Déclaration de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, tirant le bilan du 32ème congrès du parti et mettant en avant les raisons de croire à un "communisme ressourcé" et à un rebond du Pari communiste lui-même, à Saint-Denis le 6 avril 2003.

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Circonstance : Clôture du 32ème congrès du PCF à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) le 6 avril 2003

Texte intégral

Discours de clôture du 32è congrès
Chères camarades,
Chères amies,
Nous touchons à la fin de ce congrès un congrès singulier du fait du contexte dans lequel il fut décidé et des défis qu'il avait à relever.

Le 21 avril au soir, chacun, chacune, nous étions porteurs de souffrances et de colères : l'extrême droite au second tour, le parti bien en dessous de 5%.
Nous avions également beaucoup de doutes sur l'avenir d'un courant transformateur, d'une visée communiste dans notre pays, voire sur l'avenir de notre parti lui-même, comme force utile à notre peuple.
Rien de tout cela n'est effacé. Pourtant, nous nous sommes mobilisés contre le parti de la haine, nous avons engagé la riposte à la politique dévastatrice de la droite et du Medef, nous sommes du rassemblement contre la guerre avec une détermination reconnue.
Nous nous sommes mobilisés, nous avons travaillé. Nous avons refusé de tourner la page sur les raisons de notre terrible affaiblissement. Nous avons refusé de renoncer à notre engagement émancipateur.
Nous avons cherché avec beaucoup de lucidité à comprendre mais surtout à construire.
Nous l'avons fait dans la confrontation des idées et le respect des individus. Nous l'avons fait entre communistes et enracinés dans la rencontre avec d'autres grâce aux forum.
Nous touchons à la fin de ce congrès Certes il ne va pas tout régler, les défis sont encore devant nous. Il faut que toute cette richesse de débats devienne initiatives politiques Mais ce congrès est une base solide, motivante.
Une base solide pour reconstituer un parti enraciné dans la société pour mieux la bousculer jusqu'à la libérer de tout ce qui l'étouffe. Une base solide pour un militantisme porteur de tant de révoltes et d'avancées au quotidien qu'il redonne vie et crédibilité à une visée transformatrice. Une base solide pour qu'émerge en nous une nouvelle envie de changer la vie, de changer le monde.
Cette capacité de révolte, cette envie de chambouler tout ce qui entrave celles et ceux qui vivent de leur travail, ce militantisme sont d'actualité.
Notre monde est malade, et notre terre tourne mal. Notre congrès s'est déroulé en plein vacarme au lointain, celui de la mitraille et des cris de douleur. Celui des corps à corps et des chars qui bombardent les maisons à Bagdad. Des milliers de morts. La guerre impérialiste et colonialiste est là par l'acharnement d'une super-puissance érigée en milice contre la volonté des peuples et des Nations unies.
Une guerre pour dominer le monde, une guerre pour du pétrole, une guerre qui vise à diviser l'humanité au nom du " bien et du mal ". Une guerre qui voit les multinationales se comporter comme des vautours, parce que sous les décombres, il y a encore de quoi faire. De quoi faire du profit !
Une guerre qui, en fait, couvre des luttes d'intérêt, des volontés de domination qui sont les fondements du système capitaliste.
C'est dans la guerre qu'il dévoile son visage le plus terrible !
Le conflit en Irak n'a que trop duré. Tout au long de ce congrès, cette exigence a retenti. Il y a déjà trop de morts. Il y a déjà trop de vies brisées, de maisons détruites, trop d'humiliations, de violence engouffrée dans la tête des enfants. La France doit reprendre l'initiative pour que l'ONU, réunie en assemblée générale condamne la guerre, exige l'arrêt des hostilités et propose les voies d'un règlement pacifique. La France doit prendre l'initiative pour que l'ONU construise la paix.
Le conflit en Irak est hors la loi, c'est ce que clament les opinions publiques et les nombreux manifestants. Il faut travailler tout de suite à une paix durable là, maintenant, en Irak. Mais là-bas aussi pour que cesse le conflit israélo-palestinien, la communauté internationale ne doit pas se résigner non plus à cette guerre qui n'en finit pas.
Le peuple palestinien a droit à la justice. Les peuples israélien et palestinien ont droit à la paix !
Il faut y travailler en Tchétchénie et dans bien d'autres pays qui, aujourd'hui, souffrent, même s'ils ne sont plus à la " une " du 20 Heures. Pour cela, il faut sans aucun doute changer l'ordre du monde. Alors oui, pour que cette paix se construise, en conjugaison avec les manifestations et toutes les initiatives de mobilisation, je vous propose que nous prenions l'initiative dans notre pays d'un forum pour la paix et pour le désarmement mondial, réunissant tous les pacifistes !
