Texte intégral
La situation politique et sociale
L'actualité internationale est préoccupante ; elle nous rappelle que l'histoire est tragique. La situation en Irak malheureusement confirme ce que nous pensions : les Etats Unis sont incapables de rétablir la démocratie et se trouvent en butte à l'hostilité croissante de la population ; le processus de paix est bloqué au Proche Orient, nous refusons l'expulsion d'Arafat que Sharon a décidé ; l'histoire se rappelle à nous avec le s célébrations du 30ème anniversaire du coup d'état fasciste de Pinochet, fomenté par les Etats Unis contre le Chili démocratique d'Allende. Les nombreux Verts présents témoignaient que si l'écologie politique c'est la prise en compte de la finitude du monde avec cette nouvelle dimension du combat contre le productivisme pour assurer l'avenir de la planète, nous nous inscrivons dans la continuité du combat de la gauche pour la démocratie et la justice sociale.
En France, ce que nous indiquions déjà lors de nos derniers CNIR se confirme : la situation économique n'est pas florissante. Comme de plus alors que durant les années de gouvernement Jospin la France faisait mieux que les autres pays européens, la France est maintenant dans le peloton de queue :
Raffarin fait moins bien que la moyenne des pays européens en matière de chômage . D'ici à la fin de l'année nous aurons dépassé les 10 % de chômeurs enregistrés dans les statistiques officielles,
Raffarin et Chirac ne maîtrisent pas le déficit des finances publiques parce qu'ils privilégient les cadeaux fiscaux à leur clientèle électorale au détriment de l'équité
Alors oui, une autre politique est possible et nécessaire ; il s'agit de restaurer la confiance, d'engager les réformes fiscales permettant plus d'égalité sociale, d'arrêter le démantèlement des services publics tout en organisant leur décentralisation démocratique et de ne pas détruire les politiques sociales mais au contraire de les renforcer.
Cet été la canicule a frappé notre pays ; cette actualité marque bien l'urgence de mettre en uvre les solutions proposées par les écologistes :
Certes, ce n'est pas le pauvre Raffarin qui est responsable de la canicule. Certes, mais ce n'est pas une raison pour dire qu'il n'y a pas de responsables. Depuis de nombreuses années, les écologistes, déjà René Dumont lors de la campagne présidentielle de 1974, encore le sommet de la Terre de Rio en 1992, ont permis de tirer les sonnettes d'alarme ; le mode de développement du monde, les modes de consommation mettent en cause l'avenir de la planète ! Avant hier encore tombaient les informations suivantes sur la forêt amazonienne : en 2002 25 500km2 de la forêt a disparu, 25500 sur 5,5 millions de km2 cela fait 0,5 % ; en 50 ans c'est 20 % de sa surface qui a été rasée. L'ensemble des grands de ce monde sera jugé par les générations futures pour leur irresponsabilité. Les gouvernements doivent se concerter et mettre en oeuvre des changements politiques en termes de transports, de politique de la ville, de gestion des ressources naturelles... Ça urge !
S'il n'est pas responsable de la canicule, Raffarin n'est pas une blanche colombe ! Il est responsable de la diminution des moyens des hôpitaux et des services d'urgence, de l'insuffisance des moyens de lutte contre les incendies, de l'absence de politique de prévention. Oh, certes, nos amis socialistes ont eux aussi quelques responsabilités à ce sujet. Mais bon, ils semblent vouloir aujourd'hui réhabiliter l'impôt ; voyons-y le signal d'une évolution positive.
De plus, Raffarin et son gouvernement ont été bien lents à réagir, quand ils n'ont pas nié la réalité du problème !
Ce gouvernement a donc failli et bien ce n'est que justice qu'il s'écroule dans les sondages !
Et le mouvement social ? Après les grandes mobilisations du printemps,
Le mouvement des intermittents a occupé la scène tout l'été ; les Verts en étaient partie prenante,
Le rassemblement altermondialiste du Larzac a mobilisé de deux cents à trois cent mille personnes, les Verts en sont partie intégrante, Au niveau international la conférence sur l'OMC se déroule actuellement à Caucun ; plusieurs de nos parlementaires européens y sont présents et seront donc absents de notre CNIR.
La rentrée est marquée par un gouvernement qui tente de déminer, qui recule sur l'allocation logement pour les étudiants par crainte d'ouvrir un nouveau foyer de cristallisation, qui camoufle son envie de cession au secteur capitaliste de la santé publique, qui affiche une volonté de dialogue avec les enseignants...
La mobilisation syndicale et sociale ne va pas de soi ; n'oublions pas qu'elle a touché avant tout le secteur public et parapublic cette année encore. Et même dans ce secteur, si les salariés sont toujours aussi opposés à la politique gouvernementale, ils sont étranglés par les retenues de salaires suite aux longues grèves printanières et cherchent de nouvelles formes d'action.
Plus fondamentalement, l'absence d'alternative politique, l'absence de programme positif pèse sur les mobilisations. Ces mobilisations étaient d'ailleurs marquées par un niveau de débat politique très avancé ; de même beaucoup d'organisations syndicales, associatives sont demandeuses de débats programmatiques.
Aussi amis du mouvement social, amis de l'alter mondialisation, si nous ne sommes pas capables ensemble de construire un programme d'alternative politique, si les forces politiques de gauche ne sont pas capables de donner une traduction politique, craignez, craignons les impasses, le découragement et la démobilisation que cela peut provoquer. Les Verts appellent les forces vives qui se battent pour d'autres mondes à débattre sur le fond !
Notre politique, c'est celle-là : débattre avec tous ceux qui veulent changer la vie et construire avec les partis de la gauche, de toute la gauche, une alternative politique ! Mais j'y reviendrai.
Bilan d'activité
En premier lieu, je vous dirai que la carpe et le lapin vont bien. La majorité issue de l'assemblée fédérale de Nantes anime le parti et met en uvre la politique alors décidée.
