Texte intégral
Roland Sicard.- Bonjour à tous, bonjour J.-F. Roubaud.
Jean-François Roubaud.- "Bonjour."
Hier, les patrons des petites et moyennes entreprises étaient réunis à Paris et c'est là que J.-P. Raffarin a relancé l'idée d'un service minimum en cas de grève. Le Gouvernement pense surtout aux transports mais vous, vous voudriez aller plus loin et notamment toucher à La Poste. Est-ce qu'on n'est pas en train de remettre en cause le droit de grève ?
- "Non, je crois que ça ne remet pas du tout en cause le droit de grève. C'est un droit et un besoin pour les entreprises, si vous voulez. Ce service minimum, nous le réclamons depuis très longtemps mais cette fois-ci, j'ai déclaré la semaine dernière un avis de ras-le-bol. Nous allons demander réellement de mettre en place un service minimum. La Poste pour nous est essentiellement pour la vie de nos entreprises, pour le reçu des chèques, pour recevoir également les commandes. Les entreprises sont asphyxiées actuellement et on risque, si cela continuait, d'avoir des dépôts de bilan en chaîne dans les semaines qui viennent. "
Cela dit, ce service minimum, ça fait des années qu'on en parle. Si c'était vraiment possible, vous ne croyez pas qu'on l'aurait déjà fait ?
- "Non, je ne crois pas. Je crois que ça doit être possible. Je saisirai dans les temps futurs, dès que le calme sera un petit peu revenu dans ce pays, les organisations syndicales de salariés pour essayer de se mettre autour d'une table et voir qu'est-ce qui pourrait satisfaire ou tout du moins aider à trouver une solution. Je crois vraiment qu'on peut en trouver. "
Mais vous savez très bien que les organisations syndicales, justement, sont vents debout contre cette idée de service minimum. Est-ce que vous ne risquez pas justement de mettre de l'huile sur le feu ?
- "Non, je ne crois pas. J'ai dit attendons que le calme revienne. Mais je crois que les syndicats doivent évoluer comme toute la société en général dans notre pays. Les syndicats doivent voir aussi qu'il y a un problème parce que le blocage économique de notre pays, c'est des emplois qui disparaissent. Et pour refaire des emplois après des crises comme celle-ci, c'est extrêmement difficile. "
Mais ce que disent les syndicats, c'est que ce service minimum, c'est vraiment une atteinte au droit de grève, cela, vous ne pouvez pas le nier.
- "Je dis ce n'est pas une atteinte au droit de grève. Le droit de grève est inscrit dans la Constitution et nous l'acceptons et nous le respectons mais ce n'est pas le droit de bloquer un pays. Que dans un accord minimum, on puisse ressentir l'effet des grèves, ça me paraît tout à fait évident parce que sinon, on n'entendrait plus parler de grève. Mais il faut également que les entreprises puissent avoir un service minimum pour travailler un minimum pour qu'elles puissent équilibrer leur compte d'exploitation et donc continuer à payer les salariés. "
Certains experts disent que pour établir le service minimum dans les transports, il faudrait mobiliser pratiquement 90 % du personnel pour avoir ce service minimum, le matin et le soir. Ce n'est pas possible.
- "Ecoutez, je ne sais pas où sont les chiffres et où est-ce qu'il faut mettre les curseurs, mais il faut trouver une solution."
F. Hollande disait hier sur France 2 qu'il valait mieux finalement une bonne négociation qu'un service minimum. Est-ce que là-dessus vous êtes d'accord ?
- "Je peux être d'accord si la bonne négociation est avant de descendre dans la rue. Mais si on descend dans la rue avant de négocier, on fausse les problèmes et on ne trouve pas de bonne solution. Alors on négocie d'abord et on ne descend pas dans la rue parce qu'on négociera correctement."
Est-ce qu'il n'y a pas en France un problème quand même de blocage du dialogue social ?
- "Oui, c'est un petit peu particulier à notre pays. On est extrêmement rapide, nerveux, je ne sais pas. Dans d'autres pays, ça se passe sans doute beaucoup mieux. Prenez l'Allemagne. On négocie, effectivement, et on descend très peu souvent dans la rue."
Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité des patrons dans ce blocage du dialogue social ? Est-ce qu'eux prennent toujours les choses dans le bon sens ?
