Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, la levée des sanctions contre l'Autriche, est ce que c'est en quelque façon une reculade, une défaite pour la position française ?
R - Pas du tout, le rapport qui avait été confié aux trois sages sous la présidence portugaise a démontré que les mesures qui avaient été prises à l'encontre du gouvernement autrichien à propos des relations entre le gouvernement autrichien et les autres gouvernements en Europe - les relations bilatérales - ce rapport a dit que ces mesures avaient été justifiées, qu'elles avaient été utiles.
Il montre sur un nombre de points précis le type d'engagements que le gouvernement autrichien a dû prendre, dans ses déclarations et dans sa pratique. Donc, c'est un rapport qui apporte un satisfecit à cette politique dont la France avec un ou deux autres pays avaient pris l'initiative et qui était devenue cette politique des Quatorze. Aujourd'hui, le même rapport constate que ces mesures ont atteint leur objectif, que les maintenir pourrait devenir contre-productif et la France a constaté que ses treize autres partenaires des Quatorze étaient favorables dans ces conditions à la levée des mesures.
Mais en même temps, nous avons, en tant que France, retiré de ce rapport qu'il est juste qu'il faut maintenir une vigilance à travers une concertation à quatorze à l'égard d'un parti qui reste le parti de M. Haider malgré tout et, surtout quant à l'influence que ce parti pourrait exercer sur le gouvernement autrichien. D'autre part, nous avons repris à notre compte l'idée qu'il faut réfléchir sur un certain nombre de propositions qui sont faites par les trois sages sur la meilleure façon de prévenir à l'avenir ce type de situation.
Q - Cela crée-t-il un précédent ?
R - Je pense que cela crée un précédent politique très utile, que les Quatorze ont été capables de réagir au moment où il le fallait et comme il le fallait, sans qu'il y ait besoin pour cela de règlement particulier ou de texte précis, de référence juridique car c'était une réaction politique forte dans le sens le plus noble du terme. Il me semble que ce message a été entendu au-delà de l'Autriche, dans tous les pays où il pourrait y avoir des partis extrémistes qui soient aussi tentés d'exploiter les peurs réelles ou imaginaires des gens. Je crois donc qu'à travers cette affaire, l'Union européenne a progressé politiquement.
Q - Est ce que vous pensez que les Français peuvent regarder l'Autriche comme un pays normal qui obéit à toutes les règles démocratiques européennes ?
R - En tant que pays, certainement, puisque la question du pays n'a jamais été posée. La question du gouvernement a été posée parce que c'était un gouvernement de coalition comportant un parti sur la nature duquel on pouvait s'interroger et dont le rapport nous dit que c'est un parti extrémiste. Il faut bien distinguer entre ces différents aspects. C'est pour cela que la vigilance, dont nous pensons qu'elle reste justifiée, à l'avenir, vigilance politique, comme celle que nous avons su manifester au début de cette année, doit s'exercer à l'encontre de ce parti et de l'influence qu'il peut exercer.
Q - Vous allez voir, ici, à New York, votre collège autrichienne, ces prochains jours ?
R - Je n'ai pas de rendez-vous bilatéral avec elle, mais elle fait partie de toutes les réunions à quinze. D'ailleurs, depuis l'origine, nous n'avions jamais interrompu le fonctionnement normal de l'Union européenne.
Q - Dans cette affaire, on a voulu isoler l'Autriche. Est-ce que finalement, ce n'est pas la France qui s'est retrouvée isolée ?
R - Certainement pas, puisque vous avez une expression à quatorze, encore maintenant, que, je le répète, le rapport juge que les mesures avaient été justifiées et que les Quatorze se retrouvent sur cette notion de vigilance à préserver et sur la réflexion à mener pour dissuader à l'avenir ce type de situation. Donc, au contraire, on peut dire que la France - pas seule non plus, on ne peut pas s'attribuer tous les mérites - avec deux ou trois autres pays, a su créer un mouvement qui a marqué un progrès de l'Europe, une prise de conscience de l'Union européenne et qui a envoyé à l'ensemble des pays membres et des pays candidats un message politique très fort.