En deuxième lieu, je citerais en introduction à cette partie de mon intervention les propos suivants :
"Que nos délégués à l'Assemblée Fédérale gardent à l'esprit que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare et qu'ils travaillent en priorité à l'unité du mouvement et à la construction d'une majorité large et stable "
Le bilan de l'activité des Verts sur les mois d'été donne une forte résonance à ces propos.
Sur le bilan des journées d'été
Ces journées allaient être catastrophiques : il n'y aurait que peu de présents ; un journal du soir ayant obtenu ses informations de je ne sais quelles mauvaises langues annonçait peu d'inscrits, de l'ordre de 300. Enfin une preuve concrète de la désaffection, dont souffraient le mouvement et sa direction !
Eh bien non ! Nous avons eu environ 1000 inscriptions payantes, il faut y ajouter environ 150 membres de l'organisation, plus d'une centaine d'invités de tous horizons, partis politiques, syndicats, mouvements associatifsEt enfin un bon nombre de journalistes. En comptant les clandestins, sans cagoules rassurez vous, c'est donc plus de 1300 personnes qui ont fréquenté ces journées d'été.
La logistique, et permettez- moi de remercier de nouveau en votre nom les militants marseillais et plus généralement ceux de la région PACA, a été réussie. Un bar très fréquenté, des salles de réunion et de forums confortables, bien que chaudes, mais là le réchauffement climatique a encore frappé. La qualité des repas a été plus discutée et l'accès aux calanques était interdit du fait des risques d'incendie. Mais le lieu était au final très agréable.
La qualité des débats, la diversité des thèmes ont permis aux adhérents et sympathisants présents d'échanger et de s'enrichir des idées et analyses exprimées.
Les journées d'été de Marseille 2003 resteront comme des journées d'été réussies. Merci à Maud Lelièvre et à Cécile Blettery Duflot d'avoir coordonné leur réalisation.
Par contre l'image qu'en a donnée la presse était plus que mitigée. Et c'est là encore dû au besoin de provoquer de Dany ou à l'envie de polémiquer et de dénigrer de quelques autres.
Sur le nombre d'adhérents
Que n'a-t-on entendu sur ce sujet de la part de certains Verts ou lu dans les journaux ? Un député Vert argumentait que la preuve que l'orientation suivie par la direction n'était pas la bonne, c'était qu'il y avait une perte de 30 % des adhérents ! Ce député n'a pas décroché son téléphone pour connaître les chiffres réels avant de nous dénigrer dans la presse.
Eh bien il aurait dû. Nous avons au 30 juin 2003, date choisie par le CNIR pour arrêter le nombre vert, 7755 adhérents. Ce nombre correspond au cumul des adhérents remontés depuis les régions. Pour certaines les remontées datent de début septembre ; nous n'avons donc pu communiquer plus tôt.
Nous avions au 31 décembre 2002 : 9700 adhérents. Il reste donc plusieurs mois qui permettront d'atteindre je n'en doute pas entre 8500 et 9000 adhérents à la date du 31 décembre 2003. Des adhésions supplémentaires sont encore remontées ces derniers jours.
La perte d'adhérents à la fin de l'année devrait donc être de comprise entre 8 % et 12,5 % des effectifs 2002. L'explication de cette perte tient à deux phénomènes :
Le taux de renouvellement des adhésions est semblable aux années précédentes ; nous avons du mal à conserver la totalité de nos adhérents d'une année sur l'autre. Ce problème est constant chez les Verts et chez les partis politiques français. Elle doit être traitée dans le cadre de la Réforme Participative interne : souvent les nouveaux adhérents ne trouvent pas dans notre fonctionnement ce qu'ils étaient venus chercher.
Par contre cette année, le nombre de nouveaux adhérents est plus faible. Les premiers semestres 2001 et 2002 avaient été marquées par des campagnes électorales fortes, qui sont un moment d'adhésion important. Cette année, l'effet retard de la défaite de la gauche et des écologistes en 2002, la droite au pouvoir et à l'offensive, la mise en place d'une nouvelle majorité chez les Verts, les expressions publiques de certains à tort et à travers, l'absence de campagne électorale ont certainement joué négativement sur ce nombre de nouvelles adhésions.
À cet instant, je me permets de rappeler la citation initiale :
"Que nos délégués à l'Assemblée Fédérale gardent à l'esprit que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare et qu'ils travaillent en priorité à l'unité du mouvement et à la construction d'une majorité large et stable "
C'est Dominique Voynet, qui écrivait ces phrases en introduction à l'Assemblée Générale de Nantes 2002. Je ne peux que lui donner raison et je redis publiquement ce que je n'ai de cesse de répéter à chaque occasion : Dominique, Noël, Denis, Marie-Hélène, Mireille mettez vos talents au service de l'ensemble des Verts !
Les Verts dans les sondages ont toujours la meilleure côte parmi les partis politiques ; nous sommes à 50 % et plus d'opinions favorables, derrière nous l'UDF, l'UMP, le PS recueillent autour de 40 %, les autres ayons l'indulgence de ne pas en parler. Pour que cette sympathie ce traduise dans les urnes, nous avons besoin d'être plus crédibles ; cela passe aussi par notre capacité à nous rassembler.
C'est tous ensemble que nous réussirons et non en prenant des postures de différenciation individuelle ! Pour ma part, je vous tends la main pour que toutes et tous trouvent leur place dans notre maison commune.
Maison commune, cela me conduit à vous parler du toit !
Vous savez que nous avons enfin trouvé un local ! Cécile vous présentera l'avancement du projet. Mais retenez qu'il nous faut trouver au minimum 300 000 euros, en souscription de parts de SCI pour entrer dans ce local au plus tard le 1er janvier 2004. Aujourd'hui et sans compter les participations importantes que promettent la région Ile de France, le secrétariat parisien, le secrétariat de Seine Saint Denis, la FEDEL ou le CEDIS nous avons réuni la somme de 50 000 euros. Ce projet de local, auquel nos dirigeants passés et actuels tous ensemble vous appellent à contribuer va réussir !