- "Attendez, je crois qu'il y a des responsabilités de chaque côté. Je suis prêt à faire mon mea culpa quand j'ai à le faire. Mais je crois qu'il faut qu'il y ait un dialogue un petit peu plus élevé que ce qui se fait jusqu'à présent."
Sur la réforme des retraites, justement, est-ce que ce dialogue a été suffisant ou est-ce que le Gouvernement n'est pas allé un petit peu trop vite ?
- "Ecoutez, très sincèrement, ça fait des mois que les partenaires sociaux rencontrent les ministres M. Fillon, M. Delevoye, etc, pour essayer de trouver une solution qui recevrait l'agrément de tout le monde, parce que c'est un vrai problème. Il faut bien le résoudre dans les mois qui viennent, dans les années qui viennent. Il n'y a pas trente-six solutions. Et on est arrivé à peu près à quelque chose qui pouvait satisfaire les uns et les autres. C'est à peu près raté. On a bien vu que ça donnait mais en fait, on va arriver quand même. Je suppose que, avec les amendements, avec les modifications à la marge qui auront lieu à l'Assemblée nationale et au Sénat par la suite, on trouvera une vraie solution. Non, on ne peut pas reprocher au Gouvernement de ne pas nous avoir écouté, les patrons comme les salariés. "
Alors en tout cas pour le moment, ce service minimum dont on parlait n'existe pas. Et vous, vous dites que la grève a eu un impact très important sur l'économie.
- "Oui, très important. Pour être tout à fait honnête, pour le mois de mai, j'ai dit que la production de la France, de nos entreprises PME, a baissé de 30 à 40 %. Ce n'est pas que la grève. Il y a également les ponts, il y a les 35 heures qui ont augmenté les jours de congé ce qui fait qu'on a eu des superbes ponts. Mais en plus à cela, s'est rajoutée la grève. Donc, ça fait environ huit ou neuf jours fériés fermés en grève pendant le mois de mai, donc 30 à 40 % de la production. "
30 à 40 %, ça paraît quand même assez énorme. Beaucoup d'experts disent que l'impact en fait va être beaucoup plus limité. Ils parlent de 0,1 % de croissance en moins.
- "Oui, enfin 0,1 % de croissance en moins, c'est quand même un chiffre extrêmement important. Ceci étant, effectivement, il faut relativiser ce que je viens de vous dire. Le mois de mai n'a jamais été un mois "normal" entre guillemets au niveau de la production de notre pays. Il y a toujours beaucoup de jours fériés. Donc, il faut prendre 30 à 40 % par rapport peut-être aux 20 % habituels. Mais c'est beaucoup plus important que les années précédentes. "
Donc, la part des grèves, ça serait 20 % selon vous ?
- "A peu près, à peu près."
Alors le Gouvernement, hier, était très présent à la réunion des petites et moyennes entreprises et il a fait des annonces en matière d'impôts, notamment 500 millions d'euros d'impôts en moins pour les entreprises. C'est quand même très important.
- "Oui, ça, c'est dans le projet de loi " Initiatives économiques " de M. R. Dutreil et je crois qu'effectivement, il y a des baisses d'impôts importantes et essentiellement sur la diminution des plus-values dans les transmissions d'entreprises. Vous savez qu'on a 500.000 entreprises à transmettre dans les dix ans à venir et que, globalement, pour les petites entreprises, la diminution des plus-values est de l'ordre de la moitié. Donc, effectivement, ça représente à peu près 300 millions d'euros. "
Et s'il y a baisse d'impôts pour les entreprises, est-ce que vous, vous pouvez prendre des engagements en matière de création d'emploi ?
- "Ecoutez, si on a baisse d'impôts, ça veut dire que ça nous donne de l'argent et des moyens pour investir, investir bien sûr dans les hommes, surtout dans nos PME. "
On entend beaucoup de patrons très pessimistes et pourtant on s'aperçoit, qu'en France, ça ne va pas si mal que ça. Notamment au premier trimestre, la France a été un des rares pays européens où la croissance était positive. Pourquoi les patrons sont si pessimistes ?
