Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur la capacité d'ouverture et l'attractivité de la France, la solidarité internationale et la position de la France en faveur d'une "gouvernance" de la mondialisation, Paris le 4 novembre 2003.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les ministres,
Monsieur le commissaire européen,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux de l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer aujourd'hui sur le phénomène qui se trouve au coeur des évolutions et des interrogations de notre temps, la mondialisation. C'est un défi pour nous tous, un défi que nous relevons avec volonté.
La société française doit affronter une accélération des temps sans précédent, des mutations rapides et la mondialisation des échanges qui crée aussi des incertitudes et des peurs. Incertitudes face aux délocalisations, incertitude pour l'emploi, incertitude surtout sur le fait de savoir si on va pouvoir s'adapter, évoluer ou si on va être laissé au bord du chemin.
Dans ce contexte, la société française se partage entre ceux qui souhaitent l'ouverture et ceux qui proposent le repli, entre ceux qui ont les moyens de s'ouvrir et ceux qui voient l'ouverture comme une menace parce qu'ils manquent d'assurance.
En France, la montée des extrêmes est liée à la montée des peurs liée aux changements et aux ruptures de ce que le Prix Nobel Ilya PRIGOGINE appelle "La grande bifurcation", combinaison des 3 révolutions contemporaine: économique, numérique et génétique.
Ma mission, c'est d'abord d'être à l'écoute de ces Français qui se sentent menacés: ce sont eux qui sont le plus en attente de la République, ce sont eux qui ont le plus besoin de pédagogie et d'explication dans un monde compliqué.
A quelques jours du Forum Social Européen de Saint-Denis, nous le réaffirmons: NOUS NE VOULONS PAS QUE LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX SOIENT DIABOlLlSÉS.
Nos efforts pour être présents sur les marchés sont autant de croissance et d'emploi pour l'ensemble de notre économie.
Pour répondre à "l'inclinaison capitularde" du déclin, il faut affirmer notre "goût de l'avenir" sans avoir peur de "désobéir à certaines de nos nostalgies".
Mon choix, c'est le volontarisme politique. Non, je ne crois pas que le politique doive démissionner face à l'enjeu que représente la mondialisation. Comme l'écrit Jean- Claude GUILLEBAUD, "il s'agit de reconquérir cette maîtrise minimale de l'Histoire". Oui, je crois que la mondialisation peut être une chance pour la France, son savoir-faire et son savoir-vivre.
C'est le rôle du politique aujourd'hui d'expliquer d'abord un phénomène comme la mondialisation, donner les moyens à la France d'en profiter ensuite, améliorer la gouvernance mondiale enfin.
C'est ainsi que nous construirons la France d'ouverture que j'appelle de mes vux et que j'ai inscrite au cur de l'Agenda 2006 de mon gouvernement.
I- Pour une pédagogie de la mondialisation
A. Expliquer la mondialisation
La mondialisation, c'est une combinaison de phénomènes. La croissance du commerce international et des mouvements de capitaux évidemment, mais aussi une révolution technologique avec le développement des transports rapides et de l'internet. Mais, c'est aussi la circulation des idées, qui favorise la liberté d'expression mais qui peut aussi menacer la diversité des cultures. La mondialisation, c'est aussi la mondialisation des menaces: terroristes, environnementales ou mafieuses.
Face à cette complexité, notre premier devoir, c'est de faire de la pédagogie. Puisque la mondialisation inquiète, il faut mieux penser d'abord, expliquer ensuite.
C'est dans cet esprit de réflexion que j'ai reçu en septembre des représentants des associations et des organisations non gouvernementales, pour préparer la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce de Cancun.
C'est aussi dans cet objectif que j'ai demandé à Serge LEPEL TIER de me faire des propositions pour créer un Observatoire de la mondialisation comme l'a souhaité le chef de l'Etat.
