Texte intégral
Je voudrais à mon tour, Monsieur l'Ambassadeur, vous souhaiter la bienvenue ici puisque vous êtes tout récent dans cette ambassade avec une mission très importante. Je voudrais également remercier très sincèrement chacune et à chacun d'entre vous de vous être libérés pour cette rencontre, venant de Moscou ou d'ailleurs pour qu'ensemble, nous parlons de la France et de l'action que nous menons pour notre pays.
Je suis accompagné de parlementaires et de membres du gouvernement, D. Perben, le garde des Sceaux qui a travaillé aujourd'hui notamment sur des problèmes qui concernent les dossiers importants, comme les visas, afin d'avancer sur ces sujets pour obtenir cette réciprocité à laquelle nous sommes attachés. Avec le ministre de l'Industrie, N. Fontaine, nous avons parlé énergie-pétrole-gaz, de très grands projets d'envergure. Et puis avec le ministre des Transports, nous avons parlé aéronautique, grandes infrastructures, motorisation, et équipement d'aéroport. Enfin, avec notre ministre de la Recherche, devinez ce que nous avons obtenu ! Que Soyouz parte de Kourou, et que maintenant, nous puissions avoir une grande base qui nous permette d'avoir pour nos industries spatiales avec les Russes, mais aussi avec les Allemands et les Européens, au sein de l'Agence Spatiale Européenne, la capacité d'avoir accès à l'espace et à toutes ces richesses dans l'indépendance, et sans être, comme nous pourrions l'être, obligés de construire des partenariats qui ne seraient pas sur tel ou tel projet souhaitable. Nous gardons notre liberté d'action. Soyouz à Kourou, c'est pour nous très important. Ce n'est dirigé contre personne bien sûr, mais c'est la ligne de la France, cette capacité d'agir, d'agir avec ces partenaires et d'agir en liberté. C'est un élément très important des dossiers que nous avons traités aujourd'hui avec les membres du Gouvernement, avec monsieur Kassianov, avec le Président Poutine.
Je voudrais également vous remercier d'être engagés ici pour porter les messages, les produits, les activités de la France, pour être présents ici en Russie dans ce grand pays et être ainsi nos ambassadeurs de cette France d'ouverture que nous aimons, de cette France qui aime le monde, de cette France qui a une vision très large de l'Europe, de cette France qui, sans avoir peur de l'avenir, sait que c'est par son travail, par sa capacité à faire face à ces défis, qu'elle peut garder ce qu'elle a de fort et notamment son pacte républicain, son pacte social. C'est un des éléments très importants de cette France qui doit vivre à l'aise dans le XXIe siècle et qui, pour ce faire, doit s'engager dans le monde avec ses talents, ses expériences, ses entreprises. Je voudrais vous dire combien il est important pour nous d'avoir des Français qui, expatriés, mènent ces actions, libèrent leurs énergies, font preuve de leur talent pour que notre pays puisse être reconnu. C'est très important pour nous tous, on voit bien que la France a des défis à relever, et nous sommes engagés dans une action de mouvements pour relever ces défis. La France a besoin de faire face à un certain nombre de difficultés mais le fait avec un grand dynamisme. Quand je vois aujourd'hui que nos exportations ont augmenté de 9 % ici en Russie, nous le devons à cette capacité d'agir, à cette qualité du travail français, à cette capacité que vous avez à proposer services et produits à l'offre russe. C'est important de faire face à ces défis de notre cohésion sociale en France par cette création de richesses. Nous avons un très beau modèle social en France, nous y sommes attachés et nous devons le défendre. Mais pour défendre un modèle social, qui est l'un des plus avantageux du monde, encore faut-il créer des richesses, créer de la valeur ajoutée, créer l'expression même de nos talents, cet humain ajouté à l'économie qui crée la richesse, qui finance le pacte social, et qui finance l'équilibre républicain.
