Texte intégral
(Conférence de presse à Luanda, le 10 mars 2003) :
D'abord, j'ai été très heureux de pouvoir rencontrer ce matin le président Dos Santos. C'est un moment très important pour nous tous, pour la communauté internationale, compte tenu de la situation de l'Iraq. Comme membre du Conseil de sécurité, évidemment l'Angola a une responsabilité importante. J'ai voulu, de la part du président de la République Jacques Chirac, présenter la position de la France et maintenir la concertation très étroite entre nos deux pays depuis de longs mois sur cette question. Je crois que nous partageons le même souci de placer les Nations unies au coeur de toute solution mais il ne m'appartient pas bien sûr de parler au nom de l'Angola et cette concertation s'établit dans le plus grand respect, dans la parfaite indépendance évidemment de la position de l'Angola.
Nous avons fait aussi un large tour d'horizon de la situation en Afrique et évoqué les grands dossiers où la diplomatie angolaise est très active, la situation de l'Afrique australe comme président de la SADEC, la situation du Zimbabwe. Cette responsabilité de l'Angola comme président de la SADEC est évidemment particulièrement importante maintenant.
Nous avons évoqué la situation de la République démocratique du Congo, la situation de la République du Congo, et salué les progrès qui ont été faits ces derniers jours pour la recherche d'une solution en Côte d'Ivoire.
Nous avons fait un tour d'horizon également des relations bilatérales entre l'Angola et la France. Vous savez que nous sommes l'un des premiers partenaires de l'Angola et que nous sommes très soucieux d'apporter notre concours à la reconstruction et la réconciliation en Angola.
Q - Pourquoi tant d'efforts à propos de l'Iraq et pourquoi nécessiter l'engagement de l'ONU ?
R - Parce que la conviction de la France au-delà de l'Iraq, c'est qu'il s'agit de savoir comment nous voulons gérer les crises du monde et gérer le monde. Nous pensons qu'il est très important que l'esprit de responsabilité collective qui est au coeur des Nations unies, soit défendu. Nous pensons qu'une action unilatérale n'est pas acceptable et que le recours à la force ne peut être véritablement qu'un dernier recours. Ceci est d'autant plus important que, nous l'avons vu vendredi dernier au Conseil de sécurité, il y a aujourd'hui la conviction que l'on peut trouver une solution sans le recours à la force. Le dernier rapport présenté par M. Blix et M. El Baradeï montre bien que les inspections fonctionnent, qu'il y a la possibilité, par les inspections, d'obtenir le désarmement de l'Iraq.
Q- Est-ce que la position de l'Angola satisfait la France ?
R - Je vous l'ai dit, nous sommes soucieux de cette concertation, le président de la République attache beaucoup d'importance à cette relation avec l'Angola, à ses relations avec le président Dos Santos, mais nous sommes trop respectueux de la position de l'Angola pour parler à sa place.
Q - Au cas où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne réussissent à obtenir le vote nécessaire pour faire passer la deuxième résolution, est-ce que la France va recourir au veto ?
R - Nous l'avons dit clairement lors de la déclaration commune que nous avons faite il y a quelques jours à Paris, avec la Russie, l'Allemagne et nous avons été soutenus par la Chine. Nous ne laisserons pas passer une résolution du Conseil de sécurité ouvrant la voie aujourd'hui à la guerre. Nous prendrons donc, et c'est la position de la France, notre responsabilité comme membres permanents, nous ne laisserons pas peser ce fardeau sur les autres Etats au Conseil de sécurité, d'autant que nous avons la conviction qu'une autre solution est possible, une solution pacifique.
Q - Si la France met un veto, les Etats-Unis menacent de conséquences graves, qu'en pensez-vous ?
R - Nous sommes des amis très anciens des Etats-Unis, des alliés très anciens et nous le resterons. Nous ne voulons pas prêter attention à de telles paroles que nous considérons comme dépourvues de tout fondement. La conviction de la France, puisqu'il s'agit de conviction - il s'agit de la vision de la France -, nous la défendrons et nous la défendrons jusqu'au bout.
Q - Après les dernières déclarations de ce week-end des responsables américains, est-ce que vous pensez que la guerre est encore évitable ?
R - La guerre est toujours évitable et notre sentiment, c'est que les rapports des inspecteurs, étape après étape, montrent bien que la voie choisie par la résolution 1441, la voie des inspections, donne des résultats. Il serait paradoxal, contradictoire, alors même que nous faisons des progrès dans la voie du désarmement par l'Iraq, de recourir à la force, d'autant que, chacun le sait, le raccourci militaire pourrait se révéler beaucoup plus long. On peut gagner la guerre, un pays peut peut-être, mais construire la paix, cela sera beaucoup plus long. Nous pensons qu'il faut éviter cet affrontement, ce choc qui pourrait laisser des traces extrêmement profondes dans cette région qui n'a pas besoin d'une nouvelle guerre.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2003)
(Conférence de presse à Yaoundé, le 10 mars 2003) :
Q - Vous venez d'être reçu en audience par le président Biya. Etant donné que nous savons déjà l'objet de l'audience, est-ce que vous pouvez nous dire quelles sont les conclusions auxquelles vous êtes parvenu ?
