mon avis, est une conception complètement dépassée et fausse, nous aurions dû centrer notre université d'été sur, précisément, ce qui est en train de se passer, c'est-à-dire ce bouleversement climatique, cette crise écologique profonde qui est planétaire et essayer d'indiquer quelques voies, quelques solutions. Cela fait quand même 30 ans que nous sommes les seuls, je dis bien les seuls, dans le champ politique à avoir analysé les causes dans ce mode de développement et je crois que c'est difficile de dire aux Français : il faudra bien se résoudre un jour ou l'autre à modifier sensiblement nos modes de vie et nos modes de consommation. Alors nous nous le disons, les altermondialistes le disent de leur côté, il y a d'ailleurs beaucoup de Verts chez les altermondialistes, et je pense que si on veut que cela se traduise dans des politiques publiques, c'est à dire dans des lois, dans un certain nombre de décisions politiques volontaires, il faut que l'on arrive à persuader nos partenaires de la gauche, de l'ex-gauche plurielle que l'écologie politique, ce n'est pas de l'accompagnement."
Tout le monde n'est pas d'accord pour un partenariat à gauche chez les Verts. Il y en a qui préfèrent s'allier avec les petits partis écologiques de droite.
- "Non, tout le monde est d'accord sur un partenariat à gauche. Ceux qui aujourd'hui vous disent qu'il faut s'associer avec des groupuscules - Waechter, c'est 600 adhérents, Mme Lepage, elle est dans la famille libérale, elle dirige avec une association - ce n'est pas avec des groupuscules qu'on change la société. C'est en essayant, dans un système qui est le nôtre et puis il faut modifier, en particulier, le système électoral pour que les Verts français puissent pesés sur les politiques comme l'ont fait les Verts allemands, on n'en est pas là mais cette une question essentielle. On le fera avec nos partenaires de la gauche."
Une question sur le Gouvernement. Le Gouvernement a lancé une idée pour venir en aide aux personnes âgées, ils proposent de supprimer un jour férié pour aider à financer les aides aux personnes âgées. Qu'en pensez-vous ?
- "Si je n'avais été bien élevé, je me marrerais franchement, je trouve que c'est de la provocation. Voilà un Gouvernement qui passe son temps à culpabiliser les Français. Il y a une surmortalité des personnes âgées, le Premier ministre dit : c'est votre faute, vous n'êtes pas solidaires avec vos vieux..."
Non mais faire jouer la solidarité, c'est une bonne chose ?
- "La solidarité de qui ? On ne fait jouer la solidarité que des salariés. Maintenant, on est en train de dire aux salariés : vous êtes une bande de fainéants donc vous allez travailler un peu plus. "
C'est un peu excessif ?
- "Vous savez, c'est la même droite qui avait accusé L. Blum, qui avait institué les congés payés, d'avoir perdu la guerre de 40. Donc, franchement, cynisme pour cynisme, plutôt que de choisir le 8 mai, ce Gouvernement aurait mieux fait de choisir la Toussaint. Je crois que la réalité, c'est qu'aujourd'hui, on a un président de la République et un Gouvernement qui proposent de réduire l'impôt sur le revenu, qui est un impôt de solidarité. Eh bien, plutôt que de le réduire, décidons de ne pas réduire les impôts sur le revenu et mettons cette argent dans la solidarité pour les personnes âgées. Il faut dire aussi au Gouvernement et lui demander des explications : pourquoi a-t-il réduit l'APA et pourquoi a-t-il réduit de 183 millions d'euros, la médicalisation d'un certain nombre de maisons de retraite ?"
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 août 2003)
- "Je pense que dans la mesure où toutes les tentatives institutionnelles ont échoué, on est en train de s'enfoncer dans une impasse, une sorte de cycle infernal de provocation-répression. Je pense que c'est dangereux pour la Corse et dangereux pour la République. Il faut absolument retrouver les moyens de ce dialogue qui avait été initié avec le processus de Matignon qui, à mon avis, est la seule solution et la solution ne peut être que politique."
Cela dit, ceux qui étaient pour le processus de Matignon, ils ont été désavoués, d'une certaine manière, par le référendum ?
- "Oui, mais ce référendum a été préparé dans de très mauvaises conditions, avec une intervention du président de la République qui n'a absolument pas servi la cause du oui, dans la mesure où le Président a finalement placé les Corses devant un choix impossible : vous votez oui et vous dites que vous vous rattachez à la France, ou vous votez non et vous décidez de l'indépendance de la Corse. Ce n'est pas ce que veulent les Corses, ils veulent une autonomie, comme celle qui existe en Sardaigne, en Sicile, aux Baléares et dans bien d'autres îles de la Méditerranée."
