Texte intégral
Notre Conseil national s'est réuni hier soir. Il fait suite à la consultation des communistes concernant la position du Parti communiste à propos du référendum.
Sur une question aussi importante, il est devenu normal au Parti communiste de demander leur opinion aux communistes. C'est à eux de décider quelle doit être la position de leur parti.
Je ne veux pas dissimuler la légitime fierté des communistes de construire au travers d'actes significatifs leur nouveau parti. Il est, en effet, l'unique formation politique à avoir demandé l'avis de ses adhérents alors que tout le monde parle à foison en ce moment de démocratie participative permettant aux Français de peser plus qu'aujourd'hui sur les décisions prises en leur nom. Au Parti communiste nous ne nous payons pas de mots, nous produisons des actes concrets.
La démocratie exige un pareil effort, de l'audace et un certain courage politique alors que la période estivale et le sujet n'est guère favorable à la mobilisation des militants.
Les communistes sont comme l'ensemble des Français. Ils sont non seulement en vacances pour une partie d'entre eux et ils sont surtout peu passionnés par ce débat. Et malgré cette situation, ils viennent nombreux s'exprimer démocratiquement.
Tout montre aujourd'hui que nous avons eu raison de faire ce choix.
Cette consultation a été l'occasion de centaines de débats et rencontres, et de milliers de dialogues sous les formes les plus diverses.
Elle a permis à 21 000 communistes de se prononcer par leur vote individuel, soit dans leur section, soit par correspondance et même par Internet.
Il s'agit d'une participation très importante. Et même s'il faut savoir relativiser les choses, il n'en reste pas moins qu'il s'agit à tous points de vue d'un événement significatif, en ce moment, dans la vie politique française. Quelle autre formation politique est capable aujourd'hui de relever ce défi et de prendre une décision à 21 000 ?
Je n'en connais pas.
Dans les conditions particulières que j'ai évoquées, cette consultation constitue ainsi une contribution importante à la mobilisation du Parti communiste pour la campagne très offensive que nous allons mener dès maintenant.
Et elle montre que la proposition de l'abstention que nous avons préconisée dès le début n'est en rien une manifestation d'indifférence ou de résignation mais bien au contraire une preuve que les communistes ont un sens aigu de leurs responsabilités politiques.
Quelle a été l'opinion exprimée par les communistes ?
Ce n'est pas une surprise, ils considèrent de façon unanime que le "quinquennat sec" relève d'une opération politicienne fort éloignée des préoccupations et des attentes des Françaises et des Français.
Avec la même unanimité, ils dénoncent la date choisie par les initiateurs du "quinquennat sec" pour organiser le référendum. Ils y voient la volonté de cadenasser le débat sur les institutions et la crainte, de la part des deux têtes de l'exécutif, que celui-ci ne s'élargisse. Les communistes ont d'ailleurs manifesté leur sentiment de révolte devant ce qu'il faut bien appeler le muselage du débat parlementaire dont les protagonistes du "quinquennat sec" portent la responsabilité.
Et je profite de l'occasion qui m'est donnée pour vous dire combien il y avait de quoi être sidéré en entendant Jacques Chirac le 14 juillet dire que le temps était révolu où les décisions étaient prises au sommet et exécutée à la base. Et de rajouter sans vergogne que cela obligeait moralement les citoyens à s'exprimer. Quand le débat est travesti à ce point comment ne pas éprouver naturellement un sentiment de rejet. Comment ne pas y voir la source même du fossé qui se creuse entre les citoyens et la politique.
Et comment ne pas voir à travers ces propos la confirmation des véritables motivations des promoteurs du "quinquennat sec" qui ne pensent qu'à la compétition des élections présidentielles.
C'est donc sur cette base que les communistes se sont prononcés pour que leur parti exprime clairement une position forte dénonçant ce simulacre de débat et affirmant notre refus de le cautionner sous quelle que forme que ce soit.
Alors qu'une seule chose semble dorénavant préoccuper les partisans du "quinquennat sec": le Haut niveau de l'abstention - les communistes ont très majoritairement approuvé la proposition du Conseil national car ils estiment, dans le cas présent, qu'il s'agit de la position la plus efficace à l'égard des initiateurs de cette prétendue réforme.