Seule la mobilisation des peuples peut peser pour la paix et faire reculer les fauteurs de guerre. Nous avons vu que les manifestations mondiales n'étaient pas vaines. Alors, jour après jour, agissons, nourrissons le débat, le rassemblement pour faire reculer la loi du plus fort ! Samedi prochain, soyons nombreux, encore plus nombreux dans les rues pour dire " Non à la guerre ". Oui, à un nouvel ordre international.
Oui, ce monde est malade, et la France est mise à mal.
Le Premier ministre, dit-on, a le sens de la formule. Elles ne font sourire que ceux qui se sentent à l'abri de l'entreprise de casse qui se cache sous les raffarinades.
J'entends à gauche que le gouvernement " fuirait, hésiterait et ne donnerait aucune visibilité par rapport à l'avenir ".
S'il fuit quelque chose, ce sont la concertation, la négociation, l'écoute des souffrances populaires. Mais il n'hésite pas à remplir les charters, à parler de " droits de l'hommisme ", il n'hésite pas à faire voter des lois liberticides, à s'attaquer au code du travail par ordonnances, à démanteler la République par une pseudo loi de décentralisation, ou à employer le 49/3 pour faire passer une loi scélérate sur les modes de scrutin. A tel point que le Conseil Constitutionnel se sent obligé de la censurer.
Son projet est clair, c'est la casse sociale, la casse des solidarités, la casse de la démocratie.
La liste est longue de ses mesures odieuses et gravissimes. S'appuyant sur la déception engendrée par la gauche au pouvoir, se nourrissant des peurs et attisant les divisions, la droite met en place une politique ultra-conservatrice. Ce sont les piliers de notre édifice social, de la solidarité qui sont directement visées.
La société que la droite et le patronat nous préparent n'est pas faite pour y vivre. Elle est faite pour trimer, pour servir les profits. Pour eux, le CAC 40 mérite bien quelques chômeurs de plus. Le tapis rouge est déroulé pour les multinationales.
Mais le gouvernement pourrait bien, comme on dit, se " prendre les pieds dans le tapis ". La riposte s'organise.
Jeudi, la grande mobilisation pour les retraites a montré au gouvernement qu'il ne ferait pas ce qu'il veut. Je lisais dans l'Huma ce slogan : " Retraité, oui, maltraité, non ". Nous sommes devant un véritable choix de société : voulons-nous oui ou non permettre aux salariés de partir à la retraite à soixante ans avec une pension digne ? Ou pensons-nous que puisque la durée de vie s'allonge, il faut travailler plus ? A écouter certains à droite, on se demande s'il ne faut pas autoriser les enfants à travailler dès 13 ans tout en laissant leurs arrières-grands parents au travail.
Les manifestants de jeudi ont répondu. Oui, ils veulent une réforme mais une réforme pour garantir la retraite à 60 ans et non pas pour la couler. Et qu'on ne nous dise pas que les moyens n'existent pas pour aller de l'avant! De l'argent inutile, il y en a, ayons l'audace d'aller le chercher pour le rendre socialement utile.
D'autres luttes montent pour l'emploi, pour la défense de l'hôpital, contre la privatisation d'Air France, pour la défense de l'école, de la formation professionnelle
D'autres luttes montent. Celle des jeunes de banlieues pour le respect des filles " Ni putes, ni soumises ". Celle des sans papiers pour leur dignité, comme celle contre la violence dans les établissements scolaires. Ou encore celle contre les bateaux poubelles.
A la Banque de France, dans la fonction publique, à EDF-GDF, à France Telecom, les salariés pensent intérêt général, services publics
Des salariés mènent des combats courageux. Je veux saluer ici les travailleurs de Metaleurop, ceux d'Aventis, d'Air Lib, ceux du Giat et tous ceux et celles que l'on ne nomme pas assez, ceux et celles sur lesquels les médias ont tourné la page, les Lu, les Moulinex, les Cellatex, dont certains n'ont pas trouvé d'autre issue que le suicide.
Ces luttes dans leur diversité nourrissent et appellent le débat et l'intervention politique. Des militants, des communistes et d'autres, avec ces salariés, ces hommes et ces femmes, cherchent à réouvrir la porte de la politique, à résister et à construire une véritable alternative. Leur calendrier, leur besoin quotidien, ce n'est pas d'attendre l'alternance. C'est maintenant qu'ils veulent trouver des réponses. Il y a de nouvelles envies de politique, nous l'avons vu dans nos forum. C'est pourquoi, ouvrir en permanence des espaces de construction politique est indispensable à une riposte large, capable de modifier le rapport de forces.
Il faut hisser le débat politique au niveau des défis à relever. Et ce gouvernement ne nous propose rien moins qu'un recul de civilisation, ne nous laissant plus de choix comme le chante Jean Ferrat qu'entre la jungle et le zoo. La droite et le patronat veulent piétiner tout ce qui nous rend libres et égaux, tout ce qui fait notre dignité d'hommes et de femmes, tout ce qui dans notre société construit du vivre ensemble et de la solidarité.
