Texte intégral
Q- Est-ce une impasse permanente entre les fonctionnaires et le Gouvernement ? Les fédérations de fonctionnaires ont annoncé hier après-midi qu'elles ne se rendraient pas à la réunion prévue l'après-midi même avec le ministre de la Fonction publique, R. Dutreil, pour débattre de la question des salaires. Le mode de calcul du pouvoir d'achat et l'absence de réelles négociations sont les griefs des syndicats de fonctionnaires à l'encontre du Gouvernement. Cette colère s'exprime alors que le projet de loi de finances 2005 ne prévoit aucun crédit pour une éventuelle revalorisation des rémunérations dans la Fonction publique. Depuis 1998 - c'est une chose qui est assez surprenante -, aucun accord salarial n'a été conclu entre les syndicats de fonctionnaires et le Gouvernement.
R- C'est vrai que dans la Fonction publique, le dialogue social est pauvre. Alors, il y a certainement des torts partagés, mais ce que l'on constate, c'est que les organisations syndicales dans la Fonction publique, à l'heure actuelle - pas toutes, mais en tout cas celles qui sont les plus puissantes - sont souvent jusqu'au-boutistes. Par exemple, aujourd'hui, elles demandent 10 milliards d'euros pour 2005. 10 milliards d'euros, cela veut dire qu'on va prélever sur chaque français, 170 euros en plus. Pour une famille de deux enfants, cela fait 700 euros, c'est inimaginable ! Si on avait des revendications plus réalistes, plus raisonnables, dans l'ordre du possible, cela serait plus facile de discuter. Et puis, bien souvent, il y a également des crispations sur des sujets symboliques, par exemple le point indiciaire. Le point indiciaire, qui est le sujet central de la revendication aujourd'hui, c'est un outil aveugle. Si je veux donner du pouvoir d'achat à une secrétaire par exemple ou à un agent administratif et que j'augmente le point, eh bien, en même temps, je vais donner du pouvoir d'achat à toute la hiérarchie, jusqu'au ministre. Et c'est le ministre qui va bénéficier le plus de l'augmentation du point indiciaire ! Et je souhaite que l'on puisse aujourd'hui discuter sur des outils de négociations plus fins, qui permettent de corriger les injustices, parce qu'il y a des injustices dans la Fonction publique. C'est-à-dire que vous avez des fonctionnaires qui, eux, n'ont pas vu leur feuille de paie augmenter ces dernières années.
Q- On va revenir sur le fond dans un instant, mais sur la méthode tout de même, le fait qu'hier après-midi, alors que le rendez-vous était prévu à 16h00, vous appreniez que les syndicats ne viendront pas. Est-ce que décidément, c'est l'expression de cette incapacité, j'allais dire française, à négocier. Comment avez-vous vécu cela d'ailleurs, vous le ministre ? Comme un camouflet ou pas ?
R- Je suis moins pessimiste que ça. Je pense d'abord que la politique de la chaise vide ne renforce pas les syndicats. Les syndicats défendent les fonctionnaires et les fonctionnaires ont besoin de discuter. Et c'est avec des arguments que l'on progresse, ce n'est certainement pas avec la prise à partie de l'opinion publique et des conférences de presse croisées. Donc ce n'est évidemment pas mon souhait de pratiquer ce type de dialogue social. Mais en même temps, il y a des moments de crispation dans une négociation. C'est toujours comme ça : il y a des hauts, il y a des bas, il y a des rapports de force, on essaye de se caler chacun sur sa position, on se cherche, c'est humain. Et au fond, on s'apprécie également sur le plan humain, on finit par se connaître. Donc j'ai beaucoup de respect pour la compétence de ces syndicalistes qui sont face à moi. Ils connaissent très bien le sujet, ils sont inspirés par de bons sentiments, ils veulent défendre les fonctionnaires. Je ne peux pas leur reprocher ce qu'ils font. En revanche, je pense qu'ils ne sont pas forcément les plus efficaces pour la cause qu'ils servent. Et c'est à mon avis ça qu'il faudrait surtout améliorer : c'est d'avoir des syndicats qui cherchent l'efficacité plus que les combats symboliques. Parce que les combats symboliques, ils les perdent de toute façon. Aujourd'hui je ne vais pas venir avec 10 milliards d'euros sur la table, tout le monde le sait et eux-mêmes le savent.