Et à travers ce désaveu populaire et massif, qui constituerait un véritable retour de bâton, ils voient la possibilité de faire évoluer le rapport des forces politiques dans un sens plus favorable à la prise en compte d'une réforme démocratique des institutions.
Si l'abstention est massive et majoritaire, le 24 septembre ne sera pas l'aboutissement d'un référendum mais bien plutôt le début d'un débat qui ne se refermera pas tant qu'il ne sera pas répondu au besoin de réforme profonde des institutions de la France. Que les protagonistes de ce référendum le veuillent ou pas.
D'ailleurs, tout montre aujourd'hui qu'ils n'avaient guère l'intention d'ouvrir le débat de la réforme des institutions en cette période d'échéances électorales majeures à venir. Mais leur propension à ne raisonner qu'en termes de compétition électorale leur a fait ouvrir ce qui maintenant peut se transformer en "boîte de Pandore".
Oui, je l'affirme, il peut y avoir avec ce référendum une surprise politique de taille. Alors que depuis des années le débat sur les réformes institutionnelles est systématiquement refermé et renvoyé à plus tard, le haut niveau de l'abstention peut transformer le référendum en un révélateur grandeur nature des exigences populaires, fortes en la matière.
Un haut niveau d'abstention pourrait donc créer une donne politique de nature à faire peser une pression énorme en faveur d'une réforme profonde des institutions de la République.
Et comment ne pas voir qu'une telle exigence sera la meilleure garantie pour ouvrir enfin le chantier dés réformes institutionnelles sur lesquelles la gauche plurielle s'était engagée en 1997 : proportionnelle, renforcement des droits du Parlement, réduction de la durée et du cumul des mandats, statut de l'élu, droit de vote des étrangers.
Les communistes sont donc loin d'une position qui encouragerait le statu-quo. C'est la raison pour laquelle ils ont écarté et le "oui" et le "non" qu'ils n'ont pas perçu comme des positions dynamiques en faveur d'un nouvel âge de la démocratie.
Dans ces conditions, vous le voyez, les communistes ont une ambition forte : tout faire pour rassembler les Françaises et les Français, dans le respect de leurs motivations - il n'est pas question de s'approprier les abstentions - pour leur permettre de déjouer le piège tendu et pour faire entendre leurs espoirs sur une question aussi décisive que la démocratie, les rapports entre la société, les citoyens et la politique.
Par ailleurs, parmi les nombreuses citoyennes et citoyens qui, comme nous, veulent mettre en échec cette véritable comédie politicienne, un certain nombre - et il s'en trouve bien évidemment chez les communistes comme l'indiquent les résultats de la consultation - disent aujourd'hui préférer l'exprimer par un vote "blanc" ou "nul".
Chacun peut comprendre les raisons de leur démarche.
Chacun voit bien aussi que c'est l'abstention que redoutent le plus les initiateurs du projet. Mais dans la mesure où les motivations qui animent l'abstention et les votes "blancs" et "nuls" sont les mêmes, le Conseil national a proposé de considérer que ces derniers contribueraient à renforcer un large refus de vote qui exprimera majoritairement ses exigences démocratiques à travers l'abstention.
Maintenant nous allons mener une campagne extrêmement active et dynamique a contrario des partisans du "quinquennat sec" qui ne semblent pas pressés.
J'ai dit que nous avons été les seuls à consulter les adhérents. Et je crois que durant les mois d'été nous allons être aussi les seuls à "battre les estrades" comme on dit. Et il n'y a rien d'étonnant à cela car là aussi peu de forces politiques sont en mesure comme le PCF de déployer une activité militante pendant les mois d'été. Je pense notamment aux fêtes départementales ou locales que nous organisons dans nombre d'endroits. Je pense à notre 3ème Université d'été et bien sûr à la Fête de l'Humanité qui se tiendra une semaine avant le vote. Soyez-en assurés, toutes ces initiatives seront aux couleurs du référendum et constitueront des moments précieux pour renforcer le front de l'abstention et du refus de vote.
Dans le même esprit offensif, le Conseil national s'est prononcé pour la tenue en septembre de nombreuses initiatives publiques qui amplifieront dans les dernières semaines la campagne offensive menée par les communistes et les partisans de l'abstention et du refus de vote à travers toute la France.
