Texte intégral
France 2 à 7h40
F. Laborde-. Nous allons revenir sur cette fameuse liste des 84 médicaments qui seront déremboursés - vous retrouverez d'ailleurs cette liste dans la plupart des quotidiens ce matin. Avant de détailler ces médicaments, d'abord, ce choix, c'est quoi ? C'est le début de la réforme de l'assurance-maladie dont on nous parle depuis très longtemps ? Ou c'est l'aboutissement du processus lancé par M. Aubry, qui avait lancé une évaluation de tous les médicaments ?
- "Ce n'est pas du tout la réforme. C'est ce que j'avais annoncé l'année dernière, préalable à la réforme : la remise en ordre, en cohérence. Nous devons faire la chasse au gaspillage, aux excès, aux abus ; nous devons remettre les pratiques dans le droit chemin. Car il est vrai qu'en termes de prescriptions, permettez-moi de vous dire que la France ne donne pas l'exemple. Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments..."
Combien à peu près ?
- "Trois milliards de boîtes, chaque année ! C'est invraisemblable ! Avec des ordonnances qui sont les plus longues de tous les pays industrialisés qui nous entourent, et avec parfois, des professionnels qui continuent à prescrire des médicaments très anciens qui n'ont plus leur place dans la pharmacopée."
D'ailleurs, on voit que certains pays, comme le Canada, ont effectivement deux fois moins de médicaments que nous...
- "On en a 4.500 qui se sont accumulés depuis une trentaine d'années !"
4.500 médicaments répertoriés et remboursés. Donc, vous en supprimez 84 sur 4.500...
- "Ce n'est pas énorme, mais nous considérons que ceux-là n'ont plus leur place, qu'ils peuvent même être dangereux. Pourquoi ? Parce qu'ils peuvent contenir des petites doses d'antibiotiques, donc ne pas être assez efficaces, mais entraîner des résistances. Il y en a qui contiennent de la Cortisone, qui peut avoir des effets secondaires et cela n'est pas suffisamment efficace aux doses données. Il y a les associations, qui sont dangereuses, parce que les gens ne sont pas suffisamment informés. Et il vaut mieux savoir les principes que l'on absorbe plutôt que de les voir mélangés dans un même comprimé. Donc, tout cela est très bien détaillé. D'abord, ce n'est pas moi qui ait fait le choix de ces médicaments. Cela relève de plusieurs années de travail de la commission de la transparence, composée d'experts. Ce sont eux qui ont fait les choix, qui ont expliqué, qui ont donné leurs arguments, et qui d'ailleurs ont dit : voilà l'alternative thérapeutique."
Peut-on dire qu'il y a une sorte de renouvellement régulier ? Par exemple, si l'on supprime des médicaments, on en crée, on en admet d'autres dans la liste ?
- "Les médicaments sont comme tous les produits de consommation : un jour ils apparaissent, puis se développent, ils vivent leur vie et puis ils sont chassés par des médicaments qui sont plus efficaces, plus récents. Il y a donc une espèce de roue qui tourne. Prenons un exemple : en 1950, les gens roulaient en traction avant ; c'étaient des voitures formidables. Elles n'avaient pas de freins à disques, elles n'avaient pas d'airbags, elles n'avaient pas direction assistée, elle n'avaient pas de ceintures de sécurité. Aujourd'hui, on ne le prendraient plus. Pourtant, c'étaient de bonnes "bagnoles". Eh bien, aujourd'hui, on en les prendrait plus. C'est pareil pour les médicaments."
Une économie de 42 millions sur 21 milliards, c'est à peu près ce que cela coûte ?
- "Non, 42 millions d'économie sur 21 milliards, c'est la preuve que l'opération qui est faite, n'a pas une finalité économique. Je suis en train de faire le tri dans l'armoire à pharmacie ; je suis en train de dire : ..."
Vous faites la mère de famille en quelque sorte !
- "Mais oui ! Parce que je pense que c'est très important. Il y a des médicaments qui ne servent vraiment à rien et quelquefois même peuvent être dangereux."
Pour reprendre cette jolie formule de "tri dans l'armoire à pharmacie", y aura-t-il une deuxième vague de tri ? Cette fois, vous en avez repéré 84, qui étaient inopérants ou dangereux. Ferez-vous la même chose à la rentrée des classes ?
