Déclaration de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question d'actualité sur la Constitution européenne, au Sénat le 24 juin 2004.

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Circonstance : Réponse de Michel Barnier à une question d'actualité au Sénat le 24 juin 2004

Texte intégral

Belle et grande date en effet que celle du 18 juin, pas seulement pour nous, Français ; cela a été une grande date également pour l'Europe puisque nous nous sommes dotés de ce traité constitutionnel qui est un grand traité.
C'est un grand traité auquel j'ai beaucoup travaillé, avec d'autres : Hubert Haenel, Robert Badinter ont représenté votre Assemblée à la Convention qui a fait du bon travail. C'est un traité qui ressemble au Traité de Rome et c'est un traité qui rassemble toutes les avancées, toutes les politiques qui ont été patiemment construites, accumulées depuis cinquante ans par un grand nombre d'hommes et de femmes politiques de droite, de gauche et du centre. C'était pour beaucoup des Français, mais pas seulement des Français, qui ont cru dans ce projet européen sans jamais cesser d'ailleurs d'être patriotes.
C'est un traité qui va être utile pour faire mieux fonctionner cette Union désormais élargie à vingt-cinq et bientôt à vingt-sept pays, non pas comme une fédération, mais pas non plus comme un syndicat international, simplement comme une communauté ; j'aime d'ailleurs bien ce mot de communauté.
Ce texte a été bien préparé par la Convention présidée par M. Giscard d'Estaing, il comporte tout ce que vous avez dit, Monsieur le Sénateur, et aussi les outils de ce que je crois être l'avenir du projet européen au-delà du grand marché, au-delà de la communauté comme un acteur politique global, avec une politique étrangère et une politique de défense.
Maintenant, ce traité n'est pas encore opérationnel, il va falloir le ratifier et dans chacun des vingt-cinq pays de l'Union européenne. Le temps de l'explication est donc venu, voilà pourquoi, Monsieur le Sénateur, avant et pour pouvoir nous appuyer sur ce texte, à la demande du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin et avec Claudie Haigneré, ministre déléguée aux Affaires européennes, nous travaillons à une grande initiative d'explication, de débats pluralistes, décentralisés, auxquels le Sénat sera invité à participer. Un débat républicain pour expliquer et débattre de ce texte avec l'ensemble des Français.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juin 2004)