Texte intégral
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine,
Monsieur le Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche,
Monsieur le Ministre chargé des Relations avec les Institutions, la Société civile et les Béninois de l'Extérieur,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Membres de la délégation béninoise,
Mesdames et Messieurs les Membres de la délégation française,
Mesdames et Messieurs,
Sept ans se sont écoulés depuis la tenue de la dernière Commission mixte entre nos deux pays ! C'est beaucoup trop ! Certes, cela ne signifie pas, loin de là, sept ans sans nous voir, sans dialoguer, sans coopérer. L'évolution des relations internationales et surtout notre longue histoire commune font que nos rencontres sont restées fréquentes et régulières.
Toutefois il me paraît essentiel de pouvoir, de temps à autre, faire ensemble le point de nos relations et réfléchir à ce qu'elles doivent être pour les années à venir. Ce moment est venu, et je m'en réjouis. La forte et belle délégation béninoise que je vois devant moi témoigne de l'importance que, tout comme nous, vous attachez à cette rencontre. Je souhaite naturellement qu'elle réponde à nos attentes.
En sept ans, le monde a profondément évolué, de même que l'aide publique au développement, que la coopération internationale et que le Bénin lui-même.
Le monde a évolué : le mouvement de mondialisation croissante a pris des proportions telles, qu'il est à présent une composante essentielle de nos relations. Il n'est, pour s'en rendre compte, que de constater comment les marchés mondiaux déterminent les cours du coton. Le paysan de l'Atakora qui plante du coton pour le récolter à la fin de cette année ignore à quel prix il lui sera payé et il n'a aucune prise sur cet élément pourtant déterminant pour lui. Nous aurons l'occasion de reparler demain de ce sujet qui est au coeur de la lutte contre la pauvreté, particulièrement prégnante en milieu rural au Bénin.
La lutte contre la pauvreté est un sujet qui témoigne de l'évolution radicale de l'aide publique au développement. Lors de notre dernière rencontre en 1997, l'heure était encore aux plans d'ajustement structurel, davantage imposés aux pays en développement qu'appropriés par eux. Il était en effet nécessaire de rétablir les grands équilibres macro-économiques.
Mais il a bien fallu se rendre à l'évidence : il était impossible de développer les économies sans rendre supportable le poids de la dette. D'où l'initiative PPTE - Pays pauvres très endettés -, adoptée, sous l'égide de la Banque mondiale, par la communauté des bailleurs de fonds, et dans laquelle le Bénin, autant et plus que tout autre, s'est engagé résolument.
C'est ainsi que le Document stratégique de réduction de la pauvreté, le DSRP, élaboré par le Bénin pour marquer son engagement dans ce processus, a été adopté par les conseils d'administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en mars 2003, permettant ainsi au Bénin d'atteindre ce qu'il est convenu d'appeler son "point d'achèvement". C'est donc dans une configuration totalement nouvelle que nous nous retrouvons aujourd'hui, avec une stratégie de référence unique, élaborée par le Bénin, et qui sert également de référence à l'ensemble des partenaires au développement de votre pays.
La façon de travailler des partenaires au développement aussi a fortement évolué. Cet alignement de l'ensemble des bailleurs de fonds sur le DSRP n'est qu'un des aspects de la montée en puissance, qui semble inéluctable, de la coopération multilatérale. Cela est vrai plus spécialement au sein de l'Union européenne.
Mais de nouveaux acteurs de l'aide au développement prennent également une place croissante : c'est la société civile au sens le plus large du terme, que ce soient les ONG ou le secteur privé. Le secteur privé, étranger comme béninois, est à la fois moteur et bénéficiaire du développement, et même s'il n'apparaît pas au premier plan dans l'aide au développement, il reste le partenaire indispensable de l'action des pays en développement comme des pays donateurs.
Enfin la réunion qui s'est tenue la semaine dernière à Paris entre les gouvernements locaux du monde entier, de même que la conférence Africités de Yaoundé, consacrent l'arrivée des municipalités et des collectivités locales sur la scène de l'aide au développement.
Sous l'impulsion du président Mathieu Kerekou, le Bénin lui-même n'est pas resté pas en marge de cette évolution. La décentralisation y est à présent en marche : des élections locales y ont eu lieu en 2002 ; ses 77 communes sont aujourd'hui une réalité. Certes, le travail restant à accomplir est immense, mais la France, comme d'autres bailleurs de fonds, au premier rang desquels l'Allemagne, s'y est engagée résolument aux côtés des autorités béninoises.
