Texte intégral
Q- Nous allons revenir sur la vie de l'UMP, à l'occasion des élections européennes et de quelques autres rendez-vous d'importance. Ce week-end, réunion de l'UMP et puis surprise, l'UMP, en tout cas ses principaux leaders, se prononcent pour le référendum sur l'Europe, alors qu'on avait cru comprendre que ce n'était pas exactement le choix du président de la République. Et pourtant, vous dites que ce n'est pas mal ?
R- "Ce n'est pas une surprise. Nous sommes la plupart, au sein de l'UMP, d'origine gaulliste, et le référendum a toujours été le choix qui a été le nôtre, lorsqu'il a fallu trancher des sujets importants dans la société française. A. Juppé s'était prononcé à Moliets, en septembre de l'année dernière, en faveur du référendum. Moi-même, il y a une dizaine de jours, j'avais répondu à la question : "Faut-il un référendum ?" pourquoi pas, et c'est probablement la bonne solution. Et ce n'est pas parce que l'UMP dit "oui" à un référendum, qui est la modalité de ratification de la Constitution européenne, qu'il faut interpréter en creux "non" de la part de J. Chirac sur ce sujet..."
Q-Mais J. Chirac n'avait rien dit...
R - "Il n'a pas "rien dit". Il a dit que ce sont les prérogatives du président de la République ; il a ensuite dit qu'avant de choisir une ratification, connaissons le texte. Je vous rappelle quand même que ce qui déplace les lignes depuis quelques jours c'est l'initiative de Blair, qui a proposé un référendum lui-même, alors qu'on ne connaît pas le texte, ni en Angleterre, ni en France, ni ailleurs dans l'Union européenne. Et proposant le référendum, il peut bloquer les ultimes négociations, de telle sorte qu'il peut ne pas y avoir de texte. C'est la raison pour laquelle nous, nous sommes dans notre rôle, de formation politique de contribuer au débat en disant, avec une position très claire - et l'UMP, dans ces européennes, aura la position la plus claire -, "non" à la Turquie, nous disons "oui" à la Constitution, nous disons "oui" au référendum et nous disons "oui" à une campagne lucide de la défense des intérêts de la France dans l'Europe. Le président de la République va prendre, en quelque sorte, sur le "marché", les positions des uns et des autres et arbitrera."
Q-Vous voulez dire que J. Chirac va écouter, entendre, tenir compte de ce qui se dit à l'UMP, mais cela ne va pas forcément arrêter sa position définitive ?
R - "On n'envoie pas une lettre recommandée avec un accusé de réception au président de la République. On ne lui demande pas d'organiser une référendum. Nous sommes dans notre rôle, en tant que parti politique, pour dire que nous, nous pensons que s'il y a un texte qui fait l'objet d'un consensus, alors oui, c'est au peuple français d'en décider."
Q-Vous avez dit : "Le référendum, c'est notre culture". En revanche, concernant les courants à l'intérieur de l'UMP, il y a un peu grain à moudre, un peu de travail à faire. Les courants, c'est moins la culture de l'UMP quand même ?
R - "C'est moins la culture de l'UMP, mais qui est un parti jeune, c'est moins la culture de la droite. C'est vrai qu'il va falloir s'habituer à cette organisation de débats. C'est la raison pour laquelle cela donne l'impression d'être un peu confus au départ."
Q-Cela donne surtout l'impression qu'il y a un courant qui existe et qui emporte un peu tous les autres : c'est, entre guillemets, le "courant Sarkozy" ?
R - "Il y a un courant majoritaire. La force de l'UMP a été le rassemblement des formations libérales, radicales, gaullistes, démocrates-chrétiennes. C'est l'esprit du pacte fondateur de 2002. La difficulté qui est la nôtre, c'est que nous sommes parti de gouvernement, et étant parti de gouvernement, on a peur, en trop parlant, de gêner le Gouvernement. La réalité, c'est qu'en deux ans, à force de ne pas suffisamment parler, nous n'avons peut-être pas assez aidé le Gouvernement à expliquer sa méthode. Donc, nous disons "oui" aux courants, c'est nouveau ; nous disons "oui" à la culture du débat dans la droite et il faudra qu'il y ait des échanges entre le Gouvernement, le parti, le Parlement. On n'est pas obligé de faire un papier calque sur toutes ses positions. Et après les arbitrages, c'est l'exécutif qui les rend."
