Texte intégral
Q - Que faire des fruits de la croissance retrouvée ? Réduction des déficits ou mesures sociales ?
R - C'est une fausse bonne idée d'opposer l'un à l'autre. On peut très bien avoir une politique de redistribution de la croissance sans pour autant tomber dans le laxisme budgétaire. Le niveau d'endettement français est connu : il doit être réduit. Affecter une partie des fruits de la croissance pour résorber le déficit est donc une bonne chose. Les priorités sociales affichées par Raffarin 3 - qui, de surcroît, correspondent aux engagements pris par Jacques Chirac durant sa campagne présidentielle - sont également légitimes. Les deux doivent être entrepris.
Q - Entre Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, il n'y a donc pas de ligne de fracture ?
R - Si on raisonne comme cela, on continue dans la caricature. Ce n'est ni l'opposition des déficits contre la dépense publique, ni non plus l'opposition d'un grand ministre contre un autre grand ministre...
Q - Faut-il revenir sur les 35 heures ?
R - La droite n'est pas opposée à la réduction du temps de travail. Par facilité, on oppose toujours la gauche favorable aux RTT à la droite réactionnaire, caricaturale et presque esclavagiste qui veut supprimer les 35 heures. Je rappelle quand même que c'est Gilles de Robien qui, le premier, a mis en place un texte de loi pour permettre la création d'emplois par la réduction du temps de travail. Ce que nous avons contesté, c'est la loi Aubry et sa rigidité. Je ne crois pas au grand soir sur les 35 heures, mais plutôt au petit matin. Par le dialogue social, les accords de branche, nous allons créer plus de souplesse. Ce qui compte, c'est ce qui marche. Ce n'est pas l'idéologie, ni la doctrine Jospin, ni le credo Aubry.
Q - Nicolas Sarkozy fera-t-il un bon président de l'UMP ?
R - Oui. Il a l'expérience, le talent, la puissance de travail et la connaissance de l'appareil pour être un bon président. Pour cela, il devra rassembler, pas diviser. A partir de principes simples : un soutien total au président de la République, loyal et exigeant de la politique gouvernementale, et l'élaboration d'un projet. Mais je n'en dirai pas plus. Du fait de mes fonctions, je me suis fixé comme règle de me tenir à égale distance des candidats. Comme je l'ai déjà dit, je ne serai moi-même candidat à aucun poste.
Q - Devra-t-il quitter rapidement Bercy pour se mettre en conformité avec la règle fixée par Jacques Chirac d'incompatibilité entre les responsabilités de président de l'UMP et celles de ministre ?
R - Cette règle n'a pas été fixée par Jacques Chirac dans une logique personnelle, mais institutionnelle et politique. Nous vivons une phase nouvelle de la Ve République avec le quinquennat. A l'Assemblée, un parti a, à lui seul, la majorité. Un président de l'UMP, membre du gouvernement, affaiblirait donc par son statut le rôle et la place non seulement d'un Premier ministre, qui doit rendre des arbitrages entre ministres, mais aussi de l'ensemble du gouvernement. C'est la raison pour laquelle cette règle ne bougera pas. Disons que, pour des raisons de rentrée parlementaire et de bonne gestion de la loi de finances, il sera bon de ne pas entretenir longtemps une situation ambiguë.
Q - " La France flotte ", assure Laurent Fabius...
R - Flotter pour un bateau, c'est plutôt bon signe. C'est mieux que d'être un bouchon sur la mer sans idée, avec la garantie de s'écraser sur une falaise. Ce qui pourrait être le destin de Laurent Fabius s'il ne se prononce pas vite sur l'Europe...
Q - Avec son référendum interne sur la Constitution européenne, le PS ne donne-t-il pas l'exemple à suivre ?
R - C'est plus une gestion de la cacophonie qu'un vrai processus démocratique. Quant à l'engagement pour le oui de François Hollande, il lui aura quand même fallu beaucoup d'allers et de retours avant de s'apercevoir qu'en tant que premier secrétaire du PS il ne pouvait pas, sur un sujet d'une telle importance, se réfugier dans l'ambiguïté. Quand on est l'enfant du Mitterrand de Maastricht, comment peut-on avoir des doutes ? Il n'y a pas à hésiter : cette Constitution va permettre, après l'élargissement, de continuer à avancer à vingt-cinq. Flotter à ce sujet, c'est ne pas avoir de pensée.
Q - La fuite de Battisti n'arrange-t-elle pas tout le monde ? Est-ce que cela arrange tout le monde ?
R - Ce que je sais, c'est que voir le PS courir derrière des leaders d'extrême gauche qui ont du sang sur les mains, c'est une troublante inversion des valeurs.
Q - C'est la fin des JO d'Athènes. Quelle médaille française vous a le plus touché ?
R - Celles de la nageuse Laure Manaudou et de la gymnaste Emilie Le Pennec. C'est formidable d'être champion olympique à 16 ou 17 ans, avec une si grande sérénité, une telle joie simple et pure.
