Déclaration de M. Jean-François Copé, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, sur le point fait par le Premier ministre concernant la situation en Irak, Paris le 2 avril 2003.

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Circonstance : Réunion entre Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin et l'ensemble des responsables parlementaires afin de faire le point sur la situation en Irak, à l'hôtel Matignon le 2 avril 2003

Texte intégral

Le Premier ministre a réuni ce matin, pour la troisième fois, avec à ses côtés le ministre des Affaires étrangères, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, les présidents de groupe et les présidents de commission de la Défense et des Affaires étrangères, afin de faire le point sur la situation internationale.
Il a, à cette occasion, rappelé la position de la France par rapport à ce conflit et indiqué que la France souhaitait que ce conflit soit le plus court possible et le moins meurtrier. Il a rappelé, en outre, qu'il n'y avait de la part de la France aucune complaisance de quelque nature que ce soit à l'égard du régime irakien, du régime de S. Hussein, qui avait placé son pays au ban des nations, et rappelé à cette occasion quelle avait été, durant tous ces mois, la position de la France au sein de la communauté internationale et que vous connaissez.
Il a ensuite réaffirmé la nécessité que l'ONU soit replacée le plus vite possible au coeur des décisions, insisté sur le fait qu'il n'y avait pas sur ce point de différences, de divergences avec l'ensemble de nos partenaires européens, et rappelé qu'en particulier nous travaillons activement avec nos amis britanniques sur cet aspect des choses, et commençons de réfléchir naturellement à ce que serait l'après-guerre, insistant tout particulièrement sur le rôle central que devait jouer l'ONU dans cette perspective, à la fois pour ce qui concerne la sécurité de l'Irak, l'intégrité du territoire, l'organisation administrative et politique, et enfin, bien sûr après, pour ce qui concerne la reconstruction.
Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé à l'ensemble des personnalités présentes l'implication toute particulière de la France sur le plan humanitaire. Un certain nombre d'ONG mobilisées sur cette question ont été reçues à la fois par le ministre des Affaires étrangères mais aussi par le ministre des Affaires sociales, F. Fillon. Il a rappelé qu'au delà de l'action qui était conduite avec les ONG, un partenariat très étroit était noué au sein de l'Union européenne, notamment à travers le programme ECO (phon.) - vous savez que plus de 70 millions d'euros sont mobilisés dans ce cadre, en plus des implications budgétaires de l'Allemagne ou de la France.
Enfin, troisième élément, il a rappelé toute l'implication de la France dans l'adoption à l'unanimité de la résolution prise au Conseil de Sécurité de l'ONU la semaine dernière, l'adaptation de la résolution Pétrole contre nourriture ". Il a également insisté sur l'ensemble des mesures qui ont été prises la semaine dernière dans le domaine de la sécurité intérieure. Il a rappelé la mise en place du nouveau plan Vigipirate, indiqué que dans tous ces domaines, le Gouvernement était attentif, vigilant, en particulier pour ce qui concerne la protection d'un certain nombre de sites réputés sensibles, qu'il s'agisse de sites tels que les sites cultuels ou culturels, ou bien également des intérêts étrangers en France.
Il a enfin appelé chacun à la responsabilité, notamment à l'occasion des manifestations qui ont eu lieu, et insisté sur le fait que, si le fait de manifester contre la guerre était un droit et une position légitime, elle ne devait en aucun cas se traduire par des débordements, et il en a à nouveau appelé à la responsabilité de chacun des manifestants, notamment des plus jeunes d'entre eux, de leurs parents, des enseignants, des responsables institutionnels, rappelant à chacun la vigilance qui s'impose et le fait que le Gouvernement ne tolérerait aucun acte à caractère raciste ou antisémite ou xénophobe et que sur ce point, les lois de la République seraient appliquées avec la plus grande fermeté.
Il a enfin rappelé combien il était important, indispensable, d'être vigilant à l'égard de toutes les formes de manifestations d'antiaméricanisme qui, là encore, n'étaient pas acceptables. Il a enfin rappelé que la France était dans le camp de la paix, parce que la France était dans le camp du droit, et réinsisté - c'était évidemment un point majeur de son intervention - sur le fait que l'ONU devait retrouver toute sa place, pour ce qui concerne la gestion de cette situation difficile, dans le cadre que j'ai rappelé tout à l'heure.
Merci, merci à vous."
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 avril 2003)