Q-Mais à partir du moment où il y a des courants, n'y a-t-il pas des risques d'y avoir des radicalisations - vous me direz qu'elles sont déjà assez fortes à l'UMP - entre les personnalités des uns et des autres ?
R - "Non, la grande différence avec le PS, qui n'est pas l'exemple pertinent mais qui a un peu plus d'expérience en matière de vie interne et de gestion de ses courants, c'est que, certes, nous avons des fortes personnalités - vous avez parlé de N. Sarkozy, c'est à l'évidence une forte personnalité, elle n'est pas la seule, d'ailleurs, en quelque sorte, heureusement pour lui comme pour l'UMP. Et nous avons surtout des courants d'idées qui ont irrigué la société française. Et ces sensibilités doivent s'exprimer beaucoup plus qu'elles ne l'on fait. Ce n'est pas parce que l'on crée un parti que le gaullisme est mort. Ce n'est pas parce qu'on met au fond commun, à l'intérieur de l'UMP, nos initiatives et nos énergies que le libéralisme, qui peut avoir 2000 ans d'histoire, est également mort. Ce n'est pas parce que la démocratie chrétienne est à l'intérieur de l'UMP qu'elle n'a plus la possibilité de s'exprimer. Donc, c'est cela que nous devons faire vivre dans un courant majoritaire. Ce n'est pas parce qu'on fait vivre une sensibilité que l'on doit obligatoirement se compter."
Q-L'UMP, quand on l'a créée, c'était la machine à gagner des élections. La réalité est cruelle...
R - "On a perdu."
Q-Le principe de réalité s'est imposé à vous. Aujourd'hui, effectivement, en revient-on aux courants, parce qu'on se rend compte que cette machine à gagner n'est pas si performante que cela ? Ou est-ce vraiment inscrit dans l'histoire de l'UMP ?
R - "Je pense qu'on a appris très vite dans la victoire de 2002. On doit apprendre rapidement, dans une défaite qui a été lourde, les enseignements de cette défaite. C'est vrai, plus de vitalité dans le débat : nous avons essayé à la direction depuis un an, nous n'y sommes pas parvenus, on doit le faire un peu plus largement. Plus de cohérence dans notre partenariat avec le Gouvernement et plus d'expression vis-à-vis des Français. Au fond, qu'est-ce qu'un parti politique ? C'est le miroir le plus sincère de la société française, dans ses contradictions et dans sa richesse. On doit le faire à livre ouvert."
Q-Il paraît qu'à l'UMP, il y a un membre du Gouvernement qui a trouvé un joli surnom pour vous, ils vous appelle : "Le Harry Potter de la droite"... Vous allez me dire d'abord si cela vous plaît ou pas ? Et un journaliste, a écrit à ce propos, qu'il vous faudrait peut-être plus que de la magie, des pouvoirs pour arriver à maîtriser un peu toute cette agitation de l'UMP. "Harry Potter de la droite", cela vous convient-il ?
R - "Harry Potter de la droite", c'est plutôt sympathique. Mes enfants sont très flattés..."
Q-Vous faut-il de la magie ou des pouvoirs ou les deux ?
R - "Le pouvoir à la limite, c'est le pouvoir de faire, et la magie, peut-être un peu, et puis un peu de temps là-dessus."
Q-A. Juppé va-t-il quitter l'UMP ?
R - "Il l'a annoncé lui-même..."
Q-Serez-vous, vous-même, candidat ?
