Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le sénateur,
Oui, je peux rassurer, à votre demande et devant la Haute Assemblée, la détermination qu'a le Gouvernement à assurer la pérennité de l'assurance maladie. Nous sommes attachés à la Sécu et nous voulons la sauver car elle est en effet menacée. Et donc, nous voulons le faire avec détermination mais avec sens de l'écoute. C'est pour cela qu'avec J.F. Mattei, nous avons installé le Haut conseil de l'assurance maladie, rassemblant tous les partenaires pour leur demander de faire un véritable diagnostic et de conclure un diagnostic partagé qui puisse nous permettre d'engager les lignes d'avenir d'une réforme.
Pourquoi faut-il ce diagnostic partagé, puisque voilà plus de dix ans, jamais l'assurance maladie ne s'est trouvée en situation excédentaire, et que les estimations nous montrent que nous sommes, pour l'année 2003, avec des perspectives de 10 milliards d'euros de déficit, ce qui est considérable ? Oh ! vous pouvez être fiers de vous ; moi, je suis modeste sur ce sujet très compliqué, puisque dans le passé, il y a eu 17 plans de sauvegarde, et que malgré ces 17 plans, la Sécurité sociale n'est toujours pas sauvée. C'est pour cela que nous voulons une action en profondeur, fondée sur le dialogue d'abord, sur la négociation, avec l'ensemble des partenaires, et nous voulons vraiment le faire avec un esprit et je vous demande de bien vouloir ne point le caricaturer. Ni privatisation, ni étatisation, mais responsabilisation. Parce qu'il y a trois partenaires et que les trois partenaires doivent se sentir responsables.
L'Etat et la collectivité publique doivent faire en sorte que la Sécurité sociale reste au coeur de la Nation, mais aussi l'ensemble des partenaires. C'est très important pour nous que la Sécurité sociale soit au coeur de la Nation. Et puis, aussi l'ensemble des partenaires, les acteurs de terrain, le monde médical, les Caisses, les mutuelles. Je suis très attentif à ce que disent les uns et les autres. Et puis aussi le citoyen, parce que nous avons quand même la médaille d'or de la consommation des boîtes de médicaments. Et donc il faut que l'ensemble de la communauté nationale se sente responsable et c'est pour cela que ce dispositif nous paraît nécessairement collectif.
Je voudrais vous dire que le Gouvernement est décidé à engager cette démarche avec humanité, justice mais efficacité. Une phase de diagnostic, une phase de dialogue et une phase de décision. Nous prendrons nos responsabilités avant l'été. Nous soumettrons les décisions qui sortiront du dialogue et de la négociation. Nous le ferons avec le souci de l'efficacité, nous le ferons aussi avec le souci de la justice, parce que nous savons que la Sécurité sociale, que l'assurance maladie appartient à toutes les Françaises et tous les Français. C'est cela que nous voulons sauvegarder, et nous le ferons avec la conscience de l'intérêt général.
C'est pour cela que sur ces questions là, je trouve qu'il est tout à fait dommageable que certains veuillent laisser caricaturer une pensée alors qu'il faut plutôt, au contraire, comme cela se fait en Allemagne, chercher pour les grands sujets, le travail de tous. Et si l'opposition je lui lance un appel solennel a des idées à proposer sur ces sujets, nous serons très attentifs à leurs propositions, car notre démarche est la démarche de républicains, et c'est tous ensemble que nous devons permettre à notre pays d'assurer la pérennité de l'assurance maladie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 21 octobre 2003)|N|N|N|N|Texte Intégral23649|Monsieur le maire,
- Mesdames et messieurs,
- Nous prenons part en cet instant à l'une des toutes premières manifestations du bicentenaire de la Révolution française de 1789. Il y a quelques jours, je célèbrais la conjonction entre l'Europe et la Révolution lors d'une exposition présentée au Grand Palais. Et voilà en vérité le premier signe de ce qui sera accompli au cours des prochains mois. Pourquoi Saint-Gaudent ? On vient de l'expliquer. C'est parce que les historiens s'accordent généralement sur ce point et nous avons la caution de l'Abbé Grégoire : il semble bien que c'était en cet endroit, sur cette place, devant l'ancienne église, que, le curé Norbert Pressac, ainsi que Monsieur le maire a bien voulu le rappeler, a fait planter le premier arbre de la Liberté, en 1790, avec deux ans d'avance sur le grand mouvement qui vit quelques soixante mille arbres de la Liberté plantés pendant la Révolution. C'est donc à Saint-Gaudent que j'ai décidé de venir, avec d'autant plus de plaisir que je ne suis pas tout à fait étranger à cette région de Civray, que je connais depuis ma jeunesse, à quelques encablures de la Charente, et que ces horizons, même s'ils ne sont pas très visibles aujourd'hui, ces horizons me sont familiers.
- Nous avons donc ici retrouvé un terroir où chacun d'entre nous sent bien des racines profondes. Un arbre qu'on plante, le symbole est aisé à retrouver, signe de solidité et d'avenir, d'espoir. L'arbre est là. Il signifiera désormais à travers le temps, l'effort des hommes et des femmes de cette génération qui ont désormais pour mission, à leur manière, et compte tenu de l'évolution des temps, mais dans le même esprit et pour célébrer les mêmes symboles, d'assurer la relève des grands fondateurs de la Révolution française.
- Bref, je suis venu à Saint-Gaudent, et je remercie les personnalités, l'ensemble des personnes, qui sont venues se joindre à nous afin d'honorer cette belle tradition, et je le répète souligner l'actualité des idéaux de la Révolution.
On vient de le rappeler - on a lu tout à l'heure un beau texte - c'est ici, en 1790, qu'est parti un mouvement, un grand mouvement d'idées symbolisé par des actes fameux. C'était déjà un robuste chêne dont on a dit qu'il avait été terrassé par un orage, assez récemment, je crois que c'était en 1961.
- Qu'est-ce que c'est que l'arbre de la Liberté ? C'est d'abord bien entendu un hommage à la nature, à la nature elle-même, dont tant de citoyens ont aujourd'hui plus qu'hier sans doute le souci. Mais j'avais oublié aussi que l'homme c'est aussi la nature, qu'il fait partie de la nature, qu'il doit rester accordé à son environnement. Et cela remonte depuis l'origine des temps, c'est aussi le sacre du printemps, le 21 mars. En ce 21 mars, partout dans les écoles, le ministre d'Etat chargé de l'éducation nationale a donné pour instructions que les enfants, avec leurs maîtres, célèbrent par la lecture de textes, par des évocations choisies, célèbrent l'année fameuse : 1789.
- En vérité, on sait bien que l'arbre pousse souvent tout seul. Mais il n'y a de forêt durable qu'une forêt ordonnée, une forêt capable de donner le meilleur d'elle-même, la qualité de son bois ou de ses fruits, que si elle est maîtrisée par l'homme. Ainsi la nature apporte-t-elle à l'homme, ce qui lui revient, ce qui lui est nécessaire et l'homme apporte-t-il à la nature les moyens de sa subsistance afin de profiter à l'ensemble des êtres vivants. Et l'arbre de la Liberté, par définition c'est un hommage à la Liberté. Je vais citer Victor Hugo, le 2 mars 1848, qui plantait lui aussi un arbre de la Liberté, Place des Vosges à Paris, et voilà ce qu'il disait : C'est un beau, un vrai symbole pour la Liberté qu'un arbre ! La Liberté a ses racines dans le coeur du peuple comme l'arbre dans le coeur de la terre ; comme l'arbre, elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l'arbre elle grandit sans cesse et couvre les générations de son ombre". Fin de la citation de Victor Hugo. Je reprends pour ajouter que la Liberté, pas plus que la nature n'est un don du ciel. Qu'elle est, elle, la Liberté, l'acquis coûteux, difficile, arraché par tant d'efforts et par tant de souffrances, la lutte des philosophes à travers le temps et surtout de la philosophie des Lumières au 18ème siècle en même temps que le mouvement des citoyens qui firent et accomplir ce grand acte que nous célébrons en ce jour.
Aujourd'hui tous les enfants des écoles, des collèges, des lycées de France méditent donc ces lignes qui leur ont été soumises et qui sont de Condorcet ; elles figurent dans son Mémoire sur l'instruction publique de 1791. Je le cite : "L'instruction doit être universelle, c'est-à-dire s'étendre à tous les citoyens, offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'atteindre et de remplir leurs devoirs". N'oublions pas non plus que les devoirs sont complémentaires des droits - on l'oublie trop souvent - et par là - c'est moi qui vient de faire cette remarque au passage - qu'il faut établir entre les citoyens une égalité de fait et rendre réelle l'égalité politique reconnue par la loi.
- Et c'est vrai que l'instruction publique reste une priorité des priorités non pas spécialement pour l'année qui vient ni pour les années précédentes, ni pour le temps qui commence, c'est la priorité de toutes les révolutions qui se veulent au service de l'homme : chaque enfant, chaque adolescent doit pouvoir aller au bout de ses possibilités, de jouer toutes ses chances et chaque adulte qui n'a pas prolongé ses études doit disposer d'une autre chance. C'est pourquoi, la Nation a consenti et doit consentir plus encore des efforts considérables et d'abord bien entendu un effort financier afin de remplir cet objet.
J'ai parlé de Victor Hugo, je vais le citer de nouveau. Il disait : "L'avenir vient vite". Chacun de nous qui a dépassé le milieu de son âge - j'en suis - sait bien que l'avenir vient vite, si vite, je ne dirai pas trop vite, mais il va souvent plus vite que nous et c'est la cause de tant de malaises et parfois de tant de malheurs. L'intelligence et l'imagination de l'homme doivent aller à l'allure de l'avenir qui vient.
- Aujourd'hui nous sommes au seuil d'une nouvelle Europe et nous voulons que cette Europe soit plus forte et plus attentive aux inégalités. D'où la nécessité de faire que le droit social européen prenne rang parmi les préoccupations initiales de l'Europe en voie de construction. Les historiens, j'en suis sûr, montreront un jour que les générations de ceux qui ont construit ou qui construiront l'Europe, ceux qui ont commencé de le faire au lendemain de la dernière guerre mondiale, ont, ou auront accompli une véritable révolution, une nouvelle dimension mais qui ne réussira que si cette révolution là aussi reste fidèle aux principes : "liberté, égalité fraternité, souveraineté du peuple". Je vous remercie monsieur le maire et vous mesdames et messieurs, les habitants de Saint-Gaudent et de la région, de m'avoir fourni l'occasion, après l'abbé Norbert Pressac bien entendu et quelques autres, de m'avoir fourni l'occasion de célébrer dans cette commune - qui a valeur de grand symbole - de venir célébrer des thèmes qui nous sont chers et qui doivent rester finalement la démarche quotidienne de notre République.
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le sénateur,
Oui, je peux rassurer, à votre demande et devant la Haute Assemblée, la détermination qu'a le Gouvernement à assurer la pérennité de l'assurance maladie. Nous sommes attachés à la Sécu et nous voulons la sauver car elle est en effet menacée. Et donc, nous voulons le faire avec détermination mais avec sens de l'écoute. C'est pour cela qu'avec J.F. Mattei, nous avons installé le Haut conseil de l'assurance maladie, rassemblant tous les partenaires pour leur demander de faire un véritable diagnostic et de conclure un diagnostic partagé qui puisse nous permettre d'engager les lignes d'avenir d'une réforme.
Pourquoi faut-il ce diagnostic partagé, puisque voilà plus de dix ans, jamais l'assurance maladie ne s'est trouvée en situation excédentaire, et que les estimations nous montrent que nous sommes, pour l'année 2003, avec des perspectives de 10 milliards d'euros de déficit, ce qui est considérable ? Oh ! vous pouvez être fiers de vous ; moi, je suis modeste sur ce sujet très compliqué, puisque dans le passé, il y a eu 17 plans de sauvegarde, et que malgré ces 17 plans, la Sécurité sociale n'est toujours pas sauvée. C'est pour cela que nous voulons une action en profondeur, fondée sur le dialogue d'abord, sur la négociation, avec l'ensemble des partenaires, et nous voulons vraiment le faire avec un esprit et je vous demande de bien vouloir ne point le caricaturer. Ni privatisation, ni étatisation, mais responsabilisation. Parce qu'il y a trois partenaires et que les trois partenaires doivent se sentir responsables.
L'Etat et la collectivité publique doivent faire en sorte que la Sécurité sociale reste au coeur de la Nation, mais aussi l'ensemble des partenaires. C'est très important pour nous que la Sécurité sociale soit au coeur de la Nation. Et puis, aussi l'ensemble des partenaires, les acteurs de terrain, le monde médical, les Caisses, les mutuelles. Je suis très attentif à ce que disent les uns et les autres. Et puis aussi le citoyen, parce que nous avons quand même la médaille d'or de la consommation des boîtes de médicaments. Et donc il faut que l'ensemble de la communauté nationale se sente responsable et c'est pour cela que ce dispositif nous paraît nécessairement collectif.
Je voudrais vous dire que le Gouvernement est décidé à engager cette démarche avec humanité, justice mais efficacité. Une phase de diagnostic, une phase de dialogue et une phase de décision. Nous prendrons nos responsabilités avant l'été. Nous soumettrons les décisions qui sortiront du dialogue et de la négociation. Nous le ferons avec le souci de l'efficacité, nous le ferons aussi avec le souci de la justice, parce que nous savons que la Sécurité sociale, que l'assurance maladie appartient à toutes les Françaises et tous les Français. C'est cela que nous voulons sauvegarder, et nous le ferons avec la conscience de l'intérêt général.
C'est pour cela que sur ces questions là, je trouve qu'il est tout à fait dommageable que certains veuillent laisser caricaturer une pensée alors qu'il faut plutôt, au contraire, comme cela se fait en Allemagne, chercher pour les grands sujets, le travail de tous. Et si l'opposition je lui lance un appel solennel a des idées à proposer sur ces sujets, nous serons très attentifs à leurs propositions, car notre démarche est la démarche de républicains, et c'est tous ensemble que nous devons permettre à notre pays d'assurer la pérennité de l'assurance maladie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 21 octobre 2003)|N|N|N|N|Texte Intégral23649|Monsieur le maire,
- Mesdames et messieurs,
- Nous prenons part en cet instant à l'une des toutes premières manifestations du bicentenaire de la Révolution française de 1789. Il y a quelques jours, je célèbrais la conjonction entre l'Europe et la Révolution lors d'une exposition présentée au Grand Palais. Et voilà en vérité le premier signe de ce qui sera accompli au cours des prochains mois. Pourquoi Saint-Gaudent ? On vient de l'expliquer. C'est parce que les historiens s'accordent généralement sur ce point et nous avons la caution de l'Abbé Grégoire : il semble bien que c'était en cet endroit, sur cette place, devant l'ancienne église, que, le curé Norbert Pressac, ainsi que Monsieur le maire a bien voulu le rappeler, a fait planter le premier arbre de la Liberté, en 1790, avec deux ans d'avance sur le grand mouvement qui vit quelques soixante mille arbres de la Liberté plantés pendant la Révolution. C'est donc à Saint-Gaudent que j'ai décidé de venir, avec d'autant plus de plaisir que je ne suis pas tout à fait étranger à cette région de Civray, que je connais depuis ma jeunesse, à quelques encablures de la Charente, et que ces horizons, même s'ils ne sont pas très visibles aujourd'hui, ces horizons me sont familiers.
- Nous avons donc ici retrouvé un terroir où chacun d'entre nous sent bien des racines profondes. Un arbre qu'on plante, le symbole est aisé à retrouver, signe de solidité et d'avenir, d'espoir. L'arbre est là. Il signifiera désormais à travers le temps, l'effort des hommes et des femmes de cette génération qui ont désormais pour mission, à leur manière, et compte tenu de l'évolution des temps, mais dans le même esprit et pour célébrer les mêmes symboles, d'assurer la relève des grands fondateurs de la Révolution française.
- Bref, je suis venu à Saint-Gaudent, et je remercie les personnalités, l'ensemble des personnes, qui sont venues se joindre à nous afin d'honorer cette belle tradition, et je le répète souligner l'actualité des idéaux de la Révolution.
On vient de le rappeler - on a lu tout à l'heure un beau texte - c'est ici, en 1790, qu'est parti un mouvement, un grand mouvement d'idées symbolisé par des actes fameux. C'était déjà un robuste chêne dont on a dit qu'il avait été terrassé par un orage, assez récemment, je crois que c'était en 1961.
- Qu'est-ce que c'est que l'arbre de la Liberté ? C'est d'abord bien entendu un hommage à la nature, à la nature elle-même, dont tant de citoyens ont aujourd'hui plus qu'hier sans doute le souci. Mais j'avais oublié aussi que l'homme c'est aussi la nature, qu'il fait partie de la nature, qu'il doit rester accordé à son environnement. Et cela remonte depuis l'origine des temps, c'est aussi le sacre du printemps, le 21 mars. En ce 21 mars, partout dans les écoles, le ministre d'Etat chargé de l'éducation nationale a donné pour instructions que les enfants, avec leurs maîtres, célèbrent par la lecture de textes, par des évocations choisies, célèbrent l'année fameuse : 1789.
- En vérité, on sait bien que l'arbre pousse souvent tout seul. Mais il n'y a de forêt durable qu'une forêt ordonnée, une forêt capable de donner le meilleur d'elle-même, la qualité de son bois ou de ses fruits, que si elle est maîtrisée par l'homme. Ainsi la nature apporte-t-elle à l'homme, ce qui lui revient, ce qui lui est nécessaire et l'homme apporte-t-il à la nature les moyens de sa subsistance afin de profiter à l'ensemble des êtres vivants. Et l'arbre de la Liberté, par définition c'est un hommage à la Liberté. Je vais citer Victor Hugo, le 2 mars 1848, qui plantait lui aussi un arbre de la Liberté, Place des Vosges à Paris, et voilà ce qu'il disait : C'est un beau, un vrai symbole pour la Liberté qu'un arbre ! La Liberté a ses racines dans le coeur du peuple comme l'arbre dans le coeur de la terre ; comme l'arbre, elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l'arbre elle grandit sans cesse et couvre les générations de son ombre". Fin de la citation de Victor Hugo. Je reprends pour ajouter que la Liberté, pas plus que la nature n'est un don du ciel. Qu'elle est, elle, la Liberté, l'acquis coûteux, difficile, arraché par tant d'efforts et par tant de souffrances, la lutte des philosophes à travers le temps et surtout de la philosophie des Lumières au 18ème siècle en même temps que le mouvement des citoyens qui firent et accomplir ce grand acte que nous célébrons en ce jour.
Aujourd'hui tous les enfants des écoles, des collèges, des lycées de France méditent donc ces lignes qui leur ont été soumises et qui sont de Condorcet ; elles figurent dans son Mémoire sur l'instruction publique de 1791. Je le cite : "L'instruction doit être universelle, c'est-à-dire s'étendre à tous les citoyens, offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'atteindre et de remplir leurs devoirs". N'oublions pas non plus que les devoirs sont complémentaires des droits - on l'oublie trop souvent - et par là - c'est moi qui vient de faire cette remarque au passage - qu'il faut établir entre les citoyens une égalité de fait et rendre réelle l'égalité politique reconnue par la loi.
- Et c'est vrai que l'instruction publique reste une priorité des priorités non pas spécialement pour l'année qui vient ni pour les années précédentes, ni pour le temps qui commence, c'est la priorité de toutes les révolutions qui se veulent au service de l'homme : chaque enfant, chaque adolescent doit pouvoir aller au bout de ses possibilités, de jouer toutes ses chances et chaque adulte qui n'a pas prolongé ses études doit disposer d'une autre chance. C'est pourquoi, la Nation a consenti et doit consentir plus encore des efforts considérables et d'abord bien entendu un effort financier afin de remplir cet objet.
J'ai parlé de Victor Hugo, je vais le citer de nouveau. Il disait : "L'avenir vient vite". Chacun de nous qui a dépassé le milieu de son âge - j'en suis - sait bien que l'avenir vient vite, si vite, je ne dirai pas trop vite, mais il va souvent plus vite que nous et c'est la cause de tant de malaises et parfois de tant de malheurs. L'intelligence et l'imagination de l'homme doivent aller à l'allure de l'avenir qui vient.
- Aujourd'hui nous sommes au seuil d'une nouvelle Europe et nous voulons que cette Europe soit plus forte et plus attentive aux inégalités. D'où la nécessité de faire que le droit social européen prenne rang parmi les préoccupations initiales de l'Europe en voie de construction. Les historiens, j'en suis sûr, montreront un jour que les générations de ceux qui ont construit ou qui construiront l'Europe, ceux qui ont commencé de le faire au lendemain de la dernière guerre mondiale, ont, ou auront accompli une véritable révolution, une nouvelle dimension mais qui ne réussira que si cette révolution là aussi reste fidèle aux principes : "liberté, égalité fraternité, souveraineté du peuple". Je vous remercie monsieur le maire et vous mesdames et messieurs, les habitants de Saint-Gaudent et de la région, de m'avoir fourni l'occasion, après l'abbé Norbert Pressac bien entendu et quelques autres, de m'avoir fourni l'occasion de célébrer dans cette commune - qui a valeur de grand symbole - de venir célébrer des thèmes qui nous sont chers et qui doivent rester finalement la démarche quotidienne de notre République.