Et c'est pour cela que je suis particulièrement reconnaissant à tous les Français qui, à l'étranger, font en sorte que par leur travail, par leurs efforts, par leur audace - disons le -, la France peut avoir cette cohésion sociale par ce pacte républicain qui la rassemble. Nous avons demain, avec l'inauguration de l'exposition "France Tech", la démonstration vivante de la capacité de travail d'innovation des entreprises françaises, des salariés français et des ouvriers français qui sont aujourd'hui parmi les meilleurs du monde. Je tiens à vous le dire parce que j'ai l'occasion de circuler beaucoup et souvent de voir des industriels, de voir des dirigeants de pays lointains nous dire : la "qualité France", ça existe, c'est une qualité reconnue. Il nous faut la présenter, je suis très reconnaissant aux entreprises qui ont fait les efforts nécessaires pour présenter ces talents français à l'ensemble des partenaires russes qui seront ainsi en contact direct avec nos réalisations. Cette France de l'ouverture que nous voulons défendre, c'est aussi une France qui s'ouvre pour pouvoir assurer des sécurités à l'intérieur. Ces sécurités sont des sécurités physiques. Nous avons une situation en France, où nous devons toujours rester vigilants pour défendre les questions de sécurité. Nous avons fait des efforts pour ce faire, pour la justice, pour la sécurité, pour notre défense nationale aussi. Nous avons aussi des textes importants de Sécurité sociale pour la maladie, pour les retraites ; nous avons un certain nombre de réformes aussi à faire pour la formation qui est l'une des grandes sécurités sociales, pour mettre en situation cette formidable capacité d'énergie qu'a la France, notamment quand on regarde ce qu'elle fait à l'étranger. Je ne suis pas toujours d'accord avec monsieur Blondel, mais j'ai relu une déclaration aujourd'hui où il disait : "Les Français ne sont pas paresseux". Eh bien, c'est ma conviction, les Français ne sont pas paresseux, les Français veulent travailler, veulent qu'on puisse exprimer leur talent et quand ils ont trop de bureaucratie, qu'ils freinent un peu les difficultés, ils sentent que leur énergie a besoin d'être libérée. Les Français sont travailleurs, et quand je dis qu'il faut que globalement, on puisse travailler plus dans notre pays, c'est-à-dire qu'il y ait moins de chômeurs, qu'on puisse travailler un peu plus tard, qu'on puisse augmenter au total le nombre d'heures travaillées, c'est parce qu'on a besoin de cette capacité-là pour générer la richesse dont le pays a besoin.Et vous êtes l'exemple de ceux qui, expatriés, donnent cette richesse à la France et c'est pour cela que je suis parmi les différents messages que je suis venu vous dire merci.
Je voudrais aussi insister sur cette idée combien nous avons besoin de nous rassembler et de faire en sorte que les communautés françaises dans les différents pays puissent vivre avec tout le soutien de notre diplomatie, monsieur l'ambassadeur, tout le soutien des différents ministères, tout le soutien notamment qu'il est nécessaire d'avoir, je pense à l'une des préoccupations les plus importantes pour les parents qui sont ici, la formation des jeunes. Je suis sûr que le nouveau lycée français érigé à côté de l'église Saint-Louis-des-Français, qui ouvrira bientôt ses portes, apportera cette qualité de formation qu'on a le droit d'attendre quand on est français, d'un lycée français quelle que soit sa localisation. Et je suis très heureux qu'il puisse rassembler les jeunes des familles françaises de la maternelle à la classe terminale et qui puisse ainsi répondre à ce que vous faites pour la France et préparer vos enfants aussi à la fois à leur culture de l'ouverture mais aussi à la culture de l'identité ; on a besoin des deux. Il est clair qu'on a besoin de cette ouverture au monde dans un grand pays aussi cultivé qu'est la Russie, aussi puissant à bien des égards, aussi ancien et en même temps tout neuf. On a besoin de cette culture de l'ouverture mais on a aussi besoin de cette culture d'identité qui fait que par la musique, par la littérature, par toute l'expression artistique, mais aussi par des décisions historiques, nous avons des Histoires qui nous ont rapprochés. Aujourd'hui, aimer la France, c'est aussi aimer la Russie. C'est aussi construire une place pour la France en Russie, et être attentif naturellement à tous nos projets. Je voudrais vous dire que pendant que vous travaillez pour la France à Moscou, nous travaillons pour la France à Paris. Nous travaillons dur. Ce n'est pas toujours simple. Il y a de bons moments et il y a de mauvais quarts d'heure. Mais nous le faisons avec sérénité parce que nous le faisons avec détermination pour que la France soit plus forte dans une Europe plus large et plus grande. Pour que la France ait conscience que pour vivre son XXIe siècle, elle puisse le vivre avec cette sérénité intérieure des peuples qui croient en leur talent, des peuples qui ont une Histoire capable de leur donner des forces pour faire face à l'avenir, des peuples qui doivent trouver en eux-mêmes des causes plus grandes qu'eux pour pouvoir assumer leur propre devenir.
