Texte intégral
Je suis heureuse de me retrouver à Toulouse, parce que cette ville a une sensibilité particulière au problème de l'accessibilité. Certaines font mieux, mais d'autres font moins bien, et Toulouse a la volonté de faire. J'en veux pour preuve la charte de l'accessibilité que nous avons signée le mois dernier avec le Maire, Philippe Douste-Blazy, et le projet Web sourd. L'année européenne avance, au travers d'une série de forums et du bus européen, dont nos amis Portugais nous remettront officiellement les clés tout à l'heure. Toutes ces actions visent à faire évoluer les mentalités, pour que demain l'intégration pleine et entière des personnes handicapées soit réalisée dans notre société. Il s'agit de considérer tout autre, et pas uniquement les personnes handicapées, comme une personne à part entière, une personne unique et respectable, que nous devons écouter et dont nous devons prendre en compte les besoins et les aspirations. L'accessibilité ne coûte pas cher : il suffit d'y penser avant et d'avoir la volonté de faire. Pour rendre nos lieux publics, nos moyens de transport accessibles, il faut beaucoup de concertation, penser à tous les types de handicaps, vérifier que tous les maillons de la chaîne sont accessibles et assurer la maintenance. Enfin, il faut vérifier que les aménagements ont été bien faits. Là se trouve le problème dans notre pays. Je veux vérifier pas à pas toutes les dispositions qui sont prises en matière de handicap. Beaucoup a été fait en matière d'accessibilité, mais beaucoup reste à faire. J'ai bien retenu tout ce qui a été dit et je vous demande de me faire remonter tous les problèmes, pour que nous en tenions compte. L'année européenne soulève beaucoup d'espoir. Certains craignent qu'à la fin de l'année, le " soufflé " ne retombe. Soyez rassurés : le " soufflé " ne retombera pas. A la fin de l'année, nous avons la ferme intention, avec nos homologues européens, de mettre nos expériences en commun. Nous allons ainsi établir un guide des bonnes pratiques des entreprises qui embauchent des travailleurs handicapés, ainsi qu'un guide des bonnes pratiques de l'accessibilité. Cette année européenne n'est pas un épiphénomène, mais un départ. Le Président de la République, en faisant de l'intégration des personnes handicapées l'une des trois priorités de son quinquennat, a soulevé beaucoup d'espoir. Cette volonté a été relayée par le Premier Ministre, qui a créé un Secrétariat d'Etat aux personnes handicapées, ce qui n'existait plus dans notre pays depuis onze ans. Le Gouvernement a voté un budget en augmentation de près de 6 % pour les personnes handicapées et prévu une hausse de 6 % du budget de la Sécurité sociale. Ceci nous permettra de doubler le nombre de nouvelles places dans les CAT et dans les établissements spécialisés. L'effort financier engagé en 2003 sera reconduit en 2004. En outre, une nouvelle loi sur les personnes handicapées devrait être votée à la fin du premier semestre 2004. Je ne veux pas faire cette loi seule : je la ferai en concertation avec l'ensemble des forces vives de la nation. L'intégration des personnes handicapées est un défi immense : la volonté du Gouvernement est une condition nécessaire mais elle n'est suffisante. J'attends de votre part des remontées du terrain. Faites-moi remonter les belles réalisations et les dysfonctionnements. Comme le disait Virginie dans le reportage, il nous faudra à tous " beaucoup de culot ", mais nous avons une obligation de résultat. Mère Térésa disait : " La pire des choses n'est pas d'être handicapé, mais d'être marginalisé ". Nous devons aspirer tous à une société harmonieuse, cohérente, où chacun trouve sa place et puisse s'épanouir pleinement, en donnant le meilleur de lui-même aux autres. Merci à tous pour votre contribution.
(source http://www.handicap.gouv.fr, le 8 octobre 2003)
(source http://www.handicap.gouv.fr, le 8 octobre 2003)