Q - Les Européens lèvent leurs sanctions mais les Israéliens ne jugent pas bon de renvoyer leur ambassadeur à Vienne. C'est une différence d'analyse ?
R - Les Israéliens ont fait remarquer que l'Union européenne avait sa politique, qu'ils avaient la leur et chacun respecte les décisions des autres.
Q - Cette vigilance, comment va-t-elle se manifester ?
R - Politiquement, comme elle s'était exprimée à l'automne, au début de l'hiver, face à une situation qui était jugée choquante. Elle n'a pas besoin d'être codifiée, parce qu'on n'arriverait jamais à enfermer toutes les situations possibles de l'avenir dans une réglementation. Donc, c'est de la vigilance politique qu'on est en droit de manifester quand on est sûr des valeurs qu'on veut défendre dans l'Union européenne que nous voulons renforcer.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2000)
Q - Sur votre rencontre avec Tarek Aziz.
R - Avec Tarek Aziz, on vient de se voir assez longuement. Il m'a rappelé l'analyse des Iraquiens, je lui ai rappelé la nôtre. Il n'y a pas beaucoup de changement, pas de signe d'évolution.
Q - Vous avez parlé du rapport de la CIA qui a été repris par le New York Times, il y a deux jours, selon lequel la Russie, la Chine et la France bénéficieraient des faveurs de Saddam Hussein en échange de la levée de l'embargo ? Ce n'est pas nouveau mais ça a été repris.
R - Ce sont de vieux ragots de la presse américaine. Il y a toujours cet espèce d'argument qui ressort, qui est idiot parce que toutes les politiques étrangères des grands pays tiennent compte des aspects économiques, à commencer par la politique américaine. Et en même temps ça n'épuise pas le sujet. Il y a un vrai débat sur l'embargo. Ils ne peuvent pas s'empêcher périodiquement d'essayer de l'expliquer par des causes contestables, comme si la diplomatie américaine était indifférente, de son côté, aux considérations économiques. Il n'y a rien de neuf là-dedans. Cela fait des années que nous disons que la politique de l'embargo est excessive par rapport à l'Iraq, qu'on doit assurer la sécurité régionale à laquelle les voisins de l'Iraq ont droit par d'autres moyens. De façon générale, et pas seulement concernant l'Iraq, la politique de l'embargo est une politique primitive, qui a des conséquences extrêmement cruelles sur la société iraquienne. C'est une politique qui, de plus, quand on regarde le contexte pétrolier mondial, tend à devenir une absurdité économique.
Nous sommes hostiles à la systématisation des politiques d'embargo et de sanctions, surtout quand il est tout à fait clair, avec le recul, que l'on n'atteint pas l'objectif. C'est ça le sujet.
Q - Sur quel point attendiez-vous une petite avancée de Tarez Aziz avec l'Iraq ?
R - Ce que nous attendons c'est que l'Iraq coopère avec la nouvelle commission dans le cadre de la résolution 1284. Elle n'est pas parfaite mais elle est plutôt mieux que celle d'avant et donc on espère que les Iraquiens vont finir par accepter de coopérer à cette condition. Nous en sommes là.
Q - Qu'est-ce qu'ils disent, par exemple ?
R - Ils reprennent des critiques qu'ils font depuis le vote sur la résolution. Ils disent que les mesures de contrôle financier sont abusives, intrusives, que, d'autre part, les conditions posées à la suspension restent rédigées de telle façon que les Anglo-saxons trouveront toujours un prétexte pour ne pas suspendre, et donc que ce n'est pas la peine de faire semblant de jouer le jeu puisqu'ils ont à faire à des partenaires de mauvaise foi. Finalement, c'est un système d'argumentation qui était déjà employé par rapport à l'ancienne résolution.
Q - On a l'impression que les Iraquiens sont tentés d'attendre un changement à la Maison Blanche, en janvier pour voir...
