Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
En effet aujourd'hui, si on veut défendre les intérêts de la France dans le monde, son influence, sa vision des choses, on ne peut pas le faire sans avoir un audiovisuel extérieur dynamique.
J'ai donc présenté une communication qui était la suite logique de celle que Mme Trautmann avait présentée pour l'audiovisuel intérieur. Nous sommes arrivés à la conclusion suivante : la structure du public potentiellement francophone dans le monde rend plus raisonnable et plus à la mesure des moyens dont nous disposons, compte tenu des coûts absolument considérables des chaînes nouvelles, de partir de ce qui existe, c'est-à-dire TV5 - à condition de la restructurer, de la dynamiser en profondeur, parce que TV5 est présente partout -, pour toucher le public francophone au sens le plus large du terme. Nous n'avons pas l'équivalent des publics anglophones et on ne peut donc pas, dans des conditions économiques rentables, faire l'équivalent de CNN ou de BBC World. Il faut procéder autrement.
C'est pour cela qu'il y a les deux autres volets qui, ceux-là, concernent tout le public mondial potentiel, c'est-à-dire les quatre milliards de téléspectateurs : d'une part, tout ce qui concerne l'aide à l'exportation des programmes, ce qui suppose des crédits supplémentaires pour le doublage et pour le sous-titrage ; d'autre part, l'aide que nous allons développer pour qu'un maximum de chaînes françaises puissent monter sur un maximum de bouquets satellitaires.
Voilà les axes. Comment le ferons-nous financièrement ? Par une combinaison de mesures de redéploiement que nous obtiendrons par une meilleure gestion des moyens actuels de l'action culturelle scientifique et technique, mais également par des mesures nouvelles puisque le Premier ministre a arbitré à peu près à hauteur d'un tiers de ce programme pour que ce soient des mesures nouvelles.
Par ailleurs, comment allons-nous impliquer l'audiovisuel public ? Par la modification du capital de TV5, dans lequel nous faisons entrer l'ensemble des opérateurs publics et je ne dis pas qu'un jour d'ailleurs on ne pourra pas associer l'audiovisuel privé, qui a également des éléments d'une extraordinaire compétitivité dans ce domaine. Nous voulons que chacun, de France 2 à Arte, en passant par RFO, puisse jouer pleinement son rôle dans cette TV5 profondément modifiée. Ce n'est qu'un début mais il est tout à fait clair, et là-dessus je crois qu'il y a consensus, que la France doit avoir une politique très ambitieuse sur ce terrain, qui est une des composantes majeures de la lutte d'influence aujourd'hui./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)