Face à tout cela, notre combat communiste serait-il dépassé, manquerait-il de sens ? Décidément, non.
J'ai envie de dire que tout cela, au contraire, fonde notre parti pris de contestation et de transformation.
D'ailleurs, les attentes qui demeurent à notre égard, les regards portés sur notre engagement contre la droite, pour la paix, ou avec les forum pour la construction d'une nouvelle alternative témoignent que beaucoup d'hommes et de femmes n'acceptent pas le sort qui leur est fait et ne renoncent pas à l'espoir.
Bien sûr, je suis, comme vous, lucide, notre parti est affaibli et cet affaiblissement fait douter de nous. Douter de notre capacité à être dans les combats, et dans les rassemblements nécessaires.
Bien sûr, comme vous, j'ai entendu les reproches qui nous ont été faits et je ne sous-estime pas les colères, les éloignements de ceux et celles qui ont eu le sentiment que nous les avions abandonnés, que nous étions devenus un parti comme les autres.
Bien sûr, il nous reste beaucoup à faire dans beaucoup de domaines pour renouer les liens politiques dans les quartiers et les entreprises, pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de s'engager dans ce combat émancipateur.
Bien sûr, tout ce qui bouillonne aujourd'hui dans la société n'attend pas après nous.
D'importants défis sont vraiment devant nous pour sortir de la nasse. Mais, nous avons quelques atouts importants. D'abord ce que représentent les communistes individuellement et collectivement dans le tissu profond de la société. Ensuite, il y a les choix que nous venons d'effectuer. Ils sont issus d'un débat sans faux- fuyants. A partir de la diversité, nous avons su chercher du commun. Le pluralisme sans tendance peut être un plus pour notre unité et la pertinence de nos propositions. Mais soyons clairs, il ne suffit pas de le décréter dans les textes, même en améliorant encore ceux-ci, il sera, l'expérience est là, le fruit de nos comportements, de notre volonté. Ce ne fut pas sans difficulté, mais nous nous en sommes approchés dans ce congrès, plus que certains ne le pensaient, peut être certainement plus que nous-mêmes ne le pensions.
" Le critère de la différence poussé à l'extrême peut blesser la ressemblance " affirmait il y a quelques jours notre ami et camarade Jack Ralite. Cette ressemblance nous l'avons redécouverte dans le débat. C'est ce qui doit faire notre force pour l'avenir. Ne figeons pas les positions. Nous avons travaillé, les communistes ont exprimé leur opinion dans les différentes phases, ils ont effectué des choix. A partir de là, nous avons tous réfléchi et cherché à faire du commun. Les communistes n'ont donné un chèque en blanc à personne, ils n'ont besoin de personne pour penser, choisir ou agir.
La réflexion se poursuivra après le congrès confrontée à notre politique, enrichie par nos initiatives. Il ne nous faut pas perdre ce que nous avons gagné depuis quelques mois. Nous sortons de cette démarche avec des choix forts et clairs concernant le communisme, concernant notre stratégie et les questions du rassemblement, concernant la vie de notre parti.
Nous avons affirmé notre volonté de ne pas rompre avec les intuitions fondamentales de la mutation. Elles nous appellent à penser le dépassement du capitalisme et le communisme en considérant toutes les libérations nécessaires. Elles nous invitent à mettre la démocratie au cur de notre parti, au cur de notre démarche, au cur de notre projet. Nous avons, dans ce congrès, porté un regard critique sur la conception et la pratique qui ont présidé à la mutation. Je ne propose donc pas de continuer comme avant. Je propose d'aller de l'avant.
Nous avons choisi de dépasser notre conception et notre pratique de l'union.
Aujourd'hui, de multiples attentes fourmillent dans la société, et de multiples attentes restent sans écho. Pour se déployer, elles manquent de perspectives, d'alternatives, parfois tout simplement de mots. Nous devons donner de l'espace à ces attentes populaires, nous devons les mettre en présence, nous devons leur permettre de pousser jusqu'aux actes, jusqu'aux rapports de force, jusqu'à la mise en uvre. Cela nous demande le courage de la rupture avec les schémas imposés ou les choix traditionnels. Cela nous demande de mettre au centre de notre démarche la volonté de rendre le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens. Le choix d'y aller seul pour ensuite se regrouper avec d'autres sans autre forme de procès, le choix de décider a priori avec qui il faut y aller. Le choix de se fondre dans un parti unique ou un cartel. Tous ces choix, qu'on le veuille ou non évacuent les contenus et la prise en main de ces contenus, des rassemblements et des alliances nécessaires par les citoyens et citoyennes eux-mêmes. Il nous faut beaucoup plus d'audace.
