Déclaration de M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur la coopération économique franco-gabonaise, notamment le soutien de la France au règlement du problème de la dette et au fonctionnement de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), Paris, le 8 décembre 2003.

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Circonstance : Journées économiques franco-gabonaises organisées par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, à Paris les 8 et 9 décembre 2003

Texte intégral

Excellence, Monsieur le Président de la République gabonaise,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie,
Mesdames et Messieurs,
Pour la France, il y a peu de pays pour lesquels l'expression "partenaire privilégié" prend autant de sens que le Gabon.
Les relations entre la France et le Gabon se distinguent en effet par leur étroitesse et leur qualité.
Elles s'inscrivent dans la durée. Elles sont fondées sur des relations humaines très fortes et sur des intérêts objectifs communs.
Elles ont une densité exceptionnelle en matière de relations internationales. Et je saisis l'occasion, Monsieur le Président de la République, pour rendre hommage à l'action irremplaçable et infatigable que vous menez, dans le cadre de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), sur le plan continental africain et bien au-delà, en faveur de la stabilité, de la paix et de la démocratie.
Ayant atteint ce niveau et cette qualité, les relations franco-gabonaises peuvent et donc doivent se renforcer encore sur le plan économique. C'est le sens de ces "Journées économiques franco-gabonaises" accueillies par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
Pour marquer l'importance que vous y attachez, vous avez décidé, Monsieur le Président de la République, d'y participer personnellement. C'est un geste fort, auquel tous vos interlocuteurs ne peuvent qu'être sensibles.
Le gouvernement français, au nom duquel j'ai l'honneur de m'exprimer en votre présence, soutient cette démarche.
La France croit en la politique de diversification de l'économie gabonaise que vous avez lancée. Elle la soutient concrètement dans divers secteurs d'activités.
Je pense par exemple au secteur forestier qui a bénéficié depuis 2001 de plus de 7 millions d'euros de prêts et qui est au coeur du "Partenariat pour les forêts du bassin du Congo" que la France co-finance à hauteur de 15 millions d'euros. C'est également vrai pour le secteur de la pêche dont le développement est soutenu par un projet du Fonds de solidarité prioritaire.
Par ailleurs, consciente du poids que fait peser la dette sur le développement de l'économie gabonaise, elle a décidé d'annuler, au début de cette année, une créance bilatérale de 55 millions d'euros, afin de conforter la situation du Gabon dans ses négociations avec le Fonds monétaire internationale (FMI).
Sur un plan plus global, elle s'est également montrée très active, vis-à-vis des institutions financières internationales, pour qu'une solution rapide soit apportée au problème de la dette des pays dits à revenu intermédiaire, et en particulier du Gabon.
Vous savez à cet égard que, sur la proposition du président Chirac, le Sommet du G8 à Evian s'est accordé - je cite - "sur une nouvelle approche pour répondre, dans le cadre du Club de Paris, aux problèmes de l'endettement des pays non-éligibles à l'initiative PPTE". Cela ouvre des perspectives encourageantes, nous l'espérons, pour le Gabon.
Et cela d'autant plus que la politique de réforme engagée par le gouvernement gabonais a été saluée par le Fonds monétaire international lors des consultations qui se sont déroulées le mois dernier. Je confirme que la France continuera de plaider la cause du Gabon dans ce contexte, comme elle l'a toujours fait, d'ailleurs.
Ces perspectives, s'ajoutant à des atouts très remarquables comme la stabilité politique et sociale du Gabon, sa charte des investissements, la sécurité monétaire que lui procure son appartenance à la zone franc-CFA, créent un contexte favorable aux investissements privés et au développement économique.
Permettez-moi de saisir l'occasion qui m'est offerte pour rendre hommage, puisque j'évoque la sécurité des investissements, à l'action que vous avez menée, Monsieur le Président, ainsi que votre gouvernement, pour conforter et pérenniser la situation et l'action de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (l'OHADA), dont le Gabon a assumé la présidence cette année. Je viens d'avoir un entretien, ce matin même, avec le président Kéba Mbaye, l'un des pères-fondateurs de l'OHADA.
Vous savez le soutien constant que la France a apporté, depuis sa création il y a dix ans, à cette organisation africaine, qui a joué et qui jouera un rôle très important dans la création d'un environnement juridique et judiciaire offrant toutes les garanties nécessaires aux investisseurs.
Grâce aux efforts que nous avons accomplis ensemble et, en dernier lieu, grâce à la décision qui vient d'être prise sous la présidence du Gabon, l'OHADA est désormais assurée de bénéficier des ressources autonomes garantissant son avenir.
Tout cela ayant été fait, il reste maintenant à mobiliser les acteurs économiques, en particulier français, pour qu'ils saisissent les occasions qui leur sont offertes et qu'ils participent pleinement au développement économique du Gabon.
C'est le souhait très ardent que nous formons. Je remercie et je félicite la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, son président M. Michel Franck, ses membres et tous les dirigeants économiques réunis aujourd'hui, d'avoir contribué utilement à cette mobilisation.
Puissent ces "Journées économiques franco-gabonaises" donner un nouvel élan aux relations, déjà denses, qui unissent nos deux pays amis !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2003)