Texte intégral
Q - Comment voyez-vous les conséquences régionales et internationales pendant les dix dernières années qui ont suivi la guerre du Golfe ?
R - La guerre du Golfe a révélé crûment les nouveaux rapports de force de l'après-guerre froide, ce que Saddam Hussein n'avait pas vu venir. L'invasion du Koweït et la guerre du Golfe qu'elle a entraînée ont eu des conséquences très négatives.
- L'Iraq et sa population subissent encore les conséquences de la politique désastreuse du régime. Comme le confirment les études de l'ONU, l'embargo économique qui a découlé de l'invasion du Koweït et des menaces iraquiennes, inévitable au début - et adopté par tous les membres permanents - a maintenant des effets très graves sur la société iraquienne : la population, en particulier les enfants, en est aujourd'hui la principale victime. La poursuite actuelle des bombardements est inutile et incompréhensible.
- La région aussi souffre encore de l'invasion du Koweït et de la guerre du Golfe. Le Moyen-Orient n'est toujours pas stabilisé.
La paix ne sera durablement garantie dans la région qu'après un règlement pacifique et conforme au droit international de la crise iraquienne. Le Conseil de sécurité, confronté ces dernières années à l'absence d'une pleine coopération iraquienne, mais aussi à certains errements de l'UNSCOM, cherche toujours les moyens de sortir de l'impasse. L'adoption en décembre 1999 de la résolution 1284, a marqué un premier pas dans cette direction.
Q - Quelles sont les perspectives quant aux sanctions imposées sur l'Iraq et quant aux relations futures entre la France et l'Iraq ?
R - La France considère que les sanctions imposées depuis dix ans sur l'Iraq sont devenues cruelles, inefficaces et dangereuses. Cruelles car elles punissent exclusivement la population iraquienne et les plus faibles en son sein ; inefficaces car elles ne touchent pas le régime, qui n'est pas incité à coopérer ; dangereuses car en nourrissant le ressentiment de la "génération embargo", cette génération de jeunes qui n'a connu que la guerre et les privations, elles accentuent le délitement de la société iraquienne. Elles font ainsi peser un risque supplémentaire sur la cohésion sociale du pays, et donc sur sa stabilité à moyen terme et celle de la région. La nécessaire sécurité régionale devrait pouvoir être assurée par d'autres moyens que l'embargo.
Pour ces raisons, la France, constatant le blocage de la situation au lendemain de l'opération "Renard du désert" en décembre 1998, a fait des propositions pour sortir de l'impasse, basées sur l'idée qu'un retour à un contrôle sur place, assorti d'un contrôle financier sérieux des revenus du pétrole, était indispensable pour garantir l'avenir, mais qu'en même temps une véritable perspective de levées des sanctions devait être ouverte à l'Iraq si celui-ci coopère avec le nouvel organe de contrôle des armements. Cette idée a largement inspiré la résolution 1284 de décembre 1999. Nous travaillons aujourd'hui à lever les ambiguïtés de ce texte, afin de faciliter la reprise du contrôle du désarmement et donc la suspension des sanctions.
Nous sommes prêts à reprendre avec l'Iraq des relations actives, notamment dans le domaine culturel et universitaire. Le développement futur de ces relations dépend pour une large part de l'évolution des relations entre l'Iraq et la communauté internationale, et du respect par le gouvernement iraquien des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Notre objectif demeure la réinsertion d'un Iraq pacifique et économiquement prospère au sein de la communauté internationale pour briser l'isolement dans lequel se trouve la population iraquienne depuis une décennie. Comme nous le rappelons régulièrement aux responsables iraquiens, il n'y a pas d'autre voie vers la réinsertion et la levée des sanctions que la coopération avec les Nations unies./.
(source http://www.diplomatie.gou.fr, le 2 août 2000)
R - La guerre du Golfe a révélé crûment les nouveaux rapports de force de l'après-guerre froide, ce que Saddam Hussein n'avait pas vu venir. L'invasion du Koweït et la guerre du Golfe qu'elle a entraînée ont eu des conséquences très négatives.
- L'Iraq et sa population subissent encore les conséquences de la politique désastreuse du régime. Comme le confirment les études de l'ONU, l'embargo économique qui a découlé de l'invasion du Koweït et des menaces iraquiennes, inévitable au début - et adopté par tous les membres permanents - a maintenant des effets très graves sur la société iraquienne : la population, en particulier les enfants, en est aujourd'hui la principale victime. La poursuite actuelle des bombardements est inutile et incompréhensible.
- La région aussi souffre encore de l'invasion du Koweït et de la guerre du Golfe. Le Moyen-Orient n'est toujours pas stabilisé.
La paix ne sera durablement garantie dans la région qu'après un règlement pacifique et conforme au droit international de la crise iraquienne. Le Conseil de sécurité, confronté ces dernières années à l'absence d'une pleine coopération iraquienne, mais aussi à certains errements de l'UNSCOM, cherche toujours les moyens de sortir de l'impasse. L'adoption en décembre 1999 de la résolution 1284, a marqué un premier pas dans cette direction.
Q - Quelles sont les perspectives quant aux sanctions imposées sur l'Iraq et quant aux relations futures entre la France et l'Iraq ?
R - La France considère que les sanctions imposées depuis dix ans sur l'Iraq sont devenues cruelles, inefficaces et dangereuses. Cruelles car elles punissent exclusivement la population iraquienne et les plus faibles en son sein ; inefficaces car elles ne touchent pas le régime, qui n'est pas incité à coopérer ; dangereuses car en nourrissant le ressentiment de la "génération embargo", cette génération de jeunes qui n'a connu que la guerre et les privations, elles accentuent le délitement de la société iraquienne. Elles font ainsi peser un risque supplémentaire sur la cohésion sociale du pays, et donc sur sa stabilité à moyen terme et celle de la région. La nécessaire sécurité régionale devrait pouvoir être assurée par d'autres moyens que l'embargo.
Pour ces raisons, la France, constatant le blocage de la situation au lendemain de l'opération "Renard du désert" en décembre 1998, a fait des propositions pour sortir de l'impasse, basées sur l'idée qu'un retour à un contrôle sur place, assorti d'un contrôle financier sérieux des revenus du pétrole, était indispensable pour garantir l'avenir, mais qu'en même temps une véritable perspective de levées des sanctions devait être ouverte à l'Iraq si celui-ci coopère avec le nouvel organe de contrôle des armements. Cette idée a largement inspiré la résolution 1284 de décembre 1999. Nous travaillons aujourd'hui à lever les ambiguïtés de ce texte, afin de faciliter la reprise du contrôle du désarmement et donc la suspension des sanctions.
Nous sommes prêts à reprendre avec l'Iraq des relations actives, notamment dans le domaine culturel et universitaire. Le développement futur de ces relations dépend pour une large part de l'évolution des relations entre l'Iraq et la communauté internationale, et du respect par le gouvernement iraquien des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Notre objectif demeure la réinsertion d'un Iraq pacifique et économiquement prospère au sein de la communauté internationale pour briser l'isolement dans lequel se trouve la population iraquienne depuis une décennie. Comme nous le rappelons régulièrement aux responsables iraquiens, il n'y a pas d'autre voie vers la réinsertion et la levée des sanctions que la coopération avec les Nations unies./.
(source http://www.diplomatie.gou.fr, le 2 août 2000)