Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur la politique économique et sociale du gouvernement, à l'Assemblée nationale le 1er octobre 2003.

Prononcé le 1er octobre 2003

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réponse à une question posée par M. Jean-Marc Ayrault, président du groupe parlementaire PS de l'Assemblée nationale, à l'Assemblée nationale le 1 er octobre 2003

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Je ne veux pas parler des chômeurs comme une statistique. Je sais qu'aujourd'hui, un grand nombre de Françaises et de Français sont victimes d'une situation économique difficile. Je veux bien, et je le comprends, que vous vous exonériez de toute responsabilité. Je ne chercherai pas à faire le procès du passé. Mais sachez que dans mon emploi du temps, tous les jours, il faut que je m'occupe de France Télécom, il faut que je m'occupe d'Alstom, il faut que je m'occupe d'un certain nombre de grands groupes qui ont été extraordinairement fragilisés par les politiques du passé.
Nous avons une logique simple : c'est que nous pensons, et je souhaite que dans notre pays nous puissions faire comme en Allemagne, parler, de manière raisonnable ensemble, de ces questions. Et je suis très ouvert à un débat majorité-opposition, parce qu'il s'agit là d'un sujet qui touche toutes les Françaises et tous les Français. Je n'ai aucun esprit partisan. Je crois simplement, comme en Allemagne, comme en Angleterre, que c'est en libérant les charges qui pèsent sur le travail qu'on crée du travail pour lutter contre le chômage.
C'est pour cela, que nous avons mené une politique qui a d'abord à allégé les charges dans les entreprises, de plus de 3 milliards d'euros depuis 16 mois. Des charges qui pèsent sur le travail pour favoriser l'emploi. Vous oubliez que notre emploi, par exemple dans les industries, a augmenté de 1,5 million ces derniers mois. Parce qu'il y a des destructions mais n'oubliez pas aussi tous ceux qui dans notre pays aujourd'hui, par la qualité de leur travail, la qualité de leurs décisions créent des emplois. Et nous avons besoin de leur énergie, de leur talent. Et ce n'est pas en les assommant ou en les critiquant que l'on pourra les mobiliser car toutes les forces vives de ce pays doivent être mobilisées pour créer du travail et créer de l'emploi.
Je voudrais enfin vous dire, monsieur le président, que je suis très ouvert, comme vous, au dialogue social. Et je crois que, comme vous, on peut, par le dialogue social, faire en sorte que l'on trouve des solutions pour, entreprise par entreprise, essayer de dégager des forces d'avenir, capables de développer les entreprises. Mais la démarche qui est la nôtre est à l'opposé de la démarche autoritaire qui a été prise sur les 35 heures qui, hier - cette démarche autoritaire, sans discussion, sans dialogue social - qui, hier, a fragilisé notre industrie et aujourd'hui nous coûte en emplois !

(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 octobre 2003)