- "J'ai annoncé que sur les 650 médicaments jugés "insuffisants" dans leur effet pour être pris en charge par la Sécurité sociale - j'ajoute que l'enjeu, c'est l'argent public. Je suis aussi comptable. On dépense avec la Sécurité sociale l'argent des Français. Je préfère le mettre dans les nouveaux médicaments, les médicaments innovants, pour qu'ils soient mieux soignés. Je vais le faire en trois ans. La première vague : les médicaments qui n'ont plus leur place ; l'année prochaine : des médicaments qui peuvent, pour certains, présenter quelques menus avantages mais qui doivent relever de l'automédication - je rentre dans une pharmacie et j'achète ce produit qui peut me faire du bien..."
Par exemple ?
- "Je ne sais pas... Certaines formes de vitamines, de magnésium... Il y a des gens qui prennent des tisanes et qui se portent très bien, cela leur fait grand bien, ce n'est pas remboursé par la Sécu. C'est de l'automédication. Tous les pays..."
Ni les fruits et légumes d'ailleurs, c'est souvent très bon pour la santé !
- "Exactement, et certains contiennent beaucoup de vitamines. Et puis la dernière année, nous verrons, parce que ce sont des médicaments insuffisamment efficaces mais qui n'ont pas d'alternative. Et c'est quand même gênant de ne rien avoir à prescrire. Donc, nous verrons comment nous ferons."
On dit aussi que certains médicaments de marque pourraient être remboursés au tarif des médicaments génériques ?
- "C'est une autre forme de rationalisation. Je ne veux pas que les Français paient plus cher ce qu'ils peuvent avoir à moindre prix pour la même efficacité. C'est le problème des génériques."
Cela, vous allez le faire par vagues successives ?
- "Non, mais cela n'est pas une question de vagues. A partir du moment où on a admis le principe, chaque fois qu'un médicament aura atteint dix ans d'ancienneté, il tombera dans le domaine public et dès lors, on pourra en faire des génériques, on perdra la référence du médicament commercial initial. Simplement, le médicament initial pourra à ce moment-là, s'aligner sur le prix des génériques, s'il le veut."
Il semble que vous ayez aussi une décision à prendre concernant une suggestion qu'on vous fait, de limiter les prescriptions à cinq ou six médicaments pour les personnes âgées, notamment les plus de 70 ans ?
- "Je n'ai pas encore vu dans le détail cette proposition, mais je crois qu'elle est frappée au coin du bon sens. Je peux vous dire, étant professeur de médecine, que nos jeunes étudiants n'ont pas été formés par le passé suffisamment à la gériatrie. Or, la population vieillit de plus en plus, et les personnes âgées, d'abord, consomment beaucoup de médicaments, et ensuite, métabolisent les médicaments totalement différemment que les personnes plus jeunes. Donc, il faut faire attention."
Un peu comme les enfants, il faut des dosages...
- "Pas trop de médicaments, des doses plutôt diminuées, attention aux effets contraires. Cela n'a pas été suffisamment enseigné. Il faut d'ailleurs que les médecins suivent leur formation médicale continue qui, tous les cinq ans, permet de se mettre à jour sur certaines évolutions de la médecine. Il est clair que la médecine va vite aujourd'hui, et qu'il faut se mettre au goût du jour."
Mais une ordonnance limitée à sept médicaments, pour certaines grands-mères ou grands-pères, cela pourrait paraître comme quelque chose d'un peu coercitif, non ?
- "Non, mais d'abord, ce n'est pas, "pas plus de" formellement, mais c'est un guide, en disant : une ordonnance qui a plus de cinq médicaments, cela commence à faire beaucoup ; il faut réfléchir pour savoir si le sixième est vraiment nécessaire."
Revenons maintenant à la réforme de l'assurance-maladie, qui sera quand même votre grand chantier de la rentrée. Le déficit en 2002 était de plus de 6 milliards d'euros. En 2003, ce sera quoi : 10 milliards au moins ?