Q- Mais dans quel état d'esprit êtes-vous ? Etes-vous plutôt sur la ligne de la fermeté ? Vous disiez à nos confrères d'I-Télévision, il y a quelques minutes, avant de venir dans le studio, que vous adressiez un "carton rouge" aux syndicats. Un carton rouge, sur un terrain de foot, ce n'est pas rien !
R- Le "carton rouge", c'est la politique de la chaise vide. Ne pas venir à la table de négociations, ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas comme ça qu'on progresse ! J'avais proposé que l'on discute de l'évolution du pouvoir d'achat. On n'est pas d'accord. Je tiens compte de certains éléments comme les primes, comme l'avancement automatique ; eux disent qu'il ne faut regarder que le point indiciaire. Bon, eh bien, j'étais prêt à discuter de mon propre constat, j'étais prêt à le remettre en cause. Mais pour ça, il faut que j'ai des arguments en face, je ne peux pas discuter avec sept chaises, ce n'est pas elles qui vont me faire changer d'avis ! Donc c'est par l'argumentation, la confrontation, la discussion que l'on progresse, ce n'est pas par la chaise vide. Donc c'est vrai que je pense qu'il y a "carton rouge". Mais je leur ai fait en même temps une proposition, il y a déjà plusieurs jours de cela, pour une réunion le 8 décembre. Et je leur ai dit que je leur ferai des propositions concrètes. Simplement, une négociation, cela passe par des étapes, il ne faut pas griller les étapes. Et la première chose à faire, c'est le constat ; qui parmi les fonctionnaires a le plus perdu en pouvoir d'achat ces dernières années ? Eh bien ça, cela demande une concertation.
Q- Mais y a-t-il une perte réelle ou pas de pouvoir d'achat ? Parce que quand on voit les chiffres que vous annoncez, vous dites qu'en fait, ils ont eu une hausse de leur pouvoir d'achat de 4 %, eux vous disent qu'ils en ont perdu 5 !
R- Je vais essayer d'être concret. J'ai sous la main - c'est la CGT qui me l'envoie, donc ce n'est pas moi qui ait fait ce calcul - la situation de deux fonctionnaires, plutôt catégorie C, qui ne sont pas les mieux payés. Eh bien, j'en vois un qui, depuis 2000, eu une augmentation de sa rémunération de 13,6 % et l'autre de 7 %. Et ils font à peu près le même boulot. Cela veut dire qu'il y en a un qui a perdu du pouvoir d'achat, parce que 7 %, c'est moins que l'inflation, et l'autre, au contraire, a gagné du pouvoir d'achat. Voilà la réalité de la Fonction publique aujourd'hui, c'est-à-dire que c'est très inégalitaire. Donc, nous avons fait la feuille de paie moyenne, qui intègre tous les éléments qui contribuent au dynamisme du pouvoir d'achat. Alors, il y a les mesures générales qui relèvent du point indiciaire, il y a les primes et les indemnités qui sont variables et puis il y a également l'avancement, ce que l'on appelle le GVT. Et on voit bien que cette moyenne dissimule des gens qui ont gagné plus que l'inflation et des gens qui ont gagné moins que l'inflation. Ce que je souhaite, parce que je pense que c'est juste, c'est que l'on regarde surtout la situation de ceux qui ont perdu du pouvoir d'achat. Mais qu'on ne vienne pas en disant qu'il faut augmenter tout le monde pour corriger les injustices de ceux qui n'ont pas vu leur pouvoir d'achat augmenter.
Q- Imaginons que vous entriez dans une négociation : quelle est votre marge des manoeuvres ? Parce que si je me retourne vers le budget 2005, je vois que rien n'est prévu pour l'augmentation des fonctionnaires dans ce budget...
