Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Progrès" du 28 septembre 2004, sur la constitution européenne et l'organisation d'un referendum sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

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Média : La Tribune Le Progrès - Le Progrès - Presse régionale

Texte intégral

Q - Comment l'UMP vit-elle cette période de transition, entre la présidence finissante d'Alain Juppé et celle, attendue, de N. Sarkozy ?
R - " Nous sommes sereins. Il y a beaucoup moins de tensions que certains le prétendent. Plusieurs candidats se présentent pour succéder à Alain Juppé, dont l'un, Nicolas Sarkozy, qui selon toute vraisemblance l'emportera ".
Q - L'UMP va-t-elle se mettre aux courants ?
R - " La question s'est posée après les déceptions électorales du printemps.
Certains ont estimé qu'elles pouvaient s'expliquer par l'absence de courants. Hypothèse qui a fait long feu. Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il n'y était pas favorable et moi non plus ".
Q - Vos relations avec l'UDF ?
R - " Nous avons des liens d'amitiés très anciens, préalables à la création de l'UMP. Malgré cela, François Bayrou a adopté envers nous une position très critique et je dirai vicieuse dans la mesure où elle est destinée à nous compliquer la vie et à faciliter sa carrière. Mais restons optimiste, tout le monde peut s'améliorer."
Q - Le débat à propos de la constitution européenne risque-t-il d'entraîner des perturbations ?
R - " Tout déchirement serait préjudiciable. Il existe une sensibilité souverainiste dans nos rangs qui est quelques fois bruyante. Mais elle est marginale, pas plus de 10 % des militants, et il n'y a aucune personnalité de premier plan qui ne soit pas favorable à la constitution européenne. "
Q - On a cru déceler des états d'âme dans votre groupe à propos du gouvernement ?
R - " Le gouvernement peut compter sur la fidélité de notre groupe parlementaire. Mais nous souhaitons pouvoir continuer à participer très en amont à l'élaboration des textes législatifs. C'est ainsi que, lors de la discussion du budget, nous ferons des propositions pour que le dispositif remplaçant le prêt à taux zéro soit plus favorable. "
Q - Pas trop déçu par le résultat des sénatoriales ?
R - " Les résultats témoignent d'une relative stabilité. Nous nous attendions à perdre de 10 à 15 sièges. Au final, nous en perdons 7, recul qui s'explique notamment par le fait que des listes dissidentes ont été formées par des sortants qui n'acceptaient pas la parité. Ce n'est pas la Bérézina ! "
Q - Approuvez-vous l'idée de N. Sarkozy d'organiser un référendum sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ?
R - " Actuellement la Constitution donne le choix au Président de faire ratifier un traité international soit par référendum, soit par consultation de l'Assemblée et du Sénat. Pourquoi ne pas modifier la Constitution pour que la ratification de ce genre de traité ne puisse se faire que par référendum ?

(Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 30 septembre 2004)