(Source http://www.u-m-p.org, le 30 août 2004)
R - C'est une fausse bonne idée d'opposer l'un à l'autre. On peut très bien avoir une politique de redistribution de la croissance sans pour autant tomber dans le laxisme budgétaire. Le niveau d'endettement français est connu : il doit être réduit. Affecter une partie des fruits de la croissance pour résorber le déficit est donc une bonne chose. Les priorités sociales affichées par Raffarin 3 - qui, de surcroît, correspondent aux engagements pris par Jacques Chirac durant sa campagne présidentielle - sont également légitimes. Les deux doivent être entrepris.
Q - Entre Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, il n'y a donc pas de ligne de fracture ?
R - Si on raisonne comme cela, on continue dans la caricature. Ce n'est ni l'opposition des déficits contre la dépense publique, ni non plus l'opposition d'un grand ministre contre un autre grand ministre...
Q - Faut-il revenir sur les 35 heures ?
R - La droite n'est pas opposée à la réduction du temps de travail. Par facilité, on oppose toujours la gauche favorable aux RTT à la droite réactionnaire, caricaturale et presque esclavagiste qui veut supprimer les 35 heures. Je rappelle quand même que c'est Gilles de Robien qui, le premier, a mis en place un texte de loi pour permettre la création d'emplois par la réduction du temps de travail. Ce que nous avons contesté, c'est la loi Aubry et sa rigidité. Je ne crois pas au grand soir sur les 35 heures, mais plutôt au petit matin. Par le dialogue social, les accords de branche, nous allons créer plus de souplesse. Ce qui compte, c'est ce qui marche. Ce n'est pas l'idéologie, ni la doctrine Jospin, ni le credo Aubry.
Q - Nicolas Sarkozy fera-t-il un bon président de l'UMP ?
R - Oui. Il a l'expérience, le talent, la puissance de travail et la connaissance de l'appareil pour être un bon président. Pour cela, il devra rassembler, pas diviser. A partir de principes simples : un soutien total au président de la République, loyal et exigeant de la politique gouvernementale, et l'élaboration d'un projet. Mais je n'en dirai pas plus. Du fait de mes fonctions, je me suis fixé comme règle de me tenir à égale distance des candidats. Comme je l'ai déjà dit, je ne serai moi-même candidat à aucun poste.
Q - Devra-t-il quitter rapidement Bercy pour se mettre en conformité avec la règle fixée par Jacques Chirac d'incompatibilité entre les responsabilités de président de l'UMP et celles de ministre ?
R - Cette règle n'a pas été fixée par Jacques Chirac dans une logique personnelle, mais institutionnelle et politique. Nous vivons une phase nouvelle de la Ve République avec le quinquennat. A l'Assemblée, un parti a, à lui seul, la majorité. Un président de l'UMP, membre du gouvernement, affaiblirait donc par son statut le rôle et la place non seulement d'un Premier ministre, qui doit rendre des arbitrages entre ministres, mais aussi de l'ensemble du gouvernement. C'est la raison pour laquelle cette règle ne bougera pas. Disons que, pour des raisons de rentrée parlementaire et de bonne gestion de la loi de finances, il sera bon de ne pas entretenir longtemps une situation ambiguë.
Q - " La France flotte ", assure Laurent Fabius...
R - Flotter pour un bateau, c'est plutôt bon signe. C'est mieux que d'être un bouchon sur la mer sans idée, avec la garantie de s'écraser sur une falaise. Ce qui pourrait être le destin de Laurent Fabius s'il ne se prononce pas vite sur l'Europe...
Q - Avec son référendum interne sur la Constitution européenne, le PS ne donne-t-il pas l'exemple à suivre ?
R - C'est plus une gestion de la cacophonie qu'un vrai processus démocratique. Quant à l'engagement pour le oui de François Hollande, il lui aura quand même fallu beaucoup d'allers et de retours avant de s'apercevoir qu'en tant que premier secrétaire du PS il ne pouvait pas, sur un sujet d'une telle importance, se réfugier dans l'ambiguïté. Quand on est l'enfant du Mitterrand de Maastricht, comment peut-on avoir des doutes ? Il n'y a pas à hésiter : cette Constitution va permettre, après l'élargissement, de continuer à avancer à vingt-cinq. Flotter à ce sujet, c'est ne pas avoir de pensée.
Q - La fuite de Battisti n'arrange-t-elle pas tout le monde ? Est-ce que cela arrange tout le monde ?
R - Ce que je sais, c'est que voir le PS courir derrière des leaders d'extrême gauche qui ont du sang sur les mains, c'est une troublante inversion des valeurs.
Q - C'est la fin des JO d'Athènes. Quelle médaille française vous a le plus touché ?
R - Celles de la nageuse Laure Manaudou et de la gymnaste Emilie Le Pennec. C'est formidable d'être champion olympique à 16 ou 17 ans, avec une si grande sérénité, une telle joie simple et pure.
(Source http://www.u-m-p.org, le 30 août 2004)