R- Là aussi, il faut bien distinguer les choses. Dans le projet de loi de finances de 2005, il y a 450 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2004 affectés aux primes. Les primes, si vous voulez, c'est du pouvoir d'achat qui est distribué aux fonctionnaires, ce n'est pas les autres français qui touchent cet argent. Mais c'est vrai que rien n'a été provisionné pour le point indiciaire. Alors d'abord, il faut savoir que quand on ouvre une négociation, on n'affiche pas dans la loi de finances le résultat de la négociation, sinon ce n'est pas la peine de négocier ! Donc c'est un grand classique : la plupart du temps, quand s'ouvrent les négociations salariales, eh bien le résultat de la négociation ne figure pas dans un document budgétaire. Il y a, au sein du budget de l'Etat, des marges de manoeuvre. Elles ne sont pas considérables, je veux bien le dire aujourd'hui de façon très nette, mais elles existent. Et c'est là dessus que nous allons bien entendu puiser pour faire des propositions concrètes. Mais comme l'argent n'est pas énorme, ce que je souhaite c'est qu'on cible cet argent sur ceux qui en ont le plus besoin, sur ceux qui le méritent le plus. Et c'est certainement pas par le point indiciaire qu'on va y arriver.
Q- On parle du budget, ce qui nous renvoie à Bercy. Vous savez que votre nom circule comme possible à Bercy pour succéder à N. Sarkozy ?
R- Le successeur de N. Sarkozy sera désigné par le président de la République et je ne crois pas que le président de la République se soit exprimé sur son choix. Donc c'est lui qui décidera et nous le saurons probablement dès lundi.
Q- Concernant le rendez-vous du 8 décembre, avez-vous eu une assurance des syndicats que, cette fois, ils viendront ?
R- Non, je n'ai pas d'assurance, mais je pense que ce que je leur ai dit, c'est-à-dire que je ferai des propositions concrètes, les intéresse. Cela les intéresse plus que le constat, c'est clair. Sur le constat, ils ne veulent rien entendre, chacun a sa vision des choses, bon, on a du mal à progresser. Mais de toute façon, on reviendra à des éléments de constat à travers les propositions que je fais, parce que si je fais des propositions c'est en partant d'un constat des inégalités. Et je pense qu'ils reviendront, en tout cas je le souhaite. Et le "carton rouge" que j'inflige aujourd'hui - bon, peut-être qu'eux-mêmes, ils peuvent m'en donner un aussi -, eh bien, je le lèverai et ils le lèveront, si nous arrivons à nous retrouver autour de sujets très concrets.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 novembre 2004)
R- C'est vrai que dans la Fonction publique, le dialogue social est pauvre. Alors, il y a certainement des torts partagés, mais ce que l'on constate, c'est que les organisations syndicales dans la Fonction publique, à l'heure actuelle - pas toutes, mais en tout cas celles qui sont les plus puissantes - sont souvent jusqu'au-boutistes. Par exemple, aujourd'hui, elles demandent 10 milliards d'euros pour 2005. 10 milliards d'euros, cela veut dire qu'on va prélever sur chaque français, 170 euros en plus. Pour une famille de deux enfants, cela fait 700 euros, c'est inimaginable ! Si on avait des revendications plus réalistes, plus raisonnables, dans l'ordre du possible, cela serait plus facile de discuter. Et puis, bien souvent, il y a également des crispations sur des sujets symboliques, par exemple le point indiciaire. Le point indiciaire, qui est le sujet central de la revendication aujourd'hui, c'est un outil aveugle. Si je veux donner du pouvoir d'achat à une secrétaire par exemple ou à un agent administratif et que j'augmente le point, eh bien, en même temps, je vais donner du pouvoir d'achat à toute la hiérarchie, jusqu'au ministre. Et c'est le ministre qui va bénéficier le plus de l'augmentation du point indiciaire ! Et je souhaite que l'on puisse aujourd'hui discuter sur des outils de négociations plus fins, qui permettent de corriger les injustices, parce qu'il y a des injustices dans la Fonction publique. C'est-à-dire que vous avez des fonctionnaires qui, eux, n'ont pas vu leur feuille de paie augmenter ces dernières années.