R - Je suis venu redire au président Biya, à quel point nous étions soucieux de trouver une solution face à la grave crise que connaît actuellement la communauté internationale, la crise iraquienne, à quel point nous étions soucieux, dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies, de préserver toutes les chances de paix, les chances d'unité du Conseil de sécurité. Je crois que nous partageons le même souci. Vous savez à quel point, la France, le président Chirac apprécie l'expérience et la sagesse du président Biya et dans ces circonstances, il était naturel que la France et le Cameroun se concertent sur une question aussi délicate puisqu'il s'agit de la guerre et de la paix.
Q - Monsieur le Ministre, les Camerounais se posent une question fondamentale et je vais vous la poser, jusqu'où la France entend-elle aller dans cette position là, autrement dit, est-ce que vous êtes prêts à utiliser le veto ?
R - La France l'a dit clairement depuis le début. Pour la France, il y bien sûr la crise iraquienne, mais il y aussi une question grave : comment voulons-nous gérer la communauté internationale ? Et, dans ce contexte, il y va des principes fondamentaux. Nous avons décidé tous ensemble dans le cadre des Nations unies, avec la résolution 1441, de donner toutes les chances à la paix et de considérer que la force ne pouvait être qu'un dernier recours. Nous avons attentivement écouté les uns et les autres, les inspecteurs des Nations unies, MM. Blix et El Baradei qui nous ont dit que l'Iraq coopérait activement, que les inspections fonctionnaient. Nous ne voyons donc aucune raison de changer de position et c'est pour cela que la France affirme très fortement ses principes et elle l'a dit, elle l'a dit en liaison avec la Russie, en liaison avec l'Allemagne, avec le soutien de la Chine, nous ne laisserons pas passer une nouvelle résolution qui ouvrirait la voie à la guerre.
Q - En clair, vous utiliserez le droit de veto ?
R - Nous ne laisserons pas passer une telle résolution et nous prendrons notre responsabilité de membre permanent du Conseil de sécurité. Il est évident que la France ne fera pas peser sur ses autres amis du Conseil de sécurité le poids de cette charge. Nous donnerons l'exemple et donc nous marquerons clairement notre refus d'une telle résolution, si celle-ci était présentée dans les jours prochains, au vote.
Q - Monsieur le Ministre, avant de revenir au Cameroun, vous êtes passé par l'Angola où les autorités angolaises disent la guerre inévitable, quel a été votre sentiment au départ de Luanda ?
R - Je crois que nous partageons tous - et c'est vrai, en Angola, quand j'ai rencontré le président Dos Santos, c'est vrai évidemment ici au Cameroun - le même souci de paix, le même souci d'unité de la communauté internationale. Nous voulons jusqu'au bout donner une chance, à la fois à la paix et à l'unité du Conseil de sécurité et il est essentiel que, face aux crises graves que connaît le monde, - crise de terrorisme, crise de prolifération, crise régionale, montée du fondamentalisme - nous fassions tout pour trouver des solutions pacifiques. Or, l'unité de la communauté internationale, c'est la meilleure garantie de la légitimité de l'action internationale, c'est la meilleure garantie de l'efficacité de la communauté internationale. Nous voyons bien la détermination qui est celle aujourd'hui des Américains, mais nous voulons penser justement que rien n'est inéluctable, que l'Histoire n'est pas écrite tant que les choses ne sont pas faites et que nous pouvons encore, forts de la voix, forts de l'action des inspecteurs des Nations unies, suivre le chemin d'un désarmement de l'Iraq, pacifique.
Q- Monsieur le Ministre, malgré tout, si les Américains déclenchaient une guerre, la France serait-elle prête à constituer une coalition en faveur de l'Iraq ?
R - Nous le disons clairement, nous souhaitons aujourd'hui avancer dans la voie d'un désarmement pacifique et nous ne pouvons cautionner d'autres objectifs, qu'il s'agisse d'un changement de régime ou d'un remodelage du Moyen-Orient. Nous sommes désireux de prendre toutes nos responsabilités dans le cadre des Nations unies et de travailler activement pour la paix. Pour nous le grand enjeu, si l'affrontement devenait inéluctable, c'est bien évidemment de maintenir l'unité de la communauté internationale, l'unité des Nations unies. Et c'est pour cela que j'ai proposé, à la demande du président Chirac, à la dernière réunion du Conseil de sécurité, un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement membres du Conseil de sécurité, pour justement explorer les voies de cette capacité de la communauté internationale à relever les défis d'aujourd'hui. C'est important parce qu'il n'y a pas que l'Iraq sur la scène internationale, il y beaucoup d'autres crises. Nous devons donc agir ensemble et une telle réunion au sommet du Conseil de sécurité serait sans doute la meilleure solution pour explorer et maintenir cette unité.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2003)
(Conférence de presse à Conakry, le 10 mars 2003) :
Q - Qu'est-ce que vous attendez de l'étape de Conakry ?