Ce projet est celui de l'ensemble du mouvement et notre déménagement marquera une nouvelle phase du développement des Verts. Le 20e anniversaire de notre mouvement sera celui de l'acquisition de notre local national.
Activités diverses
Notre activité c'est encore la mise à jour de notre budget rectificatif pour 2003, que Dominique Isselé vous présentera. J'en profite pour le remercier de la compétence et de l'obstination avec lesquelles il remplit sa mission.
Notre activité c'est aussi la mise en route des formations internes, la très bonne tenue du site Internet, la brochure marée noire après la brochure énergie, le bulletin campagne-actions...
Pour le futur proche, quelles sont nos échéances ?
En introduction au forum social européen
Les 9, 10 et 11 novembre, deux journées et demie durant lesquelles les Verts prendront d'assaut la Bourse, ce temple du capitalisme que les manifestants de 1968 avaient encerclé et menacé d'incendier avec à leur tête un certain Dany !
Cet assaut aujourd'hui sera pacifique, grâce à Jacques Boutault maire vert du IIe arrondissement de Paris qui a obtenu pour nous ce lieu. Merci également au groupe des Verts au Parlement Européen d'organiser cette manifestation avec nous.
Cette manifestation axée sur les politiques que proposent les Verts en réponse aux questions posées par la mondialisation et sur le rôle que l'Europe pourrait y jouer, regroupera de nombreuses personnalités :
vertes Marie Blandin, Marine Billard, Yves Cochet, Dany Cohn-Bendit, Hélène Flautre, Guy Hascoet, Alain Lipietz, Noel Mamère, Dominique Voynet
et non vertes ministres brésiliens : Paul Singer, peut-être Marina Silva, le président du syndicat VERDI DGB allemand, des représentants d'ATTAC, de GreenPeace, d'Artisans du Monde, de la Confédération Paysanne, dont José Bové.
Les débats du Forum Social Européen seront un temps fort de la mobilisation des Verts à la mi-novembre : Sergio Coronado et le maire vert de l'Ile-Saint-Denis Michel Bourgain vous présenteront demain les conditions de notre mobilisation.
Sur l'Europe
Le débat sur la constitution européenne, et donc sur les moyens de faire fonctionner une Europe à 25 ne fait que débuter dans l'opinion et dans notre mouvement. Les résultats et le terme de la conférence intergouvernementale sont aujourd'hui incertains. Le Collège Exécutif vous proposera une motion sur ce sujet. Elle concerne la conférence intergouvernementale et la demande qu'un référendum conclut le processus. Yann Wehrling vous la présentera cet après-midi.
Sur les élections
Jean Desessard vous présentera l'état de notre préparation. Le budget des élections européennes sera soumis à votre vote.
Vous avez décidé de notre stratégie en ce qui concerne les élections européennes. Dans le cadre du parti vert européen nous présenterons 7 listes vertes. La question des DOM-TOM reste à l'étude.
En ce qui concerne les élections régionales, vous avez voté en juin l'orientation générale à 75 %. Le débat se déroule dans les régions sur les deux mois à venir : deux régions se sont prononcées, la Bretagne et le Nord Pas de Calais. Elles ont pris position à des majorités écrasantes pour l'autonomie au premier tour. D'autres s'apprêtent à le faire. L'affirmation de l'originalité de notre programme écologiste et de notre volonté de rassemblement au second tour se traduira par une grande majorité de régions qui mettront en oeuvre cette orientation. Mais même dans les régions où dès le premier tour nous ferons alliance avec la gauche, nous ferons une campagne autonome sur nos priorités.
En conclusion : sur les rapports avec les autres partis
Je relèverai avec un brin de malice et une certaine satisfaction, que certains de nos opposants systématiques reprochaient à la nouvelle majorité durant les premiers mois de notre mandat d'être inexistant de ne pas prendre d'initiatives. Aujourd'hui le reproche s'est inversé : nous prendrions trop d'initiatives. Finalement je préfère ce second reproche. Toutefois le collège exécutif est conscient qu'il faut resituer ces rencontres.
Je vais donc ré expliquer l'ensemble des initiatives prises, des partis et personnalités rencontrés dans le cadre de l'orientation votée à Nantes.
La mobilisation sociale, mais aussi le désenchantement par rapport à la politique du gouvernement Raffarin, l'éclatement de notre société avec la multiplication d'aspirations diverses parfois contradictoires, demandent des solutions politiques. Aujourd'hui plus encore qu'hier, la politique n'est pas l'apanage des seuls partis politiques. Les syndicats, le mouvement associatif, les forums sociaux locaux demain le forum social européen, débattent, critiquent et envisagent des solutions. Les Verts individuellement sont partie prenante de ces mouvements, de ces débats. Et je m'en félicite.
Mais c'est insuffisant ! Notre parti doit donner sens et cohérence en faisant connaître son projet et ses propositions. Notre parti doit être capable de construire une alternative politique avec d'autres partis pour proposer un débouché politique au mouvement social.
Notre stratégie est donc en trois axes :
Construire le parti de l'écologie politique. Le développement de notre démocratie interne, gage de notre efficacité, notre réflexion programmatique, les initiatives que nous prenons, les débats avec le mouvement social, les débats avec l'ensemble des partis politiques démocratiques, le rassemblement des écologistes qui ne nous ont pas encore rejoints, tout cela contribue à cet objectif sans lequel rien ne sera possible. Alors un détour sur la question du rapport avec le MEI : un débat se développe chez eux sur le bilan de leur mouvement ; une partie de celui-ci se pose la question du bien fondé de leur stratégie ; notre attitude d'ouverture tend à leur permettre d'évoluer. Mais soyons clair rien ne sera possible qui mettrait en cause notre stratégie d'alliance avec la gauche. Les contacts sont donc aujourd'hui interrompus en attendant les résultats de leur assemblée générale de la mi-novembre.
