Texte intégral
Chers Amis, Chers Camarades,
Ils veulent tout. Ils veulent tout pour tout défaire. Ils veulent tout pour casser le meilleur de la République. Ils veulent tout pour détricoter sa dimension sociale, qui en fait le ciment.
La droite veut tout, tous les pouvoirs, pour défaire la protection sociale. Ce sera dans les prochains mois l'assurance maladie qu'ils tenteront de sacrifier sur l'autel des intérêts privés, après l'avoir fait pour les retraites. Ils veulent aussi casser les entreprises et les services publics : regardez aujourd'hui la Snecma, voyez leurs projets pour EDF, GDF demain, et après demain soyez sûrs que l'hôpital, l'école tout doit y passer ! Les libéraux veulent tout, aussi, pour détricoter le droit du travail, avec le " contrat de mission ", c'est le salarié kleenex qu'ils veulent généraliser. La droite veut mettre en pièces l'Etat qui représente une résistance vis à vis des forces du marché : c'est ainsi qu'ils entendent la décentralisation, et le transfert des compétences aux collectivités locales sans dotations budgétaires corollaires ! La droite, en somme, veut revenir sur un siècle de conquêtes populaires.
J'ajouterais, puisque j'évoquais à l'instant la décentralisation, que ce gouvernement n'a même pas le courage de ses dérives : ils veulent manifestement, après avoir rétabli la corvée pour les personnes âgées, rétablir l'octroi à l'entrée des villes, les fameux péages urbains. Or, élections régionales obligent, après avoir avancé le projet, ils reculent ! Mais ne nous y trompons pas, malgré la danse pataude de Raffarina Grobis (deux pas en avant, un pas en arrière) son objectif de régression sociale reste inflexible. Sur le dossier des péages urbains, il n'hésitera pas à nous déclarer si tôt après les élections : la route à péage est droite, mais la pente est forte !
Ainsi, le bilan de Chirac et Raffarin, à part une parenthèse positive sur la question irakienne, c'est la régression sociale généralisée. Culture, recherche, éducation, santé, industrie, emploi, rien n'échappe au rouleau compresseur du néo-thatchérisme au pouvoir.
Pour accomplir ce dessein, la droite a déjà la présidence de la République. La droite a aussi le gouvernement. La droite a également la majorité à l'Assemblée Nationale. La droite a aussi la majorité au Sénat. La droite a également le Medef, mais là c'est viscéral, congénital. Nous ne cherchons même pas à le lui ravir. Nous lui laissons son ineffable baron.
Alors, ne laissons pas basculer les derniers bastions à la droite ! Dans une démocratie, il n'est pas bon que tous les pouvoirs soient concentrés dans le même camp, surtout quand ce camp est une droite qui n'a pour seule ambition que déconstruire la République, en agitant une fausse idée de la liberté pour torpiller l'égalité et la fraternité.
La région Ile-de-France est à gauche. La région capitale est à gauche. C'est un véritable contre pouvoir. C'est un véritable levier pour tenter d'amortir les dégâts causés par ce gouvernement au service de l'ultra libéralisme. Il faut que cette région reste à gauche !
Et puis, la région Ile-de-France a un bon président, notre ami Jean-Paul Huchon, eh bien gardons-le ! Depuis six ans, il a fait preuve de son habileté dans une situation qui, vous le savez, n'était pas facile. Il a su affronter et résoudre des problèmes parmi les plus complexes. Les élus du Mouvement Républicain et Citoyen, en premier lieu Jean-Luc Laurent en tant que vice-président, lui ont apporté leur concours. Sa politique en matière de logement est un succès qui promet d'être amplifié. Ces élus souhaitent légitimement pouvoir continuer. Et je pense notamment à Eric Ferrand, et à son travail signalé en direction des lycées, qui rompt avec les pratiques de la droite, dont chacun se souvient combien, en la matière, l'immobilisme le disputait au clientélisme le plus douteux. Je cite également Nicole Morichaud, qui connaît bien l'Ile-de-France et le terrain, sait faire remonter à l'exécutif régional observations et propositions.