Q- On va revenir sur le fond dans un instant, mais sur la méthode tout de même, le fait qu'hier après-midi, alors que le rendez-vous était prévu à 16h00, vous appreniez que les syndicats ne viendront pas. Est-ce que décidément, c'est l'expression de cette incapacité, j'allais dire française, à négocier. Comment avez-vous vécu cela d'ailleurs, vous le ministre ? Comme un camouflet ou pas ?
R- Je suis moins pessimiste que ça. Je pense d'abord que la politique de la chaise vide ne renforce pas les syndicats. Les syndicats défendent les fonctionnaires et les fonctionnaires ont besoin de discuter. Et c'est avec des arguments que l'on progresse, ce n'est certainement pas avec la prise à partie de l'opinion publique et des conférences de presse croisées. Donc ce n'est évidemment pas mon souhait de pratiquer ce type de dialogue social. Mais en même temps, il y a des moments de crispation dans une négociation. C'est toujours comme ça : il y a des hauts, il y a des bas, il y a des rapports de force, on essaye de se caler chacun sur sa position, on se cherche, c'est humain. Et au fond, on s'apprécie également sur le plan humain, on finit par se connaître. Donc j'ai beaucoup de respect pour la compétence de ces syndicalistes qui sont face à moi. Ils connaissent très bien le sujet, ils sont inspirés par de bons sentiments, ils veulent défendre les fonctionnaires. Je ne peux pas leur reprocher ce qu'ils font. En revanche, je pense qu'ils ne sont pas forcément les plus efficaces pour la cause qu'ils servent. Et c'est à mon avis ça qu'il faudrait surtout améliorer : c'est d'avoir des syndicats qui cherchent l'efficacité plus que les combats symboliques. Parce que les combats symboliques, ils les perdent de toute façon. Aujourd'hui je ne vais pas venir avec 10 milliards d'euros sur la table, tout le monde le sait et eux-mêmes le savent.
Q- Mais dans quel état d'esprit êtes-vous ? Etes-vous plutôt sur la ligne de la fermeté ? Vous disiez à nos confrères d'I-Télévision, il y a quelques minutes, avant de venir dans le studio, que vous adressiez un "carton rouge" aux syndicats. Un carton rouge, sur un terrain de foot, ce n'est pas rien !
R- Le "carton rouge", c'est la politique de la chaise vide. Ne pas venir à la table de négociations, ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas comme ça qu'on progresse ! J'avais proposé que l'on discute de l'évolution du pouvoir d'achat. On n'est pas d'accord. Je tiens compte de certains éléments comme les primes, comme l'avancement automatique ; eux disent qu'il ne faut regarder que le point indiciaire. Bon, eh bien, j'étais prêt à discuter de mon propre constat, j'étais prêt à le remettre en cause. Mais pour ça, il faut que j'ai des arguments en face, je ne peux pas discuter avec sept chaises, ce n'est pas elles qui vont me faire changer d'avis ! Donc c'est par l'argumentation, la confrontation, la discussion que l'on progresse, ce n'est pas par la chaise vide. Donc c'est vrai que je pense qu'il y a "carton rouge". Mais je leur ai fait en même temps une proposition, il y a déjà plusieurs jours de cela, pour une réunion le 8 décembre. Et je leur ai dit que je leur ferai des propositions concrètes. Simplement, une négociation, cela passe par des étapes, il ne faut pas griller les étapes. Et la première chose à faire, c'est le constat ; qui parmi les fonctionnaires a le plus perdu en pouvoir d'achat ces dernières années ? Eh bien ça, cela demande une concertation.
Q- Mais y a-t-il une perte réelle ou pas de pouvoir d'achat ? Parce que quand on voit les chiffres que vous annoncez, vous dites qu'en fait, ils ont eu une hausse de leur pouvoir d'achat de 4 %, eux vous disent qu'ils en ont perdu 5 !