Renforcer les orientations anti-productivistes et anti-libérales : construire les convergences solidaires. Il s'agit de créer les conditions d'une véritable alternative politique aux orientations libérales et social-libérales. Nos partenaires sont tant des militants des mouvements associatifs et syndicaux que des militants politiques. L'appel pour une alternative à gauche dit appel Ramulaud, qui a été signé par plusieurs centaines de militants Verts, à l'animation duquel participent plusieurs de nos amis, s'inscrit également dans ce cadre. La réunion du 28 septembre permettra d'échanger sur les formes que ce réseau peut prendre ; nous y serons présents. Je veux aussi attirer votre attention sur le débat qui débute actuellement au sein d'ATTAC sur la question de l'énergie : ce débat qui aura lieu dans l'ensemble des groupes locaux est un formidable moyen de faire progresser au sein de ce mouvement d'éducation populaire nos propositions.
Construire une alternative politique avec les partis de gauche. L'initiative que nous avons prise de proposer aux partis de gauche d'organiser ensemble des forums de la gauche s'inscrit dans cette construction. Cette initiative a été présentée au CNIR de juin et approuvée par le Collège Exécutif. Ce rappel est nécessaire par rapport à la désinformation à laquelle se sont laissées aller deux porte-parole. La démarche est claire : il s'agit devant et avec l'ensemble des acteurs sociaux de débattre l'ensemble des points programmatiques en faisant la liste des dissensus, des compromis possibles et des consensus également ; tous les participants sont d'accord pour débattre au fond de l'ensemble des questions en prenant le temps nécessaire et non de se réveiller quelques mois avant les élections. A moins que Chirac nous surprenne une fois de plus nous avons quelques années pour cette démarche : il est donc urgent de se hâter lentement. Je n'ai pas la naïveté de croire que la discussion en cénacle fermé avec le Parti Socialiste permettrait de le faire évoluer et de trouver un accord programmatique convenable. Souvenons nous de 1997 et de la préparation des législatives de 2002, qui à l'assemblée extraordinaire de Saint Denis a initié le processus de changement de majorité dans notre mouvement. Nous ferons évoluer les lignes au sein de la gauche en discutant publiquement avec tous les partis de gauche et en nous appuyant sur les convergences solidaires et les évolutions dans la société que nous aurons su construire.
La première réunion de préparation de ces forums a eu lieu le 8 septembre ; la seconde aura lieu le 6 octobre toujours en nos locaux ; les partis présents étaient les suivants : PRG, AGR, MRC, PS, PCF, Les Alternatifs et Régions et Peuples solidaires. Ils seront tous là le 6 octobre. Notre objectif est de trouver les formes qui permettent au plus grand nombre de se retrouver dans cette démarche de débat public et de bilan des accords et désaccords. La proposition de forums n'a donc pas de rapport avec les échéances électorales de 2004.
Pour conclure j'attire votre attention sur la cohérence du discours que nous tenons face à la situation des différentes forces politiques et dont le Monde et Libération ont très bien rendu compte dans leurs éditions du 9 septembre. Portons le tous ensemble !
La LCR, comme nous vous l'avions déjà dit lors des deux précédents CNIR fera des listes communes avec Lutte Ouvrière tant aux européennes qu'aux régionales. Cela crée une opposition minoritaire en leur sein et un trouble chez leurs sympathisants. Cyniquement on pourrait s'en réjouir : notre espace s'agrandit. Je ne m'en réjouis pas. En effet quand on voit parallèlement le Parti Socialiste vouer aux gémonies l'ultra gauche, nous voyons bien le risque majeur, que court l'ensemble de la gauche : l'UMP tranquille pour des années grâce à un électorat populaire qui déçu par les renoncements et le manque de perspective se réfugie dans l'abstention dès le premier tour, et à un électorat de gauche qui séduit par la radicalité apparente mais inopérante du discours LCR-LO s'abstient au second.
La responsabilité politique du PS est grande dans cette situation. Il doit accepter de débattre au grand jour de tout ce qui fait problème. Il ne peut pas réitérer l'attitude qu'il a eu sur la question des retraites : adopter à son congrès de Dijon une motion à l'unanimité, qui ne dit pas un mot sur les modes de financement et la durée de cotisation !
Alors oui " il n'y a pas d'alternance politique dans les prochaines années sans le parti socialiste, la question que nous nous posons c'est y-a-t-il une alternative politique possible avec lui ? " Oeuvrons ensemble à créer les conditions pour que la réponse soit positive.
Je finirai sur l'élaboration du programme et la réforme participative interne
Tout d'abord, je vous annonce une initiative que nous tiendrons le 9 octobre prochain, de 18h à 21h salle Jean Dame dans le deuxième arrondissement de Paris. Nous y organiserons avec des personnalités connues, expertes des questions environnementales, un colloque sur la crise de cet été et le réchauffement climatique.
En effet, nous devons approfondir le travail programmatique sur l'ensemble des questions et en premier lieu sur ce qui concerne l'environnement. Nous recherchons le débat avec l'ensemble de ceux qui réfléchissent à cette question ; Marie Hélène Aubert avec l'accord du Collège Exécutif s'est rendue aux journées d'été de CAP21, le mouvement de Corinne Lepage, dans cet esprit là.
La construction d'une alternative politique passe aujourd'hui par le débat sur le fond des politiques à mettre en oeuvre ; c'est pourquoi le processus programmatique que Christophe Porquier anime est essentiel pour notre parti aujourd'hui. Il sera marqué par un temps fort : la tenue d'une assemblée générale extraordinaire que nous vous proposons de tenir fin janvier à l'occasion du vingtième anniversaire de la création de notre parti. Nous débattrons des modalités demain.
Vingt ans, un bel âge, que nous fêterons également en améliorant les structures et fonctionnements mettant en oeuvre les recommandations issues de la réforme participative interne.
Les Verts sont le parti de l'écologie politique, héritier du meilleur de la gauche et porteur de l'utopie du 21ème siècle. 2004 sera une année forte de succès pour notre mouvement, prenons notre futur en mains !
