Rapport présenté par M. Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts, sur la situation internationale, la situation politique française et les activités du collège exécutif des Verts, Paris le 14 juin 2003.

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Circonstance : CNIR des 14 et 15 juin 2003

Texte intégral

1 la situation internationale
La guerre en Irak marque la situation internationale. Les forces d'occupation américaines et anglaises n'ont trouvé à ce jour aucune arme de destruction massive et la polémique enfle en Grande Bretagne et aux Etats-Unis sur le mensonge érigé en mode de gouvernement. Les Etats-Unis s'embourbent en Irak, comme en Afghanistan, où les populations ne les considèrent pas comme des libérateurs et où les actes de guérilla se multiplient.
Alors les Etats-Unis veulent reprendre l'initiative avec la " feuille de route " dans le conflit israelo-palestinien, pour essayer de désamorcer la pression des masses arabes au Proche et Moyen-Orient. Devant le bellicisme et le jusqu'au boutisme des colons israéliens, avec les doubles discours de Sharon, on peut craindre que celui-ci soit incapable de se hisser au niveau d'un De Gaulle faisant la paix en Algérie et osant affronter son extrème-droite. Mais quel autre espoir le peuple palestinien peut-il former aujourd'hui ? Les attentats du Hamas contre les populations civiles n'ouvrent pas de meilleures perspectives.
Nous réclamons en tout cas qu'en Palestine comme en Irak le rôle des institutions internationales de l'ONU soit réel ; nous refusons la domination impériale des Etats-Unis sur la planète.
Nous soulignions lors du CNIR d'avril le besoin d'Europe, pour que celle-ci puisse jouer un rôle effectif de contrepoids à la puissance américaine. Cela reste d'une actualité brûlante, alors que les débats sur la Convention européenne se déroulent ces jours-ci. Les Verts veulent le renforcement d'une Europe Fédérale au service de la paix, de la préservation de l'environnement, de la justice sociale et de la démocratie, de nouveaux rapports nord-sud, en un mot au service de l'avenir écologique de la planète.
Le mouvement pour la paix, né dans le sillage du mouvement altermondialiste, a marqué au premier trimestre de cette année la naissance d'une opinion mondiale et d'un mouvement capable d'initiatives coordonnées dans la quasi-totalité des pays du monde. Les contre-G8, le rassemblement sur le Larzac les 8-9-10 août et le forum social européen de Paris Saint Denis en novembre sont à la fois essentiels pour la construction d'une alternative anti-libérale et anti-productiviste en France, mais également pour le renforcement de ce mouvement mondial contre l'empire américain et la dictature de l'Organisation Mondiale du Commerce. L'OMC tient en septembre un sommet qui sera beaucoup plus opérationnel que le G8 d'Evian avec à l'ordre du jour l'adoption de l'AGCS, qui vise à privatiser l'ensemble des services encore publics dans nos pays d'Europe.
2 la situation française
Nous indiquions les 12 et 13 avril que la situation se caractérisait par une dégradation de la situation économique et par une politique gouvernementale réactionnaire tant sur les plans économique et social que sur les plans environnemental et social. A titre d'illustration, notons pour la première fois depuis 1993, une baisse du nombre d'emplois salariés de 0,3% au premier trimestre 2003.
Pas de changement dans la politique gouvernementale, mais :
un grand mouvement social s'est mis en branle !
Ce mouvement s'est manifesté par des grèves prolongées dans l'éducation nationale, dans les transports, les services publics et par des journées de grève et de grandes manifestations 13 mai, 25 mai, 3 juin, 10 juin Les grèves ont mobilisé de façon inégale, elles ont été très radicales dans certains départements. Sur la décentralisation dans l'éducation nationale le gouvernement a retardé sa réforme. Sur les retraites, il maintient sa volonté de passer en force, contre l'avis majoritaire de la population.