R - C'est une étape très importante, d'abord parce que, vous le savez, la Guinée a l'immense responsabilité d'exercer actuellement la présidence du Conseil de sécurité. Donc je me réjouis d'être aujourd'hui à Conakry, après Luanda ce matin et Yaoundé tout à l'heure, pour expliquer la position de la France. C'est un moment important, c'est un moment important pour le monde, c'est un moment important pour les Nations unies et c'est un moment important pour nous tous, pour l'Afrique.
Je suis donc très heureux de pouvoir rencontrer tout à l'heure le Premier ministre, lui remettre un message du président de la République française Jacques Chirac et lui dire combien nous pensons qu'il est essentiel de continuer à oeuvrer dans le sens de la paix, dans le sens de l'unité de la communauté internationale, de l'unité du Conseil de sécurité. Et c'est bien cela qui est en jeu aujourd'hui, cette capacité que nous avons de nous mobiliser tous pour donner une chance à la paix, pour préserver, quoiqu'il arrive et quelles que soient les circonstances, cette unité du Conseil de sécurité qui est l'intérêt de l'ensemble de nos Etats. Aujourd'hui, nous sommes tous confrontés à une responsabilité très importante. Cette responsabilité c'est d'avoir à faire un choix aujourd'hui : soit continuer dans le sens qui a été défini par les inspecteurs des Nations unies qui permet d'espérer désarmer l'Iraq pacifiquement, soit au contraire céder à une logique de guerre. Cette logique là, nous la refusons. Nous pensons qu'il est important aujourd'hui de continuer à donner une chance à la paix. Le président du Conseil de sécurité a une responsabilité essentielle, c'est de faire en sorte que le Conseil de sécurité aille jusqu'au bout, tente tout ce qui est possible pour préserver à la fois les chances de la paix et essayer de maintenir l'unité dans cette période difficile. Nous apporterons tout notre soutien, c'est le sens de l'action de la France, pour préserver l'unité du Conseil de sécurité. Et bien évidemment je serais très heureux de partager l'analyse des responsables des autorités guinéennes.
Je voudrais exprimer mes remerciements au Premier ministre. J'ai été très sensible à son accueil. C'était l'occasion comme vous le savez, de rencontrer les autorités guinéennes à un moment particulièrement important puisque nous sommes à quelques jours d'une échéance du Conseil de sécurité sur l'Iraq. L'enjeu vous le connaissez, c'est de savoir si nous poursuivons la recherche d'une solution de paix, cherchons le désarmement de l'Iraq ou si, au contraire, la solution préconisée est celle de la guerre. La France soutient le travail des inspecteurs sur le terrain, soutient les efforts qui ont été engagés et qui permettent de progresser. Les derniers rapports faits devant le Conseil de sécurité par M. Blix et par M. El Baradeï, ont montré à quel point des progrès étaient possibles et c'est pour cela que la France, soutenue par de nombreux Etats, pense qu'il est important de continuer dans cette voie.
J'étais très heureux de pouvoir faire ce tour d'horizon avec le Premier ministre. Je lui ai remis un message du président Jacques Chirac pour le président Conté, à la fois marquant et exprimant la position de la France vis-à-vis du conflit iraquien et faisant le point de nos relations bilatérales pour se féliciter du développement de ces relations. Nous avions eu l'occasion de nous en entretenir longuement avec le Premier ministre à l'occasion du récent Sommet Afrique-France. Mais cette visite était pour moi l'occasion de rencontrer l'ensemble des pays africains représentés au Conseil de sécurité et au premier chef, la Guinée qui exerce la présidence, comme vous le savez, du Conseil de sécurité. Et lors de la dernière séance - première séance officielle du Conseil de sécurité pour écouter les inspecteurs sous la présidence guinéenne -, je me suis félicité de voir à la tête du Conseil de sécurité un pays qui avait à la fois la sagesse, la connaissance, très utiles pour affronter cette période de crise. Vous savez que notre objectif central c'est de préserver l'unité de la communauté internationale, faire en sorte que l'objectif de paix qui est le nôtre puisse véritablement l'emporter et que cette communauté puisse exercer ses responsabilités pleines et entières dans cette période difficile.
Q - Est-ce qu'après cet entretien avec le Premier ministre, vous avez eu l'impression que la Guinée allait dans cette ligne ?