(source http://www.pcf.fr, le 19 décembre 2002)
Sur une question aussi importante, il est devenu normal au Parti communiste de demander leur opinion aux communistes. C'est à eux de décider quelle doit être la position de leur parti.
Je ne veux pas dissimuler la légitime fierté des communistes de construire au travers d'actes significatifs leur nouveau parti. Il est, en effet, l'unique formation politique à avoir demandé l'avis de ses adhérents alors que tout le monde parle à foison en ce moment de démocratie participative permettant aux Français de peser plus qu'aujourd'hui sur les décisions prises en leur nom. Au Parti communiste nous ne nous payons pas de mots, nous produisons des actes concrets.
La démocratie exige un pareil effort, de l'audace et un certain courage politique alors que la période estivale et le sujet n'est guère favorable à la mobilisation des militants.
Les communistes sont comme l'ensemble des Français. Ils sont non seulement en vacances pour une partie d'entre eux et ils sont surtout peu passionnés par ce débat. Et malgré cette situation, ils viennent nombreux s'exprimer démocratiquement.
Tout montre aujourd'hui que nous avons eu raison de faire ce choix.
Cette consultation a été l'occasion de centaines de débats et rencontres, et de milliers de dialogues sous les formes les plus diverses.
Elle a permis à 21 000 communistes de se prononcer par leur vote individuel, soit dans leur section, soit par correspondance et même par Internet.
Il s'agit d'une participation très importante. Et même s'il faut savoir relativiser les choses, il n'en reste pas moins qu'il s'agit à tous points de vue d'un événement significatif, en ce moment, dans la vie politique française. Quelle autre formation politique est capable aujourd'hui de relever ce défi et de prendre une décision à 21 000 ?
Je n'en connais pas.
Dans les conditions particulières que j'ai évoquées, cette consultation constitue ainsi une contribution importante à la mobilisation du Parti communiste pour la campagne très offensive que nous allons mener dès maintenant.
Et elle montre que la proposition de l'abstention que nous avons préconisée dès le début n'est en rien une manifestation d'indifférence ou de résignation mais bien au contraire une preuve que les communistes ont un sens aigu de leurs responsabilités politiques.
Quelle a été l'opinion exprimée par les communistes ?
Ce n'est pas une surprise, ils considèrent de façon unanime que le "quinquennat sec" relève d'une opération politicienne fort éloignée des préoccupations et des attentes des Françaises et des Français.
Avec la même unanimité, ils dénoncent la date choisie par les initiateurs du "quinquennat sec" pour organiser le référendum. Ils y voient la volonté de cadenasser le débat sur les institutions et la crainte, de la part des deux têtes de l'exécutif, que celui-ci ne s'élargisse. Les communistes ont d'ailleurs manifesté leur sentiment de révolte devant ce qu'il faut bien appeler le muselage du débat parlementaire dont les protagonistes du "quinquennat sec" portent la responsabilité.
Et je profite de l'occasion qui m'est donnée pour vous dire combien il y avait de quoi être sidéré en entendant Jacques Chirac le 14 juillet dire que le temps était révolu où les décisions étaient prises au sommet et exécutée à la base. Et de rajouter sans vergogne que cela obligeait moralement les citoyens à s'exprimer. Quand le débat est travesti à ce point comment ne pas éprouver naturellement un sentiment de rejet. Comment ne pas y voir la source même du fossé qui se creuse entre les citoyens et la politique.
Et comment ne pas voir à travers ces propos la confirmation des véritables motivations des promoteurs du "quinquennat sec" qui ne pensent qu'à la compétition des élections présidentielles.
C'est donc sur cette base que les communistes se sont prononcés pour que leur parti exprime clairement une position forte dénonçant ce simulacre de débat et affirmant notre refus de le cautionner sous quelle que forme que ce soit.
Alors qu'une seule chose semble dorénavant préoccuper les partisans du "quinquennat sec": le Haut niveau de l'abstention - les communistes ont très majoritairement approuvé la proposition du Conseil national car ils estiment, dans le cas présent, qu'il s'agit de la position la plus efficace à l'égard des initiateurs de cette prétendue réforme.
