Communiqué du ministère de l'écologie et du développement durable et du secrétariat d'Etat au développement durable, en date du 21 mars 2003, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le racisme.

Texte intégral

En 1966, les Nations Unies proclamaient le 21 mars " Journée internationale de lutte contre le racisme ". Pour notre Ministère, ce rendez-vous est important, puisque nous sommes en charge de l'action en faveur du développement durable, qui place l'homme et sa dignité au cur de toute réflexion. La nécessité d'humaniser la mondialisation et de promouvoir la solidarité entre les peuples et les générations est l'un des fondements essentiels du développement durable. La lutte contre les discriminations et le racisme est une des étapes sur le chemin de cet objectif exigeant.
Il ne s'agit pas simplement de mots, de vaines déclarations de principe, bien au contraire : la répartition inéquitable des richesses, le sous-développement, la marginalisation, l'exclusion sociale, forment un terreau propice au développement de la discrimination raciale et de l'intolérance. A contrario, l'aide au développement, la coopération internationale, la promotion de la diversité culturelle et le respect de l'être humain favorisent l'épanouissement d'une société, son ouverture, sa diversité et sa richesse.
La gestion responsable des ressources naturelles est une des conditions majeures de ce nécessaire partage des richesses. L'inégalité devant l'accès à l'eau douce illustre parfaitement, à la veille de la Journée mondiale de l'eau, la gravité de cet enjeux et la portée des échanges qui se déroulent actuellement au Forum mondial de Kyoto. Aujourd'hui, vous le savez 40% de la population mondiale est en pénurie d'eau et 400 millions d'habitants sont en situation de stress hydrique.
Un autre aspect nous semble essentiel : le renforcement de l'action éducative. Le respect de l'autre, la tolérance, l'ouverture en constituent les principaux thèmes. En ce moment dans notre pays a lieu la semaine de l'éducation contre le racisme. Le message selon lequel tous les peuples et tous les individus constituent une seule et même famille humaine, que leurs cultures respectives constituent l'inestimable patrimoine commun de l'humanité, est au cur du développement durable. Celui-ci signifie en effet une attention constante aux Droits de l'Homme, à la diversité culturelle et au renforcement de la bonne gouvernance, à tous les échelons.
Dans la stratégie nationale de développement durable, est inscrite l'impérieuse nécessité de lutter contre toutes les formes de discriminations, dans de nombreux domaines : accès à l'emploi, au logement, aux services, à la culture Le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable doit aussi se pencher sur le lien entre inégalités sociales et vulnérabilité écologique, aussi bien au niveau national qu'international. L'exposition des personnes les plus démunies à toutes sortes de nuisances ou de risques est un facteur qui doit être intégré dans nos réflexions sur les politiques environnementales.
Devant la gravité des problèmes environnementaux, la peur de l'autre, le racisme, l'intolérance, les violations de tous ordres, sont non seulement insupportables, mais aussi irresponsables. Nous avons en effet à gérer des sujets majeurs, à l'échelle de la planète, tel le changement climatique ou l'égal accès à l'eau. Pour des combats aussi vitaux, l'implication est à la fois individuelle et collective : toute démarche visant à une réelle prise de conscience en faveur de l'environnement et du respect des droits humains élémentaires est un pas de plus vers la sauvegarde de l'humanité toute entière. Notre engagement de solidarité doit être à la hauteur des enjeux qui se profilent. Cela doit constituer le socle de notre motivation à tous ici pour poursuivre le travail entrepris au service de l'écologie et du développement durable.

(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 28 mars 2003)