Texte intégral
Q - Est-ce que le ministre danois a avancé la question de l'Autriche et une éventuelle levée des sanctions ?
R - M. Petersen a fait avec M. Pierre Moscovici et avec moi le point général de tous les sujets qui sont à l'ordre du jour du Conseil européen de Feira. L'Autriche n'est pas à l'ordre du jour de ce Conseil, théoriquement. Nous avons parlé également des relations bilatérales qui sont très bonnes. Ces relations sont plus que cordiales. Elles sont amicales.
Q - (sur l'Autriche)
R - L'Autriche a été mentionnée, mais d'une façon interrogative, car normalement ce n'est pas au programme, mais il est question que la présidence portugaise fasse une sorte de point de la situation.
Q - Et quel est votre avis là-dessus, enfin votre attitude sur une éventuelle levée des sanctions avant la présidence française ?
R - En ce qui concerne la France, nous avons déjà dit que nous trouvons que la présidence portugaise a géré avec intelligence ce problème et l'intention des autorités françaises, c'est de poursuivre dans la même ligne. Mais ce n'est pas le sujet. Je n'ai pas prévu de faire une conférence de presse là-dessus. Ce n'était pas précisément le sujet de notre conversation.
Q - Autour de votre priorité pour la présidence française, est-ce qu'il y a des divergences entre vos priorités et les priorités des Danois ?
R - Vous savez, les priorités c'est la Conférence intergouvernementale et nous allons faire tout ce qui dépend de nous pour avoir une vraie réussite. Nous ne voulons pas signer n'importe quel accord. Nous voulons une vraie réussite.
Q - Et là, vous avez le soutien profond des Danois ?
R - Je crois que nous avons des positions très proches sur beaucoup de sujets. En revanche, il faut encore travailler sur les coopérations renforcées parce que nous avons des conceptions un peu différentes. Mais ça ne me paraît pas insurmontable.
Q - Le Danemark est contre.
R - Nous avons une approche qui n'est pas tout à fait la même, donc il faut discuter. C'est normal.
Q - (sur les coopérations renforcées)
R - Je voudrais ajouter que pour nous, Français, la coopération renforcée doit être un mécanisme souple qui permettrait à l'avenir à un groupe de pays d'avoir un projet ensemble, qui pourrait aller plus loin que les politiques communes. Mais nous n'avons pas fait de liste. A priori tout est ouvert. Il n'y a pas de sujet qui soit déterminé a priori et il n'y a pas qu'une seule coopération renforcée envisageable.
Q - (sur les coopérations renforcées)
R - Non, c'est trop tôt pour dire ça. Notre raisonnement c'est simplement que si ce mécanisme n'existe pas, si ce mécanisme de souplesse n'existe pas, et bien nous allons progressivement avoir de plus en plus de difficultés à prendre des décisions communes avec l'élargissement. Donc c'est une précaution pour permettre le bon fonctionnement de l'Europe dans l'avenir. C'est notre conception et nous n'avons pas fait de plan.
Q - Une Europe à plusieurs vitesses en fait ?
R - Non. L'Europe à plusieurs vitesses c'est quand vous avez toujours les mêmes dans une première catégorie, et toujours les mêmes pays dans une deuxième catégorie. Or, dans ce système de coopérations renforcées diverses, vous pouvez très bien être dans une coopération renforcée mais pas dans l'autre. Ce ne sont pas forcément les mêmes.
Q - Et si les Danois disent non, est-ce qu'on avancera quand même sur l'euro ? Est-ce que la coopération renforcée nous aiderait ? Le Danemark peut-il rester à côté des questions qu'il n'aime pas ?
R - Je veux être optimiste pour l'euro et pour le Danemark.
Q - (Sur un accord entre la France et l'Allemagne)
R - Nous avons travaillé avec les Allemands pour rapprocher nos positions mais ce n'est pas complètement vrai dans le détail. Simplement, nous avons une approche commune, assez proche sur les trois points d'Amsterdam et sur la question des coopérations renforcées. Et, en effet, nous avons informé M. Petersen de cette démarche franco-allemande. Mais ce n'est pas un plan franco-allemand. Cela ne concerne pas tous les détails. C'est plutôt la volonté de tout faire ensemble pour que la Conférence intergouvernementale puisse réussir.
Q - Je voudrais vous poser une question sur la Syrie. Vous revenez de Damas, est-ce que vous pouvez nous préciser quelle est votre analyse de la situation en Syrie et la capacité de Bachar El Assad à exercer durablement le pouvoir ?
R - Ce n'est pas tellement le sujet. Nous souhaitons, tous les pays, nombreux, qui étaient présents, souhaitent que Bachar El Assad, si c'est lui qui est confirmé comme président - ce qui n'est pas le cas encore aujourd'hui, - quand il le sera, confirme un choix stratégique qui avait été fait par la Syrie depuis 1991, qui était le choix de la paix comme nous l'avons dit et comme l'ont dit les dirigeants américains et beaucoup d'autres. Et entre cette orientation stratégique et le fait de conclure la paix, nous savons que cela presse, c'est là où est la difficulté. Donc nous souhaitons évidemment que la négociation puisse reprendre et nous l'encourageons si nous le pouvons.
Q - Mais en-deça du processus de paix, est-ce que vous avez des doutes ou des interrogations sur sa capacité à exercer le pouvoir et à s'y maintenir durablement ?
R - Non.
Q - Vous n'avez pas de doutes ?
R - Non.
Q - Au Danemark, un électeur sur 6 va voter non à cause de l'Autriche. Est-ce que cela vous impressionne ?