Il faut faire prendre conscience aux Français que la mondialisation est une chance pour la France. 1 emploi sur 4 dans notre pays travaille à l'export et depuis le traité de Rome, nous sommes devenus le 4ème exportateur mondial. Et cela, nous le devons largement à la construction européenne qui, depuis le traité de Rome, a donné à nos entreprises l'appétit des marchés étrangers.
Mais, pour autant, la mondialisation pose des défis importants.
B. Les défis de la mondialisation
Le premier défi, c'est de définir ce qui est une marchandise et ce qui ne l'est pas car il ne s'agit pas de pratiquer le " laisser-faire, laisser aller ". Je ne veux pas d'une hyper- marchandisation de la société. Oui à la mondialisation globale, non à la marchandisation globale.
Certains secteurs n'ont pas vocation à rentrer dans la logique du marché. Je pense en particulier à la santé, à l'éducation et à la culture. Pour ces sujets, je ne crois pas que le simple jeu de la concurrence et du libre-échange puisse garantir complètement le bien- être collectif.
Le deuxième défi, c'est la concurrence internationale de plus en plus rude. La mondialisation aujourd'hui c'est la concurrence de l'Europe avec les Etats-Unis évidemment mais aussi avec l'Asie dans son ensemble, et plus seulement le Japon.
Avec les Etats-Unis, il ne s'agit pas pour l'Europe d'exister en s'opposant: les Etats- Unis ne sont pas un ennemi, ils sont un partenaire.
Avec l'Asie, la problématique est différente. Je suis allé en Inde, je suis allé en Chine. Dans ces pays, la croissance annuelle est depuis plusieurs années de près de 10 %. De nouveaux champions internationaux naissent dans ces pays, dans l'industrie de main d'uvre évidemment mais aussi, dès maintenant, dans l'informatique ou les télécoms.
II - Construire une France d'ouverture
Face à cette concurrence, notre avenir réside dans la " valeur ajoutée France ", notre capacité à inventer l'économie de demain, notre capacité d'ouverture et notre attractivité.
A. Inventer l'économie de demain
Face à la concurrence, notre avenir, c'est la qualité, la qualité France, ce n'est pas le gigantisme ou la standardisation. Nous devons toujours être en avance, créer, anticiper.
C'est pourquoi je crois en l'importance des PME pour la France dans la mondialisation, c'est pourquoi je crois en l'importance de la recherche pour l'avenir de notre pays. Cette recherche pour nous, c'est d'abord la recherche privée que nous favorisons avec le crédit d'impôt recherche qui touchera 7 fois plus d'entreprises qu'avant.
C'est pourquoi je crois aussi en la nécessité d'inventer, chez nous, l'économie de demain, une économie de croissance pour en finir avec cette différence d'un point de croissance entre l'Europe et les Etats-Unis.
JE NE SUIS PAS INQUIET: SAIT-ON QU'IL Y A 20 ANS, PLUS DE 25 % DES EMPLOIS ACTUELS N'EXISTAIENT PAS? La France doit continuer à inventer, à créer.
Il nous faut davantage penser en termes de projets que de structures.
Un effort particulier doit être fait par exemple en faveur des technologies de l'information. Le développement de l'ADSL et du wi-fi ainsi que l'augmentation du taux de possession d'un ordinateur par chaque foyer doivent permettre de lutter contre la fracture numérique et de démocratiser l'accès aux connaissances et aux compétences.
Au niveau européen, nous sommes mobilisés pour une initiative de croissance qui permettra de tirer la croissance. Notre effort porte sur les infrastructures traditionnelles mais aussi sur une amélioration des réseaux de télécommunications.
B. Développer la capacité d'ouverture
Une France ouverte sur le monde, c'est d'abord pour moi développer la capacité d'ouverture et avoir en ce domaine une politique en direction de la jeunesse.