Voilà donc le contexte totalement nouveau dans lequel nous nous retrouvons aujourd'hui.
Quel sera son effet sur notre coopération pour les prochaines années ?
Le Bénin jouit d'une image très favorable, tant auprès des organisations internationales que des bailleurs de fonds bilatéraux, dont la France. Il est souvent présenté comme un bon élève, voire comme l'enfant chéri de la communauté des bailleurs de fonds. C'est un modèle de paix et de stabilité, un pays doté de toutes les institutions de la démocratie et le FMI porte un jugement favorable sur sa situation macro-économique.
Mais la démocratie et le développement ne sont jamais acquis ; ils sont le résultat d'une lutte continuelle. Certains éléments de dégradation de la situation économique du Bénin, sa dépendance du Nigeria voisin, constatée plus particulièrement dans la période récente, obligent à la vigilance. Il est donc nécessaire d'évoluer, de procéder à des réformes, de continuer à travailler en faveur d'un développement qui se poursuive et s'amplifie.
Pour ce faire, le Bénin et la France se sont engagés dans des efforts communs ; le Bénin, de son côté, s'est lancé dans des efforts qui relèvent de sa seule détermination ; la France, pour sa part, a également pris un certain nombre d'engagements, pour soutenir ces efforts comme ceux de tous les pays qui luttent pour le développement.
Tout d'abord, les engagements communs à nos deux pays ont le mérite de la clarté : nous nous sommes engagés résolument dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Le Bénin a conçu sa stratégie, définie dans le DSRP. La France a adopté le DSRP comme point de référence de son appui. Sur les quatre axes stratégiques choisis par le Bénin, deux correspondent directement à l'intervention de la coopération française. Je les cite pour mémoire :
- L'amélioration de l'accès à l'éducation de base, à l'alphabétisation, aux soins de santé primaire et à l'eau potable, la lutte contre le VIH/SIDA et le paludisme ;
- La lutte contre la corruption, la consolidation de la démocratie et la décentralisation.
Même réduits à ces deux axes stratégiques, ces objectifs sont extrêmement ambitieux. Ils correspondent aux principaux Objectifs de développement du Millénaire, que la France, tout comme le Bénin, s'est engagée à poursuivre. Nous y reviendrons plus en détail au cours de cette journée.
A ces engagements communs s'ajoutent ceux en faveur de la régionalisation, tant au sein de la CEDEAO que de l'UEMOA, engagements fortement soutenus par la France, notamment par son appui à la zone franc.
D'autres engagements quant à eux dépendent, pour l'essentiel, du seul Bénin et de sa volonté politique et en particulier l'obligation de réformer. Cela veut dire réformer l'administration ainsi que le secteur privé au travers du programme de privatisations. Mais également améliorer la bonne gouvernance et renforcer la lutte contre la corruption : si la bonne gouvernance n'est pas une fin en soi, elle n'en est pas moins la condition de la création d'un climat favorable aux affaires et aux investissements, sans lequel il n'y aura pas de croissance économique et de création de richesses.
Cela signifie enfin un effort important pour accompagner la mutation du secteur informel vers l'économie moderne, tant il est vrai que, plus encore que la corruption, le non-respect des réglementations, du droit du travail et du droit fiscal constituent le frein majeur au développement par les entreprises. Tout ceci nécessite courage et volonté politique, et seul le Bénin peut en prendre la décision.
Il sera alors assuré de compter sur l'appui de la France. Le président Jacques CHIRAC, a engagé un fort accroissement de notre aide publique au développement. L'APD de la France, qui se situait à 0,38 % de son PNB en 2002, est d'ores et déjà passée à 0,41 % en 2003. Nous atteindrons 0,5 % en 2007, étape en direction des 0,7 % pour 2012. De plus, la part de l'aide bilatérale française destinée à l'Afrique, actuellement de 59 %, est appelée à s'accroître encore dans les prochaines années. Tel est l'effort que nous prévoyons pour 2012 en faveur du Continent.