Le gouvernement exclut toute hausse des prélèvements obligatoires ; l'équilibre financier du système sera donc assuré par le prolongement de la durée d'activité et surtout par la baisse du niveau des pensions. Ce ne sont pas les 0,2% d'augmentation des cotisations sociales obtenues par la CFDT à l'horizon 2006, en échange de sa signature, qui changent la donne. Cette réforme modifie en profondeur la répartition des richesses dans le mauvais sens. Répétons le : accepter ou refuser le principe de la hausse des prélèvements obligatoires, c'est choisir le monde dans lequel nous voulons vivre ! Qui veut la solidarité en veut les moyens !
À l'heure où nous écrivons ce rapport, nous pouvons craindre que cette réforme passe et annonce d'autres offensives du MEDEF et du gouvernement.
À la rentrée, en septembre 2003, ce sera la réforme de la sécurité sociale. D'ores et déjà les propositions de Jean-François Mattei sont édifiantes au travers de son projet de loi de Santé Publique : il n'a pas d'argent pour embaucher les personnels rendus nécessaires pour appliquer les RTT et désengorger les urgences ou maintenir les services proximité, mais il dispose des crédits suffisants pour reconstruire d'ici 2007 des hôpitaux entiers dans les villes de CHU Il ne s'agit plus de Santé publique mais de travaux publics ! Les Verts ne peuvent que se féliciter de son choix pour plus de prévention, mais les récentes décisions sur le déremboursement de médicaments d'usage fréquent en médecine générale loin d'aller vers des économies, déplacent la prescription vers des spécialités récentes et chères, pour le plus grand bénéfice des Lobbies pharmaceutiques dont Mattei est l'ami. Nous aurons l'occasion de débattre cela lors de notre convention santé du Samedi 21 juin à l'Assemblée Nationale.
C'est aussi la préparation de la privatisation d'EDF et GDF, La perspective de cette privatisation, prévue en plein mois d'août, après le déroulement, ces derniers mois DES débats sur l'énergie est bien à l'image de l'attitude ce gouvernement : débat national à grand bruit, mise en scène spectaculaire, tandis que dans les couloirs de l'assemblée, les jeux sont faits . Avec l'aide, hélas de certains élus socialistes issus eux aussi du lobby nucléocrate - je veux parler du récent rapport Bataille réclamant la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes et la diminution des contraintes de sécurité et de contrôle. Les Verts ne peuvent souscrire à de tels choix et en feront l'objet incontournable du débat à venir.
En effet ce débat sur l'énergie va trouver son débouché avec les débats parlementaires sur la loi d'orientation sur l'énergie : il s'agit là de décider de l'avenir énergétique de la France pour le 21ème siècle. C'est là aussi un choix de société : non, nous ne voulons pas de l'EPR, oui nous voulons programmer la sortie du nucléaire, oui les énergies renouvelables doivent être développées, oui la chasse au gaspillage et l'adoption de nouveaux modes de consommation doivent être mis en uvre ! Trop souvent en France le débat sur la production d'énergie masque le débat de fond sur la consommation d'énergie.
Nous serons avec le réseau Sortir du Nucléaire et avec beaucoup d'autres nous l'espérons au premier rang de cette mobilisation prioritaire à la rentrée pour notre avenir
Ce gouvernement jette le masque sur les questions environnementales !
Les discours de Jacques Chirac étaient ambitieux et bien écologistes à les écouter. Mais le premier principe écologique est de mettre en cohérence les discours et la pratique. Or Jacques Chirac a toujours fait sienne la cynique formule " les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent "
Et là chapeau bas ! La journée mondiale de l'environnement aura été marquée en France dans les semaines précédentes par la démission de la commission nationale du développement durable et par et par l'impossibilité à aboutir à un texte consensuel au sein de la commission COPPENS dans la préparation de la Charte de l'Environnement. Quelle ironie que ce texte, annoncé à grand renfort de grands messes médiatiques, par un Jacques Chirac " plus écolo que moi tu meurs " aboutisse à la fracture de la commission sur le principe pollueur-payeur et sur le principe de précaution, ainsi que sur le choix du niveau de son inclusion juridique dans la constitution. Mais pas étonnant non plus, quand on sait que pour parler d'écologie. s'y trouve, entre autres, Christiane Lambert chantre de la FNSEA et de l'agriculture raisonnée
Ce gouvernement mène des grandes campagnes de communication, mais par ailleurs supprime toutes les mesures contraignantes et réglementations, qui dérangent ses messieurs du MEDEF et les industriels de l'agroalimentaire.
