Texte intégral
Question (Jean-Michel Aphatie) : Bonjour Jean-Louis Debré. "Un discours de trente-trois minutes, lu dans l'indifférence générale". C'est Paul Joly, du service politique d'RTL qui disait ça dans le journal de 18 heures hier soir. On ne peut pas dire que Jean-Pierre Raffarin ait convaincu grand monde. Vous étiez juste derrière lui, au perchoir de l'Assemblée Nationale hier après-midi. Comment l'avez-vous trouvé ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Donc je l'ai bien entendu. J'ai trouvé que c'était un discours qui convenait aux circonstances, dans la mesure où il a fixé les objectifs, dit quelle était sa méthode et affirmé un certain nombre de maîtres mots. Les objectifs, et j'adhère complètement à ces objectifs : rénover le régime d'assurance maladie. Pourquoi ? Pour sauver la sécurité sociale. Pourquoi ? Parce que c'est une source d'égalité et de solidarité. Deuxièmement : moderniser l'école, et notamment le système scolaire. Pourquoi ? Pour donner à chaque Français une égalité de chances. Développer la Recherche et trouver une solution aux difficultés des chercheurs. Pourquoi ? Parce ce qu'il n'y a pas d'avenir pour la France en dehors d'une recherche scientifique et technique de qualité. Enfin, régler le problème des intermittents.
Question : Pourquoi ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis ravi, je suis ravi de ce discours...
Question : Vous êtes le seul.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Ca en fait au moins un.
Question : Un. Bravo.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis ravi parce que je n'ai cessé, depuis des mois et des mois - un peu seul - de dire qu'il fallait à la politique gouvernementale de la lisibilité et des objectifs. On a la lisibilité, on a les objectifs. Et que je disais, à Châteauroux notamment lorsque j'y étais.
Question : Voilà, je voulais en venir là. "Une nouvelle ambition française". Vous avez senti hier la nouvelle ambition française, vraiment ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Une nouvelle ambition française, qui ne repose pas sur "on oppose catégories, les uns aux autres". On fixe pour la Sécurité Sociale, pour l'Éducation, pour la Recherche, des objectifs, et on se donne une méthode, et cette méthode, c'est celle que j'ai essayée d'employer à l'Assemblée Nationale depuis deux ans : le débat, la concertation et le dialogue. Et moi, je suis beaucoup moins pessimiste qu'O. Duhamel.
Question : Non non, c'est pas Olivier, c'est Alain.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Alain Duhamel... Je connaissais Olivier, mais il y a tellement de Duhamel vous savez.
Question : Vous êtes moins pessimiste qu'Alain Duhamel.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis moins pessimiste que lui, dans la mesure où, à partir du moment où il y a un dialogue et une concertation, on arrive à un consensus. Regardez ce que nous avons fait sur la loi sur le port de signes religieux à l'école. Au départ, la droite était totalement opposée à la gauche. Et puis nous avons discuté. Et puis nous avons travaillé ensemble.
Question : Et vous pensez que sur l'assurance maladie, ce sera la même chose ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, pourquoi ?
Question : P. Douste-Blazy... excusez-moi, je peux vous poser une ou deux questions, peut-être ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, mais moi je peux vous répondre.
Question : Oui c'est ça, si je pose des questions, vous répondez.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais comme je connais vos questions.
Question : Non ! P. Douste-Blazy était à votre place hier, et il réclamait un peu de temps, justement, pour parvenir à un accord national. Et puis le Premier ministre, à la surprise, au moins de P. Douste-Blazy, a annoncé que dès l'été, le Parlement discuterait du projet de loi. Ce qui veut dire qu'il va être présenté au Conseil d'Etat, discuté en conseil des ministres, donc au mois de mai, juin. Tout ça va aller très vite maintenant. Vous pensez vraiment que vous aurez le temps de lier droite et gauche ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, oui. Regardez ce que nous avons fait sur la laïcité.