- "Vous savez, quand on se regarde, on n'est pas très brillant mais quand on se compare, des fois, c'est mieux. Alors effectivement, on est plutôt mieux que la moyenne des autres pays européens. Mais ceci étant, il faut qu'on fasse très attention. Nous avons des vrais problèmes dans nos entreprises. Il faut bien voir que notre marché n'est plus uniquement français, il est européen et il est mondial maintenant. Donc, il faut qu'on reste concurrent par rapport aux autres entreprises dans le monde entier et cela, il faut faire très attention, parce qu'on perd rapidement des parts de marché par rapport à d'autres pays."
Alors vous avez aussi demandé un sondage intéressant qui montre que les attentes des jeunes ne sont pas exactement celles que vous souhaiteriez. Il apparaît notamment que le secteur le plus attractif pour les jeunes, c'est la Fonction publique. Pour un chef d'entreprise du privé, ce n'est pas très réjouissant.
- "Oui, vous avez raison. Dans le même sondage d'ailleurs, je ferai remarquer quand même que 45 % des jeunes voulaient travailler essentiellement dans des petites et moyennes entreprises. Mais quand on leur dit où vous voudriez aller demain, dans la Fonction publique ou dans la communication, alors là, c'est un vrai problème parce qu'on est certain, aujourd'hui, que dans ces métiers, il n'y aura pas d'emplois dans les dix années à venir, alors que dans d'autres métiers comme l'hôtellerie restauration ou le bâtiment, on ne trouve pas de candidats. Donc, nous avons à valoriser ces métiers pour faire voir aux jeunes que ce sont des métiers passionnants, dans lesquels ils peuvent se réaliser et qu'ils puissent venir et satisfaire et résoudre leur vie. "
Mais comment vous allez vous y prendre ? Parce qu'on s'aperçoit que le décalage est profond justement entre les attentes des jeunes et les secteurs où il y a de l'emploi.
- "Nous en avons parlé avec M. Ferry. Nous allons, dès la rentrée, emmener des jeunes dans des entreprises, des jeunes de classe de 4ème et 5ème pour qu'ils voient différents métiers pour, qu'arrivés en fin de 3ème, ils puissent choisir réellement un métier parce qu'ils en auront vu une dizaine. En deux ans, ils auront pu faire un choix. Ca ne sera plus un choix par l'échec, ça sera vraiment un choix parce qu'on a envie d'aller quelque part, ça, c'est une chose. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 juin 2003)
Jean-François Roubaud.- "Bonjour."
Hier, les patrons des petites et moyennes entreprises étaient réunis à Paris et c'est là que J.-P. Raffarin a relancé l'idée d'un service minimum en cas de grève. Le Gouvernement pense surtout aux transports mais vous, vous voudriez aller plus loin et notamment toucher à La Poste. Est-ce qu'on n'est pas en train de remettre en cause le droit de grève ?
- "Non, je crois que ça ne remet pas du tout en cause le droit de grève. C'est un droit et un besoin pour les entreprises, si vous voulez. Ce service minimum, nous le réclamons depuis très longtemps mais cette fois-ci, j'ai déclaré la semaine dernière un avis de ras-le-bol. Nous allons demander réellement de mettre en place un service minimum. La Poste pour nous est essentiellement pour la vie de nos entreprises, pour le reçu des chèques, pour recevoir également les commandes. Les entreprises sont asphyxiées actuellement et on risque, si cela continuait, d'avoir des dépôts de bilan en chaîne dans les semaines qui viennent. "
Cela dit, ce service minimum, ça fait des années qu'on en parle. Si c'était vraiment possible, vous ne croyez pas qu'on l'aurait déjà fait ?
- "Non, je ne crois pas. Je crois que ça doit être possible. Je saisirai dans les temps futurs, dès que le calme sera un petit peu revenu dans ce pays, les organisations syndicales de salariés pour essayer de se mettre autour d'une table et voir qu'est-ce qui pourrait satisfaire ou tout du moins aider à trouver une solution. Je crois vraiment qu'on peut en trouver. "
Mais vous savez très bien que les organisations syndicales, justement, sont vents debout contre cette idée de service minimum. Est-ce que vous ne risquez pas justement de mettre de l'huile sur le feu ?
- "Non, je ne crois pas. J'ai dit attendons que le calme revienne. Mais je crois que les syndicats doivent évoluer comme toute la société en général dans notre pays. Les syndicats doivent voir aussi qu'il y a un problème parce que le blocage économique de notre pays, c'est des emplois qui disparaissent. Et pour refaire des emplois après des crises comme celle-ci, c'est extrêmement difficile. "
Mais ce que disent les syndicats, c'est que ce service minimum, c'est vraiment une atteinte au droit de grève, cela, vous ne pouvez pas le nier.