R - "Non, j'ai déjà défini le périmètre de mon intervention, j'ai accepté cette mission en refusant d'entrer au Gouvernement, pour répondre à trois temps des six mois qui sont devant nous : les élections européennes. Les socialistes nous proposent l'Europe sociale, on répond : l'Europe de l'emploi, et on ne vas pas se laisser entraîner sur une mauvaise campagne. On s'est trompé de campagne aux régionales, on ne va pas se tromper de campagne aux européennes, on va faire de la politique pour défendre le Gouvernement et on va contrer la gauche. Je ne veux pas, vis-à-vis de ceux qui nous ont quitté cette année, offrir une nouvelle victoire aux socialistes sur un plateau d'argent, parce qu'ils ne la méritent pas. Ils ne la méritent pas, en raison de ce qu'ils ont fait pendant cinq ans, et ils ne la méritent pas, parce qu'ils n'ont pas d'idées et pas de projets. Ensuite, vous l'avez dit, il y a le départ d'A. Juppé. Et l'objectif, c'est quoi ? C'est d'offrir aux militants en novembre, lors du prochain congrès, un outil qui a tiré les leçons de la défaite, qui soit opérationnel, qui est le parti du Président et qui trace la route vers l'avenir."
Q-Autre question : votre ami R. Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, doit faire face au conflit des intermittents. Avec Cannes, cela prend un peu d'ampleur, on a vu tout à l'heure dans les journaux qu'il y avait des commerçants cannois qui sont inquiets - ils manifestent aujourd'hui, les intermittents sont déjà dans les autobus pour aller faire un peu d'agitation aux marches du Palais. Comment peut-il se sortir de cette affaire ?
R - "Là, il faudra peut-être, en effet, "un Harry Potter" au ministère de la Culture, parce que la réalité, il faut le dire à ceux qui nous écoutent : l'Etat, donc le ministre de la Culture, n'a pas les pleins pouvoirs dans ce dossier. R. Donnedieu de Vabres a fait un remarquable travail pour renouer les fils du dialogue. Il a ouvert des portes, il a tracé des perspectives. Il n'est pas seul et le Gouvernement n'est pas seul dans ce dossier. D'ailleurs, ils sont minoritaires pour trouver les solutions d'un conflit qui est désormais très crispé. Lorsque le Premier ministre et le ministre de la Culture disent à l'Unedic de prendre ses responsabilités, je crois qu'ils ont raison. Le Gouvernement a pris les siennes la semaine dernière ; aux partenaires sociaux de prendre les leurs, pour en effet éviter que le Festival de Cannes, qui incarne peut-être mieux qu'autre chose l'exception culturelle à la française, ne soit en quelque sorte torpillé."
(Source http://www.u-m-p.org, le 13 mai 2004)
R- "Ce n'est pas une surprise. Nous sommes la plupart, au sein de l'UMP, d'origine gaulliste, et le référendum a toujours été le choix qui a été le nôtre, lorsqu'il a fallu trancher des sujets importants dans la société française. A. Juppé s'était prononcé à Moliets, en septembre de l'année dernière, en faveur du référendum. Moi-même, il y a une dizaine de jours, j'avais répondu à la question : "Faut-il un référendum ?" pourquoi pas, et c'est probablement la bonne solution. Et ce n'est pas parce que l'UMP dit "oui" à un référendum, qui est la modalité de ratification de la Constitution européenne, qu'il faut interpréter en creux "non" de la part de J. Chirac sur ce sujet..."
Q-Mais J. Chirac n'avait rien dit...
R - "Il n'a pas "rien dit". Il a dit que ce sont les prérogatives du président de la République ; il a ensuite dit qu'avant de choisir une ratification, connaissons le texte. Je vous rappelle quand même que ce qui déplace les lignes depuis quelques jours c'est l'initiative de Blair, qui a proposé un référendum lui-même, alors qu'on ne connaît pas le texte, ni en Angleterre, ni en France, ni ailleurs dans l'Union européenne. Et proposant le référendum, il peut bloquer les ultimes négociations, de telle sorte qu'il peut ne pas y avoir de texte. C'est la raison pour laquelle nous, nous sommes dans notre rôle, de formation politique de contribuer au débat en disant, avec une position très claire - et l'UMP, dans ces européennes, aura la position la plus claire -, "non" à la Turquie, nous disons "oui" à la Constitution, nous disons "oui" au référendum et nous disons "oui" à une campagne lucide de la défense des intérêts de la France dans l'Europe. Le président de la République va prendre, en quelque sorte, sur le "marché", les positions des uns et des autres et arbitrera."