La première clé pour l'ouverture vers l'étranger, c'est l'apprentissage des langues étrangères. Je souhaite que ce sujet soit un thème majeur du débat sur l'école: faire que nos enfants sortent du système éducatif en maîtrisant au moins deux langues étrangères et notamment l'anglais; faire aussi qu'un équilibre entre les langues étrangères puisse être trouvé et je pense en particulier à l'allemand dont la place en France n'est pas à la hauteur de nos liens politiques avec notre voisin. Il faudra de l'audace, j'y encourage tous ceux qui participeront à ce grand débat et je veillerai à ce qu'on avance sur ce thème.
Deuxième axe: permettre aux jeunes de partir à l'étranger. C'est pour cette raison que, sous l'impulsion de François Loos, le Gouvernement a rénové la formule du Volontariat international en entreprise, qui constitue pour les jeunes une formidable expérience à l'international. Mais l'expérience de nos jeunes doit être multiple et c'est dans cet esprit que Pierre-André WILTZER présentera prochainement un projet de loi, qui permettra à des volontaires de partir dans des pays en développement pour des missions dans des ONG.
Je reviens du Portugal où j'ai rencontré beaucoup de Français d'origine portugaise qui ont investi dans leur pays d'origine, qui ont investi au Brésil et qui réussissent très bien grâce à leur double appartenance.
Je veux dire aujourd'hui que développer notre capacité d'ouverture, c'est aussi mettre en valeur, en France, les compétences des enfants de l'immigration.
Nous avons besoin d'eux pour le développement international de la France. Pourquoi se priver de la diversité de notre population alors qu'elle est un atout, économique, culturel et politique ?
Aujourd'hui, de nombreux jeunes ont la chance de connaître une autre langue que le Français de par leurs origines, ils participent à l'ouverture de la France. Leur double culture, c'est une chance, pas un fardeau; c'est une multiplication de soi, pas une division.
Avec la création de l'autorité administrative indépendante chargée de lutter contre les discriminations, nous allons progresser dans la mise en valeur des talents, de tous les talents de France.
C. Développer l'attractivité de la France
Pour faire profiter à tous de la mondialisation, il faut aussi développer l'attractivité de notre pays: la mondialisation, ce sont aussi des richesses et des investissements qui viennent à nous.
Ce sujet est une ambition de notre gouvernement: je l'avais dit en décembre dernier, nous l'avons lancé en juin à La Baule : l'attractivité doit devenir une politique publique à part entière, à l'image de ce qui a été fait en matière d'aménagement du territoire depuis 40 ans.
Cette politique, c'est d'abord un état d'esprit: il faut intégrer dans le logiciel de décision publique le souci de l'attractivité parce que c'est une politique transversale qui doit toucher des domaines aussi divers que l'accueil des chercheurs, des étudiants ou des cadres étrangers, la fiscalité et l'alignement de notre droit économique sur les meilleures pratiques internationales.
C'est aussi une politique pragmatique qui doit parallèlement se donner des cibles prioritaires, par exemple les secteurs d'influence comme les organisations internationales, la finance ou l'industrie cinématographique.
Dans ce cadre, je présiderai avant la fin de l'année un séminaire gouvernemental pour faire le point sur la mise en uvre du plan d'action pour le renforcement de l'attractivité de notre territoire.
Enfin, l'attractivité, c'est une politique de communication. Car la France doit promouvoir ses atouts, c'est pourquoi une campagne de promotion sera organisée à l'étranger.
J'irai même plus loin, je n'ai pas de tabou. Aujourd'hui, le marché des compétences et des talents est en voie de mondialisation. Le débat sur une nouvelle politique d'immigration ne fait que commencer, comme le souligne à sa façon le rapport récent du Conseil économique et social. En Europe, une réflexion est menée pour tenir compte des critères professionnels au sein des politiques d'accueil. Ce débat doit être mené dans la sérénité en écoutant les différents points de vue.
III - Accélérer la mise en place d'une gouvernance de la mondialisation
A. Redynamiser notre politique de solidarité internationale
Face à la mondialisation, la première obligation, c'est la solidarité internationale: parce que certains pays ont des difficultés à suivre le rythme, il faut lego aider. C'est le message de Johannesburg.