En Ile-de-France, la droite a deux visages. Jean-François Copé et André Santini. Le premier est non seulement le fidèle lieutenant d'Alain Juppé, mais il en est aussi le clone, la copie conforme, la reproduction. Alors, comme pour équilibrer la candidature de cette technocratie froide et tranchante, la droite a cru habile de présenter aussi une " grosse tête ". Mais soyez-en sûrs, le sourire d'André Santini est carnassier ; derrière son humour incontestable, mais style almanach Vermot 1905, il y a la mise de la région en conformité avec la mondialisation libérale. C'est deux têtes différentes, mais pour une même politique. Le vote sur la censure en sera une illustration complémentaire.
Je ne dirai rien des extrêmes. Chacun ici est convaincu de la stérilité de tels votes. Ce n'est même pas de la protestation, c'est de la déperdition.
Vous permettrez, à ce stade de mon discours, un mot de l'élu parisien que je suis. Dans l'intérêt de tous les Franciliens, il faut surmonter la coupure entre Paris et la banlieue. Le boulevard périphérique doit cesser d'être un mur, murant Paris et rendant murmurante la banlieue. Depuis trois ans, une majorité municipale de gauche à Paris a permis d'amorcer une coopération constructive avec la région Ile-de-France, elle-même gérée par une majorité de gauche. Les rivalités politiciennes et personnelles ont ainsi été évitées. Les concurrences mortelles d'ambitions ont été écartées. L'agglomération a commencé à être considérée dans son ensemble. Il faut continuer. Il faut poursuivre. Pour le tramway, les logements, le développement économique, et pour tous les dossiers, il faut pouvoir travailler ensemble, raisonner global. Il faut donc reconduire cette majorité régionale de gauche.
Enfin, au-delà de notre région, pensons à la France tout entière. L'Ile-de-France est bien sûr la région capitale. Elle est surtout la région qui entraîne tout le pays par son dynamisme économique et intellectuel. Paris et sa banlieue constituent une agglomération de taille mondiale pour affronter, non la concurrence sans barrière ni retenue, mais la compétition, l'évolution, pour la promotion de tous. La région est donc un outil magnifique de développement et de solidarité. Ne le laissons pas à la droite ! Elle ne saurait pas s'en servir, ou plutôt elle saurait trop bien s'en servir pour remettre en question tout ce qui fait le dynamisme et la cohésion sociale auxquels nous sommes attachés. Depuis six ans, la gauche a montré son efficacité.
Chers amis, chers camarades,
nous avons ainsi toutes les raisons de vouloir reconduire, les 21 et 28 mars prochains, une majorité de gauche au conseil régional d'Ile-de-France. Nous avons su nous réunir, dès le premier tour, parce que nous avons un bilan sérieux à présenter à nos concitoyens. Il nous reste maintenant, à chacun d'entre nous, à les convaincre d'aller voter. La désertion des urnes est le contraire de la citoyenneté.
Tous aux urnes, pour la victoire, pour la gauche, pour l'Ile-de-France !
(source http://mrc-france.org, le 5 mars 2004)
Allocution lors de l'apéritif républicain donné à Dijon dans le cadre des élections régionales 2004 pour soutenir la liste MRC autonome en Bourgogne.
Chers camarades, chers amis.
C'est avec un grand plaisir que je me retrouve à Dijon parmi vous, dans cette permanence qui fut celle de Roland Carraz.
Votre initiative, cette " initiative citoyenne ", est prometteuse. Faire arriver dans chaque foyer vos professions de foi, dans chaque bureau de vote vos bulletins est en soi une réussite pour un parti comme le nôtre.
Je tiens donc à saluer tous ceux qui, rassemblés derrière Joël Mekhantar, ont permis à cette liste de voir le jour.
Nos camarades de la Nièvre ont beaucoup travaillé et je tiens particulièrement à saluer l'action de Jean-Paul Nègre, qui a su ouvrir cette liste à des femmes et des hommes en quête d'une alternative au libéralisme mais qui n'étaient pas membres du MRC.