Pour sa part, notre pays poursuit la réforme de son dispositif de coopération et a engagé celle de la Loi organique sur les Lois de Finances, la LOLF. Cette réforme aura le mérite de clarifier encore davantage la mission de mon ministère dans les pays de la Zone de solidarité prioritaire : qui est bien de manifester la solidarité de la France envers les pays en développement. De nouveaux instruments de l'aide sont expérimentés, tels que l'aide-programme, dont le Bénin pourrait bénéficier bientôt, dès qu'il sera retenu à l'initiative dite de procédure accélérée (fast track) dans le domaine de l'éducation. Ces différentes évolutions ne remettent évidemment pas en cause la palette de moyens actuellement mis en uvre au Bénin.
Enfin, comme la plupart des autres partenaires au développement, la France travaille, dans un souci de renforcement de l'efficacité de l'aide, à la coordination de son action avec les autres bailleurs de fonds, qu'ils soient bilatéraux ou multilatéraux. Au Bénin, ce partenariat est particulièrement marqué avec l'Allemagne, dont je salue la présence ici d'un représentant ; nous menons, en particulier avec l'Allemagne, un appui conjoint au processus de décentralisation au Bénin.
Mais ces engagements conjoints, ainsi que ceux pris chacun pour sa part par le Bénin et par la France, ne pourront avoir d'effet que s'ils rencontrent une volonté forte du côté béninois : ce n'est pas la France qui développera le Bénin, seul le Bénin lui-même peut décider de son développement, et il recevra alors l'appui de notre pays. C'est là tout le sens du mot mis en titre du document que nous allons valider ; celui de partenariat. Les engagements qui y figurent ne procèdent pas de directives imposées par la France ou je ne sais quel bailleur de fonds. Ces engagements correspondent à la stratégie adoptée par le Bénin lui-même dans son DSRP.
Je ne voudrais pas terminer sans évoquer, au-delà des engagements que nos deux pays prennent en faveur du développement, les liens personnels et historiques qui unissent nos deux pays, et qui en feront toujours plus que de simples partenaires au développement. Notre histoire commune, la langue que nous partageons, donneront toujours une dimension particulière à nos relations, fondées sur la confiance, la compréhension et une véritable solidarité. Je forme le souhait que notre rencontre de ces deux jours marque à nouveau les liens particuliers qui unissent le Bénin à la France.
Vive le développement par la coopération internationale !
Vive le Bénin !
Vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2004)
Monsieur le Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche,
Monsieur le Ministre chargé des Relations avec les Institutions, la Société civile et les Béninois de l'Extérieur,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Membres de la délégation béninoise,
Mesdames et Messieurs les Membres de la délégation française,
Mesdames et Messieurs,
Sept ans se sont écoulés depuis la tenue de la dernière Commission mixte entre nos deux pays ! C'est beaucoup trop ! Certes, cela ne signifie pas, loin de là, sept ans sans nous voir, sans dialoguer, sans coopérer. L'évolution des relations internationales et surtout notre longue histoire commune font que nos rencontres sont restées fréquentes et régulières.
Toutefois il me paraît essentiel de pouvoir, de temps à autre, faire ensemble le point de nos relations et réfléchir à ce qu'elles doivent être pour les années à venir. Ce moment est venu, et je m'en réjouis. La forte et belle délégation béninoise que je vois devant moi témoigne de l'importance que, tout comme nous, vous attachez à cette rencontre. Je souhaite naturellement qu'elle réponde à nos attentes.
En sept ans, le monde a profondément évolué, de même que l'aide publique au développement, que la coopération internationale et que le Bénin lui-même.
Le monde a évolué : le mouvement de mondialisation croissante a pris des proportions telles, qu'il est à présent une composante essentielle de nos relations. Il n'est, pour s'en rendre compte, que de constater comment les marchés mondiaux déterminent les cours du coton. Le paysan de l'Atakora qui plante du coton pour le récolter à la fin de cette année ignore à quel prix il lui sera payé et il n'a aucune prise sur cet élément pourtant déterminant pour lui. Nous aurons l'occasion de reparler demain de ce sujet qui est au coeur de la lutte contre la pauvreté, particulièrement prégnante en milieu rural au Bénin.
La lutte contre la pauvreté est un sujet qui témoigne de l'évolution radicale de l'aide publique au développement. Lors de notre dernière rencontre en 1997, l'heure était encore aux plans d'ajustement structurel, davantage imposés aux pays en développement qu'appropriés par eux. Il était en effet nécessaire de rétablir les grands équilibres macro-économiques.