Mieux, sur la chasse, alors qu'on était parvenu à un relatif apaisement, la droite remet en discussion la loi Voynet, supprimant la jour de non chasse, et allégeant les modalités de contrôle financiers des fédérations (dont on sait qu'elles ont servi à financer CPNT) allant, au-delà des demandes des modérés, satisfaire les exigences des tenants de l'extrême-chasse, sans doute avec la perspective de faire disparaître CPNT, comme Sarkozy espère par ses mesures de restriction des libertés publiques phagocyter le front national lui-même. Voilà au moins une droite qui ne se cache plus derrière son fusil et ses cars de CRS !
Ainsi dans les divers débats qui ont agité l'assemblée nationale ces dernières semaines : le débat sur les transports et les infrastructures, le rapport Richemont sur le cabotage et celui de la Datar, font - ça ne nous étonne guère - la part belle au tout autoroute, sacrifiant l'entretien des voies ferrées existantes et bien sûr le développement des TGV - Le rapport Richemont sur le cabotage comporte des propositions intéressantes mais prépare à terme la mainmise du privé sur ces nouveaux caboteurs initialement financés par l'Etat
Pendant ce temps les galettes de fioul du Prestige continuent, dans l'indifférence gouvernementale générale, de polluer les plages du Pays Basque aux côtes bretonnes. Malgré les demandes des associations environnementales, madame Bachelot plus occupée à défendre l'énergie nucléaire et la chasse, se refuse à déclencher les plans Polmar terre, laissant aux collectivités locales, la charge matérielle et financière de maintenir, à la veille des vacances, le minimum de propretés que les touristes peuvent espérer trouver sur les plages.
Alors que le FIPOL ne peut même pas indemniser correctement les victimes du Prestige, l'exaspération monte. Pourtant, tout en dénonçant haut et fort les voyous des mers, Chirac et Bachelot n'ont toujours pas trouvé le stylo qu'il faut pour transcrire les excellentes directives votées par l'Europe en matière de prévention des marées noires. Une preuve de plus de ce double discours et de leur monstrueuse hypocrisie sur l'écologie et l'environnement de polluer les plages du Pays Basque aux côtes bretonnes.
A la veille de débuter nos campagnes sur les élections européennes, il est bon de voir, en matière d'environnement de quelle aide peut être l'Europe face à un gouvernement en réalité aussi préoccupé d'écologie que de sa première chemise. Hélas, c'est aussi en Europe que nous trouvons une partie de nos soucis à venir. Ainsi les évolutions de la Politique Agricole Commune proposées par le commissaire Fischler sont loin de faire l'unanimité, sinon contre elles. Pourtant, il nous faut faire la part des choses :
En effet, cette réforme prévoit notamment le découplage des aides du volume des productions. Aller vers cela doit permettre de diminuer l'intérêt des producteurs à produire beaucoup et de manière intensive au détriment de la qualité des produits et de l'environnement. Et cela nous satisfait. Mais proportionner ces aides aux surfaces en conservant les plafonds élevés tel que cela est prévu, c'est aller une fois de plus vers le maintien d'aides élevées aux plus gros propriétaires au détriment des petits producteurs et des moins productivistes. Et cela ne nous satisfait pas.