Et à travers ce désaveu populaire et massif, qui constituerait un véritable retour de bâton, ils voient la possibilité de faire évoluer le rapport des forces politiques dans un sens plus favorable à la prise en compte d'une réforme démocratique des institutions.
Si l'abstention est massive et majoritaire, le 24 septembre ne sera pas l'aboutissement d'un référendum mais bien plutôt le début d'un débat qui ne se refermera pas tant qu'il ne sera pas répondu au besoin de réforme profonde des institutions de la France. Que les protagonistes de ce référendum le veuillent ou pas.
D'ailleurs, tout montre aujourd'hui qu'ils n'avaient guère l'intention d'ouvrir le débat de la réforme des institutions en cette période d'échéances électorales majeures à venir. Mais leur propension à ne raisonner qu'en termes de compétition électorale leur a fait ouvrir ce qui maintenant peut se transformer en "boîte de Pandore".
Oui, je l'affirme, il peut y avoir avec ce référendum une surprise politique de taille. Alors que depuis des années le débat sur les réformes institutionnelles est systématiquement refermé et renvoyé à plus tard, le haut niveau de l'abstention peut transformer le référendum en un révélateur grandeur nature des exigences populaires, fortes en la matière.
Un haut niveau d'abstention pourrait donc créer une donne politique de nature à faire peser une pression énorme en faveur d'une réforme profonde des institutions de la République.
Et comment ne pas voir qu'une telle exigence sera la meilleure garantie pour ouvrir enfin le chantier dés réformes institutionnelles sur lesquelles la gauche plurielle s'était engagée en 1997 : proportionnelle, renforcement des droits du Parlement, réduction de la durée et du cumul des mandats, statut de l'élu, droit de vote des étrangers.
Les communistes sont donc loin d'une position qui encouragerait le statu-quo. C'est la raison pour laquelle ils ont écarté et le "oui" et le "non" qu'ils n'ont pas perçu comme des positions dynamiques en faveur d'un nouvel âge de la démocratie.
Dans ces conditions, vous le voyez, les communistes ont une ambition forte : tout faire pour rassembler les Françaises et les Français, dans le respect de leurs motivations - il n'est pas question de s'approprier les abstentions - pour leur permettre de déjouer le piège tendu et pour faire entendre leurs espoirs sur une question aussi décisive que la démocratie, les rapports entre la société, les citoyens et la politique.
Par ailleurs, parmi les nombreuses citoyennes et citoyens qui, comme nous, veulent mettre en échec cette véritable comédie politicienne, un certain nombre - et il s'en trouve bien évidemment chez les communistes comme l'indiquent les résultats de la consultation - disent aujourd'hui préférer l'exprimer par un vote "blanc" ou "nul".
Chacun peut comprendre les raisons de leur démarche.
Chacun voit bien aussi que c'est l'abstention que redoutent le plus les initiateurs du projet. Mais dans la mesure où les motivations qui animent l'abstention et les votes "blancs" et "nuls" sont les mêmes, le Conseil national a proposé de considérer que ces derniers contribueraient à renforcer un large refus de vote qui exprimera majoritairement ses exigences démocratiques à travers l'abstention.
Maintenant nous allons mener une campagne extrêmement active et dynamique a contrario des partisans du "quinquennat sec" qui ne semblent pas pressés.
J'ai dit que nous avons été les seuls à consulter les adhérents. Et je crois que durant les mois d'été nous allons être aussi les seuls à "battre les estrades" comme on dit. Et il n'y a rien d'étonnant à cela car là aussi peu de forces politiques sont en mesure comme le PCF de déployer une activité militante pendant les mois d'été. Je pense notamment aux fêtes départementales ou locales que nous organisons dans nombre d'endroits. Je pense à notre 3ème Université d'été et bien sûr à la Fête de l'Humanité qui se tiendra une semaine avant le vote. Soyez-en assurés, toutes ces initiatives seront aux couleurs du référendum et constitueront des moments précieux pour renforcer le front de l'abstention et du refus de vote.
Dans le même esprit offensif, le Conseil national s'est prononcé pour la tenue en septembre de nombreuses initiatives publiques qui amplifieront dans les dernières semaines la campagne offensive menée par les communistes et les partisans de l'abstention et du refus de vote à travers toute la France.
(source http://www.pcf.fr, le 19 décembre 2002)