R - Vous savez, nous partageons des principes communs : d'abord un attachement profond, la défense de la paix, tout faire pour faire prévaloir la paix. Dans l'esprit de la France, nous l'avons dit clairement et nous l'avons défendu lors de la rédaction de la résolution 1441, l'usage de la force ne peut être qu'un dernier recours. Je crois que le deuxième grand principe où nous nous retrouvons tous profondément attachés, c'est la conviction que les Nations Unies, le Conseil de sécurité ont un rôle central à jouer, qu'il faut tout faire pour préserver l'unité de la communauté internationale et l'unité du Conseil de sécurité. Alors bien évidemment, je ne m'exprimerai pas au nom des autorités guinéennes, j'ai trop de respect à la fois pour la présidence qui est la vôtre, pour l'exercice du Conseil de sécurité, trop de respect pour le président Conté, pour le Premier ministre, pour m'exprimer à leur place. Vous savez à quel point nous sommes soucieux vis-à-vis de tous nos amis africains, et je l'ai dit à Luanda ce matin, je l'ai dit à Yaoundé, nous respectons la liberté, l'indépendance. Ce que nous avons souhaité, c'est nous concerter avec ces pays amis à un moment particulièrement important où il y un choix à faire pour la communauté internationale.
Q - Monsieur le Ministre, quel commentaire vous inspire le niveau de la coopération guinéo-française ?
R - J'ai évoqué évidemment cette question avec le Premier ministre, je crois que les relations bilatérales sont des relations excellentes. Nous avons évidemment un partenariat entre nos deux pays qui s'est considérablement développé sur le plan de la coopération dans tous les domaines. Nous avons de nombreux projets communs auxquels nous travaillons et la Guinée, je l'ai redit au Premier ministre, peut être assurée que la France est à ses côtés pour l'accompagner dans le chemin du développement, de la stabilité à la fois vers le développement économique et dans la voie de la démocratie. La France fait partie des très fidèles amis de la Guinée et de l'Afrique vous le savez. Nos relations sont des relations très profondes et très anciennes. Il y a donc un attachement qui est celui de l'histoire, qui est celui des relations culturelles, qui est celui de la langue et puis qui est surtout celui de la connaissance très profonde que nous avons l'un de l'autre et qui fait que nous sommes profondément attachés au développement de ces relations.
Q - Monsieur le Ministre, si l'Iraq ne se pliait pas aux voeux des inspecteurs, que ferait la France ?
R - Il se trouve que l'Iraq coopère avec les inspecteurs et c'est bien ce qu'ont affirmé les inspecteurs des Nations unies, M. Blix et M. El Baradeï dans leur dernier rapport qui a été présenté devant le Conseil le 7 mars. Ils ont parlé d'une coopération active qui est le terme même employé par la résolution 1441. C'est bien pour cela que nous trouvons quelque peu contradictoire la situation actuelle où il est question d'usage de la force, de guerre à un moment où la voie qui a été choisie par la communauté internationale, c'est-à-dire celle du désarmement pacifique de l'Iraq, marche. Et pour la France, c'est particulièrement important d'avancer dans cette voie d'un désarmement pacifique parce que nous savons que l'Iraq n'est qu'une des crises de prolifération et que nous serons et nous sommes confrontés, d'ores et déjà, à d'autres crises - je pense à la Corée du Nord, à d'autres Etats qui peuvent constituer une menace pour la prolifération - et qu'il est essentiel de disposer d'un outil exemplaire qui permette à la communauté internationale d'avancer pacifiquement dans la voie d'un règlement.
Vous savez par ailleurs, le président Jacques Chirac l'a dit à nombreuses reprises, cette région n'a pas besoin d'une nouvelle guerre. Il y a déjà une fragilité, il y a une vulnérabilité du Moyen-Orient, de nombreuses fractures, de nombreux risques de division et nous craignons par-dessus tout que l'usage de la force dans cette région ne puisse qu'alimenter les divisions, alimenter les frustrations, alimenter le rejet et le choc des cultures. C'est donc un souci très important et c'est pour cela que la France se veut fidèle à cette règle de la recherche pacifique d'une solution. Le Président de la République française l'a dit ce soir à Paris devant tous les Français, il a dit que la France voterait non à un projet de résolution qui ouvrirait la voie à la guerre, voterait non s'il y une majorité de neuf voix au Conseil de sécurité, voterait non et mettrait son veto s'il y avait donc un blocage qui s'exprimait au niveau du Conseil. Et vous savez que c'est un sentiment qui est partagé par d'autres membres permanents qui se sont exprimés, nous l'avons dit clairement à Paris en liaison avec la Russie, en liaison avec l'Allemagne et avec le soutien de la Chine. Il y a donc une position très forte de la France ainsi que de nombreux de nos partenaires sur la scène internationale.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2003)
D'abord, j'ai été très heureux de pouvoir rencontrer ce matin le président Dos Santos. C'est un moment très important pour nous tous, pour la communauté internationale, compte tenu de la situation de l'Iraq. Comme membre du Conseil de sécurité, évidemment l'Angola a une responsabilité importante. J'ai voulu, de la part du président de la République Jacques Chirac, présenter la position de la France et maintenir la concertation très étroite entre nos deux pays depuis de longs mois sur cette question. Je crois que nous partageons le même souci de placer les Nations unies au coeur de toute solution mais il ne m'appartient pas bien sûr de parler au nom de l'Angola et cette concertation s'établit dans le plus grand respect, dans la parfaite indépendance évidemment de la position de l'Angola.