(source http://www.les-verts.org, le 17 septembre 2003)
L'actualité internationale est préoccupante ; elle nous rappelle que l'histoire est tragique. La situation en Irak malheureusement confirme ce que nous pensions : les Etats Unis sont incapables de rétablir la démocratie et se trouvent en butte à l'hostilité croissante de la population ; le processus de paix est bloqué au Proche Orient, nous refusons l'expulsion d'Arafat que Sharon a décidé ; l'histoire se rappelle à nous avec le s célébrations du 30ème anniversaire du coup d'état fasciste de Pinochet, fomenté par les Etats Unis contre le Chili démocratique d'Allende. Les nombreux Verts présents témoignaient que si l'écologie politique c'est la prise en compte de la finitude du monde avec cette nouvelle dimension du combat contre le productivisme pour assurer l'avenir de la planète, nous nous inscrivons dans la continuité du combat de la gauche pour la démocratie et la justice sociale.
En France, ce que nous indiquions déjà lors de nos derniers CNIR se confirme : la situation économique n'est pas florissante. Comme de plus alors que durant les années de gouvernement Jospin la France faisait mieux que les autres pays européens, la France est maintenant dans le peloton de queue :
Raffarin fait moins bien que la moyenne des pays européens en matière de chômage . D'ici à la fin de l'année nous aurons dépassé les 10 % de chômeurs enregistrés dans les statistiques officielles,
Raffarin et Chirac ne maîtrisent pas le déficit des finances publiques parce qu'ils privilégient les cadeaux fiscaux à leur clientèle électorale au détriment de l'équité
Alors oui, une autre politique est possible et nécessaire ; il s'agit de restaurer la confiance, d'engager les réformes fiscales permettant plus d'égalité sociale, d'arrêter le démantèlement des services publics tout en organisant leur décentralisation démocratique et de ne pas détruire les politiques sociales mais au contraire de les renforcer.
Cet été la canicule a frappé notre pays ; cette actualité marque bien l'urgence de mettre en uvre les solutions proposées par les écologistes :
Certes, ce n'est pas le pauvre Raffarin qui est responsable de la canicule. Certes, mais ce n'est pas une raison pour dire qu'il n'y a pas de responsables. Depuis de nombreuses années, les écologistes, déjà René Dumont lors de la campagne présidentielle de 1974, encore le sommet de la Terre de Rio en 1992, ont permis de tirer les sonnettes d'alarme ; le mode de développement du monde, les modes de consommation mettent en cause l'avenir de la planète ! Avant hier encore tombaient les informations suivantes sur la forêt amazonienne : en 2002 25 500km2 de la forêt a disparu, 25500 sur 5,5 millions de km2 cela fait 0,5 % ; en 50 ans c'est 20 % de sa surface qui a été rasée. L'ensemble des grands de ce monde sera jugé par les générations futures pour leur irresponsabilité. Les gouvernements doivent se concerter et mettre en oeuvre des changements politiques en termes de transports, de politique de la ville, de gestion des ressources naturelles... Ça urge !
S'il n'est pas responsable de la canicule, Raffarin n'est pas une blanche colombe ! Il est responsable de la diminution des moyens des hôpitaux et des services d'urgence, de l'insuffisance des moyens de lutte contre les incendies, de l'absence de politique de prévention. Oh, certes, nos amis socialistes ont eux aussi quelques responsabilités à ce sujet. Mais bon, ils semblent vouloir aujourd'hui réhabiliter l'impôt ; voyons-y le signal d'une évolution positive.
De plus, Raffarin et son gouvernement ont été bien lents à réagir, quand ils n'ont pas nié la réalité du problème !
Ce gouvernement a donc failli et bien ce n'est que justice qu'il s'écroule dans les sondages !
Et le mouvement social ? Après les grandes mobilisations du printemps,
Le mouvement des intermittents a occupé la scène tout l'été ; les Verts en étaient partie prenante,
Le rassemblement altermondialiste du Larzac a mobilisé de deux cents à trois cent mille personnes, les Verts en sont partie intégrante, Au niveau international la conférence sur l'OMC se déroule actuellement à Caucun ; plusieurs de nos parlementaires européens y sont présents et seront donc absents de notre CNIR.
La rentrée est marquée par un gouvernement qui tente de déminer, qui recule sur l'allocation logement pour les étudiants par crainte d'ouvrir un nouveau foyer de cristallisation, qui camoufle son envie de cession au secteur capitaliste de la santé publique, qui affiche une volonté de dialogue avec les enseignants...
La mobilisation syndicale et sociale ne va pas de soi ; n'oublions pas qu'elle a touché avant tout le secteur public et parapublic cette année encore. Et même dans ce secteur, si les salariés sont toujours aussi opposés à la politique gouvernementale, ils sont étranglés par les retenues de salaires suite aux longues grèves printanières et cherchent de nouvelles formes d'action.
Plus fondamentalement, l'absence d'alternative politique, l'absence de programme positif pèse sur les mobilisations. Ces mobilisations étaient d'ailleurs marquées par un niveau de débat politique très avancé ; de même beaucoup d'organisations syndicales, associatives sont demandeuses de débats programmatiques.
Aussi amis du mouvement social, amis de l'alter mondialisation, si nous ne sommes pas capables ensemble de construire un programme d'alternative politique, si les forces politiques de gauche ne sont pas capables de donner une traduction politique, craignez, craignons les impasses, le découragement et la démobilisation que cela peut provoquer. Les Verts appellent les forces vives qui se battent pour d'autres mondes à débattre sur le fond !
Notre politique, c'est celle-là : débattre avec tous ceux qui veulent changer la vie et construire avec les partis de la gauche, de toute la gauche, une alternative politique ! Mais j'y reviendrai.
Bilan d'activité
En premier lieu, je vous dirai que la carpe et le lapin vont bien. La majorité issue de l'assemblée fédérale de Nantes anime le parti et met en uvre la politique alors décidée.