Ce gouvernement continue également sur le plan sociétal
Citons la récente loi sur le droit d'asile, les mesures qui restreignent encore plus ce droit d'asile qui devrait l'honneur d'un pays démocratique, ces mesures qui criminalisent ceux qui aident les sans -papiers, réfugiés politiques ou économiques, mesures qui se sont traduites à Calais par l'inculpation et l'incarcération de personnes les ayant hébergé. Je vous appelle à vous joindre aux signataires de la pétition du GISTI, qui affirment leur solidarité avec les inculpés et demandent à être inculpés également. (www.gisti.org)
Clairement à l'heure où Raffarin dérape, c'est bien la ligne Sarkozy, stigmatisant les prostituées ou les fumeurs de cannabis qui triomphe. Ainsi, aidé par un monstrueux rapport du sénat aussi gros ( 1200 pages) qu'il contient de contre-vérités, se prépare une révision de la loi de 1970. Ce que nous souhaitons ; mais hélas pas dans le sens que nous souhaitons, celui de la légalisation et de la réglementation de la production et de la vente et non pas dans celui du durcissement de la prohibition.
3-La situation des forces politiques
La droite
Parallèlement à sa réorganisation politique autour de l'état et de l'UMP, la droite a adopté un virage idéologique : internationalement, ils mettent en place tous les éléments de la mondialisation libérale et nationalement, les éléments de contrôle de leurs sociétés. Ils développent une politique sécuritaire, dénoncent les nouvelles classes dangereuses, stigmatisent les populations immigrées et étrangères, démantèlent les droits sociaux et les institutions sociales, effectuent un retour à l'ordre moral (critique de mai 68, de la libération sexuelle, éloge de l'effort, de l'individualisme, de la sélection ). Cette mue idéologique a été d'autant plus facilitée que des franges de " la gauche " ont abdiqué devant cette offensive idéologique, voir même y ont participé.
La droite concentre entre ses mains tous les pouvoirs ; aussi elle oublie le premier tour des élections présidentielles et ne retient que le résultat des législatives. L'extrême-droite reste à l'affût, espérant que l'incapacité de la gauche à se poser en alternative crédible lui laissera le champ libre.
Et la gauche ?
La gauche social-démocrate, qui était à la tête des principales démocraties occidentales dans les années 90, n'a pas su s'adapter aux mutations en cours et a perdu une série d'élections. Elle s'est enlisée dans le social-libéralisme.
A Dijon, le Parti socialiste français a stabilisé sa direction autour de François Hollande au prix de l'ambiguïté la plus totale sur le contenu programmatique. La caricature en est donnée sur la question des retraites : d'abord un vote à l'unanimité en congrès d'une motion dénonçant le plan Fillon sans un seul mot sur le financement proposé et sur la question des durées de cotisation, ensuite une déclaration commune avec les Verts, refusant l'allongement des durées de cotisation : " Nous refusons la logique prônée par le gouvernement qui utilise comme variable pour régler le problème des retraites, l'allongement des cotisations. Les mesures Balladur de 1993 doivent être revues, en particulier en ce qui concerne le mode d'indexation des retraites et le nombre d'années prises en compte dans le calcul du montant de la retraite.(extrait de la déclaration commune) ", encore une déclaration de Hollande ouvrant la voie à l'alignement des durées de cotisation entre public et privé sur 40 ans, enfin les déclarations d'éléphants, on les nomme mammouths maintenant, (Rocard, Kouchner, Charasse) soutenant le projet Fillon.
Le Parti radical de gauche lui approfondit sa dépendance totale envers le PS se revendiquant comme une tendance externe de celui-ci.
Le Parti communiste quant à lui après un congrès difficile apparaît paralysé et incapable de choisir entre ceux, notamment ses élus avec le traditionnel tropisme électoral, qui souhaitent un ralliement sans gloire au PS et ceux qui cherchent une autre voie. Dans ce cas le repli sur la réaffirmation identitaire est la tentation la plus facile à laquelle sa direction semble céder, mais dans son cas ce sera suicidaire.
Les Alternatifs sont avec les refondateurs communistes sur la ligne du pôle de radicalité, qu'ils proposent au PCF, à la LCR et aux Verts pour les échéances électorales de 2004. La LCR reporte son congrès de fin juin à octobre ; une seule motion y sera proposée ; les lourdeurs et " réalités " électorales la conduiront vraisemblablement à une alliance avec Lutte Ouvrière aux élections européennes ; aux élections régionales, l'attitude pourra être plus différenciée selon les situations locales.