R - C'est une question qu'on est amené à se poser, compte tenu du calendrier, mais je ne pense pas qu'ils puissent fonder tout un raisonnement sur l'idée que la politique américaine va brusquement changer.
Q - Sinon, comment est ce que vous expliqueriez cet immobilisme ?
R - Sans doute un mélange de fierté, de précaution, ils ne voient pas leur intérêt. Je pense que le fond de leur raisonnement, c'est que l'embargo va s'éroder, à la longue.
Q - Des Français font un forcing pour envoyer un avion à Bagdad. Ils disent qu'Air France serait plus ou moins prêt à leur fournir cet avion. Quelle est la position de la France là-dessus ?
R - Elle a déjà été exprimée. J'ai fait dire par le porte-parole du Quai d'Orsay, il y a plusieurs semaines déjà, que ça nous paraissait compatible avec les résolutions.
Q - Mais qu'une compagnie semi-publique comme Air France...
R - Nous avons examiné la question et nous sommes arrivés à la conclusion qu'il n'y avait aucune incompatibilité entre les résolutions et ce projet de vol. Le ministre des Transports en a tiré les conclusions. En revanche, on ne peut pas obliger une compagnie aérienne à le faire. C'est à eux de voir. Ce que nous avions à dire, en ce qui nous concerne, c'est si cela était en contradiction avec les résolutions ou pas. Nous avons dit non, ce n'est pas en contradiction.
Q - Vous savez très bien que si ça se fait et si ça se fait par Air France, ça sera perçu à l'extérieur comme une volonté de la France de bouger sur l'embargo.
R - Il n'y a pas besoin d'interpréter. Les choses sont claires. D'une façon générale, on trouve que l'embargo est inutile, cruel, et qu'il faut trouver un autre système. En plus, quand l'embargo existe, on n'est pas pour l'interpréter de façon maximaliste mais pour l'interpréter stricto sensu. C'est notre position constante.
Q - Et avec les Américains, vous parlez de ça ?
R - Nous en parlons tout le temps, mais il n'y a pas d'éléments vraiment nouveau.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr. le 14 septembre 2000)
R - Pas du tout, le rapport qui avait été confié aux trois sages sous la présidence portugaise a démontré que les mesures qui avaient été prises à l'encontre du gouvernement autrichien à propos des relations entre le gouvernement autrichien et les autres gouvernements en Europe - les relations bilatérales - ce rapport a dit que ces mesures avaient été justifiées, qu'elles avaient été utiles.
Il montre sur un nombre de points précis le type d'engagements que le gouvernement autrichien a dû prendre, dans ses déclarations et dans sa pratique. Donc, c'est un rapport qui apporte un satisfecit à cette politique dont la France avec un ou deux autres pays avaient pris l'initiative et qui était devenue cette politique des Quatorze. Aujourd'hui, le même rapport constate que ces mesures ont atteint leur objectif, que les maintenir pourrait devenir contre-productif et la France a constaté que ses treize autres partenaires des Quatorze étaient favorables dans ces conditions à la levée des mesures.
Mais en même temps, nous avons, en tant que France, retiré de ce rapport qu'il est juste qu'il faut maintenir une vigilance à travers une concertation à quatorze à l'égard d'un parti qui reste le parti de M. Haider malgré tout et, surtout quant à l'influence que ce parti pourrait exercer sur le gouvernement autrichien. D'autre part, nous avons repris à notre compte l'idée qu'il faut réfléchir sur un certain nombre de propositions qui sont faites par les trois sages sur la meilleure façon de prévenir à l'avenir ce type de situation.
Q - Cela crée-t-il un précédent ?
R - Je pense que cela crée un précédent politique très utile, que les Quatorze ont été capables de réagir au moment où il le fallait et comme il le fallait, sans qu'il y ait besoin pour cela de règlement particulier ou de texte précis, de référence juridique car c'était une réaction politique forte dans le sens le plus noble du terme. Il me semble que ce message a été entendu au-delà de l'Autriche, dans tous les pays où il pourrait y avoir des partis extrémistes qui soient aussi tentés d'exploiter les peurs réelles ou imaginaires des gens. Je crois donc qu'à travers cette affaire, l'Union européenne a progressé politiquement.
