Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la coopération économique et les échanges commerciaux entre la France et l'Inde et sur l'importance économique du continent indien, Paris le 13 novembre 2003.

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Circonstance : Colloque Sénat CFCE "L'Inde, grande puissance asiatique", au Sénat le 13 novembre 2003

Texte intégral

Messieurs les Présidents,
Monsieur le Ministre,
Madame l'Ambassadeur,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'accueillir aujourd'hui ce colloque économique sur l'Inde, organisé sous la double égide du forum d'initiative franco-indien et du groupe interparlementaire France-Inde, en partenariat avec nos amis du Centre français du Commerce extérieur.
Comme vous le savez, l'Inde compte de nombreux amis au Sénat.
Le groupe interparlementaire d'amitié est l'un des plus anciens et des plus actifs, grâce au dynamisme inlassable de son président, notre ami Pierre Fauchon, par ailleurs vice-président de la Commission des Lois, dont chacun connaît l'attachement à tout ce qui concerne l'Inde, sur laquelle il est intarissable.
Créé après la visite d'État du Président Chirac en Inde en 1998, le forum d'initiative franco-indien est co-présidé depuis l'origine par notre collègue et ami Jean François-Poncet, également président de la Délégation du Sénat à l'aménagement et au développement du territoire. Cet enracinement lui permet de proposer des initiatives concrètes pour le développement de nos relations mutuelles.
Je voudrais également souligner combien l'initiative prise par le CFCE de consacrer un colloque à l'Inde intervient à un moment particulièrement propice.
Après la visite du Premier ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, en Inde, en février, la première qu'il accomplissait hors d'Europe, ces dernières semaines ont été riches pour les relations franco-indiennes.
Sur le plan politique, l'évolution de la situation en Irak, tout en soulignant la grande convergence de vue entre la France et l'Inde, a montré le soutien sans réserve que notre pays apporte à la demande formulée par l'Inde de disposer d'un siège permanent au sein du conseil de sécurité de l'ONU. Plus globalement, nos deux pays sont attachés à la définition d'un monde véritablement multipolaire.
C'est également dans ce contexte favorable que se poursuit le dialogue stratégique mis en oeuvre depuis plusieurs années.
S'agissant des échanges bilatéraux, ils ont été particulièrement denses ces dernières semaines, avec la session annuelle du forum franco-indien, les 13 et 14 octobre derniers à Paris, et la réunion, il y a quelques jours à peine, de la commission mixte.
Cette réunion a été l'occasion de déplorer l'érosion de la présence économique de la France en Inde alors que chacun reconnaît aujourd'hui l'importance du marché indien, ses potentialités, ses atouts.
L'Inde représente déjà la quatrième puissance économique du monde. Et les projections relatives à la situation économique mondiale en 2050 la placent même en troisième position en termes de produit intérieur brut, après les États-Unis et la Chine, mais avant le Japon et l'Union européenne.
Tout le monde s'accorde à reconnaître les atouts de l'économie indienne : disponibilité de la main d'uvre, haut niveau d'éducation, maîtrise des nouvelles technologies.
Même si des progrès considérables restent encore à accomplir en termes d'accès de tous à la santé, à l'éducation, au logement ou sur le plan des infrastructures, l'Inde ne peut plus être considérée comme un pays de second ordre, le parent pauvre des pays d'Asie, loin derrière la Chine, qui constitue souvent le point de comparaison, à tout le moins dans l'esprit des chefs d'entreprise français.
L'Inde ne se vit d'ailleurs plus comme un pays pauvre, ce qui ne va pas sans remise en cause, notamment dans le domaine de l'aide -je suis sûr que le sujet sera abordé par plusieurs intervenants.
Je souhaite que le colloque qui nous réunit ce matin contribue à faire évoluer cette image passéiste auprès de nos compatriotes.
Certes, il ne faut pas se voiler la face. L'Inde présente des caractéristiques qui peuvent être autant d'obstacles pour des investisseurs français : une bureaucratie qui n'a rien à envier à nos propres pratiques administratives, un système fédéral, qui rend la prise de décision parfois plus complexe.
Mais elle présente des opportunités réelles, liées par exemple aux privatisations en cours ou à venir. Parallèlement, la France possède de réels savoirs faire dans plusieurs domaines qui intéressent le développement de l'Inde, comme par exemple la gestion de l'eau ou l'assainissement.
Regardons donc l'avenir en face. L'Inde est déjà une puissance de premier plan en Asie. Elle sera demain une grande puissance mondiale. Sachons, ensemble, tirer profit de cette perspective.
Je vous souhaite à tous un excellent, studieux et fructueux colloque.
(Source http://www.senat.fr, le 24 novembre 2003)