Alors les Verts ?
Les Verts ont confirmé une orientation politique claire lors de leur assemblée fédérale de décembre 2002 :
L'écologie politique n'est soluble ni dans le libéralisme, ni dans la social démocratie ; elle nécessite donc en Europe à l'horizon politique discernable des partis politiques indépendants, pas question de parti unique de la gauche, ni même de formule organisationnelle mettant en cause l'autonomie des Verts.
L'écologie politique n'est pas soluble dans un pôle de radicalité d'extrême gauche, et ce pour deux raisons de fond : l'anti-productivisme et la volonté réformiste. Alors répétons le pour être compris : les Verts ne sont pas pour un pôle de radicalité.
Notre stratégie consiste bien en trois points à
1- construire les Verts comme parti indépendant de l'écologie politique,
2- renforcer les orientations anti-libérales et anti-productivistes dans la société en construisant des convergences (au travers de débats, manifestations, initiatives politiques ) avec les forces sociales, syndicales et politiques souhaitant y contribuer,
3- négocier des contrats avec les partis de gauche, en premier lieu le Parti socialiste, pour changer les politiques publiques. La responsabilité des Verts est d'offrir à la demande de changements radicaux une traduction politique : nous refusons une coupure entre une gauche tiède de gouvernement et une gauche mouvementiste radicale, qui laisserait la droite au pouvoir pour longtemps.
La stratégie d'autonomie contractuelle au plan électoral en découle ; elle a été votée à plus de 60% des mandats à l'assemblée fédérale de 2002. " Cette stratégie consiste dans le cadre des scrutins proportionnels à présenter une liste autonome avec fusion éventuelle entre les deux tours sur la base du rapport de forces du premier " (extrait de la motion sur l'autonomie contractuelle).
Notre parole publique est aujourd'hui peu audible ; cela tient à la fois à notre affaiblissement institutionnel, à l'état de nos capacités militantes et à nos polémiques publiques.
Pourtant une orientation clairement solidaire et anti-libérale, prenant en compte les questions environnementales au fond et proposant une vision différente de l'avenir de la planète, qui puisse se constituer en utopie mobilisatrice a toute sa place. Elle a toute sa place si elle propose une stratégie réformiste réaliste, qui s'appuie sur les rapports de force existants ; c'est le sens des initiatives que nous prenons avec le Parti socialiste.
C'est dans ce cadre qu'il faut apprécier la signature d'un communiqué de presse commun aux Verts, au Parti socialiste et au Parti radical de gauche sur les retraites, qui mettait l'accent sur des orientations fortes :" cette réforme doit réaffirmer le maintien du système de répartition et le refus de la capitalisation qui serait inéluctable avec la baisse du taux de remplacement. Nous refusons la logique prônée par le gouvernement qui utilise comme variable pour régler le problème des retraites, l'allongement des cotisations. Les mesures Balladur de 1993 doivent être revues, en particulier en ce qui concerne le mode d'indexation des retraites et le nombre d'années prises en compte dans le calcul du montant de la retraite. Le taux de remplacement doit être amélioré pour les plus petites retraites et atteindre 100 % du SMIC. " (extraits de la déclaration commune)
Les Verts sont la force politique autour de laquelle cette stratégie peut exister. C'est notre ambition ! Le CNIR en définira les modalités tactiques, les régions décideront pour ce qui les concerne dans le cadre de l'orientation générale que le CNIR aura adoptée, mais ne perdons pas de vue que ce sont ces orientations stratégiques, qui nous rassemblent et justifient notre existence ! Sachons mener le débat entre nous sans nous déchirer, sans anathème et ce quels que soient les choix tactiques que nous ferons pour les élections à venir !
4- L'activité du collège exécutif durant les deux mois écoulés
La participation aux débats et manifestations publiques
Nous avons participé aux mobilisations sur les retraites. Notre présence a été réelle, même si moins importante que nous pouvons le souhaiter. Par contre il faut souligner notre grande faiblesse à animer un débat interne et à offrir un cadre de réflexion à nos adhérents présents dans ces mobilisations sociales.