Nous avons fait aussi un large tour d'horizon de la situation en Afrique et évoqué les grands dossiers où la diplomatie angolaise est très active, la situation de l'Afrique australe comme président de la SADEC, la situation du Zimbabwe. Cette responsabilité de l'Angola comme président de la SADEC est évidemment particulièrement importante maintenant.
Nous avons évoqué la situation de la République démocratique du Congo, la situation de la République du Congo, et salué les progrès qui ont été faits ces derniers jours pour la recherche d'une solution en Côte d'Ivoire.
Nous avons fait un tour d'horizon également des relations bilatérales entre l'Angola et la France. Vous savez que nous sommes l'un des premiers partenaires de l'Angola et que nous sommes très soucieux d'apporter notre concours à la reconstruction et la réconciliation en Angola.
Q - Pourquoi tant d'efforts à propos de l'Iraq et pourquoi nécessiter l'engagement de l'ONU ?
R - Parce que la conviction de la France au-delà de l'Iraq, c'est qu'il s'agit de savoir comment nous voulons gérer les crises du monde et gérer le monde. Nous pensons qu'il est très important que l'esprit de responsabilité collective qui est au coeur des Nations unies, soit défendu. Nous pensons qu'une action unilatérale n'est pas acceptable et que le recours à la force ne peut être véritablement qu'un dernier recours. Ceci est d'autant plus important que, nous l'avons vu vendredi dernier au Conseil de sécurité, il y a aujourd'hui la conviction que l'on peut trouver une solution sans le recours à la force. Le dernier rapport présenté par M. Blix et M. El Baradeï montre bien que les inspections fonctionnent, qu'il y a la possibilité, par les inspections, d'obtenir le désarmement de l'Iraq.
Q- Est-ce que la position de l'Angola satisfait la France ?
R - Je vous l'ai dit, nous sommes soucieux de cette concertation, le président de la République attache beaucoup d'importance à cette relation avec l'Angola, à ses relations avec le président Dos Santos, mais nous sommes trop respectueux de la position de l'Angola pour parler à sa place.
Q - Au cas où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne réussissent à obtenir le vote nécessaire pour faire passer la deuxième résolution, est-ce que la France va recourir au veto ?
R - Nous l'avons dit clairement lors de la déclaration commune que nous avons faite il y a quelques jours à Paris, avec la Russie, l'Allemagne et nous avons été soutenus par la Chine. Nous ne laisserons pas passer une résolution du Conseil de sécurité ouvrant la voie aujourd'hui à la guerre. Nous prendrons donc, et c'est la position de la France, notre responsabilité comme membres permanents, nous ne laisserons pas peser ce fardeau sur les autres Etats au Conseil de sécurité, d'autant que nous avons la conviction qu'une autre solution est possible, une solution pacifique.
Q - Si la France met un veto, les Etats-Unis menacent de conséquences graves, qu'en pensez-vous ?
R - Nous sommes des amis très anciens des Etats-Unis, des alliés très anciens et nous le resterons. Nous ne voulons pas prêter attention à de telles paroles que nous considérons comme dépourvues de tout fondement. La conviction de la France, puisqu'il s'agit de conviction - il s'agit de la vision de la France -, nous la défendrons et nous la défendrons jusqu'au bout.
Q - Après les dernières déclarations de ce week-end des responsables américains, est-ce que vous pensez que la guerre est encore évitable ?
R - La guerre est toujours évitable et notre sentiment, c'est que les rapports des inspecteurs, étape après étape, montrent bien que la voie choisie par la résolution 1441, la voie des inspections, donne des résultats. Il serait paradoxal, contradictoire, alors même que nous faisons des progrès dans la voie du désarmement par l'Iraq, de recourir à la force, d'autant que, chacun le sait, le raccourci militaire pourrait se révéler beaucoup plus long. On peut gagner la guerre, un pays peut peut-être, mais construire la paix, cela sera beaucoup plus long. Nous pensons qu'il faut éviter cet affrontement, ce choc qui pourrait laisser des traces extrêmement profondes dans cette région qui n'a pas besoin d'une nouvelle guerre.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2003)
(Conférence de presse à Yaoundé, le 10 mars 2003) :
Q - Vous venez d'être reçu en audience par le président Biya. Etant donné que nous savons déjà l'objet de l'audience, est-ce que vous pouvez nous dire quelles sont les conclusions auxquelles vous êtes parvenu ?