C'est ça la France que nous aimons, c'est cette France-là que vous représentez chacun d'entre vous, et c'est pour ça qu'il est très important qu'entre les Français de France et les Français de l'étranger, il y ait cette proximité permanente parce que chacun de nous a un peu de bleu, un peu de blanc, un peu de rouge. Vous en plus, vous pouvez le mettre dans les deux sens, mettre tous ensemble ces valeurs qui sont aujourd'hui des valeurs écoutées dans le monde entier, grâce notamment aux interventions du chef de l'Etat, grâce à ces messages, que ce soit le message du droit, pour que l'ONU soit le lieu de la source du droit pour la paix ; que ce soit pour l'OMC, pour que l'OMC soit un lieu de justice pour le développement économique, et demain pour une organisation mondiale de l'environnement qui développe la conscience de la planète qui nous porte et qui est notre mère, et que nous devons protéger parce qu'elle est menacée. C'est la France aujourd'hui qui dit : plus de droit, plus de justice, et plus d'environnement, plus de conscience de l'environnement. La France porte ces messages à Monterrey, à Johannesbourg, à l'ONU ; partout dans le monde, le Président aujourd'hui fait entendre ce message d'une France universelle, d'une France qui croit au XXIe siècle. Il serait paradoxal que la France croie au XXIe siècle, que la France propose des messages au monde et que la France ne croie pas en elle-même. Je crois qu'elle a tout pour croire en elle-même. C'est pour ça que vous êtes un formidable visage d'une France qui a confiance, d'une France qui ne reste pas les deux pieds dans les mêmes sabots, d'une France qui, consciente d'elle-même, sait aussi s'ouvrir aux autres. C'est, je crois, aussi dans notre tradition qu'au fond, cette culture de notre identité, nous ne la faisons pas pour nous-mêmes par esprit féodal ou par nostalgie, mais c'est en se connaissant soi-même qu'on va vers la culture de l'autre, qu'on va chercher à comprendre l'autre, qu'on fait de la différence un intérêt et un progrès. Je crois vraiment que c'est cette dynamique-là qu'il faut aujourd'hui saluer avec chacune et chacun d'entre vous.
Alors du fond du cur, merci à tous, vous allez avoir un lycée qui s'appellera Alexandre Dumas ; c'est un personnage considérable qui a voyagé, qui a écrit sur la Russie et Victor Hugo a écrit sur Dumas. Victor Hugo qui, malgré les talents de sa plume, n'a pas toujours été aimable sur l'ensemble des autres écrivains, disait d'Alexandre Dumas : "C'est un semeur de civilisation". Eh bien, chers amis Françaises et Français, ici dans la fédération de Russie, vous êtes des semeurs de civilisation et vous semez l'idée française. C'est pour ça que la France vous dit merci. Vive la République, et vive notre France.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 13 octobre 2003)
Je suis accompagné de parlementaires et de membres du gouvernement, D. Perben, le garde des Sceaux qui a travaillé aujourd'hui notamment sur des problèmes qui concernent les dossiers importants, comme les visas, afin d'avancer sur ces sujets pour obtenir cette réciprocité à laquelle nous sommes attachés. Avec le ministre de l'Industrie, N. Fontaine, nous avons parlé énergie-pétrole-gaz, de très grands projets d'envergure. Et puis avec le ministre des Transports, nous avons parlé aéronautique, grandes infrastructures, motorisation, et équipement d'aéroport. Enfin, avec notre ministre de la Recherche, devinez ce que nous avons obtenu ! Que Soyouz parte de Kourou, et que maintenant, nous puissions avoir une grande base qui nous permette d'avoir pour nos industries spatiales avec les Russes, mais aussi avec les Allemands et les Européens, au sein de l'Agence Spatiale Européenne, la capacité d'avoir accès à l'espace et à toutes ces richesses dans l'indépendance, et sans être, comme nous pourrions l'être, obligés de construire des partenariats qui ne seraient pas sur tel ou tel projet souhaitable. Nous gardons notre liberté d'action. Soyouz à Kourou, c'est pour nous très important. Ce n'est dirigé contre personne bien sûr, mais c'est la ligne de la France, cette capacité d'agir, d'agir avec ces partenaires et d'agir en liberté. C'est un élément très important des dossiers que nous avons traités aujourd'hui avec les membres du Gouvernement, avec monsieur Kassianov, avec le Président Poutine.