Q-Vous voulez dire que J. Chirac va écouter, entendre, tenir compte de ce qui se dit à l'UMP, mais cela ne va pas forcément arrêter sa position définitive ?
R - "On n'envoie pas une lettre recommandée avec un accusé de réception au président de la République. On ne lui demande pas d'organiser une référendum. Nous sommes dans notre rôle, en tant que parti politique, pour dire que nous, nous pensons que s'il y a un texte qui fait l'objet d'un consensus, alors oui, c'est au peuple français d'en décider."
Q-Vous avez dit : "Le référendum, c'est notre culture". En revanche, concernant les courants à l'intérieur de l'UMP, il y a un peu grain à moudre, un peu de travail à faire. Les courants, c'est moins la culture de l'UMP quand même ?
R - "C'est moins la culture de l'UMP, mais qui est un parti jeune, c'est moins la culture de la droite. C'est vrai qu'il va falloir s'habituer à cette organisation de débats. C'est la raison pour laquelle cela donne l'impression d'être un peu confus au départ."
Q-Cela donne surtout l'impression qu'il y a un courant qui existe et qui emporte un peu tous les autres : c'est, entre guillemets, le "courant Sarkozy" ?
R - "Il y a un courant majoritaire. La force de l'UMP a été le rassemblement des formations libérales, radicales, gaullistes, démocrates-chrétiennes. C'est l'esprit du pacte fondateur de 2002. La difficulté qui est la nôtre, c'est que nous sommes parti de gouvernement, et étant parti de gouvernement, on a peur, en trop parlant, de gêner le Gouvernement. La réalité, c'est qu'en deux ans, à force de ne pas suffisamment parler, nous n'avons peut-être pas assez aidé le Gouvernement à expliquer sa méthode. Donc, nous disons "oui" aux courants, c'est nouveau ; nous disons "oui" à la culture du débat dans la droite et il faudra qu'il y ait des échanges entre le Gouvernement, le parti, le Parlement. On n'est pas obligé de faire un papier calque sur toutes ses positions. Et après les arbitrages, c'est l'exécutif qui les rend."
Q-Mais à partir du moment où il y a des courants, n'y a-t-il pas des risques d'y avoir des radicalisations - vous me direz qu'elles sont déjà assez fortes à l'UMP - entre les personnalités des uns et des autres ?
R - "Non, la grande différence avec le PS, qui n'est pas l'exemple pertinent mais qui a un peu plus d'expérience en matière de vie interne et de gestion de ses courants, c'est que, certes, nous avons des fortes personnalités - vous avez parlé de N. Sarkozy, c'est à l'évidence une forte personnalité, elle n'est pas la seule, d'ailleurs, en quelque sorte, heureusement pour lui comme pour l'UMP. Et nous avons surtout des courants d'idées qui ont irrigué la société française. Et ces sensibilités doivent s'exprimer beaucoup plus qu'elles ne l'on fait. Ce n'est pas parce que l'on crée un parti que le gaullisme est mort. Ce n'est pas parce qu'on met au fond commun, à l'intérieur de l'UMP, nos initiatives et nos énergies que le libéralisme, qui peut avoir 2000 ans d'histoire, est également mort. Ce n'est pas parce que la démocratie chrétienne est à l'intérieur de l'UMP qu'elle n'a plus la possibilité de s'exprimer. Donc, c'est cela que nous devons faire vivre dans un courant majoritaire. Ce n'est pas parce qu'on fait vivre une sensibilité que l'on doit obligatoirement se compter."
Q-L'UMP, quand on l'a créée, c'était la machine à gagner des élections. La réalité est cruelle...
R - "On a perdu."
Q-Le principe de réalité s'est imposé à vous. Aujourd'hui, effectivement, en revient-on aux courants, parce qu'on se rend compte que cette machine à gagner n'est pas si performante que cela ? Ou est-ce vraiment inscrit dans l'histoire de l'UMP ?