R - Je suis venu redire au président Biya, à quel point nous étions soucieux de trouver une solution face à la grave crise que connaît actuellement la communauté internationale, la crise iraquienne, à quel point nous étions soucieux, dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies, de préserver toutes les chances de paix, les chances d'unité du Conseil de sécurité. Je crois que nous partageons le même souci. Vous savez à quel point, la France, le président Chirac apprécie l'expérience et la sagesse du président Biya et dans ces circonstances, il était naturel que la France et le Cameroun se concertent sur une question aussi délicate puisqu'il s'agit de la guerre et de la paix.
Q - Monsieur le Ministre, les Camerounais se posent une question fondamentale et je vais vous la poser, jusqu'où la France entend-elle aller dans cette position là, autrement dit, est-ce que vous êtes prêts à utiliser le veto ?
R - La France l'a dit clairement depuis le début. Pour la France, il y bien sûr la crise iraquienne, mais il y aussi une question grave : comment voulons-nous gérer la communauté internationale ? Et, dans ce contexte, il y va des principes fondamentaux. Nous avons décidé tous ensemble dans le cadre des Nations unies, avec la résolution 1441, de donner toutes les chances à la paix et de considérer que la force ne pouvait être qu'un dernier recours. Nous avons attentivement écouté les uns et les autres, les inspecteurs des Nations unies, MM. Blix et El Baradei qui nous ont dit que l'Iraq coopérait activement, que les inspections fonctionnaient. Nous ne voyons donc aucune raison de changer de position et c'est pour cela que la France affirme très fortement ses principes et elle l'a dit, elle l'a dit en liaison avec la Russie, en liaison avec l'Allemagne, avec le soutien de la Chine, nous ne laisserons pas passer une nouvelle résolution qui ouvrirait la voie à la guerre.
Q - En clair, vous utiliserez le droit de veto ?
R - Nous ne laisserons pas passer une telle résolution et nous prendrons notre responsabilité de membre permanent du Conseil de sécurité. Il est évident que la France ne fera pas peser sur ses autres amis du Conseil de sécurité le poids de cette charge. Nous donnerons l'exemple et donc nous marquerons clairement notre refus d'une telle résolution, si celle-ci était présentée dans les jours prochains, au vote.
Q - Monsieur le Ministre, avant de revenir au Cameroun, vous êtes passé par l'Angola où les autorités angolaises disent la guerre inévitable, quel a été votre sentiment au départ de Luanda ?
R - Je crois que nous partageons tous - et c'est vrai, en Angola, quand j'ai rencontré le président Dos Santos, c'est vrai évidemment ici au Cameroun - le même souci de paix, le même souci d'unité de la communauté internationale. Nous voulons jusqu'au bout donner une chance, à la fois à la paix et à l'unité du Conseil de sécurité et il est essentiel que, face aux crises graves que connaît le monde, - crise de terrorisme, crise de prolifération, crise régionale, montée du fondamentalisme - nous fassions tout pour trouver des solutions pacifiques. Or, l'unité de la communauté internationale, c'est la meilleure garantie de la légitimité de l'action internationale, c'est la meilleure garantie de l'efficacité de la communauté internationale. Nous voyons bien la détermination qui est celle aujourd'hui des Américains, mais nous voulons penser justement que rien n'est inéluctable, que l'Histoire n'est pas écrite tant que les choses ne sont pas faites et que nous pouvons encore, forts de la voix, forts de l'action des inspecteurs des Nations unies, suivre le chemin d'un désarmement de l'Iraq, pacifique.
Q- Monsieur le Ministre, malgré tout, si les Américains déclenchaient une guerre, la France serait-elle prête à constituer une coalition en faveur de l'Iraq ?
R - Nous le disons clairement, nous souhaitons aujourd'hui avancer dans la voie d'un désarmement pacifique et nous ne pouvons cautionner d'autres objectifs, qu'il s'agisse d'un changement de régime ou d'un remodelage du Moyen-Orient. Nous sommes désireux de prendre toutes nos responsabilités dans le cadre des Nations unies et de travailler activement pour la paix. Pour nous le grand enjeu, si l'affrontement devenait inéluctable, c'est bien évidemment de maintenir l'unité de la communauté internationale, l'unité des Nations unies. Et c'est pour cela que j'ai proposé, à la demande du président Chirac, à la dernière réunion du Conseil de sécurité, un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement membres du Conseil de sécurité, pour justement explorer les voies de cette capacité de la communauté internationale à relever les défis d'aujourd'hui. C'est important parce qu'il n'y a pas que l'Iraq sur la scène internationale, il y beaucoup d'autres crises. Nous devons donc agir ensemble et une telle réunion au sommet du Conseil de sécurité serait sans doute la meilleure solution pour explorer et maintenir cette unité.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2003)
(Conférence de presse à Conakry, le 10 mars 2003) :
Q - Qu'est-ce que vous attendez de l'étape de Conakry ?
