Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux aujourd'hui d'être à vos côtés pour ouvrir notre "Rendez-vous méditerranéen".
Je tiens tout d'abord à remercier Jean-Claude Gaudin, qui est à l'étranger, d'avoir bien voulu accueillir cette manifestation importante. Je veux aussi remercier mes collègues Tokia Saïfi et Serge Lepeltier, de leur présence parmi nous et profiter de cette occasion pour souligner les actions qu'ils ont d'ores et déjà entreprises en matière de développement durable dans notre région. Je pense par exemple au parc naturel régional de Bouhachem au Maroc, en coopération entre la région PACA et la région Tanger-Tétouan.
Dès Johannesburg en septembre 2002 lors du Sommet de la Terre, le président de la République a proposé l'organisation d'une réunion sur le thème du développement durable autour de la Méditerranée.
C'est aujourd'hui chose faite. Moins de deux ans après, nous voici réunis, en présence d'une centaine de personnalités étrangères de renom.
Dans des domaines très divers, arts, culture, philosophie, sciences et techniques notamment, nos invités représentent un esprit d'universalité qui est le miroir "réfléchissant" - avec ou sans jeu de mots - de nombreuses expressions.
Depuis l'Antiquité, les rives de la Méditerranée ont captivé le monde et attiré à elles ce qu'il y avait de plus brillant dans les civilisations environnantes. Les plus grandes figures historiques ont marqué de leur empreinte le bassin méditerranéen. 2600 ans avant Le Corbusier et sa cité idéale, Marseille était déjà un modèle d'urbanisme dans le bassin méditerranéen.
Ce dynamisme, maintenu au long de tant de siècles, avec des hauts et des bas, reposait sur l'attractivité de cette "éco-région", de cette "économie-monde" célébrée par Fernand Braudel dans son "Identité de la Méditerranée".
Mais notre "Mare nostrum" notre mer commune, n'est pas pour autant une mer calme.
Au cours des siècles les différences se sont aiguisées et se sont muées en divisions, les particularismes se sont accentués.
Notre région demeure un lieu exceptionnel de brassage, de rencontres et de création. Marseille attire à elle les talents et les énergies.
Mais l'espace méditerranéen est aujourd'hui inquiet et doit faire face à l'instabilité du monde tel qu'il est.
En premier lieu, je voudrais insister sur le fait que la cohésion sociale dépend du développement économique. C'est la création de richesse qui sous-tend l'harmonie du pacte social. Nous devons bâtir un modèle de développement, pour l'ensemble de la région, dans un cadre cohérent pour le bénéfice de tous. Les outils existent déjà : partenariat euro-méditerranéen, qui manque de visibilité malgré les moyens considérables mis à sa disposition - 5,35Md d'euros -, co-développement, relance des investissements, Plan d'action pour la Méditerranée...
C'est bien ! Mais ce n'est certainement pas suffisant ; notre volonté commune doit mieux s'affirmer.
En second lieu, je citerai le défi de l'éducation. C'est le corollaire de celui du développement. Nous devons transmettre aux générations futures un patrimoine culturel et historique, afin qu'elles sachent d'où nous venons et pourquoi notre avenir est si intimement lié, de part et d'autre de la Méditerranée. De plus, pour construire l'avenir, faciliter les échanges scientifiques et techniques, l'éducation doit prendre en compte la globalité de notre espace.
Elle doit préparer les uns et les autres à la mobilité, à la formation d'équipes de recherche intégrées, à la constitution, là encore, de projets communs.
Enfin, je voudrais évoquer la difficile et épineuse question de la religion. Au-delà de nos frontières, des conflits s'invitent au sein de nos pays et brouillent les relations entre des communautés qui ont toujours vécu de manière harmonieuse. Les récents événements en Irak nous en donnent une vision indicible.
Cette spirale de l'horreur ne peut entraîner le monde que dans le chaos, et, à cet égard, notre responsabilité est engagée.