Je tiens à saluer l'action de Jean-Jacques Hayne et d'Alain Moret, nos têtes de listes départementales en Saône-et-Loire et dans l'Yonne.
Notre combat ne fait que commencer. Il est essentiel pour la France, il est essentiel pour la République.
Car ce pays souffre. La proportion de smicards dans la population active - je le disais à l'instant lors de la conférence de presse - est passé de 6,5 % en 1994 à 28 % en 1999 ! Le temps partiel ne cesse de progresser. La précarité devient la règle !
Les services publics disparaissent peu à peu. Les délocalisations s'accélèrent. Le chômage est là. Il s'installe.
Que répondent les grosses machines à ces problèmes cruciaux pour notre société ?
" Europe " et " décentralisation ".
Lorsque notre camarade Joël Mekhantar est venu nous présenter votre initiative au secrétariat national, il a lié le combat des régionales et celui de l'Europe.
Vous avez vu juste. L'Europe est la dernière croyance à la mode aujourd'hui. Nous n'avons aucun complexe à avoir sur la question. Je le dis simplement : l'invocation permanente de l'Europe comme " solution " aux problèmes qui se posent à la France est un dérisoire mensonge.
" Europe puissance " ? Avec qui ? Avec la " nouvelle Europe " chère au coeur de Rumsfeld ? Avec le Royaume-Uni de Blair ? Avec l'Italie de Berlusconi ? Avec l'Espagne de Zapatero ? Cette dernière est sous le choc des attentats du 11 mars. Mais le PSOE, une fois octroyées quelques concessions à son opinion publique sur l'Irak, s'en retournera à ses amours atlantistes. L'Europe-puissance est un mythe.
" Europe sociale " ? Mais l'Europe n'a pas été conçue pour l'être ! L'Europe s'est faite à partir du libéralisme contre la possibilité qu'avaient les peuples de peser sur leur avenir. L'Europe " sociale " est avant tout l'alibi commode de ceux qui ne croient plus en rien mais qui n'ont pour seule motivation existentielle que la croyance en l'Europe pour exister.
Une fois ces deux mythes mis de côté. Il ne reste que l'Europe réelle, cette grosse machinerie qui broie chaque jour nos systèmes économiques et sociaux au bénéfice du marché et d'une caste de plus en plus isolée des peuples.
Nous n'avons pas - je le dis franchement - à être " pour " ou " contre " l'Europe. L'Europe est un continent sur lequel nous avons les pieds. Etre " pour " ou " contre " n'a pas de sens.
La question nous est posée par ceux qui veulent nous faire avaler l'idée que la " belle idée d'Europe " - une entreprise dangereuse, permettez-moi de le dire - légitime le fonctionnement quotidien d'un système contraire en tous points à nos idéaux républicains et démocratiques, à nos idéaux de progrès et de transformation sociale.
Alors vous avez raison de lier ces sujets, car de la même façon qu'on bourre le crâne de nos concitoyens avec " l'Europe ", on les leurre - bien difficilement c'est vrai ! - avec la décentralisation.
Décentralisation ? Non ! Régionalisation !
Provincialisation ! C'est le retour des grands féodaux contre l'intérêt général et l'Etat. Quand les hommes politiques n'ont plus rien à proposer, que font-ils ? Ils se partagent des pans de pouvoirs. Personne d'ailleurs ne se préoccupe des conséquences sur les domaines transférés... Quid de l'état des routes dans quelques années ?
Alors, il nous revient à nous, militants républicains, de rompre avec ces deux cultes que sont celui de l'Europe et celui de la décentralisation.
Regardons simplement le bilan : Economiquement et socialement, la France a-t-elle bénéficié de cette fameuse " Europe " ? Les promesses mirifiques n'ont rien donné ! Où sont les emplois promis au moment de Maastricht ?
Alors, chers camarades, continuons de nous battre pour la République, la République sociale, celle qui, concrètement demain répondra aux malheurs dont nous accable la mondialisation et le néo-libéralisme !
Cela commence dimanche mais cela continuera bien au-delà.
