Texte intégral
Mesdames et Messieurs, merci de votre attention. Nous venons d'avoir avec Phil Goff un entretien particulièrement amical et cordial, c'était notre première rencontre. Je suis très heureux de la qualité de cet entretien et nous allons d'ailleurs nous revoir la semaine prochaine à New York. Le symbole de ces relations est le fait que nous avons eu la chance et l'honneur d'accueillir M. Kevin Clark, le Premier ministre de la Nouvelle Zélande à deux reprises depuis 2 ans dans notre pays, et en particulier en juin dernier lorsque nous avons commémoré les cérémonies du Débarquement en Normandie.
C'est l'occasion pour nous de nous souvenir définitivement de la part qu'ont pris les anciens combattants de Nouvelle-Zélande à la libération du continent européen. Nous avons des raisons de nous souvenir, nous avons aussi des raisons de regarder devant nous et lorsque nous regardons devant nous, il y a des sujets, des champs, des domaines d'actions en commun malgré la distance, si je puis dire, entre nos deux pays. Cette distance d'ailleurs n'est pas aussi grande qu'on le croit, puisque la France est présente dans le Pacifique et qu'elle entend continuer à jouer, à partir de ses territoires et en bonne relation avec tous les pays voisins, un rôle important pour la sécurité et le développement de cette région du Pacifique. Lorsque je parle de sécurité, je parle bien sûr de toutes les formes de sécurité et en particulier, la sécurité écologique. C'est un sujet sur lequel je suis personnellement engagé, dont j'ai fait la priorité de l'action diplomatique de la France à l'occasion de la récente Conférence des ambassadeurs et sur ce sujet, nous sommes convenus, avec le ministre, de travailler parce qu'il intéresse beaucoup d'îles, d'atolls et de pays du Pacifique.
Nous avons également échangé, à la veille de la session des Nations unies, nos vues qui sont en général convergentes et communes sur les grands enjeux de l'action internationale ou les conflits, je pense notamment au Proche-Orient et à l'Irak.
Q - Concernant les otages, nous comprenons bien que le gouvernement soit prudent, mais quels sont les détails des contacts ? Où en êtes-vous ?
R - Dans cette nouvelle période de crise, nous avons voulu expliquer, par rapport à la revendication dont vous vous souvenez, la loi française. Nous avons voulu expliquer que le prince de laïcité était la réalité de notre société, en quoi les lois de la République protègent la liberté de conscience et de religion. Cette explication a été comprise et entendue me semble-t-il dans l'ensemble des pays arabes et musulmans.
Nous sommes entrés dans une nouvelle étape où nous travaillons, où nous continuons à travailler. Nous sommes quotidiennement, heure par heure, mobilisés, comme je l'ai dit, avec de la prudence et de la discrétion, avec de la patience mais aussi avec de la confiance.
Cette méthode de travail, c'est la condition, en tout cas l'une des conditions, de la sécurité de vos confrères.
Je vous demande de comprendre que je ne rentre pas dans les détails de ce travail.
Q - Kofi Annan a dit que selon la charte des Nations unies, la guerre en Irak est illégale. M. Barnier, partagez-vous ce point de vue ?
R - Je suis assez surpris que vous me posiez cette question. Nous avons toujours considéré que le droit international constituait le cadre de toutes actions, notamment contre le terrorisme, pour la stabilité dans le monde et, vous le savez bien, ce qui explique le désaccord de notre pays avec la manière dont a été engagée cette guerre, c'était clairement qu'elle ne se situait pas à cette époque dans le cadre du droit international et qu'il n'y avait pas de mandat clair des Nations unies pour engager cette action.
Je ne peux que rappeler la position traditionnelle de notre pays depuis le début.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2004)