En deuxième lieu, je citerais en introduction à cette partie de mon intervention les propos suivants :
"Que nos délégués à l'Assemblée Fédérale gardent à l'esprit que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare et qu'ils travaillent en priorité à l'unité du mouvement et à la construction d'une majorité large et stable "
Le bilan de l'activité des Verts sur les mois d'été donne une forte résonance à ces propos.
Sur le bilan des journées d'été
Ces journées allaient être catastrophiques : il n'y aurait que peu de présents ; un journal du soir ayant obtenu ses informations de je ne sais quelles mauvaises langues annonçait peu d'inscrits, de l'ordre de 300. Enfin une preuve concrète de la désaffection, dont souffraient le mouvement et sa direction !
Eh bien non ! Nous avons eu environ 1000 inscriptions payantes, il faut y ajouter environ 150 membres de l'organisation, plus d'une centaine d'invités de tous horizons, partis politiques, syndicats, mouvements associatifsEt enfin un bon nombre de journalistes. En comptant les clandestins, sans cagoules rassurez vous, c'est donc plus de 1300 personnes qui ont fréquenté ces journées d'été.
La logistique, et permettez- moi de remercier de nouveau en votre nom les militants marseillais et plus généralement ceux de la région PACA, a été réussie. Un bar très fréquenté, des salles de réunion et de forums confortables, bien que chaudes, mais là le réchauffement climatique a encore frappé. La qualité des repas a été plus discutée et l'accès aux calanques était interdit du fait des risques d'incendie. Mais le lieu était au final très agréable.
La qualité des débats, la diversité des thèmes ont permis aux adhérents et sympathisants présents d'échanger et de s'enrichir des idées et analyses exprimées.
Les journées d'été de Marseille 2003 resteront comme des journées d'été réussies. Merci à Maud Lelièvre et à Cécile Blettery Duflot d'avoir coordonné leur réalisation.
Par contre l'image qu'en a donnée la presse était plus que mitigée. Et c'est là encore dû au besoin de provoquer de Dany ou à l'envie de polémiquer et de dénigrer de quelques autres.
Sur le nombre d'adhérents
Que n'a-t-on entendu sur ce sujet de la part de certains Verts ou lu dans les journaux ? Un député Vert argumentait que la preuve que l'orientation suivie par la direction n'était pas la bonne, c'était qu'il y avait une perte de 30 % des adhérents ! Ce député n'a pas décroché son téléphone pour connaître les chiffres réels avant de nous dénigrer dans la presse.
Eh bien il aurait dû. Nous avons au 30 juin 2003, date choisie par le CNIR pour arrêter le nombre vert, 7755 adhérents. Ce nombre correspond au cumul des adhérents remontés depuis les régions. Pour certaines les remontées datent de début septembre ; nous n'avons donc pu communiquer plus tôt.
Nous avions au 31 décembre 2002 : 9700 adhérents. Il reste donc plusieurs mois qui permettront d'atteindre je n'en doute pas entre 8500 et 9000 adhérents à la date du 31 décembre 2003. Des adhésions supplémentaires sont encore remontées ces derniers jours.
La perte d'adhérents à la fin de l'année devrait donc être de comprise entre 8 % et 12,5 % des effectifs 2002. L'explication de cette perte tient à deux phénomènes :
Le taux de renouvellement des adhésions est semblable aux années précédentes ; nous avons du mal à conserver la totalité de nos adhérents d'une année sur l'autre. Ce problème est constant chez les Verts et chez les partis politiques français. Elle doit être traitée dans le cadre de la Réforme Participative interne : souvent les nouveaux adhérents ne trouvent pas dans notre fonctionnement ce qu'ils étaient venus chercher.
Par contre cette année, le nombre de nouveaux adhérents est plus faible. Les premiers semestres 2001 et 2002 avaient été marquées par des campagnes électorales fortes, qui sont un moment d'adhésion important. Cette année, l'effet retard de la défaite de la gauche et des écologistes en 2002, la droite au pouvoir et à l'offensive, la mise en place d'une nouvelle majorité chez les Verts, les expressions publiques de certains à tort et à travers, l'absence de campagne électorale ont certainement joué négativement sur ce nombre de nouvelles adhésions.
À cet instant, je me permets de rappeler la citation initiale :
"Que nos délégués à l'Assemblée Fédérale gardent à l'esprit que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare et qu'ils travaillent en priorité à l'unité du mouvement et à la construction d'une majorité large et stable "
C'est Dominique Voynet, qui écrivait ces phrases en introduction à l'Assemblée Générale de Nantes 2002. Je ne peux que lui donner raison et je redis publiquement ce que je n'ai de cesse de répéter à chaque occasion : Dominique, Noël, Denis, Marie-Hélène, Mireille mettez vos talents au service de l'ensemble des Verts !
Les Verts dans les sondages ont toujours la meilleure côte parmi les partis politiques ; nous sommes à 50 % et plus d'opinions favorables, derrière nous l'UDF, l'UMP, le PS recueillent autour de 40 %, les autres ayons l'indulgence de ne pas en parler. Pour que cette sympathie ce traduise dans les urnes, nous avons besoin d'être plus crédibles ; cela passe aussi par notre capacité à nous rassembler.
C'est tous ensemble que nous réussirons et non en prenant des postures de différenciation individuelle ! Pour ma part, je vous tends la main pour que toutes et tous trouvent leur place dans notre maison commune.
Maison commune, cela me conduit à vous parler du toit !
Vous savez que nous avons enfin trouvé un local ! Cécile vous présentera l'avancement du projet. Mais retenez qu'il nous faut trouver au minimum 300 000 euros, en souscription de parts de SCI pour entrer dans ce local au plus tard le 1er janvier 2004. Aujourd'hui et sans compter les participations importantes que promettent la région Ile de France, le secrétariat parisien, le secrétariat de Seine Saint Denis, la FEDEL ou le CEDIS nous avons réuni la somme de 50 000 euros. Ce projet de local, auquel nos dirigeants passés et actuels tous ensemble vous appellent à contribuer va réussir !