- "A peu près, probablement. Mais je ne souhaite pas qu'on utilise le mot "réforme", car notre système, le président de la République l'a bien dit, est le meilleur au monde aujourd'hui. Et nous ne voulons pas changer sa philosophie, nous voulons qu'il reste juste, qu'il reste solidaire. J'ajoute qu'il faut qu'il soit responsable, mais il est vrai que, après 50 ans, on ne sait plus très bien qui fait quoi, où sont les responsabilités. Il y a une confusion des responsabilités. Donc, nous aurons un an pour une large concertation..."
Un an, où vous allez rencontrer tout le monde ?
- "Oui. En 1946, la Sécu on l'a fait tous ensemble. On va la moderniser tous ensemble."
L'idée est de faire des économies ou de remettre les choses à plat ? Parce que, sur la santé, on ne pourra pas faire énormément d'économies.
- "Cela dépend ce que vous appelez "faire des économies". Si c'est éviter des gaspillages, oui. Si c'est limiter l'accès aux soins, non. Et je pense même que les dépenses de santé vont continuer à croître, parce que le vieillissement est là, parce que le progrès est là, et qu'il n'est question de limiter l'accès aux soins."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juillet 2003)
France Inter - 8h00
- "Le malades qui ne pourront pas prendre les médicaments aujourd'hui déremboursés, ne s'en porteront pas plus mal, et même ils pourraient s'en porter mieux. J'ai le sentiment d'avoir pris une mesure basée sur des principes de santé publique, de sécurité sanitaire et de bons principes de thérapeutique. Il est normal que les médicaments évoluent : ils apparaissent, ils se développent, ils vivent et puis, peu à peu, le progrès de la pharmacologie aidant, on s'aperçoit qu'ils ne sont peut-être pas aussi efficaces qu'on le pensait, et d'autres médicaments apparaissent. Il n'est pas normal que les médicaments s'empilent, année après année, dans un dictionnaire, qui comporte aujourd'hui 4.500 médicaments, sans que jamais personne jusqu'à aujourd'hui ait pensé à mettre de l'ordre, à faire un tri, pour savoir ce qu'il fallait garder [inaud]. Nous gaspillons de l'argent avec des produits qui n'ont pas d'efficacité réelle."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 231 juillet 2003)
F. Laborde-. Nous allons revenir sur cette fameuse liste des 84 médicaments qui seront déremboursés - vous retrouverez d'ailleurs cette liste dans la plupart des quotidiens ce matin. Avant de détailler ces médicaments, d'abord, ce choix, c'est quoi ? C'est le début de la réforme de l'assurance-maladie dont on nous parle depuis très longtemps ? Ou c'est l'aboutissement du processus lancé par M. Aubry, qui avait lancé une évaluation de tous les médicaments ?
- "Ce n'est pas du tout la réforme. C'est ce que j'avais annoncé l'année dernière, préalable à la réforme : la remise en ordre, en cohérence. Nous devons faire la chasse au gaspillage, aux excès, aux abus ; nous devons remettre les pratiques dans le droit chemin. Car il est vrai qu'en termes de prescriptions, permettez-moi de vous dire que la France ne donne pas l'exemple. Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments..."
Combien à peu près ?
- "Trois milliards de boîtes, chaque année ! C'est invraisemblable ! Avec des ordonnances qui sont les plus longues de tous les pays industrialisés qui nous entourent, et avec parfois, des professionnels qui continuent à prescrire des médicaments très anciens qui n'ont plus leur place dans la pharmacopée."
D'ailleurs, on voit que certains pays, comme le Canada, ont effectivement deux fois moins de médicaments que nous...
- "On en a 4.500 qui se sont accumulés depuis une trentaine d'années !"
4.500 médicaments répertoriés et remboursés. Donc, vous en supprimez 84 sur 4.500...
- "Ce n'est pas énorme, mais nous considérons que ceux-là n'ont plus leur place, qu'ils peuvent même être dangereux. Pourquoi ? Parce qu'ils peuvent contenir des petites doses d'antibiotiques, donc ne pas être assez efficaces, mais entraîner des résistances. Il y en a qui contiennent de la Cortisone, qui peut avoir des effets secondaires et cela n'est pas suffisamment efficace aux doses données. Il y a les associations, qui sont dangereuses, parce que les gens ne sont pas suffisamment informés. Et il vaut mieux savoir les principes que l'on absorbe plutôt que de les voir mélangés dans un même comprimé. Donc, tout cela est très bien détaillé. D'abord, ce n'est pas moi qui ait fait le choix de ces médicaments. Cela relève de plusieurs années de travail de la commission de la transparence, composée d'experts. Ce sont eux qui ont fait les choix, qui ont expliqué, qui ont donné leurs arguments, et qui d'ailleurs ont dit : voilà l'alternative thérapeutique."