(Source http://www.mrc-France.org, le 23 mars 2004)
Ils veulent tout. Ils veulent tout pour tout défaire. Ils veulent tout pour casser le meilleur de la République. Ils veulent tout pour détricoter sa dimension sociale, qui en fait le ciment.
La droite veut tout, tous les pouvoirs, pour défaire la protection sociale. Ce sera dans les prochains mois l'assurance maladie qu'ils tenteront de sacrifier sur l'autel des intérêts privés, après l'avoir fait pour les retraites. Ils veulent aussi casser les entreprises et les services publics : regardez aujourd'hui la Snecma, voyez leurs projets pour EDF, GDF demain, et après demain soyez sûrs que l'hôpital, l'école tout doit y passer ! Les libéraux veulent tout, aussi, pour détricoter le droit du travail, avec le " contrat de mission ", c'est le salarié kleenex qu'ils veulent généraliser. La droite veut mettre en pièces l'Etat qui représente une résistance vis à vis des forces du marché : c'est ainsi qu'ils entendent la décentralisation, et le transfert des compétences aux collectivités locales sans dotations budgétaires corollaires ! La droite, en somme, veut revenir sur un siècle de conquêtes populaires.
J'ajouterais, puisque j'évoquais à l'instant la décentralisation, que ce gouvernement n'a même pas le courage de ses dérives : ils veulent manifestement, après avoir rétabli la corvée pour les personnes âgées, rétablir l'octroi à l'entrée des villes, les fameux péages urbains. Or, élections régionales obligent, après avoir avancé le projet, ils reculent ! Mais ne nous y trompons pas, malgré la danse pataude de Raffarina Grobis (deux pas en avant, un pas en arrière) son objectif de régression sociale reste inflexible. Sur le dossier des péages urbains, il n'hésitera pas à nous déclarer si tôt après les élections : la route à péage est droite, mais la pente est forte !
Ainsi, le bilan de Chirac et Raffarin, à part une parenthèse positive sur la question irakienne, c'est la régression sociale généralisée. Culture, recherche, éducation, santé, industrie, emploi, rien n'échappe au rouleau compresseur du néo-thatchérisme au pouvoir.
Pour accomplir ce dessein, la droite a déjà la présidence de la République. La droite a aussi le gouvernement. La droite a également la majorité à l'Assemblée Nationale. La droite a aussi la majorité au Sénat. La droite a également le Medef, mais là c'est viscéral, congénital. Nous ne cherchons même pas à le lui ravir. Nous lui laissons son ineffable baron.
Alors, ne laissons pas basculer les derniers bastions à la droite ! Dans une démocratie, il n'est pas bon que tous les pouvoirs soient concentrés dans le même camp, surtout quand ce camp est une droite qui n'a pour seule ambition que déconstruire la République, en agitant une fausse idée de la liberté pour torpiller l'égalité et la fraternité.
La région Ile-de-France est à gauche. La région capitale est à gauche. C'est un véritable contre pouvoir. C'est un véritable levier pour tenter d'amortir les dégâts causés par ce gouvernement au service de l'ultra libéralisme. Il faut que cette région reste à gauche !
Et puis, la région Ile-de-France a un bon président, notre ami Jean-Paul Huchon, eh bien gardons-le ! Depuis six ans, il a fait preuve de son habileté dans une situation qui, vous le savez, n'était pas facile. Il a su affronter et résoudre des problèmes parmi les plus complexes. Les élus du Mouvement Républicain et Citoyen, en premier lieu Jean-Luc Laurent en tant que vice-président, lui ont apporté leur concours. Sa politique en matière de logement est un succès qui promet d'être amplifié. Ces élus souhaitent légitimement pouvoir continuer. Et je pense notamment à Eric Ferrand, et à son travail signalé en direction des lycées, qui rompt avec les pratiques de la droite, dont chacun se souvient combien, en la matière, l'immobilisme le disputait au clientélisme le plus douteux. Je cite également Nicole Morichaud, qui connaît bien l'Ile-de-France et le terrain, sait faire remonter à l'exécutif régional observations et propositions.