Question : Ce n'est pas la même chose Jean-Louis Debré. Vous savez bien que ce n'est pas la même chose Jean-Louis Debré !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Si, pour moi, la République a un certain nombre de fondements. Or l'assurance maladie, et la Sécurité sociale en générale, fait partie des fondements de la République, car la République repose sur la cohésion sociale. Et donc on va très vite voir si ceux qui disent aujourd'hui qu'ils veulent participer à la rénovation du régime d'assurance maladie ont des arrière-pensées politiciennes ou non. Je pense que nous allons trouver ensemble des solutions. Le diagnostic que nous allons faire ensemble, et les solutions que nous allons proposer ensemble, parce qu'il n'y a pas trente-six mille solutions pour rénover le régime d'assurance maladie.
Question : Baisse des impôts, a dit le Premier ministre, il faut continuer la baisse des impôts malgré les déficits qui sont importants, malgré les engagements européens. Cela vous paraît-il réaliste, ça, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Moi je pense que trop d'impôts ça tue l'impôt.
Question : Oui, ça c'est une vieille formule.
Jean-Louis Debré (Réponse) : C'est une vieille formule, mais toujours exacte. Et que par conséquent, je préfère qu'on baisse les impôts. Pourquoi on baisse les impôts ? Parce qu'on aura diminué les charges et le poids de l'administration. Moins d'administration. Plus d'Etat et moins d'administration.
Question : Malgré les déficits ? On sait très bien que cette année on risque d'être au-dessus encore des critères de Maastricht. Tant pis ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Gouverner, c'est faire des choix, c'est faire des arbitrages et des priorités. Eh bien, le gouvernement, pour l'assurance maladie, pour l'école, pour la Recherche, pour régler le problème des intermittents, pour essayer d'améliorer le système de l'assurance spécifique de solidarité pour les chômeurs en fin de droits, va faire des choix, des arbitrages, au détriment d'autres domaines administratifs et ministériels.
Question : Le changement de statut d'EDF, que le premier ministre a aussi confirmé, vous êtes pour aussi ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais je crois que c'est incontournable.
Question : Alors qu'est-ce qu'il y a de changé ? Parce que tout ça on le savait.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Il y a de changé, qu'après la première période qui était la lutte contre l'insécurité, le rétablissement du sentiment de sécurité, qu'il faut poursuivre, il faut maintenant s'orienter vers plus de justice sociale.
Question : Et c'était dans le discours d'hier ça ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Avoir une obsession, qui est l'amélioration de la situation de l'emploi, donc permettre aux entreprises de fonctionner avec moins de carcans administratifs, de permettre aux collectivités locales - je suis maire d'Evreux, et je suis bien placé pour le voir - d'agir, de passer des marchés publics pour développer l'économie dans les communes.
Question : Jean-Yves Hollinger notait dans la chronique économique qu'il a faite ce matin, et il disait "j'ai même été frappé par cela : aucun projet pour l'année prochaine, tout pour tout de suite". Et A. Duhamel disait : "Premier ministre CDD", pour cette raison-là.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais un Premier ministre ne sait jamais combien de temps il va durer.
Question : Mais celui-là, on a l'impression qu'il ne va pas durer longtemps !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Parce que pour durer, il faut avoir la confiance du président de la République, et la confiance de la majorité parlementaire. Pour l'instant, Jean-Pierre Raffarin l'a. Il a des objectifs. Le président de la République a fixé le cap. Eh bien, contentons-nous de ça ! et arrivons au sortir de l'été ayant modernisé, rénové, réformé notre pays. Après, eh bien, on verra.
Question : Vous étiez un peu inquiet, avant le deuxième tour de l'élection régionale. Et puis ce matin, vous êtes totalement rasséréné, et tout va bien !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Non, je suis toujours inquiet, j'ai une nature inquiète.
Question : Ah ! C'est votre nature ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : J'ai une nature inquiète, vous ne vous en êtes pas rendu compte.
Question : Et la situation politique ne vous inquiète pas. Jean-Pierre Raffarin est là, solide à son poste, et tout va bien.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Moi ce qui m'importe c'est qu'on réforme ! Ce qui m'importe c'est qu'on rénove ! Ce qui m'importe c'est qu'on trouve une solution à l'assurance maladie !
Question : Et là c'est bien parti.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Ce qui m'importe c'est qu'on dialogue sur cette question à l'Assemblée Nationale, et je suis ravi qu'il n'y ait pas d'ordonnances.