Mais alors renonçons-nous à jouer notre rôle de parti politique ? Certainement pas. Se dépasser, n'est-ce pas cela, être le parti qui, par son projet, sa démarche stratégique, fait du peuple lui-même le bâtisseur d'une société profondément transformée ! Se dépasser, n'est-ce pas cela, porter haut notre visée communiste, la façonner dans la glaise d'aujourd'hui, mener la bataille des idées.
Nous avons décidé de tout faire pour travailler au rassemblement du plus grand nombre pour élaborer des propositions, des exigences. Nous avons décidé de mettre toute la politique sur la place publique, jusqu'au choix des formes concrètes de l'action, et des alliances. Cela ne nous dépossède pas de notre choix en tant que communistes, mais cela déplace et amplifie le choc des idées et le champ de la politique. Cela scelle notre engagement de ne pas dessaisir le mouvement populaire. C'est la politique à ciel ouvert. Pour moi, cela est pleinement en phase avec notre conception du communisme. Plus, c'est une innovation profonde dans notre conception même de la politique, dans notre mise en actes du communisme en politique.
Nous avons également choisi de consolider et de donner du souffle à un parti militant, le parti de la fraternité. Un parti où chacun, chacune est à l'initiative, qui bannit toute forme d'élitisme, un parti où le pluralisme devient une richesse commune, un parti où les directions sont au service de l'activité et du rayonnement, un parti des intelligences mises en commun, un parti de l'ouverture. Un parti qui a le courage de ses convictions et de son projet, un parti qui ne nie pas la complexité du réel, mais qui s'y affronte. Nous savons les efforts que nous avons à faire sur la facilité et sur l'habitude pour nous changer nous-mêmes, nous dépasser, être mieux et plus communistes. Nous savons que ces efforts théoriques et sur le terrain sont encore en partie devant nous.
Le troisième atout dont nous disposons, ce sont les initiatives que nous venons de décider d'engager. Des milliers d'échanges avec les jeunes pour donner à voir de leur problèmes et aspirations et prendre le contre-pied de leur stigmatisation. Cette initiative va se nourrir du dynamisme du Mouvement " Jeunes communistes " qui rassemble, agit, bouscule les idées reçues.
Nous allons également entamer une grande campagne sur les questions européennes. Elle va nous permettre de faire vivre pleinement notre conception du rassemblement, de mettre en débat nos grandes options : une Europe libérée de la tutelle des marchés pour répondre aux exigences sociales, une Europe démocratique où les citoyens et les acteurs sociaux ont les moyens effectifs de participer, une Europe actrice sur la scène internationale pour faire droit à la voix des peuples. Nous allons nous inscrire dans la dynamique du Forum social européen de Saint Denis-Paris-Ivry-Bobigny qui se tiendra à l'automne. C'est un lieu essentiel pour qui réfléchit à changer le monde. C'est un lieu où les communistes ont toute leur place dans le débat.
Enfin, nous allons proposer de nombreuses rencontres dans les entreprises, pour lancer les chantiers d'une sécurisation de l'emploi et de la formation. Oui, nous allons concrètement démultiplier nos interventions sur les lieux de travail, en nous appuyant sur l'activité communiste qui s'y développe déjà et en allant au-delà.
Ces trois initiatives, nous voulons les tenir dans la durée, pour construire en profondeur du politique. Nous allons devoir faire preuve de ténacité et de suite dans les idées, elles méritent, je crois notre engagement. Bien sûr, l'activité de notre parti ne va pas se limiter à ces trois campagnes nationales. Nous sommes déjà engagés dans de nombreuses batailles, pour des services publics de qualité dans les zones rurales, pour le respect des libertés syndicales et politiques, contre les licenciements, pour une véritable décentralisation, pour le droit à l'eau, au logement, à la santé, contre les discriminations sexistes, racistes, homophobes Nous allons encore amplifier notre effort dans la mobilisation sur la question des retraites, un dépliant est d'ailleurs en préparation pour faire pièce à l'intoxication, fût-elle pédagogique, du gouvernement. C'est sur tous ces terrains que nous voulons être présents.
Ce potentiel humain, ces choix clairs, ces initiatives, ce sont des éléments essentiels pour écrire notre avenir. Nous sommes profondément unis sur notre choix du communisme. Nous voulons dépasser le capitalisme, nous appuyer sur tout ce qui est beau, sur tout ce qui libère dans notre monde pour renverser toutes les dominations et bâtir un monde de partage. Cela commence aujourd'hui et nous tire vers d'autres lendemains. Décidément, nous ne voulons pas renoncer à ce que les hommes et les femmes vivent libres, dignes et égaux. Voilà notre source, voilà notre force.

Cela demande un bel effort de direction. Je sais les critiques, les doutes qui se sont exprimés sur le travail de la direction nationale. Chacun doit assumer ses responsabilités. C'est le sens que, pour ma part, j'ai donné à la remise de mon mandat.