- "Je dis ce n'est pas une atteinte au droit de grève. Le droit de grève est inscrit dans la Constitution et nous l'acceptons et nous le respectons mais ce n'est pas le droit de bloquer un pays. Que dans un accord minimum, on puisse ressentir l'effet des grèves, ça me paraît tout à fait évident parce que sinon, on n'entendrait plus parler de grève. Mais il faut également que les entreprises puissent avoir un service minimum pour travailler un minimum pour qu'elles puissent équilibrer leur compte d'exploitation et donc continuer à payer les salariés. "
Certains experts disent que pour établir le service minimum dans les transports, il faudrait mobiliser pratiquement 90 % du personnel pour avoir ce service minimum, le matin et le soir. Ce n'est pas possible.
- "Ecoutez, je ne sais pas où sont les chiffres et où est-ce qu'il faut mettre les curseurs, mais il faut trouver une solution."
F. Hollande disait hier sur France 2 qu'il valait mieux finalement une bonne négociation qu'un service minimum. Est-ce que là-dessus vous êtes d'accord ?
- "Je peux être d'accord si la bonne négociation est avant de descendre dans la rue. Mais si on descend dans la rue avant de négocier, on fausse les problèmes et on ne trouve pas de bonne solution. Alors on négocie d'abord et on ne descend pas dans la rue parce qu'on négociera correctement."
Est-ce qu'il n'y a pas en France un problème quand même de blocage du dialogue social ?
- "Oui, c'est un petit peu particulier à notre pays. On est extrêmement rapide, nerveux, je ne sais pas. Dans d'autres pays, ça se passe sans doute beaucoup mieux. Prenez l'Allemagne. On négocie, effectivement, et on descend très peu souvent dans la rue."
Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité des patrons dans ce blocage du dialogue social ? Est-ce qu'eux prennent toujours les choses dans le bon sens ?
- "Attendez, je crois qu'il y a des responsabilités de chaque côté. Je suis prêt à faire mon mea culpa quand j'ai à le faire. Mais je crois qu'il faut qu'il y ait un dialogue un petit peu plus élevé que ce qui se fait jusqu'à présent."
Sur la réforme des retraites, justement, est-ce que ce dialogue a été suffisant ou est-ce que le Gouvernement n'est pas allé un petit peu trop vite ?
- "Ecoutez, très sincèrement, ça fait des mois que les partenaires sociaux rencontrent les ministres M. Fillon, M. Delevoye, etc, pour essayer de trouver une solution qui recevrait l'agrément de tout le monde, parce que c'est un vrai problème. Il faut bien le résoudre dans les mois qui viennent, dans les années qui viennent. Il n'y a pas trente-six solutions. Et on est arrivé à peu près à quelque chose qui pouvait satisfaire les uns et les autres. C'est à peu près raté. On a bien vu que ça donnait mais en fait, on va arriver quand même. Je suppose que, avec les amendements, avec les modifications à la marge qui auront lieu à l'Assemblée nationale et au Sénat par la suite, on trouvera une vraie solution. Non, on ne peut pas reprocher au Gouvernement de ne pas nous avoir écouté, les patrons comme les salariés. "
Alors en tout cas pour le moment, ce service minimum dont on parlait n'existe pas. Et vous, vous dites que la grève a eu un impact très important sur l'économie.
- "Oui, très important. Pour être tout à fait honnête, pour le mois de mai, j'ai dit que la production de la France, de nos entreprises PME, a baissé de 30 à 40 %. Ce n'est pas que la grève. Il y a également les ponts, il y a les 35 heures qui ont augmenté les jours de congé ce qui fait qu'on a eu des superbes ponts. Mais en plus à cela, s'est rajoutée la grève. Donc, ça fait environ huit ou neuf jours fériés fermés en grève pendant le mois de mai, donc 30 à 40 % de la production. "
30 à 40 %, ça paraît quand même assez énorme. Beaucoup d'experts disent que l'impact en fait va être beaucoup plus limité. Ils parlent de 0,1 % de croissance en moins.
