Texte intégral
Madame et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est avec beaucoup de joie mais aussi , dois-je le confesser, avec une certaine émotion, que je vous accueille, aujourd'hui, à la Présidence du Sénat pour dire au revoir à nos collègues et amis Xavier de VILLEPIN et Hubert DURAND-CHASTEL, tous deux Sénateurs des Français établis hors de France.
Après ce qui vient d'être dit et parce que beaucoup d'entre vous les connaissent mieux que moi -à vrai dire, qui ne les connaît pas ?-, je ne m'attarderai pas longtemps sur leurs mérites : ils sont trop nombreux, ils sont trop connus.
Avant d'évoquer brièvement leurs carrières bien remplies, je souhaiterais dire quelques mots sur les Français de l'étranger en général, alors que se tient en ce moment la réunion annuelle de l'Assemblée des Français de l'étranger, qui vient de prendre la relève du CSFE, et à laquelle je souhaite au passage longue vie et de nombreux succès.
C'est qu'en m'adressant à vous, Cher Xavier de VILLEPIN, Cher Hubert DURAND-CHASTEL, ce sont les Sénateurs des Français établis hors de France, mais aussi les Délégués qui les élisent, que je salue.
Chacun ici est bien placé pour mesurer le véritable sacerdoce qu'est la vie d'un Sénateur des Français de l'étranger, toujours entre deux avions, souvent entre deux continents, jamais à court d'idées ou d'enthousiasme.
Et ce n'est pas à vous, Sénateurs des Français établis hors de France, que j'apprendrai l'abnégation et la patience qu'il faut cultiver pour devenir et rester Délégué des Français de l'étranger. Beaucoup y consacrent non seulement leur temps mais aussi leurs moyens, à une époque où rien n'est pourtant gratuit. Bel exemple de dévouement à la cause publique et au service des autres, malheureusement trop peu connu et reconnu.
C'est justement pour mieux faire connaître votre action que j'ai souhaité que le Sénat, qui, en vertu de la Constitution, est en quelque sorte le porte-parole des 2 millions de Français expatriés, fasse plus pour servir et soutenir votre action.
Un site internet qui vous est consacré vient ainsi d'être mis en ligne, conformément à l'engagement que j'avais pris devant vous. Il sera géré par la nouvelle cellule chargée des Français de l'étranger, qui est en train de se mettre en place au sein du service des Relations internationales du Sénat.
Cher Xavier de VILLEPIN,
Cher Hubert DURAND-CHASTEL,
Avant que vous ne quittiez le Sénat -mais nous comptons bien sur vous pour y revenir rapidement, puisque, vous le savez, vous y serez toujours chez vous- je souhaiterais, avec vos amis Sénateurs des Français de l'étranger, vous témoigner notre amitié et notre reconnaissance d'une façon un peu plus personnelle.
J'ai déjà dit que vos mérites étaient trop nombreux pour que je me risque à les recenser. Rien ne s'oppose, en revanche, à ce que je chante brièvement vos louanges. Et sûrement pas l'assistance !
Messieurs les Sénateurs,
Cher Xavier,
Cher Hubert,
Loin de moi l'idée de retracer vos carrières -la soirée n'y suffirait pas. Je voudrais simplement rappeler quelques traits saillants de vos deux parcours. Des parcours exemplaires. Des parcours français.
Vos deux jeunesses, cher Xavier, cher Hubert, ont été marquées du sceau inaltérable de la guerre. Vous avez tous deux été engagés volontaires en 1944, conscients que l'Histoire était en marche et qu'elle ne repasserait pas. C'est le genre d'expérience qui marque une vie. Expérience qui a d'ailleurs donné beaucoup de ses plus grandes figures à la politique française.
Cette expérience ne devait pas vous vacciner, cher Hubert DURAND-CHASTEL, puisque dès l'armistice signé, vous vous réengagiez pour servir en Indochine, ce qui allait vous donner le goût de l'Asie et des horizons lointains, ce goût qui ne vous quittera plus.
Avec la vie professionnelle, vînt pour tous deux le temps de l'expatriation. En Algérie, en Australie, au Maroc, au Vénézuela, aux Etats-Unis et en Italie, pour vous, Xavier de VILLEPIN. A Hanoï, à Hong-Kong, à Haïphong et, bien sûr, au Mexique, pour vous, Hubert DURAND-CHASTEL.
Avec l'expatriation, vînt rapidement le temps de l'engagement au service de vos concitoyens. L'un comme l'autre, vous serez longtemps délégués au Conseil Supérieur des Français de l'Etranger (à partir de 1964 pour Xavier de VILLEPIN ; à partir de 1971 pour Hubert DURAND-CHASTEL), avant de devenir sénateurs des Français de l'étranger, en 1986, pour l'un, en 1990, pour l'autre.
Que ce soit comme délégué ou comme sénateur, vous n'aurez de cesse de travailler à l'amélioration des conditions de vie des Français à l'étranger comme au rayonnement de la France. Votre engagement à tous deux au sein de l'Association des Parlementaires de langue française en est l'une des nombreuses illustrations.
De la même façon, votre participation active aux travaux de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées -dont vous auriez été, cher Xavier, le président remarqué pendant plus de dix ans si la précocité de votre fils Dominique ne vous avait conduit, par un souci déontologique qui vous honore, à écourter de vous-même ce mandat- a démultiplié votre action au service de l'influence, de la culture et de l'économie françaises.
Cher Xavier,
Cher Hubert,
Au-delà vos différences, beaucoup de choses vous rapprochent. On vient de le voir dans vos vies professionnelles.
On le voit aussi dans vos qualités personnelles, qui mêlent harmonieusement l'intelligence et le coeur, l'âme et l'esprit.
Chacun ici a pu apprécier vos qualités humaines : votre capacité d'écoute, votre ouverture aux autres, votre tolérance, votre remarquable égalité d'humeur, votre parfaite courtoisie et, en un mot, votre simplicité. Cette simplicité qui, souvent, est la marque des meilleurs, j'allais dire des élus...
C'est tout cela, chers amis, qui nous manquera mais, je le sais, ne vous quittera pas.
Je pourrais continuer longtemps !
A cette heure de la journée, je m'abstiendrai cependant et me contenterai de vous redire, en mon nom et au nom de tous ceux qui vous entourent ce soir -collègues, familles, amis- toute notre reconnaissance pour le travail accompli et toute notre sympathie pour ce que vous n'avez jamais cessé d'incarner : une certaine idée de la France, une certaine conception du monde, une certaine approche de l'Homme.
Au revoir, à bientôt et merci !
(Source http://www.senat.fr, le 13 octobre 2004)