Question : Jean-Louis Debré, ravi par le discours de Jean-Pierre Raffarin, il l'a dit comme ça, était l'invité d'RTL ce matin.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Vous voulez toujours avoir le dernier mot ! C'est terrible.
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 avril 2004)
Jean-Louis Debré (Réponse) : Donc je l'ai bien entendu. J'ai trouvé que c'était un discours qui convenait aux circonstances, dans la mesure où il a fixé les objectifs, dit quelle était sa méthode et affirmé un certain nombre de maîtres mots. Les objectifs, et j'adhère complètement à ces objectifs : rénover le régime d'assurance maladie. Pourquoi ? Pour sauver la sécurité sociale. Pourquoi ? Parce que c'est une source d'égalité et de solidarité. Deuxièmement : moderniser l'école, et notamment le système scolaire. Pourquoi ? Pour donner à chaque Français une égalité de chances. Développer la Recherche et trouver une solution aux difficultés des chercheurs. Pourquoi ? Parce ce qu'il n'y a pas d'avenir pour la France en dehors d'une recherche scientifique et technique de qualité. Enfin, régler le problème des intermittents.
Question : Pourquoi ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis ravi, je suis ravi de ce discours...
Question : Vous êtes le seul.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Ca en fait au moins un.
Question : Un. Bravo.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis ravi parce que je n'ai cessé, depuis des mois et des mois - un peu seul - de dire qu'il fallait à la politique gouvernementale de la lisibilité et des objectifs. On a la lisibilité, on a les objectifs. Et que je disais, à Châteauroux notamment lorsque j'y étais.
Question : Voilà, je voulais en venir là. "Une nouvelle ambition française". Vous avez senti hier la nouvelle ambition française, vraiment ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Une nouvelle ambition française, qui ne repose pas sur "on oppose catégories, les uns aux autres". On fixe pour la Sécurité Sociale, pour l'Éducation, pour la Recherche, des objectifs, et on se donne une méthode, et cette méthode, c'est celle que j'ai essayée d'employer à l'Assemblée Nationale depuis deux ans : le débat, la concertation et le dialogue. Et moi, je suis beaucoup moins pessimiste qu'O. Duhamel.
Question : Non non, c'est pas Olivier, c'est Alain.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Alain Duhamel... Je connaissais Olivier, mais il y a tellement de Duhamel vous savez.
Question : Vous êtes moins pessimiste qu'Alain Duhamel.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Je suis moins pessimiste que lui, dans la mesure où, à partir du moment où il y a un dialogue et une concertation, on arrive à un consensus. Regardez ce que nous avons fait sur la loi sur le port de signes religieux à l'école. Au départ, la droite était totalement opposée à la gauche. Et puis nous avons discuté. Et puis nous avons travaillé ensemble.
Question : Et vous pensez que sur l'assurance maladie, ce sera la même chose ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, pourquoi ?
Question : P. Douste-Blazy... excusez-moi, je peux vous poser une ou deux questions, peut-être ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, mais moi je peux vous répondre.
Question : Oui c'est ça, si je pose des questions, vous répondez.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais comme je connais vos questions.
Question : Non ! P. Douste-Blazy était à votre place hier, et il réclamait un peu de temps, justement, pour parvenir à un accord national. Et puis le Premier ministre, à la surprise, au moins de P. Douste-Blazy, a annoncé que dès l'été, le Parlement discuterait du projet de loi. Ce qui veut dire qu'il va être présenté au Conseil d'Etat, discuté en conseil des ministres, donc au mois de mai, juin. Tout ça va aller très vite maintenant. Vous pensez vraiment que vous aurez le temps de lier droite et gauche ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Oui, oui. Regardez ce que nous avons fait sur la laïcité.
Question : Ce n'est pas la même chose Jean-Louis Debré. Vous savez bien que ce n'est pas la même chose Jean-Louis Debré !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Si, pour moi, la République a un certain nombre de fondements. Or l'assurance maladie, et la Sécurité sociale en générale, fait partie des fondements de la République, car la République repose sur la cohésion sociale. Et donc on va très vite voir si ceux qui disent aujourd'hui qu'ils veulent participer à la rénovation du régime d'assurance maladie ont des arrière-pensées politiciennes ou non. Je pense que nous allons trouver ensemble des solutions. Le diagnostic que nous allons faire ensemble, et les solutions que nous allons proposer ensemble, parce qu'il n'y a pas trente-six mille solutions pour rénover le régime d'assurance maladie.