C'est pourquoi je veux que nous travaillions sur ce qui rassemble, pour dépasser ce qui divise. Le dialogue au quotidien, sur la gestion commune de notre espace, est à mon sens l'un des moteurs de ce rapprochement.
C'est le sens de votre présence aujourd'hui. Il est rare de pouvoir mobiliser autant de personnalités et de praticiens dans autant de disciplines et de domaines autour de notre patrimoine méditerranéen. Je tiens à vous remercier d'avoir répondu à notre invitation, malgré des agendas que je sais chargés.
Il y a un temps pour l'action et un temps pour la réflexion. C'est pour établir des plans que nous nous retrouvons ensemble ici aujourd'hui, mais je m'empresse d'ajouter que pour moi l'un ne saurait aller sans l'autre.
Dialogue des cultures, gestion de la mer, développement agricole, investissements... autant de thèmes pour susciter des projets régionaux. Il vous appartiendra, entre praticiens et spécialistes, de tracer les voies les meilleures pour notre Méditerranée, dans le respect du développement durable, comme l'évoqueront mes collègues dans quelques instants.
Je le disais, les cadres d'intervention et des initiatives existent. Je veux ici saluer l'action de l'ONUDI, de la Banque mondiale et de la Banque européenne d'investissements, qui chacune ont récemment lancé des projets liés à "l'investissement durable", à "l'économie de la connaissance" ou encore à la constitution d'un "réseau de villes méditerranéennes", en partenariat avec la ville de Marseille. Ces initiatives prouvent que les besoins sont réels, mais qu'une mise en cohérence de ces actions est nécessaire.
Le gouvernement souhaite contribuer à votre réflexion sans pour autant empiéter sur celle-ci. Nous créons les conditions de votre réflexion, et nous nous engageons par la suite à en faciliter la réalisation. Ce n'est pas à nous de dicter l'issue de vos réflexions. Ils vous revient de vous exprimer sur cette région que nous avons en partage, et sur laquelle nous avons beaucoup à échanger.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2004)
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux aujourd'hui d'être à vos côtés pour ouvrir notre "Rendez-vous méditerranéen".
Je tiens tout d'abord à remercier Jean-Claude Gaudin, qui est à l'étranger, d'avoir bien voulu accueillir cette manifestation importante. Je veux aussi remercier mes collègues Tokia Saïfi et Serge Lepeltier, de leur présence parmi nous et profiter de cette occasion pour souligner les actions qu'ils ont d'ores et déjà entreprises en matière de développement durable dans notre région. Je pense par exemple au parc naturel régional de Bouhachem au Maroc, en coopération entre la région PACA et la région Tanger-Tétouan.
Dès Johannesburg en septembre 2002 lors du Sommet de la Terre, le président de la République a proposé l'organisation d'une réunion sur le thème du développement durable autour de la Méditerranée.
C'est aujourd'hui chose faite. Moins de deux ans après, nous voici réunis, en présence d'une centaine de personnalités étrangères de renom.
Dans des domaines très divers, arts, culture, philosophie, sciences et techniques notamment, nos invités représentent un esprit d'universalité qui est le miroir "réfléchissant" - avec ou sans jeu de mots - de nombreuses expressions.
Depuis l'Antiquité, les rives de la Méditerranée ont captivé le monde et attiré à elles ce qu'il y avait de plus brillant dans les civilisations environnantes. Les plus grandes figures historiques ont marqué de leur empreinte le bassin méditerranéen. 2600 ans avant Le Corbusier et sa cité idéale, Marseille était déjà un modèle d'urbanisme dans le bassin méditerranéen.
Ce dynamisme, maintenu au long de tant de siècles, avec des hauts et des bas, reposait sur l'attractivité de cette "éco-région", de cette "économie-monde" célébrée par Fernand Braudel dans son "Identité de la Méditerranée".
Mais notre "Mare nostrum" notre mer commune, n'est pas pour autant une mer calme.
Au cours des siècles les différences se sont aiguisées et se sont muées en divisions, les particularismes se sont accentués.