Nous avons participé aux débats nationaux sur l'énergie. Nous avions fait le choix de prendre part au vrai débat alternatif sur l'énergie, mais aussi de ne pas nous priver en participant au débat national d'une possibilité d'exprimer publiquement nos positions. Ce fut fait. Sans illusions sur l'influence que cela aura lors du débat parlementaire de l'automne. Mais notre participation n'aura pas manqué d'intérêt au colloque du syndicat des Energies renouvelables devant plus de 1000 professionnels et politiques du secteur et dans la nombreux débats en région.
Nous avons participé au contre G8 environnement d'Angers, où notre mobilisation a été forte bien qu'avant tout régionale.
Nous avons participé au contre G8 d'Annemasse où la présence des Verts a été s'est manifestée à trois niveaux : mobilisation régionale de nos adhérents dans la préparation, présence dynamique des jeunes verts dans le village intergalactique, cortège de plusieurs centaines de Verts dans la manifestation.
Les initiatives vertes
Une conférence de presse avec nos deux anciens ministres de l'environnement (Dominique Voynet et Yves Cochet) a été tenue le 24 avril pour faire le bilan de Madame Bachelot. Ensuite c'est le bilan d'un an de gouvernement Raffarin que nous avons dénoncé lors du point de presse hebdomadaire des Verts.
Nous n'avons pu par contre organiser les deux réunions publiques que nous souhaitions sur le Proche et le Moyen Orient et sur l'état de la gauche après un an de bilan Raffarin.
Par contre l'organisation de la convention sur la santé le 21 juin à l'Assemblée nationale est en cours de réalisation. Cette convention prévue depuis le mois de mars
Le parti vert européen a été mis en place lors de la réunion de début mai à Malte. Notre participation active à cette réunion de la fédération des partis verts européens a été appréciée par nos partenaires européens.
Les contacts avec les partis et organisations
Rappelons que les accords entre organisations sont de la responsabilité des différentes instances du mouvement.
avec le Parti socialiste
Nous avons envoyé une délégation conséquente à leur congrès à Dijon, dont vous avez tous pu lire les comptes-rendus dans la presse.
Lors de la rencontre du 4 juin, dont le compte-rendu détaillé est sur le site des Verts nous avons abordé le mouvement social en cours et les retraites, la position du PS sur l'énergie (où ils nous ont réaffirmé leur refus de la construction de l'EPR), l'organisation de débats publics pour une alternative politique et les élections de 2004.
Les débats publics pour une alternative politique.
L'objectif est de débattre le contenu d'un programme d'alternative politique à la droite avec le mouvement associatif et syndical. Ces débats sont donc d'une nature différente des rencontres qui peuvent être organisés par des personnalités ou des associations. Les partis politiques, qui co-organiseront ces forums, le feront sur la base d'un texte d'appel indiquant cette volonté de gouverner ensemble. Sont invités à prendre part à cette initiative l'ensemble des partis de l'ex-majorité plurielle, plus les Alternatifs et la Ligue Communiste Révolutionnaire.
Les élections de 2004.
Le Parti socialiste souhaite des listes d'union au premier tour partout et spécialement dans les régions où nous étions ensembles dans la majorité sortante. Le Parti socialiste a indiqué qu'il serait respectueux des choix des Verts et nous avons convenu que dans le cas d'un choix de l'autonomie, nous préparerions ensemble au niveau national et régional les conditions de fusion au deuxième tour bien avant le premier tour. Pour les élections européennes, le Parti socialiste a indiqué qu'il était prêt à discuter de listes communes à la condition d'un accord programmatique.
Les Verts ont rappelé l'orientation votée en décembre 2002 et indiqué que les choix appartiendront aux régions dans le cadre d'une orientation générale votée au CNIR. Pour les élections cantonales, les Verts ont rappelé leur souhait d'accord de répartition du type législatif.