Je voudrais également vous remercier d'être engagés ici pour porter les messages, les produits, les activités de la France, pour être présents ici en Russie dans ce grand pays et être ainsi nos ambassadeurs de cette France d'ouverture que nous aimons, de cette France qui aime le monde, de cette France qui a une vision très large de l'Europe, de cette France qui, sans avoir peur de l'avenir, sait que c'est par son travail, par sa capacité à faire face à ces défis, qu'elle peut garder ce qu'elle a de fort et notamment son pacte républicain, son pacte social. C'est un des éléments très importants de cette France qui doit vivre à l'aise dans le XXIe siècle et qui, pour ce faire, doit s'engager dans le monde avec ses talents, ses expériences, ses entreprises. Je voudrais vous dire combien il est important pour nous d'avoir des Français qui, expatriés, mènent ces actions, libèrent leurs énergies, font preuve de leur talent pour que notre pays puisse être reconnu. C'est très important pour nous tous, on voit bien que la France a des défis à relever, et nous sommes engagés dans une action de mouvements pour relever ces défis. La France a besoin de faire face à un certain nombre de difficultés mais le fait avec un grand dynamisme. Quand je vois aujourd'hui que nos exportations ont augmenté de 9 % ici en Russie, nous le devons à cette capacité d'agir, à cette qualité du travail français, à cette capacité que vous avez à proposer services et produits à l'offre russe. C'est important de faire face à ces défis de notre cohésion sociale en France par cette création de richesses. Nous avons un très beau modèle social en France, nous y sommes attachés et nous devons le défendre. Mais pour défendre un modèle social, qui est l'un des plus avantageux du monde, encore faut-il créer des richesses, créer de la valeur ajoutée, créer l'expression même de nos talents, cet humain ajouté à l'économie qui crée la richesse, qui finance le pacte social, et qui finance l'équilibre républicain.
Et c'est pour cela que je suis particulièrement reconnaissant à tous les Français qui, à l'étranger, font en sorte que par leur travail, par leurs efforts, par leur audace - disons le -, la France peut avoir cette cohésion sociale par ce pacte républicain qui la rassemble. Nous avons demain, avec l'inauguration de l'exposition "France Tech", la démonstration vivante de la capacité de travail d'innovation des entreprises françaises, des salariés français et des ouvriers français qui sont aujourd'hui parmi les meilleurs du monde. Je tiens à vous le dire parce que j'ai l'occasion de circuler beaucoup et souvent de voir des industriels, de voir des dirigeants de pays lointains nous dire : la "qualité France", ça existe, c'est une qualité reconnue. Il nous faut la présenter, je suis très reconnaissant aux entreprises qui ont fait les efforts nécessaires pour présenter ces talents français à l'ensemble des partenaires russes qui seront ainsi en contact direct avec nos réalisations. Cette France de l'ouverture que nous voulons défendre, c'est aussi une France qui s'ouvre pour pouvoir assurer des sécurités à l'intérieur. Ces sécurités sont des sécurités physiques. Nous avons une situation en France, où nous devons toujours rester vigilants pour défendre les questions de sécurité. Nous avons fait des efforts pour ce faire, pour la justice, pour la sécurité, pour notre défense nationale aussi. Nous avons aussi des textes importants de Sécurité sociale pour la maladie, pour les retraites ; nous avons un certain nombre de réformes aussi à faire pour la formation qui est l'une des grandes sécurités sociales, pour mettre en situation cette formidable capacité d'énergie qu'a la France, notamment quand on regarde ce qu'elle fait à l'étranger. Je ne suis pas toujours d'accord avec monsieur Blondel, mais j'ai relu une déclaration aujourd'hui où il disait : "Les Français ne sont pas paresseux". Eh bien, c'est ma conviction, les Français ne sont pas paresseux, les Français veulent travailler, veulent qu'on puisse exprimer leur talent et quand ils ont trop de bureaucratie, qu'ils freinent un peu les difficultés, ils sentent que leur énergie a besoin d'être libérée. Les Français sont travailleurs, et quand je dis qu'il faut que globalement, on puisse travailler plus dans notre pays, c'est-à-dire qu'il y ait moins de chômeurs, qu'on puisse travailler un peu plus tard, qu'on puisse augmenter au total le nombre d'heures travaillées, c'est parce qu'on a besoin de cette capacité-là pour générer la richesse dont le pays a besoin.Et vous êtes l'exemple de ceux qui, expatriés, donnent cette richesse à la France et c'est pour cela que je suis parmi les différents messages que je suis venu vous dire merci.