Q - Est ce que vous pensez que les Français peuvent regarder l'Autriche comme un pays normal qui obéit à toutes les règles démocratiques européennes ?
R - En tant que pays, certainement, puisque la question du pays n'a jamais été posée. La question du gouvernement a été posée parce que c'était un gouvernement de coalition comportant un parti sur la nature duquel on pouvait s'interroger et dont le rapport nous dit que c'est un parti extrémiste. Il faut bien distinguer entre ces différents aspects. C'est pour cela que la vigilance, dont nous pensons qu'elle reste justifiée, à l'avenir, vigilance politique, comme celle que nous avons su manifester au début de cette année, doit s'exercer à l'encontre de ce parti et de l'influence qu'il peut exercer.
Q - Vous allez voir, ici, à New York, votre collège autrichienne, ces prochains jours ?
R - Je n'ai pas de rendez-vous bilatéral avec elle, mais elle fait partie de toutes les réunions à quinze. D'ailleurs, depuis l'origine, nous n'avions jamais interrompu le fonctionnement normal de l'Union européenne.
Q - Dans cette affaire, on a voulu isoler l'Autriche. Est-ce que finalement, ce n'est pas la France qui s'est retrouvée isolée ?
R - Certainement pas, puisque vous avez une expression à quatorze, encore maintenant, que, je le répète, le rapport juge que les mesures avaient été justifiées et que les Quatorze se retrouvent sur cette notion de vigilance à préserver et sur la réflexion à mener pour dissuader à l'avenir ce type de situation. Donc, au contraire, on peut dire que la France - pas seule non plus, on ne peut pas s'attribuer tous les mérites - avec deux ou trois autres pays, a su créer un mouvement qui a marqué un progrès de l'Europe, une prise de conscience de l'Union européenne et qui a envoyé à l'ensemble des pays membres et des pays candidats un message politique très fort.
Q - Les Européens lèvent leurs sanctions mais les Israéliens ne jugent pas bon de renvoyer leur ambassadeur à Vienne. C'est une différence d'analyse ?
R - Les Israéliens ont fait remarquer que l'Union européenne avait sa politique, qu'ils avaient la leur et chacun respecte les décisions des autres.
Q - Cette vigilance, comment va-t-elle se manifester ?
R - Politiquement, comme elle s'était exprimée à l'automne, au début de l'hiver, face à une situation qui était jugée choquante. Elle n'a pas besoin d'être codifiée, parce qu'on n'arriverait jamais à enfermer toutes les situations possibles de l'avenir dans une réglementation. Donc, c'est de la vigilance politique qu'on est en droit de manifester quand on est sûr des valeurs qu'on veut défendre dans l'Union européenne que nous voulons renforcer.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2000)
Q - Sur votre rencontre avec Tarek Aziz.
R - Avec Tarek Aziz, on vient de se voir assez longuement. Il m'a rappelé l'analyse des Iraquiens, je lui ai rappelé la nôtre. Il n'y a pas beaucoup de changement, pas de signe d'évolution.
Q - Vous avez parlé du rapport de la CIA qui a été repris par le New York Times, il y a deux jours, selon lequel la Russie, la Chine et la France bénéficieraient des faveurs de Saddam Hussein en échange de la levée de l'embargo ? Ce n'est pas nouveau mais ça a été repris.