Ce projet est celui de l'ensemble du mouvement et notre déménagement marquera une nouvelle phase du développement des Verts. Le 20e anniversaire de notre mouvement sera celui de l'acquisition de notre local national.
Activités diverses
Notre activité c'est encore la mise à jour de notre budget rectificatif pour 2003, que Dominique Isselé vous présentera. J'en profite pour le remercier de la compétence et de l'obstination avec lesquelles il remplit sa mission.
Notre activité c'est aussi la mise en route des formations internes, la très bonne tenue du site Internet, la brochure marée noire après la brochure énergie, le bulletin campagne-actions...
Pour le futur proche, quelles sont nos échéances ?
En introduction au forum social européen
Les 9, 10 et 11 novembre, deux journées et demie durant lesquelles les Verts prendront d'assaut la Bourse, ce temple du capitalisme que les manifestants de 1968 avaient encerclé et menacé d'incendier avec à leur tête un certain Dany !
Cet assaut aujourd'hui sera pacifique, grâce à Jacques Boutault maire vert du IIe arrondissement de Paris qui a obtenu pour nous ce lieu. Merci également au groupe des Verts au Parlement Européen d'organiser cette manifestation avec nous.
Cette manifestation axée sur les politiques que proposent les Verts en réponse aux questions posées par la mondialisation et sur le rôle que l'Europe pourrait y jouer, regroupera de nombreuses personnalités :
vertes Marie Blandin, Marine Billard, Yves Cochet, Dany Cohn-Bendit, Hélène Flautre, Guy Hascoet, Alain Lipietz, Noel Mamère, Dominique Voynet
et non vertes ministres brésiliens : Paul Singer, peut-être Marina Silva, le président du syndicat VERDI DGB allemand, des représentants d'ATTAC, de GreenPeace, d'Artisans du Monde, de la Confédération Paysanne, dont José Bové.
Les débats du Forum Social Européen seront un temps fort de la mobilisation des Verts à la mi-novembre : Sergio Coronado et le maire vert de l'Ile-Saint-Denis Michel Bourgain vous présenteront demain les conditions de notre mobilisation.
Sur l'Europe
Le débat sur la constitution européenne, et donc sur les moyens de faire fonctionner une Europe à 25 ne fait que débuter dans l'opinion et dans notre mouvement. Les résultats et le terme de la conférence intergouvernementale sont aujourd'hui incertains. Le Collège Exécutif vous proposera une motion sur ce sujet. Elle concerne la conférence intergouvernementale et la demande qu'un référendum conclut le processus. Yann Wehrling vous la présentera cet après-midi.
Sur les élections
Jean Desessard vous présentera l'état de notre préparation. Le budget des élections européennes sera soumis à votre vote.
Vous avez décidé de notre stratégie en ce qui concerne les élections européennes. Dans le cadre du parti vert européen nous présenterons 7 listes vertes. La question des DOM-TOM reste à l'étude.
En ce qui concerne les élections régionales, vous avez voté en juin l'orientation générale à 75 %. Le débat se déroule dans les régions sur les deux mois à venir : deux régions se sont prononcées, la Bretagne et le Nord Pas de Calais. Elles ont pris position à des majorités écrasantes pour l'autonomie au premier tour. D'autres s'apprêtent à le faire. L'affirmation de l'originalité de notre programme écologiste et de notre volonté de rassemblement au second tour se traduira par une grande majorité de régions qui mettront en oeuvre cette orientation. Mais même dans les régions où dès le premier tour nous ferons alliance avec la gauche, nous ferons une campagne autonome sur nos priorités.
En conclusion : sur les rapports avec les autres partis
Je relèverai avec un brin de malice et une certaine satisfaction, que certains de nos opposants systématiques reprochaient à la nouvelle majorité durant les premiers mois de notre mandat d'être inexistant de ne pas prendre d'initiatives. Aujourd'hui le reproche s'est inversé : nous prendrions trop d'initiatives. Finalement je préfère ce second reproche. Toutefois le collège exécutif est conscient qu'il faut resituer ces rencontres.
Je vais donc ré expliquer l'ensemble des initiatives prises, des partis et personnalités rencontrés dans le cadre de l'orientation votée à Nantes.
La mobilisation sociale, mais aussi le désenchantement par rapport à la politique du gouvernement Raffarin, l'éclatement de notre société avec la multiplication d'aspirations diverses parfois contradictoires, demandent des solutions politiques. Aujourd'hui plus encore qu'hier, la politique n'est pas l'apanage des seuls partis politiques. Les syndicats, le mouvement associatif, les forums sociaux locaux demain le forum social européen, débattent, critiquent et envisagent des solutions. Les Verts individuellement sont partie prenante de ces mouvements, de ces débats. Et je m'en félicite.
Mais c'est insuffisant ! Notre parti doit donner sens et cohérence en faisant connaître son projet et ses propositions. Notre parti doit être capable de construire une alternative politique avec d'autres partis pour proposer un débouché politique au mouvement social.
Notre stratégie est donc en trois axes :
Construire le parti de l'écologie politique. Le développement de notre démocratie interne, gage de notre efficacité, notre réflexion programmatique, les initiatives que nous prenons, les débats avec le mouvement social, les débats avec l'ensemble des partis politiques démocratiques, le rassemblement des écologistes qui ne nous ont pas encore rejoints, tout cela contribue à cet objectif sans lequel rien ne sera possible. Alors un détour sur la question du rapport avec le MEI : un débat se développe chez eux sur le bilan de leur mouvement ; une partie de celui-ci se pose la question du bien fondé de leur stratégie ; notre attitude d'ouverture tend à leur permettre d'évoluer. Mais soyons clair rien ne sera possible qui mettrait en cause notre stratégie d'alliance avec la gauche. Les contacts sont donc aujourd'hui interrompus en attendant les résultats de leur assemblée générale de la mi-novembre.