Les calendriers de décision sont compatibles : le Parti socialiste a un conseil national sur les questions de méthode de désignation et décision fin juin ; il élira par vote des militants ses têtes de liste aux régionales en octobre et bouclera stratégie et listes en novembre décembre 2003.
avec le PCF
Nous avons assisté à leur congrès. Celui-ci s'est conclu dans une certaine confusion où la direction élue a joué un rôle d'équilibriste entre les tendances tentées par le retour vers un passé sectaire et les refondateurs communistes soucieux d'ouvertures et d'initiatives.
Une rencontre de nos deux directions a eu lieu le jeudi 12 juin.. Cette rencontre a confirmé le repli identitaire de la direction du PCF. Le PCF sera présent dans tous les lieux de débats possibles mais ne souhaite pas co-organiser des débats avec les Verts et le Parti socialiste ; il préfère organiser ses propres débats.
Sur les élections de 2004, le PCF n'a rien fixé pour l'instant ; il décidera de sa stratégie en octobre pour les régionales et en décembre pour les européennes. Nous avons convenu d'un échange PCF Verts en septembre sur l'Europe.
avec les Alternatifs
Lors de cette rencontre nous avons expliqué notre stratégie et constaté notre différence avec la stratégie de pôle de radicalité préconisée par nos amis. Suite à cette réunion nous avons accepté leur invitation à assister à leur congrès et à participer à un débat public lors du contre G8 d'Annemasse.
Rencontres avec le MRC et avec l'AGR issus de l'ex MDC
Ces deux rencontres ont permis une prise de contact cordiale.
Rencontre avec le nouveau secrétariat de la Confédération Paysanne
Nous avons rencontré en mai une délégation de 7 membres du nouveau secrétariat élu au congrès de la Conf' de mai 2003. Cette rencontre chaleureuse terminée au restaurant nous a permis d'échanger sur les questions de l'heure : OGM, PAC, et répression (José Bové était présent).
Participation au Congrès de la Ligue des Droits de l'Homme
Nous avons participé au Congrès de la LDH le 7 juin 2003. Ce congrès marque une stabilité de la LDH. Michel Tubiana dans son rapport moral a posé des questions par rapport au manque d'alternative politique crédible à gauche et au rôle que la LDH pourrait jouer à sa construction.
avec Régions et Peuples solidaires
Un rendez vous est pris fin juin ; des contacts ont déjà été établis en régions.
L'organisation interne
Quelques éléments essentiels, que nous pouvons citer :
La préparation des élections a donné lieu à un texte du SNA aux élections Jean Dessessard. L'équipe de préparation se met en place au secrétariat national. Le colloque sur le bilan de l'action des conseils régionaux a été réalisé le 13 juin. Une synthèse sera diffusée.
La nouvelle formule de Vert Contact a été définie par un groupe de travail animé par la déléguée à la communication du collège exécutif, Francine Bavay. Elle est mise en oeuvre : journal mensuel qui pour le premier sortira début juillet et nouvelle formule du Vert Contact hebdomadaire tourné vers l'activité et l'information interne des adhérents, dont vous avez eu les premiers numéros en mains.
Les préparations de la RPI et du débat sur le programme se poursuivent : un point sera fait lors de ce CNIR.
La recherche de locaux aboutit aujourd'hui à une proposition que vous expliquera Cécile Duflot lors de ce CNIR.
En terme de matériels réalisés ou en cours :
Une brochure sur l'énergie coordonnée par Maryse Arditi, Alain Dorange et la commission Energie des Verts est parue. - Trois autres brochures sont à venir : une cet été sur la politique des transports (marée noire) et deux sur la Politique Agricole Commune et sur l'Altermondialisation à la rentrée.
Une affiche et un Vert Contact spécial serviront de support à une campagne pour l'adhésion et la réadhésion.
Un film de 28 minutes a été réalisé sur les retraites pour animer les débats publics et réunions de groupes locaux .
(source http://www.les-verts.org, le 1er juillet 2003)