Texte intégral
La vérité, c'est la terre.
Que de valeurs et de sens derrière ces deux mots.
Bonjour à tous, bonjour à toutes.
" Paysans demain " ! Quel thème pouvait avoir plus de sens pour les Jeunes agriculteurs. Car l'enjeu de ce rassemblement, c'est bien de poser les bases de l'agriculture que nous voulons pour les années à venir.
Ce matin, je vais vous parler au nom de cette génération d'agriculteurs qui a devant elle 20 ou 30 années de métier, et qui se pose beaucoup de questions. La morosité ambiante, les crises que nous traversons, pourraient nous conduire à la résignation, mais là n'est pas notre tempérament, bien au contraire.
Nous avons bien conscience que notre métier évolue. Mais n'est-ce pas toujours ainsi depuis des générations ?
C'est au travers de l'engagement syndical, en retroussant nos manches et en serrant les coudes dans les moments difficiles, que nous avons toujours réussi à relever les défis. La force de notre syndicalisme, c'est d'être un syndicalisme de bâtisseurs et non de simple opposition.
Aujourd'hui, nous sommes à un tournant pour notre agriculture, et notre devoir est d'imaginer comment nous pourrons exercer notre métier dans un contexte économique et social en pleine mutation.
Nous n'avons pas cautionné la réforme de la PAC décidée en juin dernier. Nous savons maintenant qu'elle va s'appliquer en France en 2006. C'est donc sur ses modalités de mise en uvre qu'il faut agir, pour limiter au maximum ses effets pervers.
Vous savez à quel point les Jeunes agriculteurs sont inquiets sur la question de la gestion des droits à paiement. Nous nous battons pour mettre en place un système qui empêche la spéculation. Ce n'est pas pour entretenir un rapport de force avec les pouvoirs publics, mais bien pour continuer à pouvoir installer des jeunes agriculteurs.
Les Jeunes agriculteurs veulent continuer à croire en leur métier.
Le renouvellement des générations en agriculture, c'est la clé de voûte d'une agriculture forte, moderne et conquérante. Pour que des jeunes s'installent, il est indispensable de leur donner des perspectives et de la lisibilité sur l'avenir du métier.
A chaque fois que notre secteur a connu des évolutions importantes, nous avons été capables de proposer des adaptations, des dispositifs originaux, qui nous ont aidé à redresser la tête.
Aujourd'hui, le moment est venu de faire évoluer notre législation agricole.
Soyons clair : pour les Jeunes agriculteurs, la loi de modernisation prévue pour 2005 n'a aucun sens si son objectif est de restructurer notre agriculture avec pour seule variable d'ajustement le nombre de paysans.
Je suis convaincu que la force de notre agriculture repose sur des exploitations à taille humaine, qui valorisent nos terroirs et nos savoir-faire. L'avenir de notre agriculture, c'est la conquête de la valeur ajoutée, et certainement pas la fuite en avant vers l'agrandissement et l'alignement sur les prix mondiaux.
Laisser moi vous faire une proposition que nous pourrions formuler dans le cadre de la loi de modernisation. Je veux parler de la transmission des exploitations, qui concerne autant les exploitants en activité que les candidats à l'installation.
Pour relever le défi du renouvellement des générations, nous devons, ensemble, jeunes et aînés, plaider pour l'instauration d'une mesure phare qui incite les cédants à transmettre leur exploitation à un jeune.
Aujourd'hui, la jeune génération est mobilisée pour faire en sorte que demain, il y ait toujours des paysans nombreux, présents sur tous les territoires.
Aujourd'hui, les Jeunes agriculteurs veulent tenir un discours de vérité sur les réalités du métier et sur la place de l'agriculture dans la société.
Trop d'idées reçues persistent, sur notre profession, sur nos pratiques, et sur les politiques publiques qui les accompagnent.
Je crois que notre plus grand défi, c'est de faire comprendre que l'agriculture ne peut s'inscrire dans une logique de développement durable, que si elle est économiquement viable.
Cette affirmation peut nous paraître évidente, à nous paysans, qui vivons au quotidien la gestion de notre entreprise. Mais croyez moi, c'est loin d'être le cas pour l'ensemble de la société.
Soyons fiers de dire que la mission première de l'agriculture, c'est de nourrir les Hommes.
Soyons fiers également, des services que nous rendons au niveau des territoires. Nous maintenons une activité essentielle au dynamisme économique local. Nous entretenons aussi les paysages. Dans combien de cantons, l'agriculture n'est-elle pas le dernier rempart avant la friche.
Mes amis.
Vous l'aurez compris, les Jeunes agriculteurs sont attachés aux valeurs fondatrices de notre syndicalisme.
Au premier rang desquelles la solidarité.
Solidarité entre les productions.
Solidarité entre les régions.
Solidarité aussi entre les générations.
Quelle plus belle expression de cette solidarité que notre rassemblement.
Nous sommes près de 5 000, réunis ce matin, responsables locaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Très sincèrement, en ces moments difficiles pour notre profession, cela me fait chaud au cur.
Je suis convaincu que notre syndicalisme a besoin d'hommes et de femmes formés à la responsabilité. Pour moi, Jeunes agriculteurs est une école formidable.
A cette école, j'ai pris toute la mesure des missions, qui incombent au syndicalisme agricole. J'ai compris que notre force, c'est aussi notre indépendance, vis-à-vis du monde politique.
Soyons nous-mêmes.
Disons les choses telles qu'elles sont.
Telles que les paysans les ressentent.
Alors, on nous dira peut-être que nous sommes utopiques, comme par exemple lorsque nous revendiquons de vivre de notre métier et du prix de nos produits.
Je dirais tout simplement, que nous sommes responsables.