Peut-on dire qu'il y a une sorte de renouvellement régulier ? Par exemple, si l'on supprime des médicaments, on en crée, on en admet d'autres dans la liste ?
- "Les médicaments sont comme tous les produits de consommation : un jour ils apparaissent, puis se développent, ils vivent leur vie et puis ils sont chassés par des médicaments qui sont plus efficaces, plus récents. Il y a donc une espèce de roue qui tourne. Prenons un exemple : en 1950, les gens roulaient en traction avant ; c'étaient des voitures formidables. Elles n'avaient pas de freins à disques, elles n'avaient pas d'airbags, elles n'avaient pas direction assistée, elle n'avaient pas de ceintures de sécurité. Aujourd'hui, on ne le prendraient plus. Pourtant, c'étaient de bonnes "bagnoles". Eh bien, aujourd'hui, on en les prendrait plus. C'est pareil pour les médicaments."
Une économie de 42 millions sur 21 milliards, c'est à peu près ce que cela coûte ?
- "Non, 42 millions d'économie sur 21 milliards, c'est la preuve que l'opération qui est faite, n'a pas une finalité économique. Je suis en train de faire le tri dans l'armoire à pharmacie ; je suis en train de dire : ..."
Vous faites la mère de famille en quelque sorte !
- "Mais oui ! Parce que je pense que c'est très important. Il y a des médicaments qui ne servent vraiment à rien et quelquefois même peuvent être dangereux."
Pour reprendre cette jolie formule de "tri dans l'armoire à pharmacie", y aura-t-il une deuxième vague de tri ? Cette fois, vous en avez repéré 84, qui étaient inopérants ou dangereux. Ferez-vous la même chose à la rentrée des classes ?
- "J'ai annoncé que sur les 650 médicaments jugés "insuffisants" dans leur effet pour être pris en charge par la Sécurité sociale - j'ajoute que l'enjeu, c'est l'argent public. Je suis aussi comptable. On dépense avec la Sécurité sociale l'argent des Français. Je préfère le mettre dans les nouveaux médicaments, les médicaments innovants, pour qu'ils soient mieux soignés. Je vais le faire en trois ans. La première vague : les médicaments qui n'ont plus leur place ; l'année prochaine : des médicaments qui peuvent, pour certains, présenter quelques menus avantages mais qui doivent relever de l'automédication - je rentre dans une pharmacie et j'achète ce produit qui peut me faire du bien..."
Par exemple ?
- "Je ne sais pas... Certaines formes de vitamines, de magnésium... Il y a des gens qui prennent des tisanes et qui se portent très bien, cela leur fait grand bien, ce n'est pas remboursé par la Sécu. C'est de l'automédication. Tous les pays..."
Ni les fruits et légumes d'ailleurs, c'est souvent très bon pour la santé !
- "Exactement, et certains contiennent beaucoup de vitamines. Et puis la dernière année, nous verrons, parce que ce sont des médicaments insuffisamment efficaces mais qui n'ont pas d'alternative. Et c'est quand même gênant de ne rien avoir à prescrire. Donc, nous verrons comment nous ferons."
On dit aussi que certains médicaments de marque pourraient être remboursés au tarif des médicaments génériques ?
- "C'est une autre forme de rationalisation. Je ne veux pas que les Français paient plus cher ce qu'ils peuvent avoir à moindre prix pour la même efficacité. C'est le problème des génériques."
Cela, vous allez le faire par vagues successives ?
- "Non, mais cela n'est pas une question de vagues. A partir du moment où on a admis le principe, chaque fois qu'un médicament aura atteint dix ans d'ancienneté, il tombera dans le domaine public et dès lors, on pourra en faire des génériques, on perdra la référence du médicament commercial initial. Simplement, le médicament initial pourra à ce moment-là, s'aligner sur le prix des génériques, s'il le veut."