En Ile-de-France, la droite a deux visages. Jean-François Copé et André Santini. Le premier est non seulement le fidèle lieutenant d'Alain Juppé, mais il en est aussi le clone, la copie conforme, la reproduction. Alors, comme pour équilibrer la candidature de cette technocratie froide et tranchante, la droite a cru habile de présenter aussi une " grosse tête ". Mais soyez-en sûrs, le sourire d'André Santini est carnassier ; derrière son humour incontestable, mais style almanach Vermot 1905, il y a la mise de la région en conformité avec la mondialisation libérale. C'est deux têtes différentes, mais pour une même politique. Le vote sur la censure en sera une illustration complémentaire.
Je ne dirai rien des extrêmes. Chacun ici est convaincu de la stérilité de tels votes. Ce n'est même pas de la protestation, c'est de la déperdition.
Vous permettrez, à ce stade de mon discours, un mot de l'élu parisien que je suis. Dans l'intérêt de tous les Franciliens, il faut surmonter la coupure entre Paris et la banlieue. Le boulevard périphérique doit cesser d'être un mur, murant Paris et rendant murmurante la banlieue. Depuis trois ans, une majorité municipale de gauche à Paris a permis d'amorcer une coopération constructive avec la région Ile-de-France, elle-même gérée par une majorité de gauche. Les rivalités politiciennes et personnelles ont ainsi été évitées. Les concurrences mortelles d'ambitions ont été écartées. L'agglomération a commencé à être considérée dans son ensemble. Il faut continuer. Il faut poursuivre. Pour le tramway, les logements, le développement économique, et pour tous les dossiers, il faut pouvoir travailler ensemble, raisonner global. Il faut donc reconduire cette majorité régionale de gauche.
Enfin, au-delà de notre région, pensons à la France tout entière. L'Ile-de-France est bien sûr la région capitale. Elle est surtout la région qui entraîne tout le pays par son dynamisme économique et intellectuel. Paris et sa banlieue constituent une agglomération de taille mondiale pour affronter, non la concurrence sans barrière ni retenue, mais la compétition, l'évolution, pour la promotion de tous. La région est donc un outil magnifique de développement et de solidarité. Ne le laissons pas à la droite ! Elle ne saurait pas s'en servir, ou plutôt elle saurait trop bien s'en servir pour remettre en question tout ce qui fait le dynamisme et la cohésion sociale auxquels nous sommes attachés. Depuis six ans, la gauche a montré son efficacité.
Chers amis, chers camarades,
nous avons ainsi toutes les raisons de vouloir reconduire, les 21 et 28 mars prochains, une majorité de gauche au conseil régional d'Ile-de-France. Nous avons su nous réunir, dès le premier tour, parce que nous avons un bilan sérieux à présenter à nos concitoyens. Il nous reste maintenant, à chacun d'entre nous, à les convaincre d'aller voter. La désertion des urnes est le contraire de la citoyenneté.
Tous aux urnes, pour la victoire, pour la gauche, pour l'Ile-de-France !
(source http://mrc-france.org, le 5 mars 2004)
Allocution lors de l'apéritif républicain donné à Dijon dans le cadre des élections régionales 2004 pour soutenir la liste MRC autonome en Bourgogne.
Chers camarades, chers amis.
C'est avec un grand plaisir que je me retrouve à Dijon parmi vous, dans cette permanence qui fut celle de Roland Carraz.
Votre initiative, cette " initiative citoyenne ", est prometteuse. Faire arriver dans chaque foyer vos professions de foi, dans chaque bureau de vote vos bulletins est en soi une réussite pour un parti comme le nôtre.
Je tiens donc à saluer tous ceux qui, rassemblés derrière Joël Mekhantar, ont permis à cette liste de voir le jour.
Nos camarades de la Nièvre ont beaucoup travaillé et je tiens particulièrement à saluer l'action de Jean-Paul Nègre, qui a su ouvrir cette liste à des femmes et des hommes en quête d'une alternative au libéralisme mais qui n'étaient pas membres du MRC.
