Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur les liens culturels et les convergences de vues entre la France et la Chine sur les questions internationales, à l'occasion de l'ouverture de l'Année de la Chine en France, Paris le 7 octobre 2003.

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Circonstance : Ouverture de l'Année de la Chine en France, à Paris le 7 octobre 2003 : toast prononcé par Dominique de Villepin à l'occasion du dîner offert en l'honneur du conseiller d'Etat de la République populaire de Chine, Mme Chen Zhili

Texte intégral

Madame le Conseiller d'Etat,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir dans ce palais des Affaires étrangères à l'occasion de l'ouverture de l'Année de la Chine en France. Pour cet événement exceptionnel, j'ai souhaité que soient réunis, ce soir, l'ensemble des personnalités les plus impliquées dans les échanges entre nos deux pays, dans le domaine culturel naturellement, mais également bien au-delà. Je veux saluer ici les artistes, écrivains, intellectuels passionnés par la culture chinoise, qui ont tissé des liens à la fois anciens et vivaces entre nous. Je sais l'extraordinaire attrait qu'exercent les lettres et les arts chinois sur le public français. Je salue également les nombreux chefs d'entreprises ici présents qui, au-delà de leurs actions de coopération avec la Chine, ont choisi de contribuer de manière généreuse au succès de ces Années croisées.
Les centaines de manifestations prévues pour l'Année de la Chine vont nous permettre, Madame le Conseiller d'Etat, de mieux appréhender le fabuleux patrimoine culturel et historique de votre pays et d'explorer sa très grande variété. Comment ne pas rendre hommage à l'incroyable effervescence culturelle et artistique que connaît votre pays aujourd'hui ? A Pékin, Shanghai ou Kunming, se sont développées des communautés d'artistes parmi les plus audacieuses et remarquées. C'est tout cela que les Français, et au-delà les Européens, s'apprêtent à découvrir au cours des prochains mois.
L'Année de la Chine sera également le reflet d'une Chine en perpétuelle évolution, qui s'ouvre de façon remarquable au reste du monde : son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, sa participation au sommet Nord-Sud en marge du G8 d'Evian, mais également les choix de Pékin pour l'organisation des Jeux olympiques en 2008 et de Shanghai pour l'Exposition universelle de 2010 en portent témoignage.
Cette formidable ouverture qui se prolonge désormais dans le domaine culturel aura un effet en Chine même. Elle stimulera les initiatives, suscitera le dialogue, et contribuera aux débats d'idées et d'opinions. C'est pourquoi je suis convaincu que l'Année de la Chine n'est pas une année culturelle comme les autres.
Nous mesurons pleinement l'extraordinaire transformation actuellement à l'oeuvre dans votre pays. Avec 1,250 milliard d'habitants, la première croissance économique au monde depuis une dizaine d'années, un poids croissant dans les affaires internationales, la Chine mérite à juste titre un engagement sans précédent de notre part.
Les années croisées France - Chine entendent relever ce défi et illustrer la densité de notre partenariat global, voulu par les deux chefs d'Etat dès 1997. Au-delà de leur vocation culturelle, elles doivent être l'occasion de renforcer nos liens dans tous les domaines. Nos convergences sont fortes sur nombre de sujets politiques, comme en particulier la légitimité du système multilatéral et de sécurité collective. Nous partageons à cet égard un même attachement à l'autorité du Conseil de sécurité des Nations unies et au respect du droit. Ces années sont également l'exemple concret de la diversité culturelle pour laquelle nous sommes ensemble mobilisés dans les différentes enceintes internationales concernées.
De façon hautement symbolique, l'Année de la Chine coïncide avec le 40ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. Permettez-moi d'y voir la promesse d'une nouvelle dynamique dans notre partenariat, à la mesure de l'essor exceptionnel dont bénéficie aujourd'hui votre pays. Je sais pouvoir compter sur tous, rassemblés ici ce soir, pour faire franchir un nouveau seuil à notre partenariat. La volonté d'échanges est forte des deux côtés. Il convient maintenant de fédérer les énergies pour promouvoir une image moderne, dynamique, de nos relations. La France se veut, à nouveau, également être à l'avant-garde du rapprochement euro-chinois.
Permettez-moi, Madame le Conseiller d'Etat, de lever mon verre aux succès des Années croisées, à l'amitié franco-chinoise et au rapprochement entre nos deux peuples.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2003)