(source http://www.fnsea.fr, le 18 mars 2004)
Que de valeurs et de sens derrière ces deux mots.
Bonjour à tous, bonjour à toutes.
" Paysans demain " ! Quel thème pouvait avoir plus de sens pour les Jeunes agriculteurs. Car l'enjeu de ce rassemblement, c'est bien de poser les bases de l'agriculture que nous voulons pour les années à venir.
Ce matin, je vais vous parler au nom de cette génération d'agriculteurs qui a devant elle 20 ou 30 années de métier, et qui se pose beaucoup de questions. La morosité ambiante, les crises que nous traversons, pourraient nous conduire à la résignation, mais là n'est pas notre tempérament, bien au contraire.
Nous avons bien conscience que notre métier évolue. Mais n'est-ce pas toujours ainsi depuis des générations ?
C'est au travers de l'engagement syndical, en retroussant nos manches et en serrant les coudes dans les moments difficiles, que nous avons toujours réussi à relever les défis. La force de notre syndicalisme, c'est d'être un syndicalisme de bâtisseurs et non de simple opposition.
Aujourd'hui, nous sommes à un tournant pour notre agriculture, et notre devoir est d'imaginer comment nous pourrons exercer notre métier dans un contexte économique et social en pleine mutation.
Nous n'avons pas cautionné la réforme de la PAC décidée en juin dernier. Nous savons maintenant qu'elle va s'appliquer en France en 2006. C'est donc sur ses modalités de mise en uvre qu'il faut agir, pour limiter au maximum ses effets pervers.
Vous savez à quel point les Jeunes agriculteurs sont inquiets sur la question de la gestion des droits à paiement. Nous nous battons pour mettre en place un système qui empêche la spéculation. Ce n'est pas pour entretenir un rapport de force avec les pouvoirs publics, mais bien pour continuer à pouvoir installer des jeunes agriculteurs.
Les Jeunes agriculteurs veulent continuer à croire en leur métier.
Le renouvellement des générations en agriculture, c'est la clé de voûte d'une agriculture forte, moderne et conquérante. Pour que des jeunes s'installent, il est indispensable de leur donner des perspectives et de la lisibilité sur l'avenir du métier.
A chaque fois que notre secteur a connu des évolutions importantes, nous avons été capables de proposer des adaptations, des dispositifs originaux, qui nous ont aidé à redresser la tête.
Aujourd'hui, le moment est venu de faire évoluer notre législation agricole.
Soyons clair : pour les Jeunes agriculteurs, la loi de modernisation prévue pour 2005 n'a aucun sens si son objectif est de restructurer notre agriculture avec pour seule variable d'ajustement le nombre de paysans.
Je suis convaincu que la force de notre agriculture repose sur des exploitations à taille humaine, qui valorisent nos terroirs et nos savoir-faire. L'avenir de notre agriculture, c'est la conquête de la valeur ajoutée, et certainement pas la fuite en avant vers l'agrandissement et l'alignement sur les prix mondiaux.
Laisser moi vous faire une proposition que nous pourrions formuler dans le cadre de la loi de modernisation. Je veux parler de la transmission des exploitations, qui concerne autant les exploitants en activité que les candidats à l'installation.
Pour relever le défi du renouvellement des générations, nous devons, ensemble, jeunes et aînés, plaider pour l'instauration d'une mesure phare qui incite les cédants à transmettre leur exploitation à un jeune.
Aujourd'hui, la jeune génération est mobilisée pour faire en sorte que demain, il y ait toujours des paysans nombreux, présents sur tous les territoires.
Aujourd'hui, les Jeunes agriculteurs veulent tenir un discours de vérité sur les réalités du métier et sur la place de l'agriculture dans la société.
Trop d'idées reçues persistent, sur notre profession, sur nos pratiques, et sur les politiques publiques qui les accompagnent.
Je crois que notre plus grand défi, c'est de faire comprendre que l'agriculture ne peut s'inscrire dans une logique de développement durable, que si elle est économiquement viable.
Cette affirmation peut nous paraître évidente, à nous paysans, qui vivons au quotidien la gestion de notre entreprise. Mais croyez moi, c'est loin d'être le cas pour l'ensemble de la société.
Soyons fiers de dire que la mission première de l'agriculture, c'est de nourrir les Hommes.
Soyons fiers également, des services que nous rendons au niveau des territoires. Nous maintenons une activité essentielle au dynamisme économique local. Nous entretenons aussi les paysages. Dans combien de cantons, l'agriculture n'est-elle pas le dernier rempart avant la friche.
Mes amis.
Vous l'aurez compris, les Jeunes agriculteurs sont attachés aux valeurs fondatrices de notre syndicalisme.
Au premier rang desquelles la solidarité.
Solidarité entre les productions.
Solidarité entre les régions.
Solidarité aussi entre les générations.
Quelle plus belle expression de cette solidarité que notre rassemblement.
Nous sommes près de 5 000, réunis ce matin, responsables locaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Très sincèrement, en ces moments difficiles pour notre profession, cela me fait chaud au cur.
Je suis convaincu que notre syndicalisme a besoin d'hommes et de femmes formés à la responsabilité. Pour moi, Jeunes agriculteurs est une école formidable.
A cette école, j'ai pris toute la mesure des missions, qui incombent au syndicalisme agricole. J'ai compris que notre force, c'est aussi notre indépendance, vis-à-vis du monde politique.
Soyons nous-mêmes.
Disons les choses telles qu'elles sont.
Telles que les paysans les ressentent.
Alors, on nous dira peut-être que nous sommes utopiques, comme par exemple lorsque nous revendiquons de vivre de notre métier et du prix de nos produits.
Je dirais tout simplement, que nous sommes responsables.
(source http://www.fnsea.fr, le 18 mars 2004)