Je tiens à saluer l'action de Jean-Jacques Hayne et d'Alain Moret, nos têtes de listes départementales en Saône-et-Loire et dans l'Yonne.
Notre combat ne fait que commencer. Il est essentiel pour la France, il est essentiel pour la République.
Car ce pays souffre. La proportion de smicards dans la population active - je le disais à l'instant lors de la conférence de presse - est passé de 6,5 % en 1994 à 28 % en 1999 ! Le temps partiel ne cesse de progresser. La précarité devient la règle !
Les services publics disparaissent peu à peu. Les délocalisations s'accélèrent. Le chômage est là. Il s'installe.
Que répondent les grosses machines à ces problèmes cruciaux pour notre société ?
" Europe " et " décentralisation ".
Lorsque notre camarade Joël Mekhantar est venu nous présenter votre initiative au secrétariat national, il a lié le combat des régionales et celui de l'Europe.
Vous avez vu juste. L'Europe est la dernière croyance à la mode aujourd'hui. Nous n'avons aucun complexe à avoir sur la question. Je le dis simplement : l'invocation permanente de l'Europe comme " solution " aux problèmes qui se posent à la France est un dérisoire mensonge.
" Europe puissance " ? Avec qui ? Avec la " nouvelle Europe " chère au coeur de Rumsfeld ? Avec le Royaume-Uni de Blair ? Avec l'Italie de Berlusconi ? Avec l'Espagne de Zapatero ? Cette dernière est sous le choc des attentats du 11 mars. Mais le PSOE, une fois octroyées quelques concessions à son opinion publique sur l'Irak, s'en retournera à ses amours atlantistes. L'Europe-puissance est un mythe.
" Europe sociale " ? Mais l'Europe n'a pas été conçue pour l'être ! L'Europe s'est faite à partir du libéralisme contre la possibilité qu'avaient les peuples de peser sur leur avenir. L'Europe " sociale " est avant tout l'alibi commode de ceux qui ne croient plus en rien mais qui n'ont pour seule motivation existentielle que la croyance en l'Europe pour exister.
Une fois ces deux mythes mis de côté. Il ne reste que l'Europe réelle, cette grosse machinerie qui broie chaque jour nos systèmes économiques et sociaux au bénéfice du marché et d'une caste de plus en plus isolée des peuples.
Nous n'avons pas - je le dis franchement - à être " pour " ou " contre " l'Europe. L'Europe est un continent sur lequel nous avons les pieds. Etre " pour " ou " contre " n'a pas de sens.
La question nous est posée par ceux qui veulent nous faire avaler l'idée que la " belle idée d'Europe " - une entreprise dangereuse, permettez-moi de le dire - légitime le fonctionnement quotidien d'un système contraire en tous points à nos idéaux républicains et démocratiques, à nos idéaux de progrès et de transformation sociale.
Alors vous avez raison de lier ces sujets, car de la même façon qu'on bourre le crâne de nos concitoyens avec " l'Europe ", on les leurre - bien difficilement c'est vrai ! - avec la décentralisation.
Décentralisation ? Non ! Régionalisation !
Provincialisation ! C'est le retour des grands féodaux contre l'intérêt général et l'Etat. Quand les hommes politiques n'ont plus rien à proposer, que font-ils ? Ils se partagent des pans de pouvoirs. Personne d'ailleurs ne se préoccupe des conséquences sur les domaines transférés... Quid de l'état des routes dans quelques années ?
Alors, il nous revient à nous, militants républicains, de rompre avec ces deux cultes que sont celui de l'Europe et celui de la décentralisation.
Regardons simplement le bilan : Economiquement et socialement, la France a-t-elle bénéficié de cette fameuse " Europe " ? Les promesses mirifiques n'ont rien donné ! Où sont les emplois promis au moment de Maastricht ?
Alors, chers camarades, continuons de nous battre pour la République, la République sociale, celle qui, concrètement demain répondra aux malheurs dont nous accable la mondialisation et le néo-libéralisme !
Cela commence dimanche mais cela continuera bien au-delà.
(Source http://www.mrc-France.org, le 23 mars 2004)