R - Ce sont de vieux ragots de la presse américaine. Il y a toujours cet espèce d'argument qui ressort, qui est idiot parce que toutes les politiques étrangères des grands pays tiennent compte des aspects économiques, à commencer par la politique américaine. Et en même temps ça n'épuise pas le sujet. Il y a un vrai débat sur l'embargo. Ils ne peuvent pas s'empêcher périodiquement d'essayer de l'expliquer par des causes contestables, comme si la diplomatie américaine était indifférente, de son côté, aux considérations économiques. Il n'y a rien de neuf là-dedans. Cela fait des années que nous disons que la politique de l'embargo est excessive par rapport à l'Iraq, qu'on doit assurer la sécurité régionale à laquelle les voisins de l'Iraq ont droit par d'autres moyens. De façon générale, et pas seulement concernant l'Iraq, la politique de l'embargo est une politique primitive, qui a des conséquences extrêmement cruelles sur la société iraquienne. C'est une politique qui, de plus, quand on regarde le contexte pétrolier mondial, tend à devenir une absurdité économique.
Nous sommes hostiles à la systématisation des politiques d'embargo et de sanctions, surtout quand il est tout à fait clair, avec le recul, que l'on n'atteint pas l'objectif. C'est ça le sujet.
Q - Sur quel point attendiez-vous une petite avancée de Tarez Aziz avec l'Iraq ?
R - Ce que nous attendons c'est que l'Iraq coopère avec la nouvelle commission dans le cadre de la résolution 1284. Elle n'est pas parfaite mais elle est plutôt mieux que celle d'avant et donc on espère que les Iraquiens vont finir par accepter de coopérer à cette condition. Nous en sommes là.
Q - Qu'est-ce qu'ils disent, par exemple ?
R - Ils reprennent des critiques qu'ils font depuis le vote sur la résolution. Ils disent que les mesures de contrôle financier sont abusives, intrusives, que, d'autre part, les conditions posées à la suspension restent rédigées de telle façon que les Anglo-saxons trouveront toujours un prétexte pour ne pas suspendre, et donc que ce n'est pas la peine de faire semblant de jouer le jeu puisqu'ils ont à faire à des partenaires de mauvaise foi. Finalement, c'est un système d'argumentation qui était déjà employé par rapport à l'ancienne résolution.
Q - On a l'impression que les Iraquiens sont tentés d'attendre un changement à la Maison Blanche, en janvier pour voir...
R - C'est une question qu'on est amené à se poser, compte tenu du calendrier, mais je ne pense pas qu'ils puissent fonder tout un raisonnement sur l'idée que la politique américaine va brusquement changer.
Q - Sinon, comment est ce que vous expliqueriez cet immobilisme ?
R - Sans doute un mélange de fierté, de précaution, ils ne voient pas leur intérêt. Je pense que le fond de leur raisonnement, c'est que l'embargo va s'éroder, à la longue.
Q - Des Français font un forcing pour envoyer un avion à Bagdad. Ils disent qu'Air France serait plus ou moins prêt à leur fournir cet avion. Quelle est la position de la France là-dessus ?
R - Elle a déjà été exprimée. J'ai fait dire par le porte-parole du Quai d'Orsay, il y a plusieurs semaines déjà, que ça nous paraissait compatible avec les résolutions.
Q - Mais qu'une compagnie semi-publique comme Air France...
R - Nous avons examiné la question et nous sommes arrivés à la conclusion qu'il n'y avait aucune incompatibilité entre les résolutions et ce projet de vol. Le ministre des Transports en a tiré les conclusions. En revanche, on ne peut pas obliger une compagnie aérienne à le faire. C'est à eux de voir. Ce que nous avions à dire, en ce qui nous concerne, c'est si cela était en contradiction avec les résolutions ou pas. Nous avons dit non, ce n'est pas en contradiction.
Q - Vous savez très bien que si ça se fait et si ça se fait par Air France, ça sera perçu à l'extérieur comme une volonté de la France de bouger sur l'embargo.
R - Il n'y a pas besoin d'interpréter. Les choses sont claires. D'une façon générale, on trouve que l'embargo est inutile, cruel, et qu'il faut trouver un autre système. En plus, quand l'embargo existe, on n'est pas pour l'interpréter de façon maximaliste mais pour l'interpréter stricto sensu. C'est notre position constante.
Q - Et avec les Américains, vous parlez de ça ?
R - Nous en parlons tout le temps, mais il n'y a pas d'éléments vraiment nouveau.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr. le 14 septembre 2000)