Dans cet élan, la France prendra sa part: nous respecterons l'engagement du Président de la République d'augmenter de 50 % notre aide en cinq ans.
Je souhaite que notre effort ne soit pas uniquement financier mais aussi que nos méthodes d'intervention soient repensées. J'ai le sentiment que le gouvernement précédent s'est désintéressé de ce sujet, comme il s'est désintéressé largement de l'Afrique. Aujourd'hui, nos modes d'intervention doivent être modernisés: notre aide au développement a tendance à s'éparpiller et elle souffre d'une tradition "jacobine", où l'Etat doit tout faire, les organisations non gouvernementales et les collectivités locales n'ayant qu'un rôle marginal.
Il faudra aussi être créatif et examiner toutes les formules qui permettent d'accélérer les transferts de ressources vers les pays en développement. C'est dans cet esprit que le Président de la République a souhaité que soit réuni un groupe de réflexion sur les prélèvements internationaux.
B. Gérer au meilleur niveau: local, national et européen
Au-delà même de la dimension économique, la défense de l'humanité pose la question de la gouvernance mondiale: parce que plus de mondialisation nécessite plus de coopération internationale mais aussi parce que l'humanité aujourd'hui, s'est donnée les moyens de se détruire de mille façons, par la génétique mais aussi par des armes de destruction massive.
C'est pour cela que nous devons, aujourd'hui, prendre conscience que le monde est notre espace vital, l'Europe est notre province et nos territoires nos lieux de solidarité première.
Ces combats sont articulés entre le local et les racines d'un côté, le planétaire et l'avenir de l'autre.
Au plus près du terrain se trouvent les collectivités locales qui auront désormais plus de compétences et qui pourront agir pour la coopération décentralisée.
Au niveau national, la France a une capacité de solidarité illustrée par la politique d'aide au développement. C'est aussi une force de proposition pour l'Europe, une Europe qui se réorganise avec le prochain traité et qui clarifie les responsabilités.
L'Europe aujourd'hui doit faire entendre sa voix pour améliorer la gouvernance mondiale et elle n'a plus beaucoup de temps pour relever ses défis. Hegel disait " l'oiseau de Minerve prend son envol au crépuscule ". La sagesse a peu de temps avant la nuit.
De marathon en sommet, de crises en traité, l'Europe a pris son temps. Maintenant, l'Union européenne est engagée dans une course de vitesse avec la " gouvernance mondiale ". Pour la paix,' pour la planète, pour le développement, le monde doit s'organiser.
C. Défendre les couleurs européennes dans l'économie mondiale
La première urgence, c'est de défendre les couleurs européennes dans l'économie mondiale.
Aujourd'hui, notre capacité à peser dans l'économie mondiale passe à la fois par la création de champions européens à l'image de Airbus et Arianespace. L'Europe a besoin de grands groupes industriels, financièrement stables, dotés de capitaux propres importants.
Dans cette perspective, nous voulons ainsi mettre la politique de la concurrence au service d'une logique qui permet à l'industrie européenne d'être capable de concurrencer l'industrie du monde. C'est ainsi que je conçois une Europe au service des Européens.
Nous devons également améliorer notre capacité de dialogue et de négociation avec les grandes régions du monde, à l'OMC, comme sur le marché des changes.
Pour que le retour de la croissance soit durable et généralisé, il est en effet fondamental que l'évolution des grandes monnaies internationales comme le dollar et l'euro mais aussi le yuan chinois reflète mieux la réalité des économies.
D. Progresser dans la gouvernance de la mondialisation
On a beaucoup parlé des méfaits de l'OMC avant Cancun, on évoque moins souvent ses bienfaits.
La France a évidemment besoin d'une Organisation mondiale du commerce. De même que l'ONU, c'est plus de droit dans la gestion des conflits, l'OMC, c'est plus de droit dans la vie économique internationale.
La France souhaite une OMC plus juste, qui se préoccupe de la situation des pays les plus pauvres. Et c'est possible: quelques jours avant Cancun, la question de l'accès aux médicaments a progressé.
