Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée aux affaires européennes, en réponse à une question d'actualité sur l'élargissement de l'Union européenne et ses défis, à l'Assemblée nationale le 5 mai 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 5 mai 2004

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame Irène Tarin,
Vous l'avez dit, le 1er mai, dix nouveaux États sont devenus membres à part entière de l'Union européenne. A travers toute l'Europe, depuis la Pologne jusqu'au Portugal, nous avons célébré cet événement dans la joie, l'émotion et je dirais même la fierté. Ce moment historique où l'Europe est enfin réunifiée et réunie est l'aboutissement d'un long processus qui a exigé beaucoup de volonté de la part de ces États et de leur peuple. C'est un grand succès pour eux. Mais c'est une chance aussi pour l'Europe tout entière, avec de nombreuses attentes et donc une réponse, politique et morale, à la hauteur. La force et la pertinence du projet européen en sont une nouvelle fois confirmées. Nous devons désormais, tous ensemble, relever des défis. Sachez que la France y occupera la place à la hauteur de ses ambitions communes.
Le premier défi est de garantir le bon fonctionnement de l'Union européenne avec ses vingt-cinq États membres, l'objectif étant, au Conseil européen de juin, de pouvoir avoir une Constitution et des institutions réformées, de façon à pouvoir décider ensemble, avancer et faire des choix.
Le deuxième défi est d'organiser un espace économique qui favorise la croissance et l'emploi tout en respectant des règles communes sur l'environnement, la protection sociale, sur une saine concurrence. C'est ainsi que nous en aurons tous un bénéfice.
Le troisième défi est celui d'un espace de solidarité, de justice et de sécurité. Nous resterons bien sûr très exigeants sur ce qui relève de la libre circulation à l'intérieur de l'Union et de la protection des frontières externes de l'Union.
Cet élargissement, nous l'avons voulu. Il nous faut maintenant le faire vivre au bénéfice de tous, au bénéfice de chaque citoyen européen. La France, qui a accompagné ces pays dans leur démarche vers l'Union, les considère comme des partenaires essentiels dans le concert de l'Europe ; une Europe plus forte, plus puissante, plus présente dans le monde, une Europe en mouvement pour relever les défis majeurs auxquels notre société est confrontée.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juin 2004)