Mais il a bien fallu se rendre à l'évidence : il était impossible de développer les économies sans rendre supportable le poids de la dette. D'où l'initiative PPTE - Pays pauvres très endettés -, adoptée, sous l'égide de la Banque mondiale, par la communauté des bailleurs de fonds, et dans laquelle le Bénin, autant et plus que tout autre, s'est engagé résolument.
C'est ainsi que le Document stratégique de réduction de la pauvreté, le DSRP, élaboré par le Bénin pour marquer son engagement dans ce processus, a été adopté par les conseils d'administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en mars 2003, permettant ainsi au Bénin d'atteindre ce qu'il est convenu d'appeler son "point d'achèvement". C'est donc dans une configuration totalement nouvelle que nous nous retrouvons aujourd'hui, avec une stratégie de référence unique, élaborée par le Bénin, et qui sert également de référence à l'ensemble des partenaires au développement de votre pays.
La façon de travailler des partenaires au développement aussi a fortement évolué. Cet alignement de l'ensemble des bailleurs de fonds sur le DSRP n'est qu'un des aspects de la montée en puissance, qui semble inéluctable, de la coopération multilatérale. Cela est vrai plus spécialement au sein de l'Union européenne.
Mais de nouveaux acteurs de l'aide au développement prennent également une place croissante : c'est la société civile au sens le plus large du terme, que ce soient les ONG ou le secteur privé. Le secteur privé, étranger comme béninois, est à la fois moteur et bénéficiaire du développement, et même s'il n'apparaît pas au premier plan dans l'aide au développement, il reste le partenaire indispensable de l'action des pays en développement comme des pays donateurs.
Enfin la réunion qui s'est tenue la semaine dernière à Paris entre les gouvernements locaux du monde entier, de même que la conférence Africités de Yaoundé, consacrent l'arrivée des municipalités et des collectivités locales sur la scène de l'aide au développement.
Sous l'impulsion du président Mathieu Kerekou, le Bénin lui-même n'est pas resté pas en marge de cette évolution. La décentralisation y est à présent en marche : des élections locales y ont eu lieu en 2002 ; ses 77 communes sont aujourd'hui une réalité. Certes, le travail restant à accomplir est immense, mais la France, comme d'autres bailleurs de fonds, au premier rang desquels l'Allemagne, s'y est engagée résolument aux côtés des autorités béninoises.
Voilà donc le contexte totalement nouveau dans lequel nous nous retrouvons aujourd'hui.
Quel sera son effet sur notre coopération pour les prochaines années ?
Le Bénin jouit d'une image très favorable, tant auprès des organisations internationales que des bailleurs de fonds bilatéraux, dont la France. Il est souvent présenté comme un bon élève, voire comme l'enfant chéri de la communauté des bailleurs de fonds. C'est un modèle de paix et de stabilité, un pays doté de toutes les institutions de la démocratie et le FMI porte un jugement favorable sur sa situation macro-économique.
Mais la démocratie et le développement ne sont jamais acquis ; ils sont le résultat d'une lutte continuelle. Certains éléments de dégradation de la situation économique du Bénin, sa dépendance du Nigeria voisin, constatée plus particulièrement dans la période récente, obligent à la vigilance. Il est donc nécessaire d'évoluer, de procéder à des réformes, de continuer à travailler en faveur d'un développement qui se poursuive et s'amplifie.
Pour ce faire, le Bénin et la France se sont engagés dans des efforts communs ; le Bénin, de son côté, s'est lancé dans des efforts qui relèvent de sa seule détermination ; la France, pour sa part, a également pris un certain nombre d'engagements, pour soutenir ces efforts comme ceux de tous les pays qui luttent pour le développement.
Tout d'abord, les engagements communs à nos deux pays ont le mérite de la clarté : nous nous sommes engagés résolument dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Le Bénin a conçu sa stratégie, définie dans le DSRP. La France a adopté le DSRP comme point de référence de son appui. Sur les quatre axes stratégiques choisis par le Bénin, deux correspondent directement à l'intervention de la coopération française. Je les cite pour mémoire :
- L'amélioration de l'accès à l'éducation de base, à l'alphabétisation, aux soins de santé primaire et à l'eau potable, la lutte contre le VIH/SIDA et le paludisme ;
- La lutte contre la corruption, la consolidation de la démocratie et la décentralisation.