A l'occasion de ce congrès, des camarades qui ont donné de leur temps et de leur énergie au Parti communiste en participant aux activités du Conseil national pendant de nombreuses années le quittent. Je voudrais les remercier chaleureusement, leur dire que leur apport a compté dans ces périodes difficiles. Je sais que cet engagement, ils ou elles vont le poursuivre au service de notre idéal. Je voudrais dire mon amitié à chacun et à chacune, à Sylviane, à Jean-Claude et à tant d'autres. Robert Hue ne nous quitte pas. Je compte sur lui, on continue ensemble.
Je voudrais également vous dire que dès la fin de la semaine prochaine le Conseil national sera réuni. Nous débattrons de notre travail. Cette direction va s'engager à la transparence, à la rigueur autant qu'à l'audace. Ce sera, je le souhaite, une direction militante. Une direction qui se placera au service de l'initiative communiste, qui devra faire vivre notre intervention sur tous les domaines et devra s'entourer de toutes les énergies. Enfin, je mesure avec humilité et appréhension, avec détermination la responsabilité que vous m'avez confiée au nom des communistes.

Mais, toutes et tous nous le constatons ici, pour mener les batailles qui nous attendent, pour faire vivre nos orientations, nous avons un besoin essentiel, celui d'un parti de militantes et de militants où chacun et chacune est à l'initiative.
Cela exige une vie toujours plus démocratique de notre organisation, cela exige que chaque communiste ait accès à toutes les informations et formations, cela exige les moyens de l'initiative et de la proximité Oui, tout cela est essentiel.
Cela exige également que nous soyons plus nombreux. 135 000, c'est beaucoup pour une force politique aujourd'hui, oui, mais c'est trop peu pour une force révolutionnaire qui fait de l'intervention des hommes et des femmes le cur du changement.
Ouvrons la porte du parti, appelons celles et ceux qui cherchent les chemins d'un engagement efficace pour transformer la société et le monde, à y entrer, faisons en sorte qu'ils y soient comme chez eux. C'est le sens de la décision que nous avons prise hier d'une adresse.
Permettez-moi de m'arrêter sur cette décision pour préciser qu'elle s'adresse également à nos camarades qui nous ont quitté, que nous avons écartés et souvent blessés.
Cette adresse ne peut être un appel sans suite, elle ne peut être unilatérale. Cela serait un immense gâchis. Aussi je vous propose de créer un " comité de suivi ", dont tous ceux qui le souhaitent et je pense à des communistes qui ne sont plus membres du parti, pourraient être, pour transformer cette adresse en construction commune.
Cher-e-s camarades,
Notre congrès n'est pas une potion miracle, mais il nous a permis de réunir quelques bonnes cartes pour aller de l'avant, pour travailler à une nouvelle dynamique, à un nouvel élan. Nous savons que des obstacles réels se dressent sur notre route, nous ne les ignorons pas, mais nous avons décidé de les affronter en toute lucidité.
A l'issue de nos travaux, j'ai confiance. Je voudrais que cette confiance soit le lot de tous les communistes.
Nous allons défricher des chemins encore inusités où la politique est l'affaire de tous et toutes vers un monde de partage, nous allons débroussailler des chemins oubliés où la jungle capitaliste recouvre la piste vers la solidarité, la justice, la dignité, nous allons inventer un printemps pour le communisme. Oui, avec d'autres, avec tous ceux qui le veulent, nous allons agir pour changer le monde.
Nous allons repartir, aux quatre coins de France, chacun, chacune parmi les siens. Et nous ne pourrons pas faire comme si rien ne s'était passé ces jours-ci. Il faut que cet espoir qui nous habite, il faut que ces valeurs que nous portons, il faut que ces propositions que nous faisons éclatent au grand jour.
C'est pourquoi, je vous propose que nous adressions ensemble un appel à tous ceux et celles qui souffrent de la main mise du système capitaliste sur leur vie, à tous ceux et celles qui aspirent en l'épanouissement des hommes et des femmes en une société libérée de toutes les dominations et exploitations, à tous ceux et celles que nous côtoyons dans nos immeubles, dans nos villages, sur nos lieux de travail, dans nos familles, à tous ceux et celles qui attendent un peu, ou beaucoup, voire passionnément d'une force capable d'être avec eux pour résister et construire un autre avenir.
Chers camarades,
Cet appel, j'ai eu envie de l'écrire, et j'ai, aujourd'hui, envie de vous le lire :
" Madame, mademoiselle, monsieur,
Le monde va mal ! Voyez cette guerre meurtrière juste pour être les maîtres du monde !
Le monde va mal. Nous voici, hommes et femmes, comme des fétus de paille soumis à la bonne volonté des multinationales.