Renforcer les orientations anti-productivistes et anti-libérales : construire les convergences solidaires. Il s'agit de créer les conditions d'une véritable alternative politique aux orientations libérales et social-libérales. Nos partenaires sont tant des militants des mouvements associatifs et syndicaux que des militants politiques. L'appel pour une alternative à gauche dit appel Ramulaud, qui a été signé par plusieurs centaines de militants Verts, à l'animation duquel participent plusieurs de nos amis, s'inscrit également dans ce cadre. La réunion du 28 septembre permettra d'échanger sur les formes que ce réseau peut prendre ; nous y serons présents. Je veux aussi attirer votre attention sur le débat qui débute actuellement au sein d'ATTAC sur la question de l'énergie : ce débat qui aura lieu dans l'ensemble des groupes locaux est un formidable moyen de faire progresser au sein de ce mouvement d'éducation populaire nos propositions.
Construire une alternative politique avec les partis de gauche. L'initiative que nous avons prise de proposer aux partis de gauche d'organiser ensemble des forums de la gauche s'inscrit dans cette construction. Cette initiative a été présentée au CNIR de juin et approuvée par le Collège Exécutif. Ce rappel est nécessaire par rapport à la désinformation à laquelle se sont laissées aller deux porte-parole. La démarche est claire : il s'agit devant et avec l'ensemble des acteurs sociaux de débattre l'ensemble des points programmatiques en faisant la liste des dissensus, des compromis possibles et des consensus également ; tous les participants sont d'accord pour débattre au fond de l'ensemble des questions en prenant le temps nécessaire et non de se réveiller quelques mois avant les élections. A moins que Chirac nous surprenne une fois de plus nous avons quelques années pour cette démarche : il est donc urgent de se hâter lentement. Je n'ai pas la naïveté de croire que la discussion en cénacle fermé avec le Parti Socialiste permettrait de le faire évoluer et de trouver un accord programmatique convenable. Souvenons nous de 1997 et de la préparation des législatives de 2002, qui à l'assemblée extraordinaire de Saint Denis a initié le processus de changement de majorité dans notre mouvement. Nous ferons évoluer les lignes au sein de la gauche en discutant publiquement avec tous les partis de gauche et en nous appuyant sur les convergences solidaires et les évolutions dans la société que nous aurons su construire.
La première réunion de préparation de ces forums a eu lieu le 8 septembre ; la seconde aura lieu le 6 octobre toujours en nos locaux ; les partis présents étaient les suivants : PRG, AGR, MRC, PS, PCF, Les Alternatifs et Régions et Peuples solidaires. Ils seront tous là le 6 octobre. Notre objectif est de trouver les formes qui permettent au plus grand nombre de se retrouver dans cette démarche de débat public et de bilan des accords et désaccords. La proposition de forums n'a donc pas de rapport avec les échéances électorales de 2004.
Pour conclure j'attire votre attention sur la cohérence du discours que nous tenons face à la situation des différentes forces politiques et dont le Monde et Libération ont très bien rendu compte dans leurs éditions du 9 septembre. Portons le tous ensemble !
La LCR, comme nous vous l'avions déjà dit lors des deux précédents CNIR fera des listes communes avec Lutte Ouvrière tant aux européennes qu'aux régionales. Cela crée une opposition minoritaire en leur sein et un trouble chez leurs sympathisants. Cyniquement on pourrait s'en réjouir : notre espace s'agrandit. Je ne m'en réjouis pas. En effet quand on voit parallèlement le Parti Socialiste vouer aux gémonies l'ultra gauche, nous voyons bien le risque majeur, que court l'ensemble de la gauche : l'UMP tranquille pour des années grâce à un électorat populaire qui déçu par les renoncements et le manque de perspective se réfugie dans l'abstention dès le premier tour, et à un électorat de gauche qui séduit par la radicalité apparente mais inopérante du discours LCR-LO s'abstient au second.
La responsabilité politique du PS est grande dans cette situation. Il doit accepter de débattre au grand jour de tout ce qui fait problème. Il ne peut pas réitérer l'attitude qu'il a eu sur la question des retraites : adopter à son congrès de Dijon une motion à l'unanimité, qui ne dit pas un mot sur les modes de financement et la durée de cotisation !
Alors oui " il n'y a pas d'alternance politique dans les prochaines années sans le parti socialiste, la question que nous nous posons c'est y-a-t-il une alternative politique possible avec lui ? " Oeuvrons ensemble à créer les conditions pour que la réponse soit positive.
Je finirai sur l'élaboration du programme et la réforme participative interne
Tout d'abord, je vous annonce une initiative que nous tiendrons le 9 octobre prochain, de 18h à 21h salle Jean Dame dans le deuxième arrondissement de Paris. Nous y organiserons avec des personnalités connues, expertes des questions environnementales, un colloque sur la crise de cet été et le réchauffement climatique.
En effet, nous devons approfondir le travail programmatique sur l'ensemble des questions et en premier lieu sur ce qui concerne l'environnement. Nous recherchons le débat avec l'ensemble de ceux qui réfléchissent à cette question ; Marie Hélène Aubert avec l'accord du Collège Exécutif s'est rendue aux journées d'été de CAP21, le mouvement de Corinne Lepage, dans cet esprit là.
La construction d'une alternative politique passe aujourd'hui par le débat sur le fond des politiques à mettre en oeuvre ; c'est pourquoi le processus programmatique que Christophe Porquier anime est essentiel pour notre parti aujourd'hui. Il sera marqué par un temps fort : la tenue d'une assemblée générale extraordinaire que nous vous proposons de tenir fin janvier à l'occasion du vingtième anniversaire de la création de notre parti. Nous débattrons des modalités demain.
Vingt ans, un bel âge, que nous fêterons également en améliorant les structures et fonctionnements mettant en oeuvre les recommandations issues de la réforme participative interne.
Les Verts sont le parti de l'écologie politique, héritier du meilleur de la gauche et porteur de l'utopie du 21ème siècle. 2004 sera une année forte de succès pour notre mouvement, prenons notre futur en mains !
(source http://www.les-verts.org, le 17 septembre 2003)