Il faudrait prendre une nouvelle initiative institutionnelle, c'est cela que vous proposez ?
- "On ne peut pas se contenter de la répression et de la visite de M. Perben pour protéger à juste titre ceux qui sont menacés. Il faut, au-delà de la répression et de la sacro-sainte sécurité, engager un autre type de sécurité qu'est la sécurité politique."
Venons-en à la canicule et à ses conséquences. On a justement beaucoup parlé des conséquences de la canicule mais on a pas beaucoup parlé de ces causes.
- "Et on ne parle toujours pas des causes, même si aujourd'hui, on est en train d'essayer de mettre en place, encore que je n'ai pas entendu de propositions sérieuses sur la place des personnes âgées du grand âge dans notre société, sur la manière de bien les accompagner, je n'ai rien entendu sur les causes de cette canicule qui n'est pas un accident mais qui est un avant-goût du bouleversement climatique que nous sommes en train de connaître, un bouleversement climatique qui a sans doute des raisons naturelles mais qui a aussi des raisons liées à l'activité humaine, ce n'est pas moi qui le dit, ce sont 2 500 experts du l'organisation des Nations Unies, c'est ce qui s'appelle l'effet de serre. L'effet de serre a trois causes principales : les transports. En France, il faut savoir que 85 % de nos marchandises sont transportées par des camions et que le transport routier est à 40 % de cause de l'effet de serre ; c'est aussi l'agriculture intensive, celle-là même qui a complètement rendu exempte nos rivières et qui les sursaturent de pesticides, alors qu'il y ait des préfets qui ont encore le culot d'accorder des autorisations d'irrigation du maïs. Puis, c'est aussi l'énergie. Je vous rappelle que ce Gouvernement qui n'est pas la seule cause du bouleversement climatique, bien évidemment, a réduit de 40 % le budget de l'Agence pour la maîtrise de l'énergie - ADEME. Or, aujourd'hui, nous sommes dans une situation, vous l'avez vu, on a tout misé sur le nucléaire et le nucléaire, il a montré sa fragilité, parce qu'on a été obligé d'arroser les coeurs de centrale en allant pomper dans la nappe phréatique alors qu'on a plus de réserve d'eau."
Oui, mais le nucléaire, c'est l'énergie qui produit le moins d'effet de serre ?
- "Oui, mais la preuve vient d'être faite que l'on pourrait multiplier par 10 le parc de centrales nucléaires, il faudrait quand même engagé une grande lutte contre l'effet de serre, puisque l'effet de serre, il est produit par les énergies fossiles et principalement par les transports. Si vous continuez le programme autoroutier, si vous ne voulez pas mettre d'argent dans le transport combiné et dans le ferroutage pour transporter les marchandises, si vous éloignez de plus en plus les habitations du coeur des villes et que vous obligez les gens à prendre leurs voitures, de l'effet de serre, vous en aurez, des villes trombosées vous en aurez, et vous aurez encore beaucoup de surmortalité liée à la canicule. Parce que la canicule, c'est effectivement lié à l'effet de serre, les personnes de grand âge qui sont mortes de manière massive durant cet été, c'est aussi les personnes qui consomment beaucoup de psychotropes, je vous rappelle que la France est le pays du monde où l'on consomme le plus de psychotropes et les personnes qui avaient d'autres problèmes de santé liés à la canicule."
Mais le développement écologique, tout le monde est d'accord pour le développement écologique mais finalement personne ne le fait, car personne ne veut laisser sa voiture au garage.
- "Non, tout le monde n'est pas d'accord pour le développement écologique, comme vous dites. On parle beaucoup du développement durable mais un certain nombre de politiques mettent en place des dispositifs qui vont à l'encontre du développement durable. Quand, par exemple, le président de la République vous dit à Johannesburg que la maison brûle et qu'il réduit de 40% le budget de l'Ademe, qu'il relance le programme autoroutier, qu'il casse la loi Voynet-Cochet, la loi sur l'eau, alors que l'eau est une des ressources principales dans ce monde, qu'il faut absolument protéger et qui ne peut pas être livré aux marchands, quand, par exemple, il dit : "les OGM, je doute", mais il laisse aller sur le marché alors que leurs effets peut être irréversible sur la santé et sur l'environnement et que l'on ne connaît encore pas l'impact, toutes ces politiques-là sont des politiques dites libérales, qui cherchent le profit à court terme sans se soucier de notre vie, sans se soucier de notre santé et sans se soucier de la dégradation de l'environnement. C'est ce qu'on appelle l'ultra-libéralisme qui a des conséquences écologiques, économiques et sociales. Et c'est cela qu'il faut qu'on arrive à faire comprendre aux Français et c'est cela le message que doivent faire passer les Verts. Alors qu'aujourd'hui, les Verts font passer un message totalement brouillé".