Le monde va mal. Il est entre les mains d'un groupe de puissants, qui tirent les ficelles, et retirent les bénéfices. Il est emprisonné par la loi de l'argent. Vous avez vu ces salariés jetés dehors comme des malpropres dans tant d'endroits de France que certains finissent par trouver ça normal. Vous avez vu cette société où les maternités ne répondent plus aux besoins, où les femmes vont bientôt retourner accoucher à la maison, où des hôpitaux sont débordés quand d'autres se voient imposer la fermeture. Vous avez vu ces pétroliers qui coulent au large et souillent notre terre, parce que des armateurs ont voulu toujours plus de profits. Vous savez ce qu'est le SMIC et mesurez en proportion l'insolence du baron Seillière. Vous connaissez des jeunes en quête d'un avenir, des emplois-jeunes que l'on met à la porte, des étudiants contraints à travailler chez Mac Do pour payer leurs études. Vous voyez ce gouvernement s'attaquer aux retraites, à la Sécurité sociale, aux services publics.
Le monde pèse lourd sur nos épaules. Il nous impose le règne de la loi du plus fort, des vies à la petite semaine. Mais nous ne pouvons pas vivre dans la peur, la peur des autres et celle du lendemain. Nous ne pouvons pas nous résigner aux injustices, aux inégalités, aux désastres humains et écologiques. Vous en avez assez de ces cités où l'on vit mal, où la violence s'installe, où le chômage et la précarité sont le lot de beaucoup. Vous ne comprenez pas qu'une femme soit condamnée pour n'avoir pas su empêcher les incivilités de son enfant. Vous avez croisé ces sans-papiers vivant depuis longtemps sur notre territoire, à la vie déjà déchirée, que l'on rejette en bloc aux portes de l'Europe par charters. Vous avez entendu parler de ces jeunes garçons morts de froid dans le train d'atterrissage des avions pour fuir la misère et parfois la persécution. Vous avez vu défiler ces filles et ces garçons des cités qui demandent le respect mutuel, qui ne veulent plus que d'autres filles connaissent le sort de Sohane.
Le monde pèse lourd sur nos épaules, sur nos vies et comme pour peser plus encore, il est en pleine dépression. La crise a fait son nid sur tous les continents. De tous côtés se cherchent de fausses solutions : dans la course à la guerre, dans la course au profit, dans la violence urbaine, dans la tentation du repli, dans la correction du système à la marge.
Nous ne pouvons pas laisser faire.
Il n'est pas possible pour chacun de rentrer chez soi, fermer les verrous, les volets, les yeux, et puis se taire. Nous ne pouvons pas nous résoudre à être dominés, exploités, aliénés, au travail et dans toute notre vie quotidienne. Les responsables de nos difficultés ne sont pas nos voisins, les autres, ceux qui ne viennent pas du même village, ceux qui ne croient pas, ceux dont le Dieu a un autre nom. Non, c'est le capitalisme qui nous casse le monde.
Le capitalisme, c'est la guerre qui hante notre planète.
Le capitalisme, c'est l'impasse économique au bout de laquelle nous sommes arrivés. La concurrence à tout crin qui provoque les bas salaires, la chute de la consommation, la misère, les licenciements, l'abandon des projets industriels, le boursicotage stérile.
L'économie, parce qu'elle ne sert pas les êtres humains mais parce qu'elle s'en sert, tourne sur elle même, elle tourne mal.
Le capitalisme, c'est la guerre économique. L'Organisation mondiale du commerce veut soumettre au marché tous les secteurs de nos vies, de la culture, à la santé, en passant par l'éducation, l'eau, l'énergie ou la communication.
L'Afrique se voit interdire l'accès à des médicaments contre le Sida pour le bénéfice des trusts pharmaceutiques américains.
Les petits producteurs, d'Amérique latine ou d'Europe sont exploités pour le plus grand bénéfice des centrales d'achat occidentales.
La planète est en danger par le développement des émissions de gaz à effet de serre, par l'exploitation irréfléchie de la nature, par l'aménagement insensé du territoire qui conduit par exemple à des inondations massives et répétées.
Le capitalisme, c'est l'échec social. Le chômage augmente. Les salaires sont à la baisse. La qualité du logement se dégrade. Le processus éducatif est en difficulté. Les droits des salariés sont rognés de toutes parts.
Le capitalisme, c'est le séisme qui parcourt la démocratie, symbolisé chez nous par le résultat du 21 avril. L'abstention grimpe et se fortifie. Pour la première fois de notre histoire, nous avons vu l'extrême droite parvenir au second tour de l'élection présidentielle, ce parti de la haine, de la démagogie, du racisme. Ce parti qui bafoue les valeurs de la démocratie.
Le mal est profond.