R - C'est une étape très importante, d'abord parce que, vous le savez, la Guinée a l'immense responsabilité d'exercer actuellement la présidence du Conseil de sécurité. Donc je me réjouis d'être aujourd'hui à Conakry, après Luanda ce matin et Yaoundé tout à l'heure, pour expliquer la position de la France. C'est un moment important, c'est un moment important pour le monde, c'est un moment important pour les Nations unies et c'est un moment important pour nous tous, pour l'Afrique.
Je suis donc très heureux de pouvoir rencontrer tout à l'heure le Premier ministre, lui remettre un message du président de la République française Jacques Chirac et lui dire combien nous pensons qu'il est essentiel de continuer à oeuvrer dans le sens de la paix, dans le sens de l'unité de la communauté internationale, de l'unité du Conseil de sécurité. Et c'est bien cela qui est en jeu aujourd'hui, cette capacité que nous avons de nous mobiliser tous pour donner une chance à la paix, pour préserver, quoiqu'il arrive et quelles que soient les circonstances, cette unité du Conseil de sécurité qui est l'intérêt de l'ensemble de nos Etats. Aujourd'hui, nous sommes tous confrontés à une responsabilité très importante. Cette responsabilité c'est d'avoir à faire un choix aujourd'hui : soit continuer dans le sens qui a été défini par les inspecteurs des Nations unies qui permet d'espérer désarmer l'Iraq pacifiquement, soit au contraire céder à une logique de guerre. Cette logique là, nous la refusons. Nous pensons qu'il est important aujourd'hui de continuer à donner une chance à la paix. Le président du Conseil de sécurité a une responsabilité essentielle, c'est de faire en sorte que le Conseil de sécurité aille jusqu'au bout, tente tout ce qui est possible pour préserver à la fois les chances de la paix et essayer de maintenir l'unité dans cette période difficile. Nous apporterons tout notre soutien, c'est le sens de l'action de la France, pour préserver l'unité du Conseil de sécurité. Et bien évidemment je serais très heureux de partager l'analyse des responsables des autorités guinéennes.
Je voudrais exprimer mes remerciements au Premier ministre. J'ai été très sensible à son accueil. C'était l'occasion comme vous le savez, de rencontrer les autorités guinéennes à un moment particulièrement important puisque nous sommes à quelques jours d'une échéance du Conseil de sécurité sur l'Iraq. L'enjeu vous le connaissez, c'est de savoir si nous poursuivons la recherche d'une solution de paix, cherchons le désarmement de l'Iraq ou si, au contraire, la solution préconisée est celle de la guerre. La France soutient le travail des inspecteurs sur le terrain, soutient les efforts qui ont été engagés et qui permettent de progresser. Les derniers rapports faits devant le Conseil de sécurité par M. Blix et par M. El Baradeï, ont montré à quel point des progrès étaient possibles et c'est pour cela que la France, soutenue par de nombreux Etats, pense qu'il est important de continuer dans cette voie.
J'étais très heureux de pouvoir faire ce tour d'horizon avec le Premier ministre. Je lui ai remis un message du président Jacques Chirac pour le président Conté, à la fois marquant et exprimant la position de la France vis-à-vis du conflit iraquien et faisant le point de nos relations bilatérales pour se féliciter du développement de ces relations. Nous avions eu l'occasion de nous en entretenir longuement avec le Premier ministre à l'occasion du récent Sommet Afrique-France. Mais cette visite était pour moi l'occasion de rencontrer l'ensemble des pays africains représentés au Conseil de sécurité et au premier chef, la Guinée qui exerce la présidence, comme vous le savez, du Conseil de sécurité. Et lors de la dernière séance - première séance officielle du Conseil de sécurité pour écouter les inspecteurs sous la présidence guinéenne -, je me suis félicité de voir à la tête du Conseil de sécurité un pays qui avait à la fois la sagesse, la connaissance, très utiles pour affronter cette période de crise. Vous savez que notre objectif central c'est de préserver l'unité de la communauté internationale, faire en sorte que l'objectif de paix qui est le nôtre puisse véritablement l'emporter et que cette communauté puisse exercer ses responsabilités pleines et entières dans cette période difficile.
Q - Est-ce qu'après cet entretien avec le Premier ministre, vous avez eu l'impression que la Guinée allait dans cette ligne ?