Question : Baisse des impôts, a dit le Premier ministre, il faut continuer la baisse des impôts malgré les déficits qui sont importants, malgré les engagements européens. Cela vous paraît-il réaliste, ça, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Moi je pense que trop d'impôts ça tue l'impôt.
Question : Oui, ça c'est une vieille formule.
Jean-Louis Debré (Réponse) : C'est une vieille formule, mais toujours exacte. Et que par conséquent, je préfère qu'on baisse les impôts. Pourquoi on baisse les impôts ? Parce qu'on aura diminué les charges et le poids de l'administration. Moins d'administration. Plus d'Etat et moins d'administration.
Question : Malgré les déficits ? On sait très bien que cette année on risque d'être au-dessus encore des critères de Maastricht. Tant pis ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Gouverner, c'est faire des choix, c'est faire des arbitrages et des priorités. Eh bien, le gouvernement, pour l'assurance maladie, pour l'école, pour la Recherche, pour régler le problème des intermittents, pour essayer d'améliorer le système de l'assurance spécifique de solidarité pour les chômeurs en fin de droits, va faire des choix, des arbitrages, au détriment d'autres domaines administratifs et ministériels.
Question : Le changement de statut d'EDF, que le premier ministre a aussi confirmé, vous êtes pour aussi ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais je crois que c'est incontournable.
Question : Alors qu'est-ce qu'il y a de changé ? Parce que tout ça on le savait.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Il y a de changé, qu'après la première période qui était la lutte contre l'insécurité, le rétablissement du sentiment de sécurité, qu'il faut poursuivre, il faut maintenant s'orienter vers plus de justice sociale.
Question : Et c'était dans le discours d'hier ça ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : Avoir une obsession, qui est l'amélioration de la situation de l'emploi, donc permettre aux entreprises de fonctionner avec moins de carcans administratifs, de permettre aux collectivités locales - je suis maire d'Evreux, et je suis bien placé pour le voir - d'agir, de passer des marchés publics pour développer l'économie dans les communes.
Question : Jean-Yves Hollinger notait dans la chronique économique qu'il a faite ce matin, et il disait "j'ai même été frappé par cela : aucun projet pour l'année prochaine, tout pour tout de suite". Et A. Duhamel disait : "Premier ministre CDD", pour cette raison-là.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Mais un Premier ministre ne sait jamais combien de temps il va durer.
Question : Mais celui-là, on a l'impression qu'il ne va pas durer longtemps !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Parce que pour durer, il faut avoir la confiance du président de la République, et la confiance de la majorité parlementaire. Pour l'instant, Jean-Pierre Raffarin l'a. Il a des objectifs. Le président de la République a fixé le cap. Eh bien, contentons-nous de ça ! et arrivons au sortir de l'été ayant modernisé, rénové, réformé notre pays. Après, eh bien, on verra.
Question : Vous étiez un peu inquiet, avant le deuxième tour de l'élection régionale. Et puis ce matin, vous êtes totalement rasséréné, et tout va bien !
Jean-Louis Debré (Réponse) : Non, je suis toujours inquiet, j'ai une nature inquiète.
Question : Ah ! C'est votre nature ?
Jean-Louis Debré (Réponse) : J'ai une nature inquiète, vous ne vous en êtes pas rendu compte.
Question : Et la situation politique ne vous inquiète pas. Jean-Pierre Raffarin est là, solide à son poste, et tout va bien.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Moi ce qui m'importe c'est qu'on réforme ! Ce qui m'importe c'est qu'on rénove ! Ce qui m'importe c'est qu'on trouve une solution à l'assurance maladie !
Question : Et là c'est bien parti.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Ce qui m'importe c'est qu'on dialogue sur cette question à l'Assemblée Nationale, et je suis ravi qu'il n'y ait pas d'ordonnances.
Question : Jean-Louis Debré, ravi par le discours de Jean-Pierre Raffarin, il l'a dit comme ça, était l'invité d'RTL ce matin.
Jean-Louis Debré (Réponse) : Vous voulez toujours avoir le dernier mot ! C'est terrible.
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 avril 2004)