R- Je vais essayer d'être concret. J'ai sous la main - c'est la CGT qui me l'envoie, donc ce n'est pas moi qui ait fait ce calcul - la situation de deux fonctionnaires, plutôt catégorie C, qui ne sont pas les mieux payés. Eh bien, j'en vois un qui, depuis 2000, eu une augmentation de sa rémunération de 13,6 % et l'autre de 7 %. Et ils font à peu près le même boulot. Cela veut dire qu'il y en a un qui a perdu du pouvoir d'achat, parce que 7 %, c'est moins que l'inflation, et l'autre, au contraire, a gagné du pouvoir d'achat. Voilà la réalité de la Fonction publique aujourd'hui, c'est-à-dire que c'est très inégalitaire. Donc, nous avons fait la feuille de paie moyenne, qui intègre tous les éléments qui contribuent au dynamisme du pouvoir d'achat. Alors, il y a les mesures générales qui relèvent du point indiciaire, il y a les primes et les indemnités qui sont variables et puis il y a également l'avancement, ce que l'on appelle le GVT. Et on voit bien que cette moyenne dissimule des gens qui ont gagné plus que l'inflation et des gens qui ont gagné moins que l'inflation. Ce que je souhaite, parce que je pense que c'est juste, c'est que l'on regarde surtout la situation de ceux qui ont perdu du pouvoir d'achat. Mais qu'on ne vienne pas en disant qu'il faut augmenter tout le monde pour corriger les injustices de ceux qui n'ont pas vu leur pouvoir d'achat augmenter.
Q- Imaginons que vous entriez dans une négociation : quelle est votre marge des manoeuvres ? Parce que si je me retourne vers le budget 2005, je vois que rien n'est prévu pour l'augmentation des fonctionnaires dans ce budget...
R- Là aussi, il faut bien distinguer les choses. Dans le projet de loi de finances de 2005, il y a 450 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2004 affectés aux primes. Les primes, si vous voulez, c'est du pouvoir d'achat qui est distribué aux fonctionnaires, ce n'est pas les autres français qui touchent cet argent. Mais c'est vrai que rien n'a été provisionné pour le point indiciaire. Alors d'abord, il faut savoir que quand on ouvre une négociation, on n'affiche pas dans la loi de finances le résultat de la négociation, sinon ce n'est pas la peine de négocier ! Donc c'est un grand classique : la plupart du temps, quand s'ouvrent les négociations salariales, eh bien le résultat de la négociation ne figure pas dans un document budgétaire. Il y a, au sein du budget de l'Etat, des marges de manoeuvre. Elles ne sont pas considérables, je veux bien le dire aujourd'hui de façon très nette, mais elles existent. Et c'est là dessus que nous allons bien entendu puiser pour faire des propositions concrètes. Mais comme l'argent n'est pas énorme, ce que je souhaite c'est qu'on cible cet argent sur ceux qui en ont le plus besoin, sur ceux qui le méritent le plus. Et c'est certainement pas par le point indiciaire qu'on va y arriver.
Q- On parle du budget, ce qui nous renvoie à Bercy. Vous savez que votre nom circule comme possible à Bercy pour succéder à N. Sarkozy ?
R- Le successeur de N. Sarkozy sera désigné par le président de la République et je ne crois pas que le président de la République se soit exprimé sur son choix. Donc c'est lui qui décidera et nous le saurons probablement dès lundi.
Q- Concernant le rendez-vous du 8 décembre, avez-vous eu une assurance des syndicats que, cette fois, ils viendront ?
R- Non, je n'ai pas d'assurance, mais je pense que ce que je leur ai dit, c'est-à-dire que je ferai des propositions concrètes, les intéresse. Cela les intéresse plus que le constat, c'est clair. Sur le constat, ils ne veulent rien entendre, chacun a sa vision des choses, bon, on a du mal à progresser. Mais de toute façon, on reviendra à des éléments de constat à travers les propositions que je fais, parce que si je fais des propositions c'est en partant d'un constat des inégalités. Et je pense qu'ils reviendront, en tout cas je le souhaite. Et le "carton rouge" que j'inflige aujourd'hui - bon, peut-être qu'eux-mêmes, ils peuvent m'en donner un aussi -, eh bien, je le lèverai et ils le lèveront, si nous arrivons à nous retrouver autour de sujets très concrets.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 novembre 2004)