Texte intégral
Mes chers collègues,
Au nom de mes collègues du Mouvement des Citoyens, je tiens à apporter mon soutien à la proposition de loi dont nous allons débattre. Il est en effet heureux qu'une Journée nationale soit instaurée qui rende hommage aux victimes des persécutions antisémites du régime de Vichy, et que la France décerne, à celles et ceux qui ont sauvé des juifs touchés par ces lois infâmes, une récompense solennelle.
Il est bon de rappeler, en effet, qu'à côté de la petite minorité d'activistes, héritiers de tous les combats contre la République, qui soutint l'imposture vichyssoise, le peuple français, dans sa majorité, refusa la mise en place de lois discriminatoires qui étaient étrangères à notre tradition, aux valeurs de la République.
Car, et c'est une précision que j'entends introduire par rapport à l'exposé des motifs de cette proposition, la mise en place du régime de Vichy fut bien une disparition temporaire de la République, non une simple " mise de côté ". La vérité historique, c'est que le vote des pleins pouvoirs au maréchal PETAIN fut un coup de force, une usurpation qui justifiait pleinement la formule juridique utilisée par le gouvernement provisoire issu de la Résistance pour décrire Vichy : " autorité de fait ". Ceux qui votèrent ces pleins pouvoirs n'avaient plus la légitimité républicaine : celle-ci s'incarnait dans les 80 parlementaires qui les refusèrent, dans ceux qui embarquèrent sur le Massilia, tel Pierre MENDES-FRANCE pour continuer la lutte, ou ceux qui étaient en prison dans le sud algérien ou à Fresnes, notamment des élus communistes.
Le peuple de France, lui, sut se monter digne des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité que la tradition républicaine, et singulièrement l'école laïque, avaient transmises. Il cacha, courageusement, naturellement, les hommes, les femmes et les enfants qui étaient destinés à la mort par l'occupant et ses complices.
C'est la raison pour laquelle d'ailleurs l'Etat d'Israël créa l'Institut de Yad Vashem, qui a distingué de nombreux français en leur décernant le titre de Juste parmi les Nations. Je souhaite réaffirmer ici solennellement l'importance de cette distinction, peut-être quelque peu minimisée par l'exposé des motifs de cette proposition de loi. En effet, Yad Vashem joue un rôle primordial pour la transmission de la mémoire de la Shoah, notamment par l'éducation. Sans ses efforts, nous ne saurions toujours rien de l'identité, de l'action de ces Justes.
Pour conclure, et en réitérant mon soutien à cette proposition, je souhaite enfin, que ne soit pas oubliée, pour fixer la date de la journée nationale qui va être créée, la consultation des instances représentatives du judaïsme français, en plus de celle des associations nationales représentatives des anciens déportés et des résistants.
Je vous remercie.
(Source http://www.mdc-France.org, le 5 février 2001)
Au nom de mes collègues du Mouvement des Citoyens, je tiens à apporter mon soutien à la proposition de loi dont nous allons débattre. Il est en effet heureux qu'une Journée nationale soit instaurée qui rende hommage aux victimes des persécutions antisémites du régime de Vichy, et que la France décerne, à celles et ceux qui ont sauvé des juifs touchés par ces lois infâmes, une récompense solennelle.
Il est bon de rappeler, en effet, qu'à côté de la petite minorité d'activistes, héritiers de tous les combats contre la République, qui soutint l'imposture vichyssoise, le peuple français, dans sa majorité, refusa la mise en place de lois discriminatoires qui étaient étrangères à notre tradition, aux valeurs de la République.
Car, et c'est une précision que j'entends introduire par rapport à l'exposé des motifs de cette proposition, la mise en place du régime de Vichy fut bien une disparition temporaire de la République, non une simple " mise de côté ". La vérité historique, c'est que le vote des pleins pouvoirs au maréchal PETAIN fut un coup de force, une usurpation qui justifiait pleinement la formule juridique utilisée par le gouvernement provisoire issu de la Résistance pour décrire Vichy : " autorité de fait ". Ceux qui votèrent ces pleins pouvoirs n'avaient plus la légitimité républicaine : celle-ci s'incarnait dans les 80 parlementaires qui les refusèrent, dans ceux qui embarquèrent sur le Massilia, tel Pierre MENDES-FRANCE pour continuer la lutte, ou ceux qui étaient en prison dans le sud algérien ou à Fresnes, notamment des élus communistes.
Le peuple de France, lui, sut se monter digne des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité que la tradition républicaine, et singulièrement l'école laïque, avaient transmises. Il cacha, courageusement, naturellement, les hommes, les femmes et les enfants qui étaient destinés à la mort par l'occupant et ses complices.
C'est la raison pour laquelle d'ailleurs l'Etat d'Israël créa l'Institut de Yad Vashem, qui a distingué de nombreux français en leur décernant le titre de Juste parmi les Nations. Je souhaite réaffirmer ici solennellement l'importance de cette distinction, peut-être quelque peu minimisée par l'exposé des motifs de cette proposition de loi. En effet, Yad Vashem joue un rôle primordial pour la transmission de la mémoire de la Shoah, notamment par l'éducation. Sans ses efforts, nous ne saurions toujours rien de l'identité, de l'action de ces Justes.
Pour conclure, et en réitérant mon soutien à cette proposition, je souhaite enfin, que ne soit pas oubliée, pour fixer la date de la journée nationale qui va être créée, la consultation des instances représentatives du judaïsme français, en plus de celle des associations nationales représentatives des anciens déportés et des résistants.
Je vous remercie.
(Source http://www.mdc-France.org, le 5 février 2001)