Durant les dernières décennies, les politiques menées ont au mieux amélioré quelques aspects de nos vies, mais n'ont pas changé l'essentiel. La pédagogie du renoncement a fait des dégâts. La gauche a déçu, et dans ce contexte, le parti communiste, pris dans un rapport de force certes difficile, n'a pas répondu aux espérances que vous placiez en lui. Aujourd'hui, le gouvernement de droite encourage le système. Il délie les mains des puissances de l'argent, et du patronat. Il installe un climat de répression et de peur. Il crée de l'insécurité sociale et démocratique.
La crise actuelle, qui fait rage dans tous les domaines de la société, montre l'impasse dans laquelle nous conduit le système. Elle appelle des réponses audacieuses qui sont tout sauf le repliement. Car notre monde n'est pas tout noir loin de là.
Dans nos vies, il y a des choses qui valent le coup. Des actes de solidarité se vivent au quotidien. Des hommes, des femmes, des jeunes, se mobilisent pour la justice, pour une autre mondialisation. Le mouvement des peuples a entravé la route de la guerre et mis en difficulté les fauteurs de guerre. Des inventions humaines servent l'épanouissement des hommes et des femmes. La révolution informationnelle nous apporte aussi des outils de partage, de coopération, de remise en cause des pratiques élitistes Les richesses, les savoirs, la connaissance du monde n'ont jamais été aussi grands. La capacité de l'humanité à maîtriser et à choisir son destin existe. Nous pouvons décider de vraiment vivre ensemble et non pas les uns contre les autres.
Oui, vraiment, les potentiels existent pour de nouvelles avancées de civilisation.
Il y a besoin de révolution. Soit le monde s'enfonce dans la crise, plie sous le capitalisme et hypothèque son avenir. Soit il décide de s'en sortir, de se prendre en main, de changer d'orientation.
Il y a besoin de révolution. Non pas d'une révolution de discours ou de violences. Non pas d'une révolution de palais ou qui fait table rase. Non pas la révolution d'une avant-garde grosse de dictature à venir. Non pas la révolution comme coup de baguette magique.
Il y a besoin de révolution celle qui est portée, qui se construit à partir de tout ce qui bouge, de tout ce qui lutte, de tout ce qui conteste, de tout ce qui s'invente, se réfléchit et se construit.
Il s'agit de faire reculer toute ce qui nous domine, nous exploite, nous humilie. Il s'agit de battre en brèche l'argent roi et les inégalités. Il s'agit de pousser la démocratie du quartier à la planète, et de faire émerger concrètement un monde partagé, un monde de coopération entre les individus et les peuples, un monde pour tous et toutes. Il s'agit du partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs.
Il y a besoin de révolution parce que nous ne pouvons renoncer au droit à chaque homme, chaque femme de vivre pleinement sa vie. Au droit de vivre libres et égaux. Au droit d'avoir accès à l'eau, à la nourriture, à l'éducation, à la santé, au travail, à la culture, aux connaissances
Il y a besoin de révolution pour faire reculer toutes les injustices, toutes les discriminations.
Les communistes croient que notre société doit vraiment se bâtir de liberté, d'égalité, de fraternité. Ils veulent un monde où les êtres humains ont plaisir à vivre ensemble. Où l'égale dignité de chacun et de chacune ne souffre aucun écart. Où chacun, chacune peut créer et inventer.
Cette révolution, il faut dès aujourd'hui la fertiliser.
Déjà, dans notre histoire, des choses ont bougé, même insuffisamment. Des acquis sociaux et démocratiques ont été conquis, même s'ils sont imparfaits. Aujourd'hui encore, les communistes veulent se battre pour gagner partout où c'est possible, des avancées concrètes. Mais en faisant cela, ils ne veulent pas en rabattre sur leur idéal. C'est pourquoi les communistes proposent de grandes réformes audacieuses.
Travailler à une véritable démocratie. Parce qu'il faut inventer un monde où chaque peuple a sa place, où chacun a son mot à dire. Les communistes pensent qu'il faut transformer la République, pour une véritable participation des citoyens et citoyennes à l'élaboration et aux choix. Ils pensent qu'il faut faire entrer la démocratie à l'entreprise réellement en donnant du pouvoir aux salariés, aux usagers et aux consommateurs. Les communistes proposent une autre Europe, qui rompe avec les diktats de Maastricht, qui impulse des orientations sociales, solidaires et démocratiques, qui rende le pouvoir aux citoyens et citoyennes, qui ne s'enferme pas dans un marché égoïste et un libéralisme échevelé. Ils proposent d'agir pour un monde de paix et de coopération, un monde de développement maîtrisé et partagé, où chaque peuple compte dans les institutions internationales qui feront place aux débats contradictoires
Rendre un service public de qualité aux citoyennes et citoyens. Parce que la réponse aux besoins universels doit être à la hauteur pour chacun et chacune. Les communistes proposent de gérer les services publics démocratiquement avec les salariés, les usagers, les élus. Ils proposent d'étendre et de renforcer leur activité dans les domaines de l'énergie, de la gestion de l'eau, de l'éducation, du logement, de la santé Ils proposent un plan d'ensemble audacieux pour les grands ensembles et les quartiers populaires pour un logement, un environnement, une ville de qualité. Ils proposent d'investir dans l'éducation, la recherche, la culture, parce que nous voulons vivre toujours plus en hommes et femmes libres, égaux et responsables. Les communistes proposent enfin d'étudier des coopérations européennes et mondiales réelles, de refuser la mise en concurrence internationale dans ces secteurs.