R - Je crois que c'est de la politique intérieure danoise.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2000)
R - M. Petersen a fait avec M. Pierre Moscovici et avec moi le point général de tous les sujets qui sont à l'ordre du jour du Conseil européen de Feira. L'Autriche n'est pas à l'ordre du jour de ce Conseil, théoriquement. Nous avons parlé également des relations bilatérales qui sont très bonnes. Ces relations sont plus que cordiales. Elles sont amicales.
Q - (sur l'Autriche)
R - L'Autriche a été mentionnée, mais d'une façon interrogative, car normalement ce n'est pas au programme, mais il est question que la présidence portugaise fasse une sorte de point de la situation.
Q - Et quel est votre avis là-dessus, enfin votre attitude sur une éventuelle levée des sanctions avant la présidence française ?
R - En ce qui concerne la France, nous avons déjà dit que nous trouvons que la présidence portugaise a géré avec intelligence ce problème et l'intention des autorités françaises, c'est de poursuivre dans la même ligne. Mais ce n'est pas le sujet. Je n'ai pas prévu de faire une conférence de presse là-dessus. Ce n'était pas précisément le sujet de notre conversation.
Q - Autour de votre priorité pour la présidence française, est-ce qu'il y a des divergences entre vos priorités et les priorités des Danois ?
R - Vous savez, les priorités c'est la Conférence intergouvernementale et nous allons faire tout ce qui dépend de nous pour avoir une vraie réussite. Nous ne voulons pas signer n'importe quel accord. Nous voulons une vraie réussite.
Q - Et là, vous avez le soutien profond des Danois ?
R - Je crois que nous avons des positions très proches sur beaucoup de sujets. En revanche, il faut encore travailler sur les coopérations renforcées parce que nous avons des conceptions un peu différentes. Mais ça ne me paraît pas insurmontable.
Q - Le Danemark est contre.
R - Nous avons une approche qui n'est pas tout à fait la même, donc il faut discuter. C'est normal.
Q - (sur les coopérations renforcées)
R - Je voudrais ajouter que pour nous, Français, la coopération renforcée doit être un mécanisme souple qui permettrait à l'avenir à un groupe de pays d'avoir un projet ensemble, qui pourrait aller plus loin que les politiques communes. Mais nous n'avons pas fait de liste. A priori tout est ouvert. Il n'y a pas de sujet qui soit déterminé a priori et il n'y a pas qu'une seule coopération renforcée envisageable.
Q - (sur les coopérations renforcées)
R - Non, c'est trop tôt pour dire ça. Notre raisonnement c'est simplement que si ce mécanisme n'existe pas, si ce mécanisme de souplesse n'existe pas, et bien nous allons progressivement avoir de plus en plus de difficultés à prendre des décisions communes avec l'élargissement. Donc c'est une précaution pour permettre le bon fonctionnement de l'Europe dans l'avenir. C'est notre conception et nous n'avons pas fait de plan.
Q - Une Europe à plusieurs vitesses en fait ?
R - Non. L'Europe à plusieurs vitesses c'est quand vous avez toujours les mêmes dans une première catégorie, et toujours les mêmes pays dans une deuxième catégorie. Or, dans ce système de coopérations renforcées diverses, vous pouvez très bien être dans une coopération renforcée mais pas dans l'autre. Ce ne sont pas forcément les mêmes.
Q - Et si les Danois disent non, est-ce qu'on avancera quand même sur l'euro ? Est-ce que la coopération renforcée nous aiderait ? Le Danemark peut-il rester à côté des questions qu'il n'aime pas ?
R - Je veux être optimiste pour l'euro et pour le Danemark.
Q - (Sur un accord entre la France et l'Allemagne)
R - Nous avons travaillé avec les Allemands pour rapprocher nos positions mais ce n'est pas complètement vrai dans le détail. Simplement, nous avons une approche commune, assez proche sur les trois points d'Amsterdam et sur la question des coopérations renforcées. Et, en effet, nous avons informé M. Petersen de cette démarche franco-allemande. Mais ce n'est pas un plan franco-allemand. Cela ne concerne pas tous les détails. C'est plutôt la volonté de tout faire ensemble pour que la Conférence intergouvernementale puisse réussir.
Q - Je voudrais vous poser une question sur la Syrie. Vous revenez de Damas, est-ce que vous pouvez nous préciser quelle est votre analyse de la situation en Syrie et la capacité de Bachar El Assad à exercer durablement le pouvoir ?
R - Ce n'est pas tellement le sujet. Nous souhaitons, tous les pays, nombreux, qui étaient présents, souhaitent que Bachar El Assad, si c'est lui qui est confirmé comme président - ce qui n'est pas le cas encore aujourd'hui, - quand il le sera, confirme un choix stratégique qui avait été fait par la Syrie depuis 1991, qui était le choix de la paix comme nous l'avons dit et comme l'ont dit les dirigeants américains et beaucoup d'autres. Et entre cette orientation stratégique et le fait de conclure la paix, nous savons que cela presse, c'est là où est la difficulté. Donc nous souhaitons évidemment que la négociation puisse reprendre et nous l'encourageons si nous le pouvons.
Q - Mais en-deça du processus de paix, est-ce que vous avez des doutes ou des interrogations sur sa capacité à exercer le pouvoir et à s'y maintenir durablement ?
R - Non.
Q - Vous n'avez pas de doutes ?
R - Non.
Q - Au Danemark, un électeur sur 6 va voter non à cause de l'Autriche. Est-ce que cela vous impressionne ?
R - Je crois que c'est de la politique intérieure danoise.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2000)