Notre région demeure un lieu exceptionnel de brassage, de rencontres et de création. Marseille attire à elle les talents et les énergies.
Mais l'espace méditerranéen est aujourd'hui inquiet et doit faire face à l'instabilité du monde tel qu'il est.
En premier lieu, je voudrais insister sur le fait que la cohésion sociale dépend du développement économique. C'est la création de richesse qui sous-tend l'harmonie du pacte social. Nous devons bâtir un modèle de développement, pour l'ensemble de la région, dans un cadre cohérent pour le bénéfice de tous. Les outils existent déjà : partenariat euro-méditerranéen, qui manque de visibilité malgré les moyens considérables mis à sa disposition - 5,35Md d'euros -, co-développement, relance des investissements, Plan d'action pour la Méditerranée...
C'est bien ! Mais ce n'est certainement pas suffisant ; notre volonté commune doit mieux s'affirmer.
En second lieu, je citerai le défi de l'éducation. C'est le corollaire de celui du développement. Nous devons transmettre aux générations futures un patrimoine culturel et historique, afin qu'elles sachent d'où nous venons et pourquoi notre avenir est si intimement lié, de part et d'autre de la Méditerranée. De plus, pour construire l'avenir, faciliter les échanges scientifiques et techniques, l'éducation doit prendre en compte la globalité de notre espace.
Elle doit préparer les uns et les autres à la mobilité, à la formation d'équipes de recherche intégrées, à la constitution, là encore, de projets communs.
Enfin, je voudrais évoquer la difficile et épineuse question de la religion. Au-delà de nos frontières, des conflits s'invitent au sein de nos pays et brouillent les relations entre des communautés qui ont toujours vécu de manière harmonieuse. Les récents événements en Irak nous en donnent une vision indicible.
Cette spirale de l'horreur ne peut entraîner le monde que dans le chaos, et, à cet égard, notre responsabilité est engagée.
C'est pourquoi je veux que nous travaillions sur ce qui rassemble, pour dépasser ce qui divise. Le dialogue au quotidien, sur la gestion commune de notre espace, est à mon sens l'un des moteurs de ce rapprochement.
C'est le sens de votre présence aujourd'hui. Il est rare de pouvoir mobiliser autant de personnalités et de praticiens dans autant de disciplines et de domaines autour de notre patrimoine méditerranéen. Je tiens à vous remercier d'avoir répondu à notre invitation, malgré des agendas que je sais chargés.
Il y a un temps pour l'action et un temps pour la réflexion. C'est pour établir des plans que nous nous retrouvons ensemble ici aujourd'hui, mais je m'empresse d'ajouter que pour moi l'un ne saurait aller sans l'autre.
Dialogue des cultures, gestion de la mer, développement agricole, investissements... autant de thèmes pour susciter des projets régionaux. Il vous appartiendra, entre praticiens et spécialistes, de tracer les voies les meilleures pour notre Méditerranée, dans le respect du développement durable, comme l'évoqueront mes collègues dans quelques instants.
Je le disais, les cadres d'intervention et des initiatives existent. Je veux ici saluer l'action de l'ONUDI, de la Banque mondiale et de la Banque européenne d'investissements, qui chacune ont récemment lancé des projets liés à "l'investissement durable", à "l'économie de la connaissance" ou encore à la constitution d'un "réseau de villes méditerranéennes", en partenariat avec la ville de Marseille. Ces initiatives prouvent que les besoins sont réels, mais qu'une mise en cohérence de ces actions est nécessaire.
Le gouvernement souhaite contribuer à votre réflexion sans pour autant empiéter sur celle-ci. Nous créons les conditions de votre réflexion, et nous nous engageons par la suite à en faciliter la réalisation. Ce n'est pas à nous de dicter l'issue de vos réflexions. Ils vous revient de vous exprimer sur cette région que nous avons en partage, et sur laquelle nous avons beaucoup à échanger.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2004)