Il semble que vous ayez aussi une décision à prendre concernant une suggestion qu'on vous fait, de limiter les prescriptions à cinq ou six médicaments pour les personnes âgées, notamment les plus de 70 ans ?
- "Je n'ai pas encore vu dans le détail cette proposition, mais je crois qu'elle est frappée au coin du bon sens. Je peux vous dire, étant professeur de médecine, que nos jeunes étudiants n'ont pas été formés par le passé suffisamment à la gériatrie. Or, la population vieillit de plus en plus, et les personnes âgées, d'abord, consomment beaucoup de médicaments, et ensuite, métabolisent les médicaments totalement différemment que les personnes plus jeunes. Donc, il faut faire attention."
Un peu comme les enfants, il faut des dosages...
- "Pas trop de médicaments, des doses plutôt diminuées, attention aux effets contraires. Cela n'a pas été suffisamment enseigné. Il faut d'ailleurs que les médecins suivent leur formation médicale continue qui, tous les cinq ans, permet de se mettre à jour sur certaines évolutions de la médecine. Il est clair que la médecine va vite aujourd'hui, et qu'il faut se mettre au goût du jour."
Mais une ordonnance limitée à sept médicaments, pour certaines grands-mères ou grands-pères, cela pourrait paraître comme quelque chose d'un peu coercitif, non ?
- "Non, mais d'abord, ce n'est pas, "pas plus de" formellement, mais c'est un guide, en disant : une ordonnance qui a plus de cinq médicaments, cela commence à faire beaucoup ; il faut réfléchir pour savoir si le sixième est vraiment nécessaire."
Revenons maintenant à la réforme de l'assurance-maladie, qui sera quand même votre grand chantier de la rentrée. Le déficit en 2002 était de plus de 6 milliards d'euros. En 2003, ce sera quoi : 10 milliards au moins ?
- "A peu près, probablement. Mais je ne souhaite pas qu'on utilise le mot "réforme", car notre système, le président de la République l'a bien dit, est le meilleur au monde aujourd'hui. Et nous ne voulons pas changer sa philosophie, nous voulons qu'il reste juste, qu'il reste solidaire. J'ajoute qu'il faut qu'il soit responsable, mais il est vrai que, après 50 ans, on ne sait plus très bien qui fait quoi, où sont les responsabilités. Il y a une confusion des responsabilités. Donc, nous aurons un an pour une large concertation..."
Un an, où vous allez rencontrer tout le monde ?
- "Oui. En 1946, la Sécu on l'a fait tous ensemble. On va la moderniser tous ensemble."
L'idée est de faire des économies ou de remettre les choses à plat ? Parce que, sur la santé, on ne pourra pas faire énormément d'économies.
- "Cela dépend ce que vous appelez "faire des économies". Si c'est éviter des gaspillages, oui. Si c'est limiter l'accès aux soins, non. Et je pense même que les dépenses de santé vont continuer à croître, parce que le vieillissement est là, parce que le progrès est là, et qu'il n'est question de limiter l'accès aux soins."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juillet 2003)
France Inter - 8h00
- "Le malades qui ne pourront pas prendre les médicaments aujourd'hui déremboursés, ne s'en porteront pas plus mal, et même ils pourraient s'en porter mieux. J'ai le sentiment d'avoir pris une mesure basée sur des principes de santé publique, de sécurité sanitaire et de bons principes de thérapeutique. Il est normal que les médicaments évoluent : ils apparaissent, ils se développent, ils vivent et puis, peu à peu, le progrès de la pharmacologie aidant, on s'aperçoit qu'ils ne sont peut-être pas aussi efficaces qu'on le pensait, et d'autres médicaments apparaissent. Il n'est pas normal que les médicaments s'empilent, année après année, dans un dictionnaire, qui comporte aujourd'hui 4.500 médicaments, sans que jamais personne jusqu'à aujourd'hui ait pensé à mettre de l'ordre, à faire un tri, pour savoir ce qu'il fallait garder [inaud]. Nous gaspillons de l'argent avec des produits qui n'ont pas d'efficacité réelle."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 231 juillet 2003)