Construire une sécurité d'emploi et de formation. Parce que les hommes et les femmes, leur force de travail, leur intelligence ne sont pas des marchandises. Parce que le chômage et la précarité sont insupportables. Parce que le monde bouge et qu'il faut se former, apprendre tout au long de sa vie. Les communistes proposent d'instaurer un système permettant d'alterner un vrai travail, une vraie formation, activités sociales reconnues avec la garantie d'un bon revenu pour tous.
Mettre en place des alternatives crédibles à la Bourse. Parce que la rentabilité à tout crin écrase les hommes et les femmes, écarte tout respect de l'environnement et atrophie l'activité humaine. Les communistes proposent des politiques publiques permettant de rendre utiles les richesses produites.
Cette révolution, elle est à construire. Au jour le jour. Avec chacun et chacune. Avec vous. C'est ce que nous voulons faire en mettant vraiment en débat sur la place publique, mettre sur la table chaque fois que nécessaire, tous les choix politiques. C'est aussi le sens des trois grandes initiatives que le Parti communiste vient de lancer, sur les lieux de travail autour de la sécurité d'emploi et de formation, vers les jeunes avec une grande enquête qui leur donne la parole, dans des forums sur l'Europe.
Les communistes sont là, avec leurs faiblesses, mais aussi avec leurs révoltes et leurs envies. Disponibles.
Le monde est à nous tous. Il ne doit pas nous échapper. Il ne doit pas nous écraser.
Ces quelques mots sont un appel modeste mais plein d'énergie pour bâtir l'avenir. Prenez-le comme une invitation. C'est avec vous que le combat communiste a une raison d'être.
C'est un appel à l'espoir. Nous ne devons pas renoncer, nous ne devons pas nous résigner. Nombreux sont les hommes et les femmes qui sont engagés diversement là où ils vivent pour faire changer les choses dans leur quartier, leur immeuble, leur école, leur entreprise, le monde... Nombreux sont ceux qui par leurs actes du quotidien résistent à l'individualisme et au chacun pour soi. Leur engagement compte beaucoup. Chaque coin enfoncé dans ce système en dépression est un coup porté à la loi du plus fort, au règne de l'argent. Chaque coin enfoncé dans ce système ouvre une brèche, ouvre un espoir.
C'est un appel au " tous ensemble ". Ne nous laissons pas enfermer dans les divisions que souhaitent le gouvernement et le Medef, resserrons les liens entre voisins, entre salariés, entre habitants de France, entre citoyens du monde.
C'est un appel à changer le monde.
C'est la dignité de chaque homme, de chaque femme qui est en jeu. Il n'y aura pas de vrai changement venu d'en haut. Le progrès viendra du plus grand nombre, si nous décidons tous ensemble de faire bouger les choses.
C'est à cela que les communistes travaillent. C'est cela qu'ils nomment communisme. Le dernier congrès du PCF a porté un regard critique sur la période passée. Pour aller de l'avant, il a décidé de chercher à faire vivre le débat démocratique jusqu'au bout.
Nombreux sont ceux et celles qui ont envie que ce monde change. Pour le faire vraiment, il y a besoin de politique et il faut qu'elle soit entre les mains de tous. Il faut qu'elle soit votre affaire.
C'est pour cela que les communistes entendent construire avec tous ceux et celles qui le veulent, engagés ou non, le projet de transformation de la société qui est nécessaire et décider ensemble des manières de faire pour le porter. Voulez-vous y apporter votre pierre ?
C'est un appel à chaque homme et chaque femme. Ne fermons pas nos persiennes. Ne renonçons pas au bonheur. Ne jetons pas la politique et avec elle la démocratie aux oubliettes. Ensemble, nous pouvons être une force. Ensemble, nous pouvons changer le monde. "
Chères camarades
Cet appel que je viens de prononcer, chacun et chacune ici, chaque communiste le conjuguera à sa manière. C'est à la mienne que je l'ai fait.
Cet appel peut être le signe d'un communisme ressourcé, revitalisé après ces mois de difficultés, de débats, d'actions et d'espoir.
Le parti communiste peut-il rebondir ? Cette interrogation a été source de bien des déclarations autour de notre congrès. La réponse, nous l'avons donnée tous ensemble par nos débats. Nous allons la donner avec tous nos camarades en faisant lever, dans la riposte et la révolte, dans l'invention et l'audace, une visée communiste de notre temps.