R - Vous savez, nous partageons des principes communs : d'abord un attachement profond, la défense de la paix, tout faire pour faire prévaloir la paix. Dans l'esprit de la France, nous l'avons dit clairement et nous l'avons défendu lors de la rédaction de la résolution 1441, l'usage de la force ne peut être qu'un dernier recours. Je crois que le deuxième grand principe où nous nous retrouvons tous profondément attachés, c'est la conviction que les Nations Unies, le Conseil de sécurité ont un rôle central à jouer, qu'il faut tout faire pour préserver l'unité de la communauté internationale et l'unité du Conseil de sécurité. Alors bien évidemment, je ne m'exprimerai pas au nom des autorités guinéennes, j'ai trop de respect à la fois pour la présidence qui est la vôtre, pour l'exercice du Conseil de sécurité, trop de respect pour le président Conté, pour le Premier ministre, pour m'exprimer à leur place. Vous savez à quel point nous sommes soucieux vis-à-vis de tous nos amis africains, et je l'ai dit à Luanda ce matin, je l'ai dit à Yaoundé, nous respectons la liberté, l'indépendance. Ce que nous avons souhaité, c'est nous concerter avec ces pays amis à un moment particulièrement important où il y un choix à faire pour la communauté internationale.
Q - Monsieur le Ministre, quel commentaire vous inspire le niveau de la coopération guinéo-française ?
R - J'ai évoqué évidemment cette question avec le Premier ministre, je crois que les relations bilatérales sont des relations excellentes. Nous avons évidemment un partenariat entre nos deux pays qui s'est considérablement développé sur le plan de la coopération dans tous les domaines. Nous avons de nombreux projets communs auxquels nous travaillons et la Guinée, je l'ai redit au Premier ministre, peut être assurée que la France est à ses côtés pour l'accompagner dans le chemin du développement, de la stabilité à la fois vers le développement économique et dans la voie de la démocratie. La France fait partie des très fidèles amis de la Guinée et de l'Afrique vous le savez. Nos relations sont des relations très profondes et très anciennes. Il y a donc un attachement qui est celui de l'histoire, qui est celui des relations culturelles, qui est celui de la langue et puis qui est surtout celui de la connaissance très profonde que nous avons l'un de l'autre et qui fait que nous sommes profondément attachés au développement de ces relations.
Q - Monsieur le Ministre, si l'Iraq ne se pliait pas aux voeux des inspecteurs, que ferait la France ?
R - Il se trouve que l'Iraq coopère avec les inspecteurs et c'est bien ce qu'ont affirmé les inspecteurs des Nations unies, M. Blix et M. El Baradeï dans leur dernier rapport qui a été présenté devant le Conseil le 7 mars. Ils ont parlé d'une coopération active qui est le terme même employé par la résolution 1441. C'est bien pour cela que nous trouvons quelque peu contradictoire la situation actuelle où il est question d'usage de la force, de guerre à un moment où la voie qui a été choisie par la communauté internationale, c'est-à-dire celle du désarmement pacifique de l'Iraq, marche. Et pour la France, c'est particulièrement important d'avancer dans cette voie d'un désarmement pacifique parce que nous savons que l'Iraq n'est qu'une des crises de prolifération et que nous serons et nous sommes confrontés, d'ores et déjà, à d'autres crises - je pense à la Corée du Nord, à d'autres Etats qui peuvent constituer une menace pour la prolifération - et qu'il est essentiel de disposer d'un outil exemplaire qui permette à la communauté internationale d'avancer pacifiquement dans la voie d'un règlement.
Vous savez par ailleurs, le président Jacques Chirac l'a dit à nombreuses reprises, cette région n'a pas besoin d'une nouvelle guerre. Il y a déjà une fragilité, il y a une vulnérabilité du Moyen-Orient, de nombreuses fractures, de nombreux risques de division et nous craignons par-dessus tout que l'usage de la force dans cette région ne puisse qu'alimenter les divisions, alimenter les frustrations, alimenter le rejet et le choc des cultures. C'est donc un souci très important et c'est pour cela que la France se veut fidèle à cette règle de la recherche pacifique d'une solution. Le Président de la République française l'a dit ce soir à Paris devant tous les Français, il a dit que la France voterait non à un projet de résolution qui ouvrirait la voie à la guerre, voterait non s'il y une majorité de neuf voix au Conseil de sécurité, voterait non et mettrait son veto s'il y avait donc un blocage qui s'exprimait au niveau du Conseil. Et vous savez que c'est un sentiment qui est partagé par d'autres membres permanents qui se sont exprimés, nous l'avons dit clairement à Paris en liaison avec la Russie, en liaison avec l'Allemagne et avec le soutien de la Chine. Il y a donc une position très forte de la France ainsi que de nombreux de nos partenaires sur la scène internationale.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2003)