Mais Cancun nous l'a montré: les pays africains ont le sentiment que l'OMC ne les écoute pas. En février dernier, le Président de la République a présenté au Sommet France-Afrique une initiative en faveur de l'Afrique. Il faut continuer à en discuter et aborder d'autres sujets comme le coton qui a été au cur des débats de Cancun.
Au-delà de Cancun, il faut répondre aux enjeux d'une mondialisation maîtrisée et au service de l'homme par une nouvelle gouvernance internationale.
Mais, la gouvernance mondiale ne saurait se réduire à l'OMC. La France souhaite qu'une Organisation des Nations-Unies pour l'Environnement voit le jour, pour mieux mettre en uvre et faire avancer le droit international.
Les enjeux du changement climatique ne trouveront une réponse valable qu'au niveau mondial dans le cadre du protocole de Kyoto, même si s'agissant de la France, nous adopterons un Plan National avant la fin du mois. De même, la biodiversité qui" s'appauvrit chaque année ne sera traitée valablement qu'à l'échelon international, même si nous travaillons également à un plan national de préservation de la biodiversité.
Chef du gouvernement, je tiens nos engagements mais, sans coopération internationale, nos efforts ne seront pas suffisants. Il faut dans ce domaine aussi être persuasif avec les pays en développement: nous ne voulons pas entraver leur développement ni mettre en place une nouvelle forme de protectionnisme.
De la même façon, la diversité culturelle doit faire l'objet d'une convention internationale dans le cadre de l'UNESCO, afin de transcrire en droit ce principe. Je me félicite qu'à l'initiative de la France et du Canada, l'UNESCO ait lancé, il y a un mois, la négociation de cette convention qui doit permettre, non seulement de préserver nos identités culturelles, mais aussi de favoriser les échanges et le dialogue entre les cultures.
Conclusion
La mondialisation constitue notre quotidien mais elle continue à inquiéter. Nous, responsables politiques, nous devons lui donner du sens et la rendre profitable à tous.
La mondialisation peut être porteuse de valeurs positives comme l'ouverture et l'échange mais nous ne pouvons ignorer qu'elle recèle aussi des aspects négatifs comme le trafic d'être humains et le terrorisme qui se développent et contre lesquels il faut lutter.
Il faut constater que la mondialisation est d'autant plus positive pour les individus qu'elle concerne des nations démocratiques qui possèdent un système rigoureux de défense des droits de l'Homme et partagent une vision humaniste de la société fondée sur l'esprit d'entreprendre, la responsabilité et des systèmes de solidarité développés.
C'est pourquoi de mon point de vue, la démocratie et la mondialisation ont partie liée. La mondialisation sans la démocratie, c'est l'insécurité pour tous et le risque pour les démocrates de devenir complices des dictatures. La démocratie sans la mondialisation, c'est l'illusion de vouloir conserver nos acquis et nos valeurs en nous coupant du reste du monde et ignorer les souffrances de tous les peuples qui souhaitent nous rejoindre.
Je crois à la mondialisation des idées et de la liberté de penser. Le temps est fini où un mur pouvait à Berlin priver des peuples de leur esprit critique et du progrès économique et social. Dans la plupart des pays qui reste au bord de la route de la croissance, il n'y aura pas de développement économique, d'amélioration des soins, de progrès social sans évolutions institutionnelles et sans l'instauration de garanties des droits. Dans tous ces pays, ce n'est pas la mondialisation qui est en cause, c'est l'absence de démocratie. Quelquefois les freins à la démocratie se trouvent aux curs des traditions culturelles.
Refusons la "pensée grognon", la mondialisation n'est pas le métissage du bien et du mal, c'est un véhicule; il nous appartient à nous les responsables, les peuples, les relais d'opinion de donner du sens à ce mouvement. Le bon sens, c'est celui de l' l'humanisation.

(source http://www.u-m-p.org, le 7 novembre 2003)