Même réduits à ces deux axes stratégiques, ces objectifs sont extrêmement ambitieux. Ils correspondent aux principaux Objectifs de développement du Millénaire, que la France, tout comme le Bénin, s'est engagée à poursuivre. Nous y reviendrons plus en détail au cours de cette journée.
A ces engagements communs s'ajoutent ceux en faveur de la régionalisation, tant au sein de la CEDEAO que de l'UEMOA, engagements fortement soutenus par la France, notamment par son appui à la zone franc.
D'autres engagements quant à eux dépendent, pour l'essentiel, du seul Bénin et de sa volonté politique et en particulier l'obligation de réformer. Cela veut dire réformer l'administration ainsi que le secteur privé au travers du programme de privatisations. Mais également améliorer la bonne gouvernance et renforcer la lutte contre la corruption : si la bonne gouvernance n'est pas une fin en soi, elle n'en est pas moins la condition de la création d'un climat favorable aux affaires et aux investissements, sans lequel il n'y aura pas de croissance économique et de création de richesses.
Cela signifie enfin un effort important pour accompagner la mutation du secteur informel vers l'économie moderne, tant il est vrai que, plus encore que la corruption, le non-respect des réglementations, du droit du travail et du droit fiscal constituent le frein majeur au développement par les entreprises. Tout ceci nécessite courage et volonté politique, et seul le Bénin peut en prendre la décision.
Il sera alors assuré de compter sur l'appui de la France. Le président Jacques CHIRAC, a engagé un fort accroissement de notre aide publique au développement. L'APD de la France, qui se situait à 0,38 % de son PNB en 2002, est d'ores et déjà passée à 0,41 % en 2003. Nous atteindrons 0,5 % en 2007, étape en direction des 0,7 % pour 2012. De plus, la part de l'aide bilatérale française destinée à l'Afrique, actuellement de 59 %, est appelée à s'accroître encore dans les prochaines années. Tel est l'effort que nous prévoyons pour 2012 en faveur du Continent.
Pour sa part, notre pays poursuit la réforme de son dispositif de coopération et a engagé celle de la Loi organique sur les Lois de Finances, la LOLF. Cette réforme aura le mérite de clarifier encore davantage la mission de mon ministère dans les pays de la Zone de solidarité prioritaire : qui est bien de manifester la solidarité de la France envers les pays en développement. De nouveaux instruments de l'aide sont expérimentés, tels que l'aide-programme, dont le Bénin pourrait bénéficier bientôt, dès qu'il sera retenu à l'initiative dite de procédure accélérée (fast track) dans le domaine de l'éducation. Ces différentes évolutions ne remettent évidemment pas en cause la palette de moyens actuellement mis en uvre au Bénin.
Enfin, comme la plupart des autres partenaires au développement, la France travaille, dans un souci de renforcement de l'efficacité de l'aide, à la coordination de son action avec les autres bailleurs de fonds, qu'ils soient bilatéraux ou multilatéraux. Au Bénin, ce partenariat est particulièrement marqué avec l'Allemagne, dont je salue la présence ici d'un représentant ; nous menons, en particulier avec l'Allemagne, un appui conjoint au processus de décentralisation au Bénin.
Mais ces engagements conjoints, ainsi que ceux pris chacun pour sa part par le Bénin et par la France, ne pourront avoir d'effet que s'ils rencontrent une volonté forte du côté béninois : ce n'est pas la France qui développera le Bénin, seul le Bénin lui-même peut décider de son développement, et il recevra alors l'appui de notre pays. C'est là tout le sens du mot mis en titre du document que nous allons valider ; celui de partenariat. Les engagements qui y figurent ne procèdent pas de directives imposées par la France ou je ne sais quel bailleur de fonds. Ces engagements correspondent à la stratégie adoptée par le Bénin lui-même dans son DSRP.
Je ne voudrais pas terminer sans évoquer, au-delà des engagements que nos deux pays prennent en faveur du développement, les liens personnels et historiques qui unissent nos deux pays, et qui en feront toujours plus que de simples partenaires au développement. Notre histoire commune, la langue que nous partageons, donneront toujours une dimension particulière à nos relations, fondées sur la confiance, la compréhension et une véritable solidarité. Je forme le souhait que notre rencontre de ces deux jours marque à nouveau les liens particuliers qui unissent le Bénin à la France.
Vive le développement par la coopération internationale !
Vive le Bénin !
Vive la France !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2004)