R - "Je pense qu'on a appris très vite dans la victoire de 2002. On doit apprendre rapidement, dans une défaite qui a été lourde, les enseignements de cette défaite. C'est vrai, plus de vitalité dans le débat : nous avons essayé à la direction depuis un an, nous n'y sommes pas parvenus, on doit le faire un peu plus largement. Plus de cohérence dans notre partenariat avec le Gouvernement et plus d'expression vis-à-vis des Français. Au fond, qu'est-ce qu'un parti politique ? C'est le miroir le plus sincère de la société française, dans ses contradictions et dans sa richesse. On doit le faire à livre ouvert."
Q-Il paraît qu'à l'UMP, il y a un membre du Gouvernement qui a trouvé un joli surnom pour vous, ils vous appelle : "Le Harry Potter de la droite"... Vous allez me dire d'abord si cela vous plaît ou pas ? Et un journaliste, a écrit à ce propos, qu'il vous faudrait peut-être plus que de la magie, des pouvoirs pour arriver à maîtriser un peu toute cette agitation de l'UMP. "Harry Potter de la droite", cela vous convient-il ?
R - "Harry Potter de la droite", c'est plutôt sympathique. Mes enfants sont très flattés..."
Q-Vous faut-il de la magie ou des pouvoirs ou les deux ?
R - "Le pouvoir à la limite, c'est le pouvoir de faire, et la magie, peut-être un peu, et puis un peu de temps là-dessus."
Q-A. Juppé va-t-il quitter l'UMP ?
R - "Il l'a annoncé lui-même..."
Q-Serez-vous, vous-même, candidat ?
R - "Non, j'ai déjà défini le périmètre de mon intervention, j'ai accepté cette mission en refusant d'entrer au Gouvernement, pour répondre à trois temps des six mois qui sont devant nous : les élections européennes. Les socialistes nous proposent l'Europe sociale, on répond : l'Europe de l'emploi, et on ne vas pas se laisser entraîner sur une mauvaise campagne. On s'est trompé de campagne aux régionales, on ne va pas se tromper de campagne aux européennes, on va faire de la politique pour défendre le Gouvernement et on va contrer la gauche. Je ne veux pas, vis-à-vis de ceux qui nous ont quitté cette année, offrir une nouvelle victoire aux socialistes sur un plateau d'argent, parce qu'ils ne la méritent pas. Ils ne la méritent pas, en raison de ce qu'ils ont fait pendant cinq ans, et ils ne la méritent pas, parce qu'ils n'ont pas d'idées et pas de projets. Ensuite, vous l'avez dit, il y a le départ d'A. Juppé. Et l'objectif, c'est quoi ? C'est d'offrir aux militants en novembre, lors du prochain congrès, un outil qui a tiré les leçons de la défaite, qui soit opérationnel, qui est le parti du Président et qui trace la route vers l'avenir."
Q-Autre question : votre ami R. Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, doit faire face au conflit des intermittents. Avec Cannes, cela prend un peu d'ampleur, on a vu tout à l'heure dans les journaux qu'il y avait des commerçants cannois qui sont inquiets - ils manifestent aujourd'hui, les intermittents sont déjà dans les autobus pour aller faire un peu d'agitation aux marches du Palais. Comment peut-il se sortir de cette affaire ?
R - "Là, il faudra peut-être, en effet, "un Harry Potter" au ministère de la Culture, parce que la réalité, il faut le dire à ceux qui nous écoutent : l'Etat, donc le ministre de la Culture, n'a pas les pleins pouvoirs dans ce dossier. R. Donnedieu de Vabres a fait un remarquable travail pour renouer les fils du dialogue. Il a ouvert des portes, il a tracé des perspectives. Il n'est pas seul et le Gouvernement n'est pas seul dans ce dossier. D'ailleurs, ils sont minoritaires pour trouver les solutions d'un conflit qui est désormais très crispé. Lorsque le Premier ministre et le ministre de la Culture disent à l'Unedic de prendre ses responsabilités, je crois qu'ils ont raison. Le Gouvernement a pris les siennes la semaine dernière ; aux partenaires sociaux de prendre les leurs, pour en effet éviter que le Festival de Cannes, qui incarne peut-être mieux qu'autre chose l'exception culturelle à la française, ne soit en quelque sorte torpillé."
(Source http://www.u-m-p.org, le 13 mai 2004)