Oui, justement les Verts on ne les a pas entendu dans cette affaire.
- "Si on nous a entendu, mais mal."
On ne vous a pas entendu sur ce terrain-là, en tout cas.
- "Mais bien sûr que si, j'ai même écrit des tribunes dans Libération, mais c'est que le problème n'est pas là. Si vous dites qu'on ne nous a pas entendu, c'est qu'on ne s'exprime pas assez bien et c'est que notre parole est couverte par d'autres paroles qui viennent brouiller notre message. Franchement, plutôt que d'inviter A. Waechter aux universités d'été des Verts dont on a fait une vedette, qui plaide le ni-droite ni-gauche qui, à mon avis, est une conception complètement dépassée et fausse, nous aurions dû centrer notre université d'été sur, précisément, ce qui est en train de se passer, c'est-à-dire ce bouleversement climatique, cette crise écologique profonde qui est planétaire et essayer d'indiquer quelques voies, quelques solutions. Cela fait quand même 30 ans que nous sommes les seuls, je dis bien les seuls, dans le champ politique à avoir analysé les causes dans ce mode de développement et je crois que c'est difficile de dire aux Français : il faudra bien se résoudre un jour ou l'autre à modifier sensiblement nos modes de vie et nos modes de consommation. Alors nous nous le disons, les altermondialistes le disent de leur côté, il y a d'ailleurs beaucoup de Verts chez les altermondialistes, et je pense que si on veut que cela se traduise dans des politiques publiques, c'est à dire dans des lois, dans un certain nombre de décisions politiques volontaires, il faut que l'on arrive à persuader nos partenaires de la gauche, de l'ex-gauche plurielle que l'écologie politique, ce n'est pas de l'accompagnement."
Tout le monde n'est pas d'accord pour un partenariat à gauche chez les Verts. Il y en a qui préfèrent s'allier avec les petits partis écologiques de droite.
- "Non, tout le monde est d'accord sur un partenariat à gauche. Ceux qui aujourd'hui vous disent qu'il faut s'associer avec des groupuscules - Waechter, c'est 600 adhérents, Mme Lepage, elle est dans la famille libérale, elle dirige avec une association - ce n'est pas avec des groupuscules qu'on change la société. C'est en essayant, dans un système qui est le nôtre et puis il faut modifier, en particulier, le système électoral pour que les Verts français puissent pesés sur les politiques comme l'ont fait les Verts allemands, on n'en est pas là mais cette une question essentielle. On le fera avec nos partenaires de la gauche."
Une question sur le Gouvernement. Le Gouvernement a lancé une idée pour venir en aide aux personnes âgées, ils proposent de supprimer un jour férié pour aider à financer les aides aux personnes âgées. Qu'en pensez-vous ?
- "Si je n'avais été bien élevé, je me marrerais franchement, je trouve que c'est de la provocation. Voilà un Gouvernement qui passe son temps à culpabiliser les Français. Il y a une surmortalité des personnes âgées, le Premier ministre dit : c'est votre faute, vous n'êtes pas solidaires avec vos vieux..."
Non mais faire jouer la solidarité, c'est une bonne chose ?
- "La solidarité de qui ? On ne fait jouer la solidarité que des salariés. Maintenant, on est en train de dire aux salariés : vous êtes une bande de fainéants donc vous allez travailler un peu plus. "
C'est un peu excessif ?
- "Vous savez, c'est la même droite qui avait accusé L. Blum, qui avait institué les congés payés, d'avoir perdu la guerre de 40. Donc, franchement, cynisme pour cynisme, plutôt que de choisir le 8 mai, ce Gouvernement aurait mieux fait de choisir la Toussaint. Je crois que la réalité, c'est qu'aujourd'hui, on a un président de la République et un Gouvernement qui proposent de réduire l'impôt sur le revenu, qui est un impôt de solidarité. Eh bien, plutôt que de le réduire, décidons de ne pas réduire les impôts sur le revenu et mettons cette argent dans la solidarité pour les personnes âgées. Il faut dire aussi au Gouvernement et lui demander des explications : pourquoi a-t-il réduit l'APA et pourquoi a-t-il réduit de 183 millions d'euros, la médicalisation d'un certain nombre de maisons de retraite ?"
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 août 2003)