- "Oui, enfin 0,1 % de croissance en moins, c'est quand même un chiffre extrêmement important. Ceci étant, effectivement, il faut relativiser ce que je viens de vous dire. Le mois de mai n'a jamais été un mois "normal" entre guillemets au niveau de la production de notre pays. Il y a toujours beaucoup de jours fériés. Donc, il faut prendre 30 à 40 % par rapport peut-être aux 20 % habituels. Mais c'est beaucoup plus important que les années précédentes. "
Donc, la part des grèves, ça serait 20 % selon vous ?
- "A peu près, à peu près."
Alors le Gouvernement, hier, était très présent à la réunion des petites et moyennes entreprises et il a fait des annonces en matière d'impôts, notamment 500 millions d'euros d'impôts en moins pour les entreprises. C'est quand même très important.
- "Oui, ça, c'est dans le projet de loi " Initiatives économiques " de M. R. Dutreil et je crois qu'effectivement, il y a des baisses d'impôts importantes et essentiellement sur la diminution des plus-values dans les transmissions d'entreprises. Vous savez qu'on a 500.000 entreprises à transmettre dans les dix ans à venir et que, globalement, pour les petites entreprises, la diminution des plus-values est de l'ordre de la moitié. Donc, effectivement, ça représente à peu près 300 millions d'euros. "
Et s'il y a baisse d'impôts pour les entreprises, est-ce que vous, vous pouvez prendre des engagements en matière de création d'emploi ?
- "Ecoutez, si on a baisse d'impôts, ça veut dire que ça nous donne de l'argent et des moyens pour investir, investir bien sûr dans les hommes, surtout dans nos PME. "
On entend beaucoup de patrons très pessimistes et pourtant on s'aperçoit, qu'en France, ça ne va pas si mal que ça. Notamment au premier trimestre, la France a été un des rares pays européens où la croissance était positive. Pourquoi les patrons sont si pessimistes ?
- "Vous savez, quand on se regarde, on n'est pas très brillant mais quand on se compare, des fois, c'est mieux. Alors effectivement, on est plutôt mieux que la moyenne des autres pays européens. Mais ceci étant, il faut qu'on fasse très attention. Nous avons des vrais problèmes dans nos entreprises. Il faut bien voir que notre marché n'est plus uniquement français, il est européen et il est mondial maintenant. Donc, il faut qu'on reste concurrent par rapport aux autres entreprises dans le monde entier et cela, il faut faire très attention, parce qu'on perd rapidement des parts de marché par rapport à d'autres pays."
Alors vous avez aussi demandé un sondage intéressant qui montre que les attentes des jeunes ne sont pas exactement celles que vous souhaiteriez. Il apparaît notamment que le secteur le plus attractif pour les jeunes, c'est la Fonction publique. Pour un chef d'entreprise du privé, ce n'est pas très réjouissant.
- "Oui, vous avez raison. Dans le même sondage d'ailleurs, je ferai remarquer quand même que 45 % des jeunes voulaient travailler essentiellement dans des petites et moyennes entreprises. Mais quand on leur dit où vous voudriez aller demain, dans la Fonction publique ou dans la communication, alors là, c'est un vrai problème parce qu'on est certain, aujourd'hui, que dans ces métiers, il n'y aura pas d'emplois dans les dix années à venir, alors que dans d'autres métiers comme l'hôtellerie restauration ou le bâtiment, on ne trouve pas de candidats. Donc, nous avons à valoriser ces métiers pour faire voir aux jeunes que ce sont des métiers passionnants, dans lesquels ils peuvent se réaliser et qu'ils puissent venir et satisfaire et résoudre leur vie. "
Mais comment vous allez vous y prendre ? Parce qu'on s'aperçoit que le décalage est profond justement entre les attentes des jeunes et les secteurs où il y a de l'emploi.
- "Nous en avons parlé avec M. Ferry. Nous allons, dès la rentrée, emmener des jeunes dans des entreprises, des jeunes de classe de 4ème et 5ème pour qu'ils voient différents métiers pour, qu'arrivés en fin de 3ème, ils puissent choisir réellement un métier parce qu'ils en auront vu une dizaine. En deux ans, ils auront pu faire un choix. Ca ne sera plus un choix par l'échec, ça sera vraiment un choix parce qu'on a envie d'aller quelque part, ça, c'est une chose. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 juin 2003)