Je voudrais aussi insister sur cette idée combien nous avons besoin de nous rassembler et de faire en sorte que les communautés françaises dans les différents pays puissent vivre avec tout le soutien de notre diplomatie, monsieur l'ambassadeur, tout le soutien des différents ministères, tout le soutien notamment qu'il est nécessaire d'avoir, je pense à l'une des préoccupations les plus importantes pour les parents qui sont ici, la formation des jeunes. Je suis sûr que le nouveau lycée français érigé à côté de l'église Saint-Louis-des-Français, qui ouvrira bientôt ses portes, apportera cette qualité de formation qu'on a le droit d'attendre quand on est français, d'un lycée français quelle que soit sa localisation. Et je suis très heureux qu'il puisse rassembler les jeunes des familles françaises de la maternelle à la classe terminale et qui puisse ainsi répondre à ce que vous faites pour la France et préparer vos enfants aussi à la fois à leur culture de l'ouverture mais aussi à la culture de l'identité ; on a besoin des deux. Il est clair qu'on a besoin de cette ouverture au monde dans un grand pays aussi cultivé qu'est la Russie, aussi puissant à bien des égards, aussi ancien et en même temps tout neuf. On a besoin de cette culture de l'ouverture mais on a aussi besoin de cette culture d'identité qui fait que par la musique, par la littérature, par toute l'expression artistique, mais aussi par des décisions historiques, nous avons des Histoires qui nous ont rapprochés. Aujourd'hui, aimer la France, c'est aussi aimer la Russie. C'est aussi construire une place pour la France en Russie, et être attentif naturellement à tous nos projets. Je voudrais vous dire que pendant que vous travaillez pour la France à Moscou, nous travaillons pour la France à Paris. Nous travaillons dur. Ce n'est pas toujours simple. Il y a de bons moments et il y a de mauvais quarts d'heure. Mais nous le faisons avec sérénité parce que nous le faisons avec détermination pour que la France soit plus forte dans une Europe plus large et plus grande. Pour que la France ait conscience que pour vivre son XXIe siècle, elle puisse le vivre avec cette sérénité intérieure des peuples qui croient en leur talent, des peuples qui ont une Histoire capable de leur donner des forces pour faire face à l'avenir, des peuples qui doivent trouver en eux-mêmes des causes plus grandes qu'eux pour pouvoir assumer leur propre devenir.
C'est ça la France que nous aimons, c'est cette France-là que vous représentez chacun d'entre vous, et c'est pour ça qu'il est très important qu'entre les Français de France et les Français de l'étranger, il y ait cette proximité permanente parce que chacun de nous a un peu de bleu, un peu de blanc, un peu de rouge. Vous en plus, vous pouvez le mettre dans les deux sens, mettre tous ensemble ces valeurs qui sont aujourd'hui des valeurs écoutées dans le monde entier, grâce notamment aux interventions du chef de l'Etat, grâce à ces messages, que ce soit le message du droit, pour que l'ONU soit le lieu de la source du droit pour la paix ; que ce soit pour l'OMC, pour que l'OMC soit un lieu de justice pour le développement économique, et demain pour une organisation mondiale de l'environnement qui développe la conscience de la planète qui nous porte et qui est notre mère, et que nous devons protéger parce qu'elle est menacée. C'est la France aujourd'hui qui dit : plus de droit, plus de justice, et plus d'environnement, plus de conscience de l'environnement. La France porte ces messages à Monterrey, à Johannesbourg, à l'ONU ; partout dans le monde, le Président aujourd'hui fait entendre ce message d'une France universelle, d'une France qui croit au XXIe siècle. Il serait paradoxal que la France croie au XXIe siècle, que la France propose des messages au monde et que la France ne croie pas en elle-même. Je crois qu'elle a tout pour croire en elle-même. C'est pour ça que vous êtes un formidable visage d'une France qui a confiance, d'une France qui ne reste pas les deux pieds dans les mêmes sabots, d'une France qui, consciente d'elle-même, sait aussi s'ouvrir aux autres. C'est, je crois, aussi dans notre tradition qu'au fond, cette culture de notre identité, nous ne la faisons pas pour nous-mêmes par esprit féodal ou par nostalgie, mais c'est en se connaissant soi-même qu'on va vers la culture de l'autre, qu'on va chercher à comprendre l'autre, qu'on fait de la différence un intérêt et un progrès. Je crois vraiment que c'est cette dynamique-là qu'il faut aujourd'hui saluer avec chacune et chacun d'entre vous.
Alors du fond du cur, merci à tous, vous allez avoir un lycée qui s'appellera Alexandre Dumas ; c'est un personnage considérable qui a voyagé, qui a écrit sur la Russie et Victor Hugo a écrit sur Dumas. Victor Hugo qui, malgré les talents de sa plume, n'a pas toujours été aimable sur l'ensemble des autres écrivains, disait d'Alexandre Dumas : "C'est un semeur de civilisation". Eh bien, chers amis Françaises et Français, ici dans la fédération de Russie, vous êtes des semeurs de civilisation et vous semez l'idée française. C'est pour ça que la France vous dit merci. Vive la République, et vive notre France.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 13 octobre 2003)