Déclaration de M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, en réponse à une question d'actualité sur l'aide humanitaire d'urgence, illustré à travers le cas du séisme en Algérie, à l'Assemblée nationale, Paris, le 22 octobre 2003.

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Circonstance : Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, le 22 octobre 2003

Texte intégral

La France a un devoir d'efficacité dans sa réponse aux peuples confrontés aux plus grandes détresses.
J'ai un devoir de résultats dans le domaine de l'action humanitaire d'urgence qui m'a été confié par Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin.
Etre efficace, c'est rassembler ses forces :
- Rassembler tout d'abord les forces des différents services de l'Etat ;
- Rassembler ensuite les forces de nos ONG, mais également de nos entreprises et de nos collectivités locales.
Rassembler les forces des différents services de l'Etat c'est l'objectif du Comité interministériel créé par Jean-Pierre Raffarin le 1er août dernier et dont j'ai présidé la première séance hier. Ce comité rassemble les Affaires étrangères, la Défense, l'Intérieur (sécurité civile), la Santé et l'Agriculture et a créé un "groupe opérationnel".
Ce groupe opérationnel est le véritable "état-major permanent" de la France face aux crises humanitaires surgissant dans le monde.
Il agit à l'identique du médecin régulateur du SAMU. Face à une crise donnée, il détermine le meilleur moyen de venir en aide aux victimes : intervention directe de nos unités de sécurité civile, subventions aux ONG, aides à des agences humanitaires des Nations unies, ou actions combinées avec l'Union européenneTout comme le médecin régulateur du SAMU vous envoie un VSL, une équipe médicalisée, ou un hélicoptère.
L'exemple du séisme en Algérie est une excellente illustration :
- A 6 heures du matin, nous prenons conscience de l'ampleur du séisme ;
- A 8 heures du matin, les premières unités de la sécurité civile quittent la France ;
- A 10 heures du matin, elles arrivent en Algérie, gagnent leurs zones de travail et sauvent les premières vies ;
- A partir de 17 heures, plus aucune vie ne sera sauvée. Il fallait réagir en moins de 10 heures. Cet exemple illustre brutalement l'impérieuse nécessité d'agir avec cohérence et efficacité.
Le cas du séisme en Algérie est également un excellent exemple de la nécessité pour l'Etat de rassembler l'ensemble des partenaires de l'action humanitaire : ONG donc, mais également entreprises. Car dans le cas du séisme en Algérie, nous avons du trouver en quelques heures des médicaments que seuls les laboratoires pharmaceutiques pouvaient nous fournir.
Ce dialogue nouveau et ce partenariat avec les ONG mais également les entreprises et les collectivités locales est indispensable. J'organise, le 3 décembre prochain, une grande réunion de travail sur ce sujet et j'en attends des conclusions concrètes et opérationnelles.
Depuis un an et demi, le monde n'est pas épargné par les crises humanitaires, mais la France tient son rang : pour l'Irak, le séisme en Algérie, mais également - et les médias en ont moins parlé - pour la crise alimentaire en Afrique australe, les inondations au Sénégal, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, en Ituri, le Liberia, le sud du Soudan
L'action humanitaire d'urgence de la France est maintenant à la hauteur de sa politique étrangère et des ambitions du président de la République pour notre pays.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2003)