Texte intégral
Madame la Vice-Secrétaire générale,
Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Administrateur,
Chers Amis,
Parmi les objectifs des Nations unies tels qu'ils sont consignés dans la charte, "la promotion du progrès social et la recherche de meilleures conditions de vie" figurent en bonne place. La semaine dernière, la lutte contre la pauvreté a été clairement évoquée par la plupart des chefs d'Etat et de gouvernement, à l'occasion de l'assemblée du Millénaire.
Certes, l'assemblée a également mis l'accent sur la prévention des conflits et le maintien de la paix qui sont aussi au cur du mandat de l'organisation. Mais l'avènement d'une paix durable suppose le développement, et en particulier un développement mieux partagé.
Voilà de bonnes raisons qui expliquent que la France appuie clairement le PNUD dans son rôle de coordination des activités opérationnelles de développement sur le terrain. L'appartenance du PNUD au système des Nations unies le met en position d'intervenir dans le domaine du développement institutionnel et de la gestion des sorties de crise. La France souhaite que le PNUD, qui intervient sur dons, concentre donc son action sur les pays les plus pauvres et notamment les PMA qui n'ont pas accès aux marchés des capitaux.
Aujourd'hui, deux ans après l'adoption d'une nouvelle stratégie de financement, il est indispensable que le PNUD démontre sa capacité à obtenir des résultats probants, notamment par la mise en oeuvre effective des mesures prises. La France a d'ores et déjà concrètement manifesté son soutien à ces réformes en accroissant par deux fois sa contribution, en 1999 et au cours de cette année 2000.
En 2001, j'entends poursuivre encore cette augmentation, bien que la participation de la France au financement du Fonds européen de développement pour les Pays ACP se situe à un niveau particulièrement élevé.
La France ne remet pas en cause l'universalité de la présence du PNUD sur le terrain, pour peu que les pays bénéficiaires s'acquittent normalement de leur contribution aux frais de fonctionnement des représentations locales, selon les règles financières du PNUD.
J'ai entendu les propos tenus à ce sujet par M. Mark Malloch Brown, mais comme lui, la France est préoccupée par la part croissante des ressources extra-budgétaires, dont en pratique l'augmentation ne bénéficie pas aux pays à faibles revenus et aux PMA, alors que ces pays ont été désignés comme prioritaires.
Cette évolution, nous le savons, découle de l'accroissement des programmes financés par partage des coûts avec le pays bénéficiaire ("government cost sharing") et de la prolifération des fonds fiduciaires dédiés. Elle peut découler sur des co-financements utiles mais elle nous semble comporter des effets pervers contre lesquels il faut se prémunir :
- De facto, elle fait coexister deux PNUD, l'un pour les pays à faibles revenus financé sur ressources budgétaires, l'autre pour les pays à revenus intermédiaires financé sur ressources extra-budgétaires. Entre autres inconvénients, ceci porte atteinte à sa crédibilité de partenaires des pays les plus pauvres;
- En outre, la part croissante des ressources extra-budgétaires risque d'affaiblir la cohérence des actions du PNUD et alimenter les doutes sur sa lisibilité.
En tout cas, le Conseil d'administration doit avoir une vision globale des ressources allouées aux programmes pays, afin de s'assurer qu'aucune distorsion ne se produise dans le mandat du PNUD. La France espère que le cadre pluriannuel de financement permettra d'accroître la transparence dans ce domaine.
La France est profondément attachée au maintien du système actuel de financement des activités opérationnelles de développement, basé sur des contributions volontaires des Etats.
La question du partage du financement devrait être considérée dans le cadre de l'APD totale, et peut être adressée en priorité aux pays dont l'effort général en matière d'aide publique au développement (ratio APD/PIB) est le plus faible.
En résumé, laissez-moi rappeler les trois éléments qui fondent notre soutien au PNUD :
- élément numéro 1 : la responsabilité du PNUD dans la coordination des activités de développement des Nations unies. C'est la condition de la cohérence et de l'efficacité du système onusien sur le terrain ;
- deuxième élément : L'appui aux pays les plus pauvres, en particulier aux PMA, qui doivent demeurer les bénéficiaires privilégiés. Il faut donner plus à ceux qui ont le moins, à ceux qui ne bénéficient pas des flux de d'investissements directs ou de l'accès aux marchés financiers. L'universalité ne doit pas interdire les priorités.
- troisième élément qui motive notre soutien au PNUD : sa capacité à participer au débat international sur la coopération et le développement. Cet aspect est tout à fait essentiel pour notre pays, attaché comme chacun le sait au débat d'idées, au respect des cultures, à l'avènement d'un monde multipolaire.
Le PNUD a souvent innové, bousculé les idées reçues, offert une vision alternative à la pensée dominante. Il doit poursuivre dans cette voie. Telle est la raison pour laquelle nous sommes attachés au maintien de sa capacité d'analyse et d'étude.
Monsieur le Président, je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2000)
Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Administrateur,
Chers Amis,
Parmi les objectifs des Nations unies tels qu'ils sont consignés dans la charte, "la promotion du progrès social et la recherche de meilleures conditions de vie" figurent en bonne place. La semaine dernière, la lutte contre la pauvreté a été clairement évoquée par la plupart des chefs d'Etat et de gouvernement, à l'occasion de l'assemblée du Millénaire.
Certes, l'assemblée a également mis l'accent sur la prévention des conflits et le maintien de la paix qui sont aussi au cur du mandat de l'organisation. Mais l'avènement d'une paix durable suppose le développement, et en particulier un développement mieux partagé.
Voilà de bonnes raisons qui expliquent que la France appuie clairement le PNUD dans son rôle de coordination des activités opérationnelles de développement sur le terrain. L'appartenance du PNUD au système des Nations unies le met en position d'intervenir dans le domaine du développement institutionnel et de la gestion des sorties de crise. La France souhaite que le PNUD, qui intervient sur dons, concentre donc son action sur les pays les plus pauvres et notamment les PMA qui n'ont pas accès aux marchés des capitaux.
Aujourd'hui, deux ans après l'adoption d'une nouvelle stratégie de financement, il est indispensable que le PNUD démontre sa capacité à obtenir des résultats probants, notamment par la mise en oeuvre effective des mesures prises. La France a d'ores et déjà concrètement manifesté son soutien à ces réformes en accroissant par deux fois sa contribution, en 1999 et au cours de cette année 2000.
En 2001, j'entends poursuivre encore cette augmentation, bien que la participation de la France au financement du Fonds européen de développement pour les Pays ACP se situe à un niveau particulièrement élevé.
La France ne remet pas en cause l'universalité de la présence du PNUD sur le terrain, pour peu que les pays bénéficiaires s'acquittent normalement de leur contribution aux frais de fonctionnement des représentations locales, selon les règles financières du PNUD.
J'ai entendu les propos tenus à ce sujet par M. Mark Malloch Brown, mais comme lui, la France est préoccupée par la part croissante des ressources extra-budgétaires, dont en pratique l'augmentation ne bénéficie pas aux pays à faibles revenus et aux PMA, alors que ces pays ont été désignés comme prioritaires.
Cette évolution, nous le savons, découle de l'accroissement des programmes financés par partage des coûts avec le pays bénéficiaire ("government cost sharing") et de la prolifération des fonds fiduciaires dédiés. Elle peut découler sur des co-financements utiles mais elle nous semble comporter des effets pervers contre lesquels il faut se prémunir :
- De facto, elle fait coexister deux PNUD, l'un pour les pays à faibles revenus financé sur ressources budgétaires, l'autre pour les pays à revenus intermédiaires financé sur ressources extra-budgétaires. Entre autres inconvénients, ceci porte atteinte à sa crédibilité de partenaires des pays les plus pauvres;
- En outre, la part croissante des ressources extra-budgétaires risque d'affaiblir la cohérence des actions du PNUD et alimenter les doutes sur sa lisibilité.
En tout cas, le Conseil d'administration doit avoir une vision globale des ressources allouées aux programmes pays, afin de s'assurer qu'aucune distorsion ne se produise dans le mandat du PNUD. La France espère que le cadre pluriannuel de financement permettra d'accroître la transparence dans ce domaine.
La France est profondément attachée au maintien du système actuel de financement des activités opérationnelles de développement, basé sur des contributions volontaires des Etats.
La question du partage du financement devrait être considérée dans le cadre de l'APD totale, et peut être adressée en priorité aux pays dont l'effort général en matière d'aide publique au développement (ratio APD/PIB) est le plus faible.
En résumé, laissez-moi rappeler les trois éléments qui fondent notre soutien au PNUD :
- élément numéro 1 : la responsabilité du PNUD dans la coordination des activités de développement des Nations unies. C'est la condition de la cohérence et de l'efficacité du système onusien sur le terrain ;
- deuxième élément : L'appui aux pays les plus pauvres, en particulier aux PMA, qui doivent demeurer les bénéficiaires privilégiés. Il faut donner plus à ceux qui ont le moins, à ceux qui ne bénéficient pas des flux de d'investissements directs ou de l'accès aux marchés financiers. L'universalité ne doit pas interdire les priorités.
- troisième élément qui motive notre soutien au PNUD : sa capacité à participer au débat international sur la coopération et le développement. Cet aspect est tout à fait essentiel pour notre pays, attaché comme chacun le sait au débat d'idées, au respect des cultures, à l'avènement d'un monde multipolaire.
Le PNUD a souvent innové, bousculé les idées reçues, offert une vision alternative à la pensée dominante. Il doit poursuivre dans cette voie. Telle est la raison pour laquelle nous sommes attachés au maintien de sa